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Lettramilie (en un seul mot)

155166674x01_aa240_sclzzzzzzz_ Lettramilie, en un seul mot, c’est Mari Charmant qui l’a concaténé… mais le pote à Milie, quand il l’a appris, s’est bien marré et a repris l’expression de son côté – lettraléane, en un seul mot.

Lettramilie, pour la pratiquer, requiert une soirée. Entière, dans le calme. Sans concession, ni à Mari Charmant, ni aux gamines, ni au boulot, ni au téléphone. Process non interruptible, haute priorité. Do NOT disturb.

Lettramilie, c’est 3 feuilles A4, donc 6 pages, avec des mots serrés pour en mettre plus dans les 20g max de l’afranchissement lettre standard. Un plaisir à l’ancienne, que les jeunes générations qui ont connu l’email au biberon et le SMS à l’école primaire ne peuvent pas comprendre…

La première Lettramilie, c’était en juin 1989. Elle m’avait écrit pour me parler de Tien an Men, qui la bouleversait en comparaison avec sa petite vie tranquille de lycéenne entre écrit et oral du bac. Et je lui avais répondu combien je partageais ce sentiment d’impuissance et ces questionnements sur ma place dans ce drôle de monde… enfin je crois…

Du coup, des Lettramilie, il y en a eu plein d’autres, 2 ou 3 par mois les premières années, alors que nous vivions l’enthousiasme de nos vies étudiantes, nos premiers amours, l’affermissement de nos valeurs, nos questions devant les drames de l’actualité… alors que d’autres amitiés se faisaient, se défaisaient ou se poursuivaient.

Mes Lettramilie l’ont accompagnée quand elle a voyagé, un peu galéré, fait le choix de devenir fonctionnaire sans enthousiasme mais assurée de rester dans le pays magnifique de notre enfance, entre landes et vieux grééments, avec son pote magnifique à l’allure de jeune barde, plein de rêves et de chansons, puis lorsqu’elle a porté ses filles, jusque dans sa vie actuelle de jeune maman débordée où elle garde contre vents et marrées de la place pour des lectures, des émerveillements et des doutes que j’ai régulièrement la joie de découvrir dans ses Lettraléane, et de commenter en retour dans mes Lettramilie…

Au long de ces 17 ans de Lettramilie, curieusement, c’est donc moi la casanière, la fille trop sage, qui ai émigré, poussée par l’appel pour la montagne dont je rêvais déjà à 15 ans, une opportunité au bon moment, et la construction d’un projet commun avec Copain devenu Mari Charmant:  les Lettramilie/Lettraléane sont restées notre indispensable lien au travers de ces années de distance.

Milie, c’est ma meilleure amie, la plus intime, car je peux écrire bien plus que je ne peux dire.

L’année de nos 15 ans d’amitié par la plume, j’ai eu le plaisir de trouver au détour d’une librairie d’aéroport le roman "Between Friends" de Debbie Macomber, hélas pas traduit en français (avec 5 étoiles pour 36 commentaires sur Amazon, cela le justifierait pourtant! mais il est très facile à lire en anglais, pas trop de vocabulaire car peu descriptif, c’est surtout du dialogue). Ce roman est construit sur les échanges simplement bruts d’une amitié scolaire puis épistolaire entre 2 enfants, adolescentes puis femmes aux vies divergentes mais entrelacées par leurs superbes caractères, leur fidélité sur plus de 40 ans, et la traversée douloureuse de divers drames de l’actualité américaine du siècle dernier, de la guerre du Vietnam au 9/11/2001. Cette année-là, jai fait un colis à Milie avec ce livre dedans… elle l’a beaucoup aimé aussi… forcément.

Y a-t-il parmi vous de telles amitiés construites sur des mots écrits plutôt que sur des bavardages ou des sorties, ou sommes-nous, Emilie et Kerleane, des spécimens d’une espèce en voie de disparition, l’Homo Manuscribens? peut-être même déjà en mutation, puisque je commence moi-même à pratiquer le blog…

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je manage, tu manages, nous manageons… il rame

Une petite histoire marrante de Vero m’a rappelé une métaphore sur les grosses boîtes que me confiait récemment un gars au même poste que moi mais dans une boîte concurrente… la voici:

c’est l’histoire d’un bateau qui n’avance pas. Il y a 10 personnes à bord; 2 rameurs et 8 managers, qui passent leur temps à se disputer pour le poste au gouvernail, les décisions sur la cadence idéale des rameurs, un éventuel changement de rames (la forme, le matériau, la couleur) ou de conditions de travail des rameurs (un parasol et un siège ergonomique, le café gratuit, de la musique, ou… le fouet).

