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Ces plantes que l’on brevète

En relisant une vieille note de Manue parlant de l’Iboga, une plante africaine qui avait sevré un de ses potes junkie, j’ai été intriguée par la mention qu’elle faisait du brevet sur cette plante. Suite à ma recherche sur l’OGM Monsanto, je m’étais justement dit qu’il fallait que je regarde de plus près ces histoires de brevets sur le vivant. Voilà un bon cas d’école!Iboga_1

Un autre cas d’école est celui du Tamiflu, le fameux anti-grippe-aviaire sous licence de Roche, tiré lui aussi d’une plante chinoise: l’anis étoilé ou badiane chinoise, que vous avez peut-être déjà ingurgité dans une boisson à l’anis (pas moi, je n’aime pas l’anis!) ou tout simplement dans un curry un peu sophistiqué.

En effet, je trouve curieux que l’on puisse breveter l’effet actif d’une plante. A la rigueur le procédé permettant de l’extraire, ou de fabriquer un médicament en combinant l’extrait actif avec d’autres substances. Mais pas la molécule de base: je ne vois pas ce qui est inventif dans sa formulation!

J’ai donc regardé de plus près, tout d’abord, le cas de l’Iboga, ou plutôt de sa substance active l’ibogaïne, dans la base de données brevets US. En fait, c’est assez édifiant. Ce n’est pas le principe actif de la plante lui-même qui a été breveté, mais son utilisation thérapeutique, pas besoin de traduire je crois:

Howard S. Lotsof: U.S. Pat. No. 4,499,096 (issued in 1985, concerning heroin addiction), U.S. Pat. No. 4,587,243 (issued in 1986, concerning cocaine and amphetamine abuse), U.S. Pat. No. 4,857,523 (issued in 1989, concerning alcohol abuse), U.S. Pat. No. 5,026,697 (issued in 1991, concerning tobacco and nicotine), and U.S. Pat. No. 5,152,994 (issued in 1992, concerning people suffering from multiple drug dependencies).

La première revendication du premier brevet est toute simple: elle concerne le traitement d’un héroïnomane par un dosage compris entre 6 mg et 19 mg par kg de poids corporel d’ibogaine or d’un de ses composants actifs ou d’un mélange associé.  Autrement dit: quiconque applique ce traitement est sujet à poursuite légale pour violation de propriété intellectuelle, à moins d’avoir pris une licence auprès du détenteur du brevet. Reste au pauvre toxico-dépendant à trouver le moyen de filer au Gabon se faire initier au Wbiti par un gourou local pratiquant le chamanisme ancestral – en général, les brevets ne sont pas déposés dans ces pays sans potentiel commercial, et de toute façon, le dosage y est sûrement plus empirique…

Surprenant aussi, le brevet sur le traitement de la dépendance à la nicotine, bien que du même auteur quelques années plus tard, ne mentionne pas les applications précédemment brevetées. Pour ma part, si j’essayais de breveter une application similaire à un brevet précédemment déposé (même technologie appliquée à un problème similaire), je me ferais renvoyer par le cabinet de brevets qui dépose mes idées habituellement! (si si c’est du vécu) Le bureau des brevets n’aurait pas dû laisser passer cela (mais peut-être suis-je trop habituée aux pratiques européennes plus sévères).

Maintenant, la bonne nouvelle c’est que les deux premiers brevets doivent à présent être tombés dans le domaine public. Finies les cliniques sous license pour riches toxicos exclusivement (cf note de Manue), en tout cas pour héroïne et cocaïne. Sauf que… plusieurs pays, dont la Suisse, ont tout bonnement interdit cette plante trop hallucinogène pour être honnête, et qui n’a pas tardé à être récupérée par des apprentis-gourous maladroits, des maffieux malintentionnés et/ou des mouvances sectaires (à vrai-dire, son absorption n’a visiblement rien d’une partie de plaisir, et on peut en mourir); la France va probablement l’interdire à son tour.

Voilà l’intéressante histoire de l’Iboga! Maintenant, je continue mes recherches sur l’anis étoilé du Tamiflu, qui m’intéresse encore plus. En effet, je peux certainement vivre encore longtemps sans souci avec ma légère dépendance au chocolat et je n’ai aucune envie d’absorber quoi que ce soit d’hallucinogène, j’aurais trop peur d’y vivre un cauchemar, donc l’iboga très peu pour moi… Par contre, étant responsable de la santé de ma petite famille et assez fréquemment dans les aéroports pour lui ramener une cochonnerie virale, je dois avouer que la pandémie tant promise me terrorise! à suivre… 

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Petit progrès, grande joie

Je viens de faire un petit progrès, une vraie petite victoire sur moi-même, qui m’a donné beaucoup de joie et de confiance, alors je viens en partager un peu ici!

