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Biofeedback à la maison

Le père Noël m’a exaucée: il a déposé dans mon petit soulier le logiciel de mesure de cohérence cardiaque qui m’avait tant impressionnée au salon Mednat de Lausanne en début d’année. Merci Mari Charmant.

Au début, j’ai voulu le faire tester à toute la famille en oubliant l’importance de se caler sur une respiration détendue, et cela a donné des résultats complètement incohérents. Puis je me suis entraînée en soirée et j’ai trés vite retrouvé le truc pour "passer dans le vert". Lili l’a appris aujourd’hui et y arrive très vite. Ondine n’a pas encore réussi à reproduire ses expériences. Quant à Mari Charmant, je l’ai testé pendant qu’il jouait du Chopin au piano, un de ses trucs anti-stress; pas concluant, mais le tracé de la courbe était intéressant, montrant un "pattern" très particulier. Je sens que je n’ai pas fini de faire mes petites expériences!

Ainsi, j’ai pu mesurer directement ce que j’imaginais être ma pratique de la relaxation. En effet, outre le niveau de variabilité cardiaque, le logiciel montre l’analyse fréquentielle des données en temps réel, séparant clairement les fréquences associées au système sympathique (l’accélérateur du coeur) de celles du système parasympathique (le frein du coeur). Pour me relaxer, je ferme les yeux et je respire profondément, en expirant très lentement. Le résultat apparaît graphiquement avec une forte dominante des fréquences correspondants au système parasympathique. Très parlant pour moi la scientifique, de voir mesuré objectivement à l’écran ce qui n’était pour moi jusqu’ici qu’un état de conscience subjectif! 

Par contre, j’ai aussi pris des mesures pendant mes activités de lecture et d’écriture de cette note. Dès que je n’y pense plus, mon coeur retourne à son mode par défaut, qui est très peu cohérent. Donc, j’ai un gros potentiel de progrès sur ce paramètre. Je suis en bonne santé, donc à quoi bon? toujours entraînée par ma curiosité scientifique, j’ai passé quelques heures à regarder quelles publications on trouve dans ce domaine, j’ai même parcouru les brevets cités dans la documentation du logiciel, et je suis intriguée. Le résumé d’une publication mentionne l’impact négatif du "stress mental" sur la cohérence cardiaque des femmes et la corrélation avec leurs problèmes de santé sur le moyen-long terme – ouh là là c’est tout mon problème! Je savais que la relaxation pouvait m’aider, notamment à gérer mon anxiété persistente toujours à la source de mes pensées tourbillonnantes, mais j’étais rebutée par le fait que les gens qui la pratiquent beaucoup me semblent souvent déconnectés, un peu trop détachés de la réalité, ce qui peut s’expliquer par l’accent mis sur le système parasympathique, alors que la cohérence cardiaque vise un équilibre plus "médian". Voilà qui me plaît, car la vie que j’expérimente est suffisamment passionnante pour me motiver à y rester bien enracinée.

En plus cela m’a donné des idées à explorer sur le plan professionnel. Et cela, c’est une bonne manière de m’enthousiasmer pour démarrer 2009.

Merci Père Noël (c.a.d. merci Mari Charmant)!

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L’heure des bilans

2008 s’achève et je suis sur les rotules… 8e jour de vacances, mi-temps, et je continue de tomber de sommeil dès 22h. C’était la même chose aux vacances de juillet et d’octobre: je dé-com-presse. Quelle année! je dois encore trouver le temps de faire mon bilan professionnel détaillé avant mon entretien annuel reporté à la rentrée. Cette année a été beaucoup trop chargée. Maintenant, je dois gérer la transition. Je ne peux pas continuer ce rythme en 2009. Heureusement, certains projets sont bel et bien derrière moi, comme les travaux dans la maison (quoique… j’ai encore passé 3-4 heures depuis hier à faire du rangement et préparer la nouvelle chambre d’amis…), et surtout ma formation.

Maintenant, j’ai des choix à faire et vraiment, je n’y vois pas clair. J’ai traîné confusément un fond de mauvais humeur toute la semaine, parce que c’est maintenant que j’aurais besoin d’aller me ressourcer en solo en thalasso pour m’éclaircir les idées, au lieu de gérer toute la maisonnée et tout ce qui va avec Noël, cadeaux, bouffe et sociabilité maximale. Je suis complètement décalée avec l’esprit de Noël, et c’est bien la première année que cela m’arrive! Je n’arrive même pas à écrire des voeux sans effort. Dramatique.