Le bateau est revendu à une compagnie étrangère, qui se penche sur ses performances et propose après moultes réflexions, analyses, synthèses et discussions (en réunion, en individuel, par écrit, par email, par téléphone, par fax, lors de souper ou voyages d’affaires, etc.), la solution suivante:

Rameurso

L’un des 8 managers est nommé super-manager et l’un des rameurs est nommé manager. Ainsi responsabilisés, ils vont forcément mieux contribuer à l’amélioration des performances.

Ainsi le bateau avance désormais chargé de 10 personnes dont… un rameur.

Le plus terrible dans cette histoire, c’est que ce n’est pas réversible. A mon entretien de fin d’année l’an passé, je me suis inquiétée ouvertement de la pérennité de mon poste (parce que je me doute bien qu’ils vont finir par alléger la barque en jetant à l’eau les managers du milieu!) et j’ai même demandé à Super Boss si je ne devrais pas retourner pagayer dans l’équipe des Super Rameurs pour donner un coup de main…

… il a éclaté de rire: ils n’utilisent plus de pagaie depuis longtemps, ils sont passés à l’aviron (*)… ben quoi, de mon temps, on pratiquait la pagaie!

Heureusement, Super Boss ne m’a encore jetée à l’eau…

(*) dans mon cas il s’agissait de langages informatiques, mais j’en resterai à la métaphore, j’étais déjà assez mortifiée comme cela! lol

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Lire ou écrire, il faut choisir…

… si je veux dormir!

Debordeepetite

J’ai encore passé du temps à me balader rue des blogs ce soir. Simple flanerie,  comme du lèche-vitrines au hasard, sans rien chercher de particulier, je m’arrête ici ou là. Devant les blogs à la mode, ceux où tout le monde va (à en juger par les compteurs et les commentaires) mais aussi devant ces petites vitrines inconnues, juste listées dans l’annuaire des mises à jour avec une enseigne accrocheuse.

Bien sûr je vais aussi toujours visiter les échoppes, petites ou grandes, qui m’ont fait cadeau d’un petit passage chez moi avec commentaire (pour les autres, je n’ai pas de trace, faut me laisser une carte de visite…)

Je trouve cela fascinant – toutes ces tranches de vie, ces personnes que l’on devine derrière. Parfois si proches, parfois si différentes.

Le problème, c’est que j’ai calculé que j’ai déjà perdu quelques heures de sommeil ici; je lis, le lis, je lis… puis (des fois) j’écris. J’aime bien peaufiner ma note, chercher quelques liens ou une photo, car l’aspect "publication" me fascine. Tout cela prend du temps….

J’ai pris ce temps là où j’ai pu; mais j’ai peu de marge. Je ne regarde jamais la télé, max 2-3 DVD par mois, j’ai pas encore fini le Psychologies magazine de mai (il faut dire que je les lis INTEGRALEMENT, c’est grave…) et j’ai au moins 3-4 bouquins empilés qui attendent que je les ouvre. SI je veux un sommeil suffisant, j’arrive à tirer 2 heures par jour pour moi en moyenne et il faudrait que je case toutes ces activités là-dedans… Pfffouououou…

…. et voilà…. c’est déjà l’heure de dormir… lire et écrire… ce sera pour demain.

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Larme de fond

Curieuse expérience ce matin dans un (nécessaire!) exercice de rangement de ma cédéthèque. J’extrais de la pile un échantillon récupéré dans un de ces magazines touristiques acheté au détour d’un quelconque été histoire de prolonger un peu les paysages au retour. Cela s’appelle "Entrez dans la danse bretonne": gavotte, an dro, laridé, ronde, jabadao, dérobée… je ne me souviens même pas l’avoir écouté. Je le mets dans le lecteur…

… il m’a eu par surprise! les premiers mots d’introduction en breton m’ont interloquée. Il me semblait qu’ils étaient proclamés avec l’accent français (comme les radios bretonnantes il me semble!). Mais je n’y comprends rien, de toute façon. Puis les notes de Tri Martolod (celles reprises par Manau en 1998 dans leur tube "La tribu de Dana") et voilà que je commence à chalouper. Je zappe… bombardes, binious… et voilà l’émotion qui monte, qui monte, je m’enfuis me faire un thé pour retrouver ma contenance… mais trop tard, ces sons de chez moi m’ont tapé dans le fin fond du cerveau ou du coeur ou je ne sais trop où, et elle arrive, la larme, venue tout droit de ce fond de moi.

