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Transition estivale

Les vacances sont enfin arrivées. J'ai passé la première semaine à aller au bout de ma fatigue – longues nuits, journées lentes seulement rythmées par mon aller-retour quotidien à la thalasso à 30km, un peu de lecture, les bons petits plats de maman, et quelques moments tranquilles avec les enfants. 

Le temps magnifique de dimanche à mardi m'a offert davantage de dynamisme: de belles balades à vélo avec Lili, de grands bains froids comme on les aime ici, et même un peu de planche à voile pour donner un prétexte de montage de petite voile à Mari Charmant vexé d'être le plus débutant de la plage…

Bigorneaux, langoustines, coquille St-Jacques, poissons en tout genre, salade du jardin et prunes de la voisine.

J'ai reçu mon nouvel ordinateur et je le configure tranquillement à temps perdu, ce qui me donne aussi l'occasion de revisiter mes sites et blogs favoris en me questionnant sur les essentiels.

Je me sens en transit et pas très au clair pour la suite. Pourtant Septembre n'est à moins de 5 semaines d'ici à présent. Est-ce important? j'ai commencé mes vacances par la lecture de "La route du temps" de Philippe Guillemant et j'erre encore dedans au bout de 10 jours. J'ai depuis que je l'ai croisé l'intuition que ce livre doit m'éclairer comme beaucoup d'autres sur mon chemin dans le passé, mais plus j'avance la lecture, plus je me perds dedans, alors qu'il me semblait plein d'évidences au début.

Il me faut donc attendre encore et laisser venir à moi d'autres évidences.

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Fin de marathon

Je vis au jour le jour avec un rythme de folie. Les enfants sont parties en vacances dans la famille à présent, ce qui me soulage d'une de mes multiples vies, mais j'ai l'impression de ne pas voir le bout du tunnel. Je continue de finir mes tâches de manager au boulot, tout en prenant des demi-jours de congé pour préparer la rentrée; j'aménage mon bureau à la maison, j'ai créé la raison sociale, j'ai commandé un ordinateur portable.

Je démarre chaque matin avec une liste "à faire" qui se reporte de jour en jour. Moins je me pose, et plus le temps m'échappe. Je me demande comment je vais m'adapter au nouveau rythme, après avoir ainsi vécu à 200%. Je ressens intérieurement la nécessité de changer et de me recentrer sur l'essentiel; mais comme je ne peux pas prendre le temps de réfléchir et surtout ressentir ces jours-ci, je me sens oppressée. Je vois la peur refaire surface aussi – j'ai encore beaucoup de travail de renforcement de ma confiance en moi devant moi…

Mais le plus dur est de finir ce marathon, mon travail actuel. J'ai sans doute mis trop d'énergie dans la revue individuelle de 6 personnes. Les choix organisationnels qui ont précipité mon départ font souffrir mes collègues à leur tour, et je ne peux plus rien faire. Tout ce que nous avions mis en place depuis 2007 doit être expliqué, justifié, renforcé, ou on va repartir à zéro… J'ai bien fait de jeter l'éponge; je n'aurais pas supporté de passer l'année à venir à expliquer les procédures patiemment mises en place en 3 ans, alors que nous avions tant à progresser encore. Enfin, je vais peut-être le faire quand même, mais dans le contexte d'un mandat, c'est psychologiquement différent…

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Libération

4 semaines! entre ma démission et le message officiel de ma hiérarchie, il s'est passé 4 semaines.

4 semaines à ne parler vrai qu'au cercle de ceux que savaient. Cercle élargi peu à peu, mais jusqu'au dernier moment, certains sont restés épargnés par la rumeur.

Cette semaine, j'ai encore fait toutes les activités de manager qui n'ont plus de sens pour moi. Animation d'atelier dans un séminaire de département. Présentation du service aux nouveaux collaborateurs de l'entreprise. Participation à un comité de travail transversal dont le dysfonctionnement a largement contribué à ma décision de jeter l'éponge. Et je me suis couchée à minuit toute la semaine pour préparer les entretiens individuels de clôture de mon rôle de chef d'équipe, après ces journées de réunions épuisantes, et je dois encore en préparer 3 entre ce week-end et mardi…

Mais chaque jour qui passe me libère un peu plus de toutes ces tâches que je fais pour la dernière fois. J'étais au bord des larmes un soir cette semaine tellement je n'en pouvais plus de faire encore ces heures supplémentaires qui n'ont aucun sens pour moi, à part l'engagement moral de soutenir mon chef jusqu'au bout de mon contrat, et aussi une dernière débauche d'énergie pour mon équipe, pour que l'organisation continue sur sa lancée encore un moment sans tout casser maintenant. Les entretiens individuels que j'ai faits se sont bien passés, je donne encore le meilleur de mes conseils à mes équipiers car je sais malheureusement qu'ils vont se retrouver sans chef ces prochains mois: mon remplacement est tout sauf clair.

Il y a encore d'autres choses qui sont ressorties ces derniers jours. J'ai encore beaucoup de colère, moi si peu colérique, pour les malentendus de cet hiver. Je sais quand je prends du recul que c'est par mon manque de confiance en moi que j'ai créé ces malentendus… et que toute cette situation si pénible émotionnellement est justement là pour me faire grandir, m'apprendre à oser prendre la place qui est la mienne.

Il faut que je me libère encore davantage…