Sans doute devrais-je être plus méthodique pour y voir plus clair. Commencer par lister ce qui s’est passé en 2008, points forts, points faibles, ce que j’en ai tiré. Alors peut-être qu’il ressortira de là ce vers quoi je dois progresser en 2009?

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Les abcès qui crèvent

Je ne sais pas si c’est la suite de ce travail sur moi que j’ai fait cet automne, mais cette semaine m’a bien mise à l’épreuve émotionnellement et je ne me sens pas aussi défaite que l’an passé dans des conditions similaires.

Pb 1: "Je ne t’ai pas choisi pour chef", m’a dit mon nouveau collaborateur jeudi. Une colère, une frustration immense, en face de moi, mon corps était littéralement agressé, moi la femme détestant les conflits, lui le politicien aimant la bagarre: palpitations, respiration rapide, j’ai dû me concentrer sur mon coeur, mon souffle et mes jambes pour arriver à répondre. En partant, je me suis sentie pas à la hauteur. Pourtant l’univers, comme dirait Benoît le cocreateur, m’a lancé un signe: en sortant, il a perdu tous ses papiers par terre, il a dû se baisser pour les ramasser, et dans sa gestuelle infinement longue, j’ai lu tout son stress à lui, quasi inconsciemment/intuitivement. Un enfant intérieur blessé? Une nuit blanche de réflexion sur les réponses possibles, une évidence: il faut expliquer et dire les vérités qui n’ont jamais été dites, subtilement et de façon constructive. Courage et décision. Cela a payé, nous sommes partis en vacances ré-alignés sur toutes les informations qui manquaient de part et d’autre, il va retourner à la bagarre extérieure tout requinqué avec la gloire dont je n’ai que faire sur les dossiers que je préparerai dans l’ombre, et je trouverai bien une manière de le promouvoir une fois la collaboration suffisamment efficace pour garantir fidélité et loyauté de part et d’autre sur les buts communs. Une bataille de gagnée? A suivre.

Pb 2: "A quoi sert notre chef/ton chef/votre chef?", cette question récurrente, depuis des mois, je l’éludais, j’y répondais sincèrement qu’à moi il est utile, il me structure, c’est une étape de carrière, une épreuve parfois, mais je le prends de façon positive et il le sent, donc nous avons un bon relationnel, pour la forme. Reste le fond, et le fait que dans la nouvelle équipe que nous allons construire, je serai peut-être la seule avec les opérationnels à l’estimer pour la forme… et à le challenger sur le fond, parce que je vois bien que c’est ce qui lui manque pour impressionner nos équipes. Cf pb 1, c’est une des clés de la frustration. Mais cela ne l’intéresse pas, il veut progresser vers le haut et se coupe du bas, de ses connaissances, de son intelligence.  Comment les gens peuvent faire du bon travail s’ils méprisent leur chef? Comment peut-il progresser vers le haut alors que le reste de l’organisation est apparemment parfaitement lucide sur le mismatch entre son ambition et ses réalisations? le leadership s’acquière sur le terrain, pas dans les bouquins. Il se coupe de sa base… je lui ai dit d’ailleurs que je me faisais du souci pour lui, "Il ne faut pas, Kerleane", a-t-il rigolé, détendu, sa femme s’en fait déjà assez. Certes. Ma manie de me faire du souci pour tout le monde y.c. des seniors pouvant être mon père m’a fait classer comme "developing people" par les RH, mais aider son chef à progresser, c’est sûrement débile. Mais moi j’ai besoin d’un chef fort et crédible pour ne pas me trouver en porte-à-faux avec ses ennemis, car il en a, jusque dans mon équipe à présent, et de plus en plus, et je ne peux pas ne pas travailler avec eux, on est tous dans le même bateau et il faut ramer ensemble!

"Vos enfants sont les plus mal élevés que j’aie gardés, en tout cas la petite, elle a un grain, un gros grain", je résume ce que j’ai pris dans la gu… hier soir après avoir à peine résolu pb 1 et encore en pleine digestion de pb 2. Démission? pas franche. De toute façon, elle n’est pas franche. Je lui ai demandé, encore une fois, de m’exprimer ses frustrations, franchement, maintenant je sais que je peux les encaisser, et surtout j’ai besoin de vérité. Version de Lili, 9 ans: "j’ai failli pleurer tellement elle disait du mal de nous, des français…" (bonjour la réputation, et pourtant les autorités suisses ont bien daigné nous donner le passeport après enquête de moralité!). Version d’Ondine, 6 ans, la cause du problème: "on s’ennuie avec elle. Elle ne fait que nous gronder, elle ne nous donne rien pour nous occuper". Je sais qu’Ondine est une gamine très difficile à gérer, mais c’est aussi une gamine qui se lève à 6h certains matins pour aller faire avant l’école un bricolage auquel elle a pensé la nuit, ou pour aller dessiner une BD, sur 2-3 feuilles A4, avec des animaux ou des princesses, toute une histoire cohérente et détaillée (le petit noeud sur la chaussure, le chat sur le lit, le baldaquin…). Alors effectivement, à la maison, elle a du papier couleur, des ciseaux, du scotch et des bouts de cartons (assiettes en cartons, boîtes..) toujours à disposition. Hier, j’avais oublié de mettre des crayons dans le sac, et il n’y avait pas de télé, ni de livre non lu, dans la salle d’attente de l’école de piano.