Larme de fond… Bombarde_1

… une image, mon grand-père, assis sur le banc de pierre devant son pavillon construit pour sa retraite, épluchant les patates du champ de derrière la maison à la récolte desquelles je participais tous les étés (et que je mangeais toute l’année… aujourd’hui, j’en suis encore saturée, si j’achète plus de 2kilos de ces tubercules par mois, c’est exceptionnel…) en écoutant Radio Bretagne Ouest

Il jouait de la bombarde dans les bals de sa jeunesse… Mais trop essouflé par le tabac quand je l’ai connu, il ne m’en a donné qu’une démonstration dont je me souvienne, le jour où j’ai moi-même fièrement exécuté une danse plinn apprise à la flûte à l’école. Avec le recul, je me demande si ce n’était pas aussi par pudeur ou honte de cet "instrument de plouc" qu’il ne le sortait plus? si on remettait les danses plinn au goût du jour dans l’école de la République, c’est que les temps avaient de nouveau changé, ben oui, le folk des années 70 était passé par là, en tout cas par ma prof de musique…

Je ne saurais même pas définir l’émotion qui m’envahit quand j’écoute ces musiques de chez moi. Ce n’est pas de la tristesse, ni de la joie, c’est indéfinissable. Je dirais que c’est juste beau, vivant en moi… je n’ai pas de mots; juste une larme.

Une larme de fond.

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Devenir marraine – doutes

Mon beauf’ m’a demandé de devenir la marraine de mon petit neveu. Marraine catholique, je précise puisqu’apparemment en France on pratique aussi des baptêmes civils. J’ai un peu hésité: pourquoi me le demander à moi, qui ne mets les pieds dans les églises que pour y admirer les vitraux ou y écouter un concert, et qui signe tous les ans le formulaire de renoncement au catéchisme pour l’école de Lili (école publique, mais dans un canton suisse qui n’est pas laïque. Du coup, dans sa classe, ils ne sont que 4 à ne pas aller au cathé, catho ou protestant! j’en aurais presque mauvaise conscience, mais la laïcité fait partie des points non négociables avec Mari Charmant et je considère qu’à court terme, la paix du ménage fera plus pour le bien-être psychologique de mes puces qu’un accompagnement spirituel, qui plus est de masse.).

Mais beauf’ a insisté – d’après lui, j’étais encore la moins pire des candidates et le parrain n’a plus grand-chose du catho pratiquant non plus (même s’il n’a quand même pas osé demander à son frangin = Mari Charmant hi hi!). Il faut dire que ma belle-soeur est chinoise, vaguement bouddhiste (enfin ce que Mao n’a pas réussi à virer de la religion, i.e. le culte des ancêtres et quelques vagues superstitions) donc de ce côté-là, ya pas un baptisé or c’est une condition nécessaire (mais pas suffisante, ce que j’ai déouvert depuis, cf ci-dessous). En plus, toutes leurs relations sont étalées sur 3 continents: trouver un lieu et une date convenant à tous pour le baptême était déjà un casse-tête…

Après tout, je suis déjà marraine; même si ma filleule a plus de 20 ans, je ne me souviens pas que ce rôle ait eu quelque incidence dans ma vie. En même temps, je me demande quand même si ce n’est pas une grande hypocrisie? car j’en ai quand même profité pour aller regarder de plus près ce que sont ces rites ancestraux et ce que cela implique. Or je ne me dirais plus chrétienne aujourd’hui, au sens engagé et convaincu du terme, même si je continue de payer mes impôts ecclésiastiques (pour le patrimoine du canton sus-cité) et si je garde un souvenir très puissant des rites auxquels j’ai participé en toute bonne foi (si!) dans ma jeunesse, notamment la confirmation. Mais je ne me sens pas à ma place dans le "système" et j’aurais de la peine à considérer la Bible comme un guide au quotidien (même si je constate qu’elle est essentielle à d’autres, cela n’a jamais été le cas pour moi).

Bref, je ne me sens pas très à l’aise.

