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Mondialisation… dans mon salon

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Quand j’étais petite, au catéchisme on me faisait découper des bonshommes dans du papier plié qui, une fois déroulé, donnait une jolie farandole que je devais colorier en jaune (pour les Chinois), rouge (pour les Indiens d’Amérique), en noir (pour les Africains), ou laisser en blanc (pour les gens comme moi, nettement moins intéressants). Curieusement, on n’en coloriait pas en vert (pour les martiens), mais je m’égare…

Tous ces petits bonshommes de couleurs différentes se tenaient par la main, et je trouvais cela très beau.

Malheureusement, j’habitais dans une région tellement à l’écart de tout en dehors de quelques migrations touristiques estivales que je n’avais absolument aucune occasion de mettre en pratique ces jolies théories de fraternité et amitié entre les différents peuples de notre monde…

Mais depuis mon enfance, la mondialisation a fait son oeuvre!

Aujourd’hui, autour d’une bûche de Noël dans mon salon, nous parlions anglais, français, allemand, et chinois, il y avait ma belle-soeur (petit bonhomme jaune d’Asie) et la mari de ma copine Karin (petit bonhomme noir d’Amérique) et deux petits bonhommes hauts comme 3 pommes déjà l’un trilingue mélangeant l’héritage de 2 continents, l’autre "seulement" bilingue, mais mélangeant l’héritage de 3 continents…

Eh bien, tous ces petits bonshommes de couleurs différentes maintenant autour de moi, comme dirait ma petite Ondine, "c’est super fffffouette"!Farandole

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Les premières fois de Noël 2006

Première fois que je fais une bûche maison (et en plus elle est bonne)

Première fois que les filles veillent jusqu’au dessert… et malgré tout, mettent debout toute la maisonnée à 5h50 pour aller chercher les cadeaux sous le sapin…

Première fois que je participe à une méditation universelle (sur le conseil de Vero).

C’est cool de redécouvrir Noël tous les ans, et que pourtant, il y ait encore quelque-chose de nouveau, autour du plaisir de voir mes filles grandir tranquillement et du plaisir de donner de mon temps et de mon énergie (que j’arrive à grapiller encore je ne sais où après ces semaines effrénées!) aux miens et au-delà…

Joyeux Noël!

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Comment le langage peut fabriquer un mythe…

Macaque_japon_0_1 La note du Vero sur l’inconscient collectif m’a retenue fort tard hier soir et je lui dis un grand merci, car elle tombe pile-poil à point pour me permettre d’entamer ma catégorie zététique "X-files – la vérité est ailleurs" – à savoir ma facette Scully! – sur un cas d’école.

Comme je vais régulièrement sur le blog de Vero pour y lire de jolies textes "qui font chaud au coeur" comme je le cite ci-contre, j’ai trouvé l’histoire vraiment intéressante, engageante et positive, mais en même temps, j’ai été un peu alertée par l’emphase scientifique qui lui était donnée alors que les sources n’étaient pas citées. J’ai donc voulu en savoir plus.

C’est plus facile quand on lit l’anglais. S’il y a des demandes, je pourrai traduire quelques textes relevants. Je n’ai pas le temps ce soir de compiler toutes les sources que j’ai parcourues, il suffit de taper "hundredth monkey" sous wikipedia ou google pour démarrer… il y a de quoi lire plusieurs jours, voire de faire un mémoire de zététique (si pas déjà fait par les étudiants de Sophia Antipolis ou autres)…

Les points que j’ai retenus – évidemment sous toute réserve de la fiabilité des ressources internet visitées:

– l’histoire du 100ème singe apparut pour la première fois sous cette forme dans un livre de  Lyall Watson publié en 1979 – sous la forme d’une hypothèse clairement indiquée, dans les extraits que j’ai trouvés, par l’usage répété des mots anglais "seems" (il semblerait), mais aussi par "I am forced to improvise the details" (je suis obligé d’improviser les détails). Clairement, on est à la source de l’invention du mythe et l’auteur lui-même est loin d’être péremptoire.