Pour Carnaval, je fais depuis 3 ans l’effort de déguiser mes puces en bricolant avec de vieux vêtements tant bien que mal, en comptant seulement sur mon imagination, car le travail manuel et artistique fait partie, avec le sport, de mes points faibles, depuis l’enfance où ces matières étaient toujours celles à problèmes dans mes carnets de note.

Mais cette année, mon inspiration, c’était les fleurs. Du coup, j’avais une très vague idée du costume et du masque à réaliser jusqu’à 2 semaines avant l’échéance, date à laquelle j’ai commencé à paniquer – comment donc arriver à mes fins dans les temps?

J’avais bien réalisé facilement 2 grandes corolles représentant les pétales avec une base en carton et du cordon élastique pour la fixation. Mais le dessin qui me venait intuitivement sur la feuille de mon "patron" impliquait clairement la réalisation d’une robe verte pour chaque petite. Or je n’avais absolument rien de ce style dans mes fringues de récup et surtout rien d’homogène.

Or, pour Noël, Mari Charmant avait ramené une machine à coudre à la maison: lui avait le vague espoir qu’une main habile de passage nous aiderait à recoudre la moitié des rideaux qui pendouille, et moi j’avais encouragé l’achat avec la conviction que ce serait lui qui s’y collerait… En effet, je suis complètement allergique à toute activité sérieuse de couture, ou pire, de tricot, depuis les décevantes tentatives de m’y initier par ma mère pendant mon enfance. Pas mon truc, je suis une intello moi! En outre, je suis toujours apeurée devant toute machine susceptible de transformer mon inévitable maladresse en carnage (j’ai déjà passé par la clinique de la main à cause d’un simple couteau de cuisine!).

Résultat: la machine était toujours dans son emballage, au grenier, dans l’attente d’une prochaine visite de Sainte-Maman-La-Super-Couturière.

Alors soudain m’est venu l’illumination. Avec cette machine, coudre 2 robes vertes pour mes petites fleurs ne devrait pas être une grande affaire pour Mari Charmant, si je lui préparais le tissu moi-même avec les instructions.

Je suis donc allée acheter le tissu en profitant de mon jour de congé, et le week-end venu, j’ai tracé le patron que j’avais imaginé à la craie, découpé les morceaux à assembler, et descendu la machine dans son emballage pas déballé.

Curieusement, juste à ce moment-là, Mari Charmant s’est trouvé fort occupé à réaliser des roses des sables corn-flakes-chocolat avec les filles, d’après une recette dénichée par Lili (fortuitement?). Pressée par le temps, J-6 dans le calendrier donc J-2 dans mon agenda de maman à double vie travail-maison, je me donc suis vue forcée de déballer la machine moi-même.

Diantre! c’est bigrement compliqué une machine à coudre. Impossible, en regardant la chose à vide, de comprendre par où va passer le fil. Normal: il y a DEUX fils, mais cela, je ne le sais pas encore. Je presse de questions Mari Charmant: c’est une machine, c’est son rayon, il sait tout cela naturellement. Hummmm. Il est vraiment TRES occupé avec les roses des sables. Et il commence à émettre des messages bizarres – "tu fais attention, tu ne vas pas te traverser un doigt avec l’aiguille, n’est-ce pas?". J’ai sorti le mode d’emploi pour comprendre moi-même au moins le vocabulaire (c’est quoi une canette?) en attendant qu’il mette enfin la machine en ordre de marche par lui-même, et voilà que… je le vois mal à l’aise.

Mes petites antennes kerleanesques commencent à m’alarmer: homme-pas-à-l’aise! homme-pas-à-l’aise!

Explication: j’ai étudié et travaillé avec des hommes depuis plus de 15 ans, plus longtemps encore que mon compagnonnage avec Mari Charmant, et à force, j’ai développé ces petites antennes qui me disent quand l’homme sait… ou pas. Parce que visiblement, il n’y a rien de pire pour la vaste majorité des gars que j’ai côtoyés que d’avouer: "je ne sais pas", en tout cas dès qu’il s’agit d’un domaine technique genre la voiture ou le lave-vaisselle en panne, sans parler des projets complexes dans lesquels je rame avec eux au boulot (et quand ce genre d’attitude conduit à découvrir à la dernière minute un problème qui donne un an de retard au projet global parce que pas un gars n’a osé communiquer ses doutes, cela me désespère, mais c’est une autre histoire).Machineacoudre

Et là petite antenne a dit: Mari Charmant n’a pas plus que toi idée de ce qu’est une canette, et en outre, lire le mode d’emploi est un acte tellement humiliant pour lui qu’il est inimaginable de lui imposer cet affront à son sacro-saint honneur masculin en ce chouette dimanche après-midi passé dans la bonne humeur autour des enfants, entre le projet gourmand des roses des sables et la fièvre des préparatifs carnavalesques…

Alors voilà comment, probablement en sauvant l’honneur de Mari Charmant, j’ai appris MOI-MEME ce qu’est une canette – il suffisait de savoir lire et suivre les instructions – et cousu MOI-MEME les deux robes. Y compris les ourlets des manches, car la machine dispose d’un bras libre. Y compris même un patch circulaire au col de la robe d’Ondine, que dans mon ignorance totale des pratiques de base de la couture j’avais découpé beaucoup trop large initialement.