Bref, encore un pb à gérer.

Pour clore tout cela, une hospitalisation dans ma belle-famille et c’est toute l’organisation de la Saint-Sylvestre qui s’écroule. Beauf’ et sa p’tite famille en croissance, des jumeaux en route, se déroutent chez nous attirés par la neige tombée en abondance, et j’avoue que je n’étais pas mécontente de troquer 3 jours de visites et repas sur Paris pour de la luge au soleil ici. L’an prochain, on fera les fêtes chez nous, même si c’est du travail pour moi, je trouve cela plus sympa. J’ai en plus un gros besoin de cocooner pour finir cette année folle et me préparer à 2009 avec Mari Charmant qui doit digérer la perte d’un gros rêve il y a 2 jours, crise financière oblige…

J’ai passé la journée complètement nauséeuse à vomir, pas forcément un hasard viral. Besoin de me vider de toutes ces colères et soucis toxiques de tiers? Heureusement, c’est les vacances, j’ai pu traîner au lit en annulant quelques activités privées, qui ne sont que partie remise, et ce blog me sert toujours autant pour épancher toutes ces histoires sans saouler mes proches…

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Glisse magique

Pour la première fois depuis 3 hivers, j’ai osé reprendre le snowboard aujourd’hui. Il n’a pas cessé de neiger jusqu’en fin d’après-midi, et comme les foules sont plus occupées à faire leur shopping de Noël qu’à mettre les chaînes pour monter dans le blizzard, les conditions étaient idéales selon mes critères: pas plus de 4-5 familles se partageant 500m de pistes bleues, à peine damées, 15-20cm de poudre sur un fond de 30cm de compacte: impossible de se faire mal en tombant, et pas besoin de regarder par dessus l’épaule avant chaque virage…

Beginner_snowboarders_2Depuis que j’ai des skis carving, j’ai repris plaisir à skier car ils virent tout seuls. Mais le snowboard, que j’avais du coup délaissé vu mon exigence de neige molle après mon accident de 2004, c’est vraiment inégalable. Je suis descendue sur les parties non damées de la piste, et je comprends la griserie des hors-pisteurs: j’avais l’impression de voler… Et chaque virage est un pas de danse. La joie d’un équilibre dynamique, bascule douce du corps (surtout, pas d’à coups, c’est trop moche!) sur un bord de la planche, et c’est magique, cela tourne, souplement… rester bien souple sur les jambes, accélérer, s’étirer, ralentir, c’est tout le corps qui danse, qui vole sur la neige poudreuse. Magique, vraiment.

D’ailleurs, je mesure à quel point mes deux heures de gym et yoga hebdomadaires ont amélioré ma condition physique. 2h30 dans la neige et sous la neige, sans files d’attente, et je n’ai commencé à sentir la fatigue dans les jambes que le dernier quart d’heure.

Cela-dit, à peine rentrée avec la nuit déjà quasi tombée et réchauffée par un bon thé, reprendre la voiture pour descendre voir Saint Nicolas en ville à la demande insistante des filles m’a semblé la pire épreuve de la journée! mes jambes ne me portaient plus! mais au moins les filles avaient entièrement installé et décoré le sapin de Noël avec Mari Charmant, aucun des trois n’ayant eu le courage de passer TOUT l’après-midi sur les pistes… c’était mon programme initial de l’après-midi! je devrais déléguer plus, je crois!

Demain, les foules vont arriver avec le soleil et les pistes toutes damées pendant la  nuit… fini la glisse magique pour moi, je reviendrai sagement aux skis s’il n’y a pas trop de queue ou j’irai me dépenser en raquettes si je n’ai pas trop de courbatures. Mais en tout cas, avoir retrouvé ce plaisir d’une glisse magique pendant quelques heures me réjouit pour longtemps. Décidément, 2008 est une bonne année pour moi.