NB: cela revient dans le texte publié chez Vero: "Supposons… Supposons…"

– ce livre a été repris et cité par différents leaders du Nouvel Age, en particulier par Rupert Sheldrake qui étudie la résonance morphogénétique (morphic resonance), et Ken Keyes Jr, qui popularisa le mythe dans les années 80 en lui dédiant un de ses livres de développement personnel. Ces auteurs sont populaires donc le mythe a vite fait le tour de ces milieux… jusqu’à nous.

NB: dans le texte publié chez Vero, c’est la théorie de Rupert Chaldeck qui est citée mais je ne retrouve pas ce nom sous google – probablement un typo pour Sheldrake. Le "scientifiquement" vient de lui parce qu’il est docteur es sciences (Moi aussi, mais mon éthique ne me permet pas de prétendre l’appliquer à construire des théories dans des domaines différents de celui dans lequel le jury scientifique a cautionné mon travail – prévoir une note dédiée sur ce point.)

– intrigués comme moi par cette belle histoire, quelques esprits curieux ont voulu remonter aux sources japonaises et ont eu la déception de découvrir que les scientifiques japonais ne confirmaient pas du tout la télépathie/l’inconscient collectif. La découverte scientifique portait sur l’acquisition et la propagation de nouvelles compétences dans un groupe de primates… clairement par l’exemple, l’observation et la communication au sein de ce groupe (Myers, Amundson…).

NB: Comme ce sont les seuls à citer explicitement les articles du Japan Monkey Center dans le journal scientifique "Primates" et le nom des chercheurs japonais à l’origine de l’étude, j’ai tendance à les juger plus sérieux, mais bien entendu, en toute rigueur, il faudrait vérifier ces sources par soi-même dans une bibliothèque universitaire (elles sont accessibles au public, donc pas d’excuse).

– le mythe du 100ème singe est depuis considéré comme un cas d’école dans l’étude de la naissance et de la propagation de ce qu’on appelle "les légendes urbaines".

NB: pour vérifier si c’est vrai ou non, il faudrait trouver une colonie isolée de ce type de macaques et leur proposer des patates douces pleines de sable. En 50 ans, si la télépathie marchait, ils auraient capté le truc, non? La prochaine fois que je vais au zoo avec les filles, je regarderai s’ils ont cette espèce de singes!

Maintenant, tant qu’on y est, mon grain de sel sur l’origine du mythe car je suis sûre que tous ces gens étaient pleins de bonne foi (personne ne s’est enrichi au passage, enfin, je crois, faudra quand même que je vérifie si Sheldrake a déposé des brevets)! Donc, hypothèse à moindre côut kerleanesque:

Que croyez-vous qu’il se passe quand un anglophone questionne un scientifique japonais sur une expérience scientifique? il lui pose la question en anglais. Et que se passe-t-il si le scientifique japonais n’a pas bien compris? il continue de dire "yes, yes".

Et c’est comme cela que tout a commencé entre Watson et ses potes japonais!

Watson a entendu… ce qu’il avait envie d’entendre!

Je parle d’expérience (travail technique avec des japonais dans un groupe de travail international), sauf que moi, je ne suis pas anglophone, donc je me rendais mieux compte du niveau d’incompréhension de mon interlocuteur parce que c’était dur d’exprimer clairement ma pensée pour moi aussi! 

Donc, non seulement la télépathie des macaques n’est pas prouvée, mais en plus, toute cette histoire est très probablement un enchaînement malheureux de mauvaises interprétations de langage d’humain à humain… le fameux téléphone arabe qu’on pratiquait dans les cours de récré…

Non seulement on n’est pas télépathes, mais en plus nos moyens de communication REELS sont terriblement imparfaits!

Car le plus drôle, c’est que le dernier maillon de la propagation de ce mythe, entre le texte de Vero et moi, c’est aussi une mauvaise interprétation! hier soir, je n’ai vu que le mot "scientifiquement" (j’ai un radar sur celui-là, attention!) et pas les mots "supposons" pourtant répétés en noir sur blanc juste au-dessus! quelle magnifique illustration des illusions dans lesquelles nous baignons…

Il reste que j’adhère totalement à la magnifique conclusion de Vero, même si j’y viens par d’autres voies que l’inconscient collectif (là encore, prévoir une note):

JOIGNONS NOS PENSEES DE PAIX ET DE JOIE POUR TOUS

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Etape (suite)

Elan_1 J’avais identifié il y a quelques semaines le besoin de définir une nouvelle étape dans mon parcours professionnel, et peut-être une opportunité de changement à court terme en interne.