Beauf’ a organisé un pot avec son pote le curé la veille du baptême, j’espère que j’aurai l’occasion de poser quelques questions et au pire de trouver une meilleure âme chrétienne dans l’assistance pour me remplacer à la volée si je ne suis décidément pas (plus) qualifiée…

… je crois que je me suis encore mise dans le pétrin (non, c’est la faute à beauf’), mais vu mon caractère, je vais juste comme d’habitude prendre sur moi et jouer le rôle que l’on attend de moi… après tout, cela ne fera de mal à personne, et je lui veux tout plein de bien, à mon petit Matteo…

… la suite dans quelque temps, quand j’aurai passé la cérémonie…

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Dialogues façon Kate Reddy

D’abord un petit essai de trackback sur une note de Desperate Workwife  qui mérite d’être partagée dans cette catégorie…

Quant à moi, je me suis fait une bonne semaine KR. Tourné sur 3 pays (on appelle çà l’Europe, quoiqu’on puisse disputer cette classification à la Suisse), commencé à me former sur le terrain (et dans le train qui m’y menait, on appelle çà optimisation des temps morts) à un nouveau sujet sur lequel je dois travailler ces prochaines semaines, livré les premières conclusions d’une étude, dirigé une réunion de travail, fourni un document de synthèse à la direction, rencontré un client, finalisé mon rapport hebdomadaire, et… ramené ma boîte de mails entrants professionnels à 50 (là encore, merci les temps morts de voyage, mais çà n’a pas duré, j’en avais de nouveau plus de 100 ce soir…).

Mais aussi participé à la réunion des parents d’élèves, fait un gros rhume au travers de toutes ces activités sans les perturber, et tenu ce dialogue surréaliste au fin fond d’un aéroport, 5mn avant d’embarquer:

(le téléphone sonne, c’est la maison, je prends – au bout du fil, Lili, 7 ans.)

– Maman?

– Oui?

– Tu as mis où le dossier des devoirs?

– Le dossier des devoirs? quel dossier des devoirs?

– Ben, le dossier des devoirs, avec les fiches pour les devoirs!

– Mais il est dans ton cartable. Tu l’as oublié à l’école?

– Non,  il n’est pas dans le cartable, c’est toi qui l’a rangé!

– Mais non, Lili, je ne l’ai pas rangé. Tu l’avais forcément hier, tu l’as mis où? Tu l’as oublié chez Julie (NB: la nounou)?

– Non, Maman, je ne l’ai pas oublié chez Julie. Comment je fais pour faire mes devoirs?

– Passe-moi Papa…

(proposition sur le champ d’une solution immédiate, simple et assortie des explications nécessaires pour la mise en oeuvre i.e. aller vite photocopier la fiche chez le petit voisin du bas du lotissement… – puis encore cet extrait du dialogue croustillant d’authenticité:)

– … je ne veux pas sortir parce qu’Ondine est malade.

– Ondine est malade?

– Oui, elle avait un rhume avec de la fièvre. Julie lui a donné un suppositoire à 16h.

– Du paracétamol?

– Je ne sais pas. Elle m’a dit que je pouvais lui en redonner un à 20h. Ils sont où?

(de nouveau explications nécessaires pour la mise en oeuvre selon symptômes et température, de toute façon c’est forcément le même virus que moi et sa soeur quelques jours avant donc pas de panique)

Et sur ce… vite courir à la porte d’embarquement… et assise dans l’avion j’ai tout le temps de méditer sur le testament de 300 pages (que dis-je, une encyclopédie ne suffirait pas!) qu’il me faut encore rédiger pour assurer l’autonomie des miens.

Heureusement…

… l’avion ne s’est pas crashé.

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Nine eleven

C’était il y a 5 ans, mais j’y pense encore.

Il y a quelques mois j’ai eu l’occasion d’aller à Manhattan pour une réunion de travail dans un de ces gratte-ciel où travaillent des milliers de New Yorkais et New Yorkaises. Comme j’étais arrivée en avance, au 60ème étage environ (mon record précédent était la tour Montparnasse, plus bas il me semble? et de là je n’avais même pas beaucoup de vue, car les autres gratte-ciel autour étaient plus haut) on m’a invitée à partager un café dans la cuisine – j’ai dû me faire expliquer encore une fois la différence entre les 6 ou 8 sortes de lait (half half, low fat, low carb, je ne sais plus quoi encore) mais elles étaient vraiment sympas…

Ce qui m’a le plus étonnée, c’est qu’il y avait des écrans TV live dans l’ascenseur. Pourtant il était rapide. Etait-ce au cas où il y aurait une panne? je préfère ne pas penser aux 10 fois 6 étages sous mes pieds…

Un peu plus tard, dans la journée, alors que je me lavais les mains aux toilettes, une de ces collègues d’un jour m’a dit avec un grand sourire dans le miroir qu’elle aimait bien mon pull, ce qui m’a fait rire en retour car je me voyais mal lui donner le tuyau du catalogue VPC Suisse où je l’avais commandé!