Le résultat restait certes très amateur à regarder de près, mais a valu aux filles un joli succès d’estime au concours de masques (17èmes) et même une photo dans l’édition spéciale d’un journal local, ce qui les a beaucoup impressionnées. J’ai d’ailleurs eu le droit aux chaleureux remerciements de Lili – "tu sais, il n’y a pas beaucoup de mamans de mes copines qui font quelque-chose pour le carnaval". Yeeepppeee.

Carnaval2 Je ne suis pas toujours très disponible pour jouer avec mes puces, mais elles savent qu’elles peuvent compter sur un gros investissement de mon temps si précieux pour les grandes occasions qui ponctuent les années enfantines – anniversaires, fêtes d’école, etc. D’après ce que je me souviens de ma propre enfance, c’est essentiel.

Mais ce-faisant, j’ai aussi impressionné mes deux gourous de référence, Mari Charmant qui connaît assez ma hantise des travaux manuels et des machines pour savoir l’effort psychologique que j’y ai mis, et Super-Maman, qui mise au courant par le "téléphone arabe" version bretonne (via ma soeur), s’est soudain retrouvée ravie de voir enfin atteint le résultat attendu (patiemment) depuis 30 ans: eh oui, Kerleane se met à la couture! tout arrive!

N’exagérons rien: la machine est repartie au grenier et les rideaux pendouillent encore jusqu’à nouvel ordre (voire calendes grecques).

Mais cela faisait longtemps que je n’avais pas réalisé un tel petit progrès personnel, et cela m’a causé une grande joie, au point même que je suis plus en confiance depuis quelques jours sur différents projets professionnels…

En effet, à l’idée de tout ce que je peux encore apprendre avec un peu d’effort, la vie devant moi me paraît pleine de promesses de petites et grandes joies!

Je vous en souhaite autant: je suis sûre que la vie de chacun est pleine de ces petits pas en avant, mais trop souvent, on ne voit que les obstacles, et pas les avancées…

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Trop lent, trop vite, trop trop trop…

Visiblement les blogs souffrent de problèmes techniques majeurs ces jours: pour ma part je les vois tous ce soir, mais c’est LENT, terriblement lent. J’ai réussi à poster quelques commentaires (avec un record de 3 passages de code robot successifs chez Cica) malgré tout…

De toute façon je me vois forcée de passer trop VITE tous ces jours, car je me suis retrouvée complètement suragitée entre le Carnaval, le débarquement successif de mes frère, soeur et beaux-frères pour les vacances de février (sans neige hélas) en plein milieu d’un débordement d’activité professionnelle sans précédent (réunionnite/conférencite/téléphonite/voyagite combinées et par-dessus tout le pronostic inquiet d’une réorg sous un délai de 3 semaines top chrono selon rumeur qui s’amplifie, cela tombe à pic pour moi qui méditais justement les leçons de celle de 2004…). Plus l’organisation des vacances de Pâques, juin et août, et la garde de mes filles toujours "à vue" en attendant que Super Nounou reprenne du service (Dieu merci elle va enfin mieux).

En faisant le bilan je me suis démandé si je risquais le burn-out, mais j’ai trouvé depuis l’été passé tellement d’énergie que je ne me sens, curieusement, pas trop fatiguée malgré entre autres les soirées prolongées sur ces blogs. En fait je crois que cela me fait du bien, cela me change les idées après mes longues journées! D’ailleurs c’est le premier hiver depuis la naissance de ma fille aînée que je passe sans un seul rhume ni gastro sérieux (juste un mal de gorge traînant en janvier, et quelques maux de ventre) malgré la succession de virus dans ma petite famille.

M’enfin quand même cela en fait TROP ces jours et je compte les semaines me séparant des vacances de Pâques. Prévu une mini-mini cure balnéo pour me requinquer pendant que les puces feront du poney et Mari Charmant bouquinera tranquillement – je me réjouis d’avance!

En attendant ce lointain projet, j’espère revenir pleine d’inspiration pour notes et comm et mails – mais plus avant la semaine prochaine…

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2004 – Bousculade

C’est donc franchement épuisée que j’ai fini le printemps 2004.

Au mois d’avril, le plus gros et le plus vieux de mes projets a implosé, suite à une alliance industrielle contraire à nos intérêts au sein du consortium. Bien sûr les ruptures ne sont jamais aussi franches dans la réalité: on m’a donc demandé une étude complémentaire pour clarifier l’impact sur notre stratégie.