Renseignements pris, l’opportunité s’est d’abord révélée moins réaliste que je l’espérais. Toutefois j’ai déposé une petite graine au passage, et elle a dû porter ses fruits, car mon interlocuteur est revenu vers moi la semaine passée avec d’autres propositions intéressantes.

Plus j’y réfléchis, plus ce changement de parcours me paraît une évidence. Mes coaches informels, Mari Charmant et son père, sont convaincus que cela correspond parfaitement à mon profil. Mon interlocuteur, professionnel de la branche, passé le premier moment de surprise ("mais ils ne vont jamais te laisser partir [de ta fonction actuelle]!") m’a tout de suite indiqué qu’il avait souvent pensé à moi comme un profil correspondant à ses attentes (cela fait toujours plaisir!). Donc je n’ai pas visé dans le vide. Ouf. Reste qu’on n’a pas trouvé de terrain d’entente idéal, notamment pour cause de contrainte de localisation (pas envie de faire 2h de voiture par jour pour aller bosser).

Je tourne et retourne le sujet sans cesse, surtout les jours comme aujourd’hui où j’en ai ras le bol de mon rôle d’opérette, ras le bol d’être bloquée dans la résolution de problèmes que j’ai pourtant clairement posés – bloquée par les guerres de territoire (je devrais dire tranchées vu leur immobilisme caractéristique) de l’armée de managers en tous genre qui nous gouvernent/dirigent/conseillent sous prétexte que toute solution possible s’avère défavorable à au moins l’un d’entre eux – et malheureusement, mes sujets ne sont pas assez critiques pour remonter jusqu’à Triple Big Boss pour un arbitrage sans appel… Marre, marre, marre! et moi qui voulais juste me rendre utile en revenant sur des projets concrets l’été dernier – j’aurais mieux fait de rester dans mon coin…

Bref. Dans mes investigations, j’ai quand même, enfin trouvé la formation continue de mes rêves sur la spécialisation de mes rêves! Avec même une option de diplôme universitaire postgrade! Et avec cela, je serai AU-DESSUS des tranchées: ils auront tous besoin de me consulter un jour ou l’autre et je travaillerai en transversal entre le R&D, le marketing et le biz dev avec un rôle plus neutre qu’aujourd’hui…

On ne sait pas de quoi demain sera fait et j’aimerais bien valider l’expérience de terrain acquise en entreprise par un bout de papier reconnu au-delà du bureau de Big Boss et des guerres de tranchées! et puis moi, j’ai toujours aimé l’école, surtout avec un joli diplôme su-sucre au bout pour me motiver…

Restent 2 obstacles à franchir:

1) convaincre Big Boss de me payer cette formation pour 2007 (temps & argent). A noter qu’il s’agit de me former à une partie de ses prérogatives – pour lesquelles lui-même n’a pas fait de formation externe à ma connaissance. Potentiellement délicat.

2) convaincre Mari Charmant de me laisser partir 5*3j sur 6 mois dont 5 demi-week-ends (bon, vu tous les mercredis que je consacre en solo aux mômes depuis 7 ans, je pense qu’il y a matière à négocier 😉

Si 1) échoue: faire la formation sur mon solde de vacances et mon 20% de marge (en bossant quelques mercredis. Retour au point 2…) et la financer moi-même (il y a des manières plus idiotes de dépenser son épargne et en plus j’économiserai des impôts, ce qui en baissera significativement le coût effectif – toutefois, cela nécessite là l’aval de Mari Charmant).

Si 2) échoue… Non, 2) n’échouera pas:

Conseil: ne jamais se marier avec une bretonne têtue, planificatrice et calculatrice si vous n’avez pas envie de lui laisser les rênes sur ce genre de question.