Et comme toutes les filles du monde, elles parlent de leur amour d’un jour ou d’une vie, de leurs gamins, de leur chats et chiens, de leurs sorties, de leurs lectures, de leurs humeurs…

Nous sommes toutes des New Yorkaises…

Et je n’aime pas les villes, mais comme le chante Madonna dans son dernier album, je veux bien faire une exception pour New York, enfin, Manhattan – c’est extraordinaire… Même au coeur de la Silicon Valley californienne (qui est à vrai dire très étalée et toute plate), je n’ai jamais ressenti cette étonnante concentration d’énergie… C’est comme si tous les émigrants qui ont débuté leurs vies américaines là (et il y en a eu beaucoup!) y avaient laissé leurs "rêves américains". Et c’est terriblement cosmopolite; à 10h du soir sur Broadway, on se noie dans une foule humaine… les trottoirs ne sont pas assez larges pour les contenir. Et bien sûr, il y a les gratte-ciel… les pieds au sol, la tête dans les nuages… de tous styles… magnifiques!

Alors ce soir, je laisse de côté toutes mes notes en gestation pour ma minute de silence… le 21ème siècle a mal commencé mais il nous appartient encore de l’améliorer. J’espère qu’il y a aura d’autres New York pour concentrer les rêves d’une humanité en partance vers d’autres horizons, et qu’il n’y aura plus de fous parmi nous pour leur imposer de telles cicatrices. Silbermannhenriskyovermanhattan4800195

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Le plus beau rêve de ma vie

Colombe_bleu J’ai fait un jour un rêve qui m’obséda longtemps. Puis sont venues d’autres phases de ma vie, où j’ai eu d’autres projets à construire. Mais ce rêve revient à nouveau, en phase certainement avec la quête de sens à laquelle je suis revenue depuis quelque temps.

J’ai décidé de l’exposer ici et d’appeler à vos commentaires qui m’éclaireront peut-être dans cette quête. Je ne peux que résumer mon souvenir, car les détails que j’avais capturés dans mon papyrus d’alors sont restés avec lui dans une vieille armoire, je ne sais plus trop où…

Ce rêve se passait la nuit, dans le quartier où j’habitais alors. Tandis que je passais dans la rue, je vis une silhouette sur le toit d’une maison, au bord du toit, prête à se jeter dans le vide. Mon sang ne fit qu’un tour: j’escaladai le mur du jardin pour aller le rejoindre avant qu’il ne commette l’irréparable. Il s’agissait d’un garçon que j’avais croisé quelques mois plus tôt dans des circonstances particulièrement importantes dans ma vie spirituelle, qui était alors beaucoup plus riche qu’aujourd’hui (j’avais 16 ans). C’était vraiment étonnant de le voir dans cette situation, car dans la vie réelle il avait une assurance, une "force tranquille" et une aura qui le faisait beaucoup apprécier de ceux qui croisaient son chemin; il jouait du piano debout, comme dans la chanson de France Gall, et il faisait passer beaucoup dans sa musique (Dieu aime les artistes). Bref, voilà que je le rejoins sur le toit, et nous commençons à parler. Cette parole est libératrice, apaisante et partagée. Difficile de mettre des mots sur le ressenti dans lequel baignait la fin de ce rêve: lumière (et pourtant il faisait nuit), amour (et pourtant c’était un étranger), énergie (et pourtant nous étions simplement assis sur ce bord de toit).

Je me suis réveillée encore pleine de cette Emotion; le jour se levait, c’était un matin d’avril à la campagne, et j’ai ouvert les volets et regardé dehors encore émerveillée.

Ce rêve m’a beaucoup travaillée à l’époque, au point que j’ai fini par lui écrire quelques mots maladroits et qui ne disaient pas grand-chose, en tout cas rien sur ce rêve (je ne me souviens plus du texte, mais je me souviens que j’avais soigneusement choisi une carte représentant une colombe). Curieusement, il me répondit par une lettre très simple et laconique, mais où il me remerciait de cette lettre car elle était arrivée à un moment difficile et lui avait fait beaucoup de bien!