Au mois de mai, c’est à peine si j’ai réussi à croiser mon chef pour lui présenter les conclusions de l’étude. Visiblement, il s’affairait à des manoeuvres en haut lieu, repérables à une frénésie de réunionnite aigüe. J’étais à l’écart de l’agitation et ne m’en souciais guère: depuis 5 ans que je bossais avec lui, je savais qu’il écrantait toutes ces histoires politiques pour laisser bosser les gens tranquilles, et qu’il ferait appel à moi seulement quand il le jugerait utile.

Naïve, Kerleane, naïve! si j’avais écoutée mes petites antennes, j’aurais mieux anticipé ce qui se tramait.

Mi-juin, une dizaine de jours avant mon départ en vacances, chef convoque ses troupes, les 6 ou 7 personnes sous sa supervision directe. Et commence une présentation Powerpoint: Nouvelle Organisation. Tout le R&D est chamboulé: unités d’affaires désintégrées, fusion de départements, regroupement d’activités, lancement d’un département dédié expertise principale, on n’y retrouve plus ses petits, ni ses chefs, en tout cas moi: ancien chef a disparu dans l’organigramme (pudiquement, on appelle cela une mise au placard) et mon équipe qui fait partie de ses meubles sans doute plus décoratifs que fonctionnels, puisque je m’occupe de tous les projets exotiques, avant-garde et tordus qui traînent depuis 3-4 ans, donc, visiblement, personne ne se soucie de notre activité. Moi non plus, je ne suis dans aucun organigramme!

L’angoisse! heureusement qu’on ne supprime pas d’emplois. Commence donc alors l’humiliante tournée des chefs…

Chef remplaçant de chef précédent. Très gentil pendant l’entretien, mais visiblement peu inspiré de conserver cette activité atypique vu ses objectifs opérationnels ultra-prioritaires.

Super chef nouveau. Débarqué quelques semaines auparavant, ne connaît encore pas grand-monde, a visiblement placardé chef précédent, et nous accorde un long entretien à moi et mon premier lieutenant que j’ai appelé en renfort, pour nous expliquer sa vision révolutionnaire sur le fond comme sur la forme, tout en nous proposant des postes complètement différents dans une structure peu attractive. Nous sortons épouvantés par l’ampleur de la révolution et l’incompréhension fondamentale de nos assets technologiques que super chef nouveau vient de nous exposer avec une assurance telle qu’elle paraît inébranlable: la panique! je n’ai plus qu’une idée, trouver absolument une alternative pour ne PAS dépendre de lui. (En pratique il changera du tout au tout dans les mois qui suivront, et s’avèrera l’une des personnes les plus intelligentes croisées sur mon parcours professionnel par sa capacité d’adaptation. Mais c’est une autre histoire.)

Tout cela me laisse fort peu de possibilités.

En regardant les missions des nouveaux départements, il me paraît évident que mes activités doivent naturellement passer au département d’expertise principale qui échappe justement à super chef nouveau. J’arrive à négocier un créneau de 10mn téléphoniques dans l’agenda débordant du chef expertise principale fraîchement promu pour vendre mon équipe et mes projets. Hélas, refus poli mais ferme: "tu comprends Kerleane, j’ai déjà beaucoup de monde dans la barque, je ne peux pas prendre tes activités en plus". En pratique, dans les semaines et mois qui suivront, il ouvrira une dizaine de postes, et ne reviendra jamais vers nous… grrr.

La dernière possibilité est très embarrassante. A la restructuration précédente, j’avais hésité entre transférer mon activité dans une unité d’experts ou prendre la responsabilité d’une petite équipe en suivant mon ancien chef. Ma fidélité à ce dernier avait fait pencher la balance, et chef des experts m’en voulait peut-être encore un peu, car il avait besoin de peupler son équipe pour la rendre crédible et ma défection n’avait pas dû lui faciliter les choses. Je laisse donc trainer cette dernière option…

C’est la veille de mes vacances… je n’ai quasi pas dormi depuis une semaine, comme si tout mon décalage horaire pas digéré depuis la grippe de janvier se transformait en insomnie géante. J’ai réussi à organiser la réunion de la dernière chance, avec ancien chef et tous les grands chefs influents, sauf super chef nouveau grâce à une astuce d’agenda de connivence avec les assistantes, pour présenter mes activités et démontrer en une heure top chrono en quoi elles sont essentielles pour l’entreprise.

Le message est envoyé. Mais je pars en vacances ce soir-là sans savoir quel chef, quelle mission je trouverai au retour, ni si j’aurai encore mon équipe et mes projets.

Heureusement, j’avais cette annèe-là réservé une location tranquille et bien située sur l’Atlantique, et malgré l’affreuse météo de ce début juillet 2004, ces vacances furent les plus reposantes depuis des années.