En tout cas, cela va me permettre de mesurer mes talents de négociation! je vais préparer mon dossier dès demain. Rien que d’avoir ce projet en tête, cela me remonte le moral. Peut-être devrais-je aussi sortir le grand jeu de la bretonne têtue, planificatrice et calculatrice à Big Boss, après tout. Cela me réjouirait presque!

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Mais où est donc l’âme qui s’efface?

Alzheimermemory_2  Depuis le tournant du siècle, l’âme de Mamie s’efface.

Elle dont j’étais si fière, si active, si belle, si aimante, s’est soudain fatiguée.

Puis les mots ont commencé à disparaître. Ecrits d’abord, tant d’efforts dans l’écriture déjà chamboulée de la dernière lettre que j’ai d’elle. Puis la parole, qui a juste eu encore un peu le temps de s’échapper pour dire l’angoisse à ma mère, à ma soeur: "je perds la tête, comme ma mère avant moi". Puis les gestes quotidiens, oublier d’éteindre le gaz, si mon oncle n’avait pas été là, le corps se serait envolé avec l’âme… Quand je l’ai revue, le choc: cheveux blancs, ternes et raides, elle que j’avais toujours vue permanentée et aubrun flamboyant; lunettes, elle qui ne les portait que pour conduire par coquetterie; peau nue et ridée, elle qui se maquillait au saut du lit, même pour aller ramasser des pommes de terre; et elle avait pris 10 kilos, car elle qui surveillait sa ligne depuis toujours s’était soudain mise à manger compulsivement. Elle ne parlait déjà plus, et seul son regard s’échappait encore, au milieu d’étranges tics que je ne lui avais jamais connus.

Ainsi, en quelques années, elle a fait le chemin que font les bébés qui grandissent, mais à l’envers. Perte des fonctions intellectuelles supérieures (lire, écrire, etc…), du repérage dans le temps et dans l’espace, de la mémoire, de la parole, de la continence, de la marche, de l’utilisation de la cuillère pour manger, du sourire, du regard vivant…

Et pourtant elle est toujours là.

Alors moi je me demande, dans les grands courants philosophiques, la psychiatrie, et dans les différentes traditions spirituelles, qu’il s’agisse de l’harmonie entre corps et esprit dans les grands courants orientaux, de la réincarnation, ou du passage de l’âme au monde éternel, comment expliquer cette affreuse progressivité du départ de l’âme, de l’Esprit qui animait son corps?

Elle est où sa conscience?

Est-ce qu’elle a encore conscience d’elle-même d’ailleurs? ou bien, dans son parcours de bébé à rebours, elle vit de nouveau une fusion indifférenciée avec son environnment nourricier?

Moi, je pense beaucoup à elle, bien que je n’aie pas l’occasion de la voir car je vis à l’étranger; en fait, au fur et à mesure qu’elle s’enfonce dans ses brumes, je remue des choses belles et douces enfouies au fond de moi. Mon pseudo lui-même, Kerleane, est sorti d’une de ses références spirituelles les plus chères.

Alors même si cet envol est douloureux, même si je crains que dans ma lignée des Kerleane, je doive accompagner aussi Maman dans un tel cheminement comme elle-même accompagne courageusement Mamie aujourd’hui et comme Mamie avait en son temps accompagné courageusement Mémère il y a 25 ans, même si je crains de devoir un jour regarder terrorisée mon intelligence s’effacer, j’aimerais me dire que c’est une étape nécessaire dans la roue de la vie, et dans la transmission des Anciens aux Nouveaux dans la chaîne des générations.

   

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Princes Charmants, Maris Charmants – si si y’en a plein!

http://www.marioduguay.com   

Une image (c) de Mario Duguay

Il y a tant d’attentes déçues (jusque dans les lettres au Père Noël, si si!), de rêves brisés, de rancoeurs rampantes, de divorces affreux dans cette blogosphère que je me décide à faire cette note même si je dois passer pour l’innocente (au sens béat) du village – on verra, il n’y a pas grand-monde à passer par ici de toute façon…

Toutes les petites filles lisent les histoires de Princesses, s’identifient à elles, et rêvent que leur tour viendra: un Prince Charmant les choisira, de préférence à travers un acte héroïque pour mieux souligner le côté exceptionnel de ce personnage extraordinaire. Et après… ils se marient et ils ont beaucoup d’enfants.

ET APRES???

Il est totalement inacceptable pour moi de laisser mes filles se cantonner à un mythe aussi inachevé, pourtant répété partout, et qu’elles adorent sans concession (Barbie, etc). Leur vie ne va pas s’arrêter après quelques paillettes à 20 ans, tout de même!!! Voici donc la suite que je leur propose (en touches subtiles et avec des mots adaptés à leur âge, bien sûr): le Prince est appelé ensuite à devenir Roi, et la Princesse, Reine. Pour exercer de telles responsabilités pendant leur longue vie, il leur faut bien d’autres qualités encore que celle du conte; en particulier, il leur faut maîtriser beaucoup de savoirs; et c’est à l’Ecole qu’on les acquiert (si si). Et bien entendu cela concerne tout autant la Reine que le Roi, évidemment!

Ensuite, quelques vérités pour bien préparer les filles… le Prince Charmant devenu Roi est très occupé par ses nouvelles responsabilités. Il n’a plus le temps de conter fleurette, ni d’aller danser (mais la Reine non plus de toute façon!). Il doit guerroyer, gérer son domaine, il est fatigué le soir et parfois impatient. Il passe souvent trop de temps à s’occuper de ses chevaux, à jouer avec ses amis à des défis chevaleresques ou aux cartes… Mais il ne faut pas se fier à ces apparences; son foyer, sa femme et ses enfants lui sont, malgré tout, essentiels.

ET J’EN AI LES PREUVES!

Ce n’est pas spécialement pour le mien que j’ai inventé le terme "Mari Charmant". En effet, je dois vivre sur une autre planète que celles des magazines, romans, films et blogs, car j’en vois plein autour de moi (mariés ou pas, mais disons en couple depuis un bail). Je dois aussi admettre pour mise en garde que ma planète ne se trouve pas dans les statistiques: sur les dizaines de couples que j’ai à l’esprit, moins de 5% de divorces ou séparation, et la plupart sont au moins des trentenaires avec (déjà!) de longues années de vie commune. Dans ma famille, ma belle-famille, chez mes voisins, chez mes collègues, je vois plein de Maris Charmants…

Je vois notamment mes collègues masculins parler de leur famille. Je suis souvent la seule fille à table ou à la pause café, alors je suppose que ces sujets viennent facilement dans la conversation et parfois, je voudrais les enregistrer discrètement pour montrer à leurs femmes, à leurs enfants, tout le bien qu’ils disent d’elles, d’eux, ces Maris, ces Papas dont certains passent pourtant près de la moitié de leur temps en voyage professionnel et dont la plupart donnent énormément (sûrement trop) de leur temps, leur énergie, leur passion à leur travail – ce bouffeur de vie de famille par excellence…

Et je ne parle pas seulement des mots, il y a le ton de la voix, des parcelles de sourires, de la lumière dans le regard. La fierté d’un Papa face au progrès de ses tout-petits, l’amusement un peu attendri d’un Mari qui explique "ma femme aime bien ceci ou cela…" (sous entendu "truc de gonzesse" mais bon ils nous aiment bien pour cela aussi!).

Car ils nous aiment, nos Maris Charmants, ces anciens Princes Charmants, même quand, devenus Rois, ils croulent sous le stress de leurs nouvelles responsabilités, au point qu’on ne les voit plus, ou qu’on les voit mal… ils ont beaucoup de tendresse pour nous et les enfants que nous leur avons donnés, même s’ils ont plus de peine que nous à l’exprimer du matin au soir, car enfin, "ce sont des mecs", tout de même… ce serait bête de leur en vouloir!

Et n’oubliez pas d’apprendre à vos filles à devenir Reines. Sinon elles chercheront toute leur vie le mythe inachevé du Prince Charmant, à 20 ans, à 30 ans, à 50 ans (apparemment, 3/4 des divorces sont demandés par des Princesses déçues)… Quel gâchis!

En conclusion: longue vie aux Maris Charmants, et à leurs Reines.

Et au passage je glisserai une intention au prochain Père Noël que je croise pour quelques-unes d’entre vous  – un Mari Charmant sous le sapin, pourquoi pas 😉

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Jamais trop tard pour un coup de coeur

Contact Sortie en salles aux USA: Juillet 1997 – j’étais en Europe… sortie en salles en France: Septembre 1997 – j’étais aux USA. Et je n’ai pas la télé…

Voilà donc comment ce film n’a jamais croisé ma route, jusqu’à l’heureuse inspiration d’une location DVD cette semaine pour faire plaisir à Mari Charmant, fan de SF. Mieux vaut tard que jamais: c’est la première fois depuis des années qu’un film me parle à ce point! Les personnages principaux et leur parcours, les thèmes abordés… certains d’ailleurs totalement implicites, comme l’expérience de mort iminente vécue par l’héroïne mais jamais nommée ainsi… je suis tout de suite entrée dedans, et quand j’en suis sortie au bout de 2h30, sans jamais m’être ennuyée malgré cette longueur, j’en avais la tête pleine; c’est un film qui pose des questions fondamentales sans apporter les réponses; je n’ai pas fini de le méditer…

Encore sous influence dans mon humeur du dimanche, j’ai donc fait quelques recherches aujourd’hui pour approfondir; quelle déception! ce film a été un bide. Même pas possible de trouver le roman qui l’inspira traduit en français (peu importe, je vais le commander en VO). Evidemment, si les gens s’attendaient à des invasions de petits hommes verts dans une avalanche d’effets spéciaux… Tout est atypique, même l’histoire d’amour, posée et consommée dans les 10 premières minutes, car enfin, les héros ont d’autres centres d’intérêts nettement moins triviaux à traiter dans le reste du film que juste l’animale satisfaction de leurs hormones libidineuses (même s’ils en reconnaissent aussi, au passage, la nécessité! lol).

Finalement, cela me jette encore à la figure combien mes aspirations sont différentes de celles de la masse de mes pairs: je me sens bien seule… D’ailleurs, cela m’a rappelé que j’avais vécu la même chose avec mon premier coup de coeur film: "Les ailes du désir", de Wim Wenders, en 1997. C’est le lycée qui avait envoyé 2 cars pleins d’élèves au ciné pour le voir en VO… forcément, au bout d’une heure et quelques, tout le monde chahutait… sauf moi: littéralement hypnotisée par la magnifique et subtile histoire d’amour, de spiritualité et d’humanité à l’écran. Bien que je sois restée près de 20 ans sans le revoir, ce film m’a hantée des années, depuis ses discrètes références dans le plus beau rêve de ma vie peu après, jusqu’au travers de la chute du Mur et du communisme alors que je devenais adulte (ouverture du film: "Als das Kind Kind war…"), puis jusqu’à mes premières visites réelles 15 ans plus tard à Postdamer Platz lors de séjours professionnels à Berlin… c’est d’ailleurs là, dans des cirsconstances fort anodines, que j’ai découvert le Kombucha… mais je m’égare…

Heureusement, j’ai aussi trouvé d’ardents défenseurs de "Contact" sur les sites de critiques… il y a quand même un peu de lumière dans cette humanité gavée de films plus débiles les uns que les autres et épuisée au moindre effort de réflexion inhabituel. Et surtout, il doit y avoir cachés au fond des dévédétèques d’autres films subtils que ma route n’a pas encore croisés! et d’espérer encore les découvrir, après tout, c’est réjouissant.

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A propos d’amitié

Une note de Lomi-Lomi sur les amitiés et inimitiés m’a donné quelques pistes de réflexion…

Amitiés, combien elles me manquent! j’y pensais encore l’autre soir – toutes mes copines d’antan sont restées en Bretagne ou sur Paris, et j’en ai perdu beaucoup en route, alors que nos vies, sournoisement, divergaient (case 1).

Et inversement, tous nos copains d’ici, rencontrés pendant les études qui nous ont amenés en Suisse, ont trouvé l’âme soeur dans le coin: les femmes de ces copains-là ne sont pas des exilées comme moi, elles ont toujours leurs grandes copines d’antan à portée de voiture, alors même si on passe de bons moments ensemble de temps à autre autour d’un BBQ ou d’une raclette selon la saison, je ne serai jamais dans le premier cercle de leurs intimes (case 2). 

Pour se faire des copines, il faudrait d’abord que je les rencontre, et cela, mine de rien, ce n’est pas si facile. Dans mon travail, les filles sont ultra-minoritaires, et celles qui restent sont soit plus vieilles, soit plus jeunes, soit entre les deux comme moi, mais sans enfants (et toutes ces catégories sont sans affinités avec les histoires de pampers des Kate Reddy de mon genre), soit suissesses (retour à la case 2), soit à parmi mes collègues de… Paris (retour à la case 1).

En dehors du travail, je me suis secouée pour faire du sport un soir hebdomadaire depuis l’an passé et cela m’a permis, effectivement, de revenir dans un monde, pour le coup, exclusivement féminin. Même chose avec les activités autour des enfants, anniversaires, ludothèque etc, mais bon, comme c’est la nounou qui fait la sortie des classes, il m’est arrivé l’an passé de croiser une maman de l’école à un anniversaire qui a ouvert de grands yeux: ah, c’est vous la maman de Lili? et c’était… en juin! Et encore heureux que je joue le jeu le mercredi grâce à mon 80%, sinon je serais complètement déconnectée de ce monde… 

Et une amitié met du temps à se construire – comment trouver ce temps dans un emploi du temps ultra-serré? mon temps à moi, c’est le soir entre 20h et 23h, quand les gens normaux regardent la télé…

C’est pour cela que je viens chercher de la lumière ici – ce n’était pas du tout mon intention de départ, j’ai débarqué avec juste l’envie d’utiliser le blog comme outil de mise en forme de mes mots, motivation avant tout technique et aussi une idée abstraite de "publication", poser des mots ici pour qu’ils soient publics, même si personne ne passait les voir, cela n’avait pas vraiment d’importance, c’était juste une motivation/satisfaction abstraite. Mais à ma grande surprise, cela m’a permis de rencontrer d’autres personnes derrière d’abord des commentaires, aussi quelques mails, et bien entendu ce que leurs blogs révèlent. Finalement, je passe bien la moitié de mon temps sur les blogs des autres, pas sur le mien, ce qui montre tout de même que j’y trouve mon compte… Et vous êtes complètement différents des gens que je croise dans ma vie réelle, c’est super enrichissant pour moi! je n’oserais jamais discuter avec des gens comme Vero, Marino, Lomi-Lomi, Alibi-bi ou Enriqueta par exemple, dans la réalité, je suis sûre que vous me paraîtriez toutes trop intimidantes, mais moi j’ai plein de choses à apprendre de ces gens intimidants…

Je vais continuer… Merci pour vos présences!

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Drôle de rêve

Il y a une dizaine de jours, j’ai fait un drôle de rêve qui me hante encore.

J’habitais dans un chalet de bois comme le mien aujourd’hui, mais sans doute bien plus haut en montagne, puisqu’il était isolé, et entouré d’herbe rase, de pierriers et d’un petit lac d’une ancienne vallée glaciaire, sur lequel donnait sa terrasse abritée. Entre 1800m et 2500m d’altitude, je dirais. La route d’accès était simplement empierrée.

A droite de la vallée, tout près en fait, se dresse un pic rocheux, de plusieurs centaines de mètres de dénivellé. Alors que je regarde tranquillement depuis chez moi ce paysage serein par une belle journée ensoleillée (ciel bleu, air pur), voilà que je vois… une vache dégringoler de la montagne. Une de ces vaches typiques en Suisse, laitière, un peu lourde, blanche et noire, elle avait sûrement une cloche autour du cou, mais elle tombait en silence, en tournant sur elle-même, comme dans un film. Le temps que je réagisse, terrifiée de la voir s’écrabouiller au sol dans 3, 2, 1 secondes devant mes yeux… elle se retourne comme un chat qui chute, et atterrit sur ses pattes, légère, et intacte!