Par la suite j’eus quelques occasions de le croiser à nouveau et son "calme tranquille" était toujours là. Je suppose qu’il a continué son chemin de vie comme j’ai continué le mien, mais sur des routes divergentes. Mais pour ma part, je continue de m’accrocher à ce rêve comme au plus bel idéal: Aider Autrui… en suis-je vraiment capable?

Comme par hasard, Psychologies.com affichait il y a quelques jours la phrase suivante à méditer:

« Notre seul pouvoir véritable consiste à aider autrui. »

Le Dalaï-Lama

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Visites dans ce nouvel univers

En me baladant dans différents blogs ces derniers soirs, j’ai entre-aperçu des oiseaux en cage rêvant de liberté et de timides escargots sortant de leur coquille sur ces blogs synonymes de thérapie ou d’évasion, on ne sait trop… mais aussi des vies intérieures scintillantes, qui nous font la joie de partager avec nous quelques-unes de leurs lumières. J’en ai mémorisé quelques-uns (forcément non exhaustif, hélas, ou plutôt tant mieux: d’autres découvertes en vue!), dans la nouvelle rubrique "Mes visites" ci-contre.

Merci.

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Petite-fille de ploucs

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Avertissement: si vous n’avez pas d’ancêtre breton, et/ou que vous rêvez d’aller courir dans les landes embrumées ou sur les rochers battus par l’écume, que Bretagne rime pour vous avec ses légendes mêlant vivants et morts, marins et fantômes, vieux grééments et chapelles dans le vent, binious et kan-ha-diskan, crêpes, chouchens et langoustines: passez votre chemin, ou à la rigueur, allez directement sur ma note "Kerleane" pour une version quelque peu plus idéalisée de mes racines centre-armoricaines.

Vous voilà avertis!la lecture de "Fils de ploucs" donne un éclairage inhabituel, mais tellement réaliste, sur l’évolution de ces bretons qui sont passés brutalement d’une enfance partiellement occupée par la garde des vaches entre cailloux et talus au statut nettement plus confortable des classes moyennes et supérieures – merci l’école…

Rien d’original: dans les années 70, Per Jakez Hélias a publié "Le cheval d’orgueil" sur le même sujet. Mais, comme l’explique fort bien Jean Rohou, il a un peu enjolivé… ou alors, le pays bigouden dans les années 20 était décidément une contrée nettement plus extraordinaire, par la richesse de ses traditions et l’exceptionnel caractère de ses habitants, que le Léon des années 40 raconté par Jean Rohou… ou le Poher des années 50 qui n’avait pas encore tant évolué quand je l’ai connu moi-même dans les années 70!

Il ne faut pas oublier que pendant longtemps, les bretons étaient les "immigrés" parmi les plus méprisés dans les faubourgs parisiens, ce qui donna naissance à des termes comme "ploucs" (originaires d’un de ces villages Plou-quelque-chose-d’imprononçable!) ou "baragouiner" (des mots bretons "pain" et "vin").

Quand ils rentraient au pays, quelle frime… car derrière tout cela, une société humaine pas différente des autres… On peut l’idéaliser, c’est le propre des antiquités; mais comme dans toute société de ce type, il y avait des enfants qui rêvaient de la quitter – l’école les y a aidés, même si pour cela, ils ont dû renier leur langue maternelle pour les nouveaux savoirs que véhiculait l’enseignement du français. Au bout du chemin, le progrès, et une vie meilleure. Si si: Rohou le dit, mon père aussi, ils sont assez vieux pour être sages; et croyez-moi, petite-fille de ploucs de fait, je n’ai aucune envie de retourner traire les vaches deux fois par jour, même si je vis entourée de pâturages et leurs sons de cloches aujourd’hui: c’est çà le progrès, on garde seulement le meilleur

Bref, impossible de résumer en une note ce précieux documentaire de plus de 700 pages (et ce n’est que le tome 1!). Il fourmille d’anecdotes et on y apprend aussi beaucoup, en particulier sur quelques réalités historiques, sociales ou culturelles que la mode du folklore celte a quelque-peu améliorées dans l’imaginaire populaire… mais faut pas trop le dire, car cela fait tourner le tourisme, qui reste quand même, avec les cochons, une des plus grandes sources de revenus de ces régions!