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Mon esprit se vide – le soir, je vais longuement marcher sur la plage dans le fort vent d’ouest, une fois les enfants couchés, et toutes mes pensées parasites s’envolent ainsi, jour après jour. Un soir, il me revient à l’esprit le terrible cauchemar fait pendant la forte fièvre de janvier. J’y suivais ancien chef dans les bas-fonds de Los Angeles, une vraie cour de miracles dont je ne sortirai pas indemne, tandis que chef fraîchement promu à l’expertise principale (qui en janvier, était au même niveau hiérarchique) suivait un trottoir plus sûr jusque dans les beaux quartiers… sans nous!

Véridique! de quels éléments inconscients (mes petites antennes!) pouvais-je donc disposer en janvier pour prévoir aussi clairement cette situation? mon cerveau à 40.2°C avait-il soudain développé une perspicacité inhabituelle? je ne sais pas. Et le rêve s’arrêtait là me laissant dans l’expectative!

Finalement, je suis rentrée par le train de nuit un lundi matin, arrivée au bureau pas trop fraîche en milieu de matinée et m’attendant au pire, mais non, grand sourire de mes collaborateurs: l’équipe est transférée, telle quelle, au département des experts. La réalité est que ce chef là est le seul à ne pas avoir dit non au transfert (il dit rarement non). Premier lieutenant est dépité par son manque d’enthousiasme, et cherche à se recaser dans le département de l’expertise principale, mais n’y trouve pas son bonheur. Pour ma part j’en fais mon affaire. Il me faudra environ 3 mois pour gagner l’estime de ce nouveau chef, qui m’avouera à l’entretien de fin d’année qu’il avait sous-estimé la valeur de notre travail car il était toujours resté caché dans les cartons d’ancien chef…

Grande et dure leçon pour Kerleane donc: ne pas compter aveuglément sur son chef pour défendre son bifteck. J’ai vraiment passé par de grands doutes sur ma valeur dans toute cette période: puisque personne ne voulait de moi, c’est donc que je ne valais rien? Ce qui m’avait sauvée et permis de partir en vacances l’esprit serein, c’était l’assemblage de ma présentation aux grands chefs – des faits, des chiffres, des objectifs, du concret pour me convaincre moi-même et donc les autres de la valeur de ces activités.

Et j’ai aussi appris à déployer mes antennes et me rendre plus visible. Mieux connectée, mieux informée. Toutes ces grandes manoeuvres sont en train de recommencer apparemment… cela promet pour les prochaines semaines… et c’est le bon moment de tirer des leçons du passé.

A méditer!

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Une autre source d’obésité?

… pour rats, mais tellement meilleurs que les OGM: des livres, des livres, des livres!

BibliothequeEt puisque je veux ce soir partager une note positive avec tous les rats de bibliothèque de mon genre, tant de fois frustrés de ne pas trouver l’ouvrage de leurs rêves au fond des étagères qu’ils connaissaient par coeur à force de les avoir parcourues, voilà ce qui me réjouit aujourd’hui: miracle technologique à la racine d’un nouveau monde virtuel, balbutiant au début de notre 3ème millénaire, le web, qui met à la portée de qui sait bien les chercher plus d’informations qu’une seule bibliothèque n’en contiendra jamais sous forme papier (ce dont, accessoirement, les arbres nous sauront probablement gré).

Rien à faire de Monsanto, le vrai pouvoir, aujourd’hui pour demain, ne serait-il pas dans les mains de… Google?

Depuis toute petite, j’adore les livres, les librairies, les bibliothèques… tout ce qui représente le Savoir, tout ce que le cerveau humain a créé, toute cette information, cette érudition, ces histoires, ces réflexions… je ne suis au fond peut-être qu’un rat, un rat de bibliothèque…

Je mange les mots des autres, j’en suis même sans doute boulimique… et d’une gourmandise obsessionnelle, impossible à satisfaire: trop d’encyclopédies universelles ou spécifiques, trop de langues que je ne connais pas, qui ne me seront jamais accessibles! les yeux, les oreilles plus grands que le cerveau!

Mais au fait… que deviennent donc tous ces mots que je mange? suis-je devenue obèse de tout ce que j’ai lu?

Et vous, souffrez-vous des mêmes symptômes – boulimie livresque, boulimie d’infos? Janssens_jl_ratdebiblio

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Enquête sur Reportage Canal+ – OGM Monsanto

Benoît me proposant une piste à explorer sur son blog, difficile de résister pour mon esprit curieux, alors voilà ma petite enquête sur le très intéressant reportage de Canal+ "90 minutes" de 2005 sur l’approbation Européenne d’un OGM Monsanto malgré une étude douteuse de ses effets sur les rats (cette étude réalisée par le fabricant lui-même est actuellement publiée sur leur site web, probablement sous la pression des medias, ou bien des actionnaires inquiets de la mauvaise publicité qui lui était faite?).

A noter que le reportage n’a pas été interdit, mais bien diffusé par Canal+ en 2005, contrairement à la rumeur qui court parmi les internautes francophones ces jours.

Monsanto, vous connaissez? moi ce nom ne me disait rien, étonnant, car Monsanto est le leader des OGM, avec au moins 70% des parts de marché sur les semences OGM. Mais surtout, cette compagnie centenaire, qui a commencé par vendre un composant alimentaire à Coca Cola il y a plus d’un siècle, est aussi derrière le tristement célèbre agent orange, puissant herbicide contenant de la dioxine, utilisé pendant la guerre du Vietnam pour détruire les maquis.

C’est donc Mosanto qui a inventé le premier OGM il y a plus de 20 ans – à noter qu’à cette période on soupçonne depuis quelques semaines qu’elle payait par ailleurs grassement, dessous la table, un expert internationalement reconnu pour affirmer l’inocuité de l’agent orange, affaire que les medias viennent de révéler (au conditionnel) en décembre 2006.

Plus de la moitié de leur chiffre d’affaire (environ 6 milliards d’euros en 2006) provient de l’herbicide Roundup, or les OGM qu’ils commercialisent étant spécifiquement résistants à Roundup, c’est double jackpot puisque les agriculteurs achètent les deux en même temps!

C’est aussi Monsanto qui a inventé les semences OGM stériles (pour forcer le rachat de nouvelles semences au lieu de la réutilisation d’une partie de la récolte comme cela se pratique conventionnellement).

C’est encore Monsanto qui fait l’objet d’une querelle de brevets sur le vivant sans précédent, pusiqu’ils ont commencé, depuis 3 ans, à poursuivre des paysans pour violation de brevets du fait que des OGM Monsanto sont retrouvés dans leurs récoltes sans avoir été achetés (peut-être simplement portés par le vent!).

C’est enfin Monsanto qui est le roi du "lobbying". Réseau d’influence jusque dans le très puissante FDA, qui emploie plusieurs de ses anciens employés, campagne médiatique "les OGM vont sauver le tiers monde de la faim" (alors qu’apparemment les rendements des semences OGM sont moins bons, et qu’au prix où elles sont vendues, seuls les mégas-éleveurs du continent américain se les paient aujourd’hui!)

En fait, plus je gratte sur le sujet plus je suis choquée.

Choquée que l’on se base sur une étude d’un fabricant pour valider l’innocuité des produits de ce fabricant, et non sur des études scientifiques indépendantes (pourtant faire bouffer 2 sortes de maïs différentes à deux populations statistiquement représentatrices de rats pendant 90 jours, ou mieux, 2-3 ans, ne doit pas coûter des milliards!). C’est complètement absurde. C’est comme si vous demandiez à vos enfants de se noter eux-mêmes à l’école, ou si votre chef vous proposait de vous auto-évaluer sachant que votre salaire en dépend. En ingénieurie, on appelle cela un système en boucle ouverte: hautement instable et incontrôlable!

Choquée aussi par l’entorse à la démocratie, mondiale, que l’on peut mesurer sur le sujet des OGM, et qui est terriblement bien illustrée dans le reportage de Canal+ à Bruxelles. Non seulement les Français sont très majoritairement opposés aux OGM, ce qui n’a pas empéché leur représentante démocratiquement élue de voter pour l’autorisation du fameux maïs OGM d’après le reportage (!), mais aussi les Américains et les Brésiliens, qui en bouffent malgré eux tous les jours: http://www.infogm.org/article.php3?id_article=2007. Puissant lobbying des industriels auprès des gouvernements?

Bref… les gens n’en veulent pas? très bien, on va le cacher, étiquetage en tout petit en Europe (encore heureux, mais seulement pour un ingrédient représentant plus de 0.9% de la composition du produit, et pas pour les produits dérivés comme la viande, les oeufs ou le lait d’animaux nourris au soja transgénique)… Dans d’autres pays, pas d’étiquetage du tout!

En Suisse, l’agriculture des OGM demeure interdite pour quelques années suite à référendum populaire, reste donc le probléme de l’importation et des produits dérivés. Quelques liens: Fédération Romande des Consommateurs demandant un étiquetage des produits dérivés, pression Greenpeace partiellement couronnée de succès sur les grands distributeurs pour garantir Maisbiol’importation de viande d’animaux nourris sans OGM (ouf, moi j’achète beaucoup bio chez COOP)… Je ne sais pas s’il existe les mêmes pressions sur la grande distribution en France.

A titre indicatif, voilà la liste des produits pouvant contenir des OGM y compris dérivés, publiée par le gouvernement français lui-même.

Me voilà mieux informée, c’est déjà cela (merci Benoît, Manue etc.)

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Petit cadeau quechua

Hanacpachap cussicuinin

Compositeur Anonyme – Perou, 1631

Extrait à écouter ici

Ce chant m’a profondément touchée quand je l’ai entendu dans la compilation de Robert Gass découverte il y a 10 jours (lien dans ma colonne Musique – le chant apache vient de là aussi).

Souvent considéré comme un des principaux hymnes sud-américains, cette pièce vocale à plusieurs voix, la plus ancienne recensée au Nouveau Monde, apparaît pour la première fois dans un recueil de musique sacrée et catéchisme rassemblé par un missionnaire franciscain Juan Perez Bocanegra en 1631.

Il s’agit d’un chant processionnel de l’église coloniale espagnole San Pedro de la ville péruvienne Andahuaylillas. Toute son originalité, toute sa force aussi, réside dans le fait qu’il est écrit dans la langue locale inca: le Quechua. Ce chant rend grâce à la Vierge Marie lors des processions mariales locales, au moyen d’images symboliques inspirées de la nature.

Apparemment, on ne sait pas si cette pièce magnifique a été écrite par un missionnaire formé à l’art vocal européen et ayant appris la langue locale pour mieux évangéliser (comme le père Julien Maunoir qui re-christianisa mes ancêtres), ou si c’est un inca quechuan formé par les missionnaires au chant vocal européen qui l’a composé dans sa langue natale et intégré à la spiritualité locale (symbôles naturels, culte à la déesse "terre-mère" devenu marial…).

Toujours est-il que ce chant, né de la rencontre du meilleur de deux cultures, a depuis longtemps quitté le Pérou pour se trouver maintenant intégré au répertoire de nombreux choeurs jusqu’en Europe et plus loin… voilà bien quelque-chose de bon à la mondialisation, audiblement déjà en route au 16ème siècle…

Les paroles du chant et leur traduction en anglais

Pour une illustration visuelle de l’intégration des 2 cultures, j’ai rassemblé ci-dessous une représentation symbolique actuelle de Pachamama, la déesse-mère des incas, à comparer avec une représentation anonyme de la Vierge Marie, datant du 16ème siècle, école de Cuzco (Pérou, même région, même époque). Voir le commentaire sous wikipedia pour ceux qui lisent l’espagnol: apparemment, le triangle est un symbôle très fort dans la culture inca.

Pachamama400  Cuzcovirginbelen

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2004 – Tribulations

Quand je regarde en arrière, 2004 m’apparaît comme l’année où j’ai recommencé à sortir la tête du quotidien pour regarder où j’en étais et où j’allais.

Les six premiers n’ont pas été faciles, pourtant.

2004 a en effet commencé par la disparition de mon chat, la nuit du Nouvel An, alors que nous recevions plein de famille: en a-t-il eu soudain marre? je l’avais pas mal délaissé l’année précédente, débordée que j’étais par mes petites filles de 4 ans et quelques mois…

Janvier s’est poursuivi avec un voyage professionnel en Californie, moment qu’Ondine a choisi pour faire ses premiers pas que je guettais avec impatience depuis plusieurs semaines. Bon, elle a toujours eu un caractère très indépendant, elle n’avait visiblement pas besoin de moi pour se lancer!

Quand je suis rentrée de ce voyage, toute la famille avait la grippe. J’ai relayé Mari Charmant bien fiévreux tout le dimanche au grand dam de mon manque de sommeil, car je dors très peu en avion, et le lundi matin je suis retournée au bureau comme si de rien n’était. Cela n’a pas loupé: je suis rentrée pleine de frissons le soir, et j’ai passé le reste de la semaine à suer et faire des cauchemars sous la couette, deux jours à plus de 40 degrés, ce qui ne m’était plus arrivé depuis l’enfance…

Et du coup, je ne me suis pas remise du décalage horaire. Pendant les 6 mois suivants, je suis restée sur l’horaire californien: zombie le matin, je commençais à émerger en fin d’après-midi! avec une de ces fatigues que l’on peut qualifier de chronique – asthénie consécutive à une grippe, banal et bénin donc, mais terriblement handicapant.

Histoire de me forcer à bouger un peu pour me réveiller, j’essayais de sortir dehors skier, raquetter ou surfer quand les conditions étaient bonnes. Un samedi neigeux, je me suis amusée comme jamais dans la poudre avec le snowboard, et c’est en toute confiance que je l’ai repris le dimanche matin. Hélas pendant la nuit la piste avait durci et j’ai pris peur. C’est comme cela que je me suis fait une entorse au genou, sur le plat, à 0.01km/h… parce que la planche s’est coincée dans la neige et je n’allais pas assez vite pour la dégager avant de faire le faux mouvement idiot qui m’a fait m’écraser par terre à l’opposé de la planche – chorégraphie improbable que personne n’a d’ailleurs comprise, et que je mets au défi quiconque de reproduire spontanément. Mais bon, en attendant, moi j’ai vu le genou se tordre et surtout je l’ai entendu craquer. Avant même d’avoir mal, je me sentais mal rien que par les yeux et les oreilles!

Ainsi Kerleane la douillette a ajouté 2 semaines de béquilles et un mois de séances de physio à la surveillance constante d’un bébé d’un an trottant partout, au jonglage entre 2 nounous différentes et les arrangements de garde mutuelle de nos chérubins entre voisins dans les trous horaires laissés par un soupçon d’école maternelle et nos emplois respectifs, en plein au milieu de nouveaux projets mélangés à de vieux projets interminables dont on ne savait plus vraiment à quoi ils servaient au boulot… et cerise sur le gâteau, tour de ma petite tribu chez mes belle-familles parisiennes à Pâques, entièrement organisée par mes soins, du transport aux bagages.Katereddy2

Pas mal pour un zombie – mon principal soutien moral pendant toute cette période était le personnage de Kate Reddy, terriblement proche!

Je crois que j’ai désespéré ma physiothérapeute avec toutes les séances fixées à 8h le matin avant que je coure au boulot (enfin, façon de parler: que je boîtille jusqu’à ma voiture pour "courir" au boulot). J’étais incapable de faire le moindre travail musculaire à cette heure-là, comme si on m’avait sortie de mon lit (23h en Californie): je tremblais comme une feuille. Lamentable.

Mais du coup, tout cela m’a quand même rendu service. D’abord j’ai pris conscience de mes limites physiologiques dans des circonstances encore passablement bénignes. Et puis à la physio, dans la salle d’attente, j’ai découvert… Psychologies Magazine.

A suivre…

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Le pouvoir psychique des aliments

J’ai emprunté cette semaine à la bibliothèque le livre du même titre de Christian Brun. Il y a un chapitre très intéressant sur les acides aminés et protéines et leur relation avec nos neurotransmetteurs que je dois encore approfondir. En feuilletant un peu plus en avant dans le livre, je suis tombée sur la citation suivante, à propos de la viande:

"(…)les grands carnivores sont des animaux féroces et ils répandent autour d’eux une odeur épouvantable, tandis que les herbivores ont des moeurs beaucoup plus paisibles. Ainsi, en mangeant de la viande, nous sommes en contact quotidien avec la peur, la cruauté, la sensualité des animaux. Celui qui mange de la viande entretient dans son corps un lien invisible avec le monde des animaux et il serait lui-même épouvanté s’il voyait la couleur de son aura.(…)Chaque homme est donc accompagné de toutes les âmes des animaux dont il a mangé la chair. (…)"

En fait tout un paragraphe de diabolisation de la viande. Pourtant, C. Brun ne l’interdit pas dans ses recommandations en fin d’ouvrage, et il indique d’ailleurs dans le chapitre sur les neurotransmetteurs les bienfaits de la tyrosine, acide aminé contenu dans les viandes et les fromages:

"précurseur de la dopamine et la noradrénaline, qui stimulent le cerveau en le rendant plus actif, plus vivace, plus alerte. L’activité cérébrale est stimulée, l’énergie mentale, la motivation, l’attention, la vigilance sont accrues."

Le problème, c’est que pour cela, il faut manger de la viande (d’un animal tué) ou du fromage (du lait dont on a privé un petit mammifère, typiquement un veau, un agneau ou un chevreau généralement tué aussi). Donc, si on commence à se poser des questions "sentimentales" sur l’éthique de son alimentation, on peut finir par se priver de nutriments essentiels à la bonne marche du cerveau…

Et en regardant de plus près qui était l’auteur de ce texte vindicatif cité par C. Brun, je découvre qu’il s’agit du fondateur de la secte Fraternité Blanche Universelle… Effectivement: beaucoup de sectes commencent par imposer des régimes et jeunes en tout genre, et on peut comprendre l’intérêt avec l’explication ci-dessous: diminuer l’énergie mentale, la motivation, l’attention, et la vigilance sont un très bon point de départ pour aliéner des cerveaux humains!

Une petite note kerleanesque pour conclure sur ce paragraphe: si vous voulez passer une soirée tranquille devant le feu de cheminée, avec de la musique et un bon livre, quel est l’animal qui vous tiendra compagnie le plus naturellement dans cette ambiance sereine et relaxante… le bouc, ou le chat?

Comme quoi, un peu d’esprit critique peut préserver de bien des déboires 😉

PS Benoît j’avais commencé cette note avant de lire ton comm, rien de perso contre toi, de toute façon habitant en Suisse tu étais forcément motivé à passer au régime gruyère/raclette sous toutes leurs formes à la place du boeuf hors de prix, comme tout le monde non? lol