Mais pas le temps de réfléchir, voilà que d’autres évènements se précipitent. Des gens arrivent. Des voitures près du lac, un barrage? des gens partout, qui se baladent là-haut dans la montagne. Mais vraiment BEAUCOUP de gens, des foules entières, qui martèlent le sol de leurs milliers de pas. Au point que l’inimaginable se produit: la dalle de mon chalet commence à se fissurer. Pas une simple lézarde, pas non plus une série aléatoire de micro fissures: non, un véritable quadrillage de fissures plus ou moins profondes.

Alors vient le plus drôle (et surtout révélateur de ma profonde mesquinerie, lol) je me dis que c’est catastrophique, il faut qu’on trouve au plus vite une solution avec Mari Charmant; ce chalet est toute notre vie, toute notre fortune: il va perdre toute sa valeur! je décide donc de faire faire déjà une série de réparations, au moins recouler une chape sur les fissures, afin de remettre le chalet "propre en ordre" comme disent mes amis Suisses et d’avoir, au moins, la possibilité de le revendre…

Ainsi débarquent le menuisier et le maçon qui ont, dans ma vraie vie, construit notre maison, et pendant qu’ils s’attellent à cette lourde tâche, je sors dehors, devant la terrasse, je tourne le dos au lac, à la route, au piton rocheux, et je regarde derrière moi, ce chalet que je ne vois jamais sous cet angle, allez savoir pourquoi…

Et là, dernier rebondissement… en me retournant ainsi, derrière ma maison, je découvre une autre petite vallée glaciaire, mais le glacier a fondu, il ne reste plus que des cailloux, et sur la pente en face, il y a une usine. Un parfait cliché d’usine style fabrique du 19e siècle, avec son toit en zig-zag et une grande cheminée d’un côté, qui crache de la fumée. Toute cette image, dans mon rêve, est entièrement en nuances de gris, des pierres de la vallée aux volutes de la cheminée…

Alors moi qui n’aime pas le gris… j’ai déchanté… je me suis réveillée!

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Regarder les arbres

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Depuis quelques temps, je regarde les arbres.

Je vois des arbres que je ne voyais pas avant.

Ou je les vois différemment, parce que maintenant, je les regarde.

C’est étonnant: j’ai découvert des arbres au carrefour de sortie de l’autoroute que je n’avais jamais vus pendant toutes ces années; pourtant ils n’ont pas poussé en trois mois! je vois un arbre un peu tordu, planté sur une bosse dans un champ sur le chemin du village, sous une perspective intéressante, puisque de la voiture en contrebas, il paraît s’élancer vers le ciel, et l’hiver, avec ses bras nus, l’image est saisissante… pour qui sait le regarder. Un peu plus loin, dans un champ de l’autre côté, sûrement bientôt menacé par les lotissements rampants de ce village en pleine expansion, un magnifique hêtre, qui doit passer sa vie au soleil à regarder les dents du midi et le Mont Blanc, loin, très loin là-bas. Et un autre hêtre encore, au sommet de la montagne qui m’héberge, planté sur la lisière de la forêt d’épicéas: d’une large branche coudée, burinée par l’âge et recouverte d’une mousse épaisse et douce, il domine le plateau Suisse sous ses pieds. Quand je prends le temps de monter là-haut, pas assez souvent hélas, je vais toujours le toucher, il est si beau.

Loin de mon quotidien, l’olivier de la photo a grandi sur le site de Kourion, site archéologique majeur de Chypre. En balade dans ces contrées méridionales, j’adore les oliviers, leurs troncs noueux, la touche délicate de leurs petites feuilles gris-vert qu’ils apportent dans l’ocre des terres méditérannéennes: cette dernière couleur, dominante là-bas, est si étrange à mes yeux habitués aux pâtures des contrées humides de Bretagne et des contreforts des Alpes du Nord que j’y cherche la verdure partout, c’est maladif!

Sans doute devrais-je en immortaliser plus avec mon appareil de poche, et les partager avec vous… Et inversement, si vous en avez dans vos albums, n’hésitez pas à en décorer l’une ou l’autre de vos notes…

Car c’est beau, un arbre!