Traversée du Lavaux

Noël a passé, sans neige encore cette année. Les projets de nos clients sont en repos pour quelques jours, j’ai presque fini mes tâches administratives de fin d’année, et la météo ne prévoit pas de brouillard sur le Léman ce jeudi 29 décembre. Alors je prends le bus en début de matinée, et je rejoins l’arrêt de Corseaux où je m’étais arrêtée il y a quelques semaines.

Et je pars dans les vignobles, en contrebas de l’autoroute. Petites routes tranquilles avec des points de vue à couper le souffle sur le lac. Cette région est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et ses villages semblent toujours hors du temps.

Je m’arrête toutes les 5mn pour prendre une photo tellement c’est beau! j’en oublie le froid… la température ne doit pas dépasser 5°, et aux endroits exposés à la bise, c’est difficile, même si je suis bien équipée avec mes chaussures de montagne, mes gants, mon bonnet et ma veste de ski rose fluo (je ne passe pas inaperçue et me ferai même klaxonner sur un trottoir, mais bon, au moins, on me voit bien!).

Après Chexbres, je descends vers le Lac. Je me suis trompée de côté de la voie ferrée, et la route cantonale jusqu’à Villette me paraît interminable, le long des maisons pieds dans l’eau. A ma grande surprise elles me semblent pour la plupart vides, ou même plus ou moins abandonnées à cette période de l’année.

Entre les photos, le vent et les collines je ne marche pas tout à fait aussi vite que je voulais, et je m’arrête à Lutry  pour prendre le train de retour vers Vevey. A la gare une ado raconte sa vie en anglais via son iphone.  Un gamin de 11-12 ans cause avec son grand frère des tennis Adidas hors de prix qu’il a l’intention de dealer à un pote. Le grand frère s’est blessé hier soir. Quand le petit l’interroge sur ce qui s’est passé il répond de manière évasive. Il préfère lui donner des conseils pratiques, comment laver ses Adidas rouges qui sont devenues poussiéreuses: avec quelle lessive, eau tiède etc. Cette conversation me paraît complétement surréaliste… mais je perçois la force du lien fraternel entre les deux mômes. J’ai envie de leur dire, vous êtes plus riches de çà que de vos Adidas, il faudra vous en souvenir. Mais je suis trop timide. Ils s’en vont de leur côté, l’ado bavarde aussi, et moi aussi.

Sans Adidas aux pieds, car je préfère mes grosses chaussures de montagne pour cet étrange projet de 2000km dont j’ai désormais fait… à peu près 1%…

Ainsi va la vie.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *