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Nouveaux projets

Alors cette année 2016, j’ai mis de l’ordre dans ma vie.

Je vide et je range peu à peu des pans entiers de ma maison… tout ce que j’avais gardé de l’enfance des filles, mais aussi des dossiers du bureau plus ou moins obsolètes. Besoin de me désencombrer. Aussi de vieux contrats, que j’ai clos ou dénoncés, pour ne garder que ceux qui me portent dans une vraie dynamique d’innovation. Il y a eu des habitudes qui ont disparu cette année. Les vacances à la mer chez Papa-Maman, désormais fatigués par mes ados plus vraiment spontanées avec eux, se font à côté et non plus chez eux, en location. Les vacances de Belle-Maman pas loin de chez nous, maintenant qu’elle me semble trop fragile pour rester seule sans aide ménagére, ce sera la dernière fois cette année, car je ne me sens plus capable d’endosser cette responsabilité, en plein stress de la rentrée d’automne – je préfère m’organiser pour aller la voir à Paris l’un ou l’autre week-end, l’an prochain… Les paniers de légumes bio hebdomadaires et mensuels ne sont plus adaptés à la flexibilité des agendas de mes ados, alors j’ai aussi opté pour une formule plus flexible.

Et il y a les nouveaux projets. Je n’ai pas de rêves, mais j’ai tout le temps des idées, du matin au soir cela bouillonne dans ma tête et parfois même la nuit aussi, et parfois certaines de ces idées saisies au vol se cristallisent peu à peu, elles reviennent, elles s’éclairent au fil de l’une ou l’autre synchronicité, alors je sais, je dois en faire un projet.

Cette année deux projets ont émergé comme des évidences sur mon chemin.

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10 ans après les papyrus

Cette année 2016, j’ai fêté les 10 ans de mon blog des papyrus.

Je suis à peu près, statistiquement, au milieu de ma vie. Relire les premières pages de ce blog il y a 10 ans, et tous mes écrits personnels manuscrits, depuis bien plus longtemps encore, me donne le tournis, tant je vois combien j’ai évolué. Il y a 10 ans j’étais une jeune maman et une salariée consciencieuse. Je vivais de mon mieux au jour le jour avec des rêves très abordables, des vacances en famille, du temps pour moi… Aujourd’hui Lili est quasiment adulte, et Ondine en pleine adolescence. J’ai officiellement terminé cette année tout engagement autre que les accords de confidentialité avec mon ancien employeur, pour qui j’avais encore continué plusieurs mandats quelques années aprés ma démission de 2010. Je me suis recentrée sur les nouvelles technologies du vivant, vers lesquelles j’ai évolué depuis fin 2012 grâce à de jolies opportunités qui se sont présentées à moi si naturellement que cela devait être le bon chemin à suivre… cette évolution inattendue s’est matérialisée dans ma vie par un simple coup de téléphone, 3 jours après mon retour d’un stage très dense avec Christophe Allain sur l'”action juste” qui m’a fait prendre conscience (ou confiance) que ce que je faisais était déjà profondément juste pour moi. Et tout continue comme cela, je m’en rends bien compte: mon chemin de vie est parsemé de synchronicités que je sais assez bien détecter et saisir pour évoluer sans cesse. C’est très amusant, à part dans les périodes où il ne se passe rien du tout et je commence à douter… mais cela finit toujours par se débloquer.

Pour ma part, je n’ai pas d’attentes, pas de rêves, autres que de “faire juste”. çà a l’air très vide, formulé comme cela, mais en fait c’est bien plus compliqué de rêver de “faire juste” que de rêver de grandeur (spirituelle ou autre), de richesse (spirituelle ou autre), d’amour (inconditionnel ou autre). Depuis toute petite je cherche le mode d’emploi de ce monde, de cette réalité, en observant les autres et en explorant mon environnement. J’ai longtemps vu naïvement autour de moi des gens tellement sûrs d’eux que je rêvais de pouvoir, un jour, savoir “faire” comme eux, puisque cela avait l’air si “juste” à leurs yeux! alors je les écoutais, je les observais, je les suivais, et j’apprenais. Et au fur et à mesure de la diversité de mes rencontres, de mes expériences, j’ai complexifié ma vision du monde. Je peux aujourd’hui percevoir les schémas de fonctionnement de la plupart des gens que je croise au quotidien, au moins les schémas les visibles, et je n’ai toujours pas de réponse: c’est quoi “faire juste”? comment puis-je “faire juste” alors que je ne sais même pas le définir? Alors je regarde derrière moi, et je vois bien que j’ai “fait juste”, puisque j’ai progressé. Mais j’essaie de garder le plus possible d’humilité, car rien de ce que j’ai construit ne m’appartient vraiment.


Et après? Ce que j’ai construit est déjà là, après tout… Mais après?

 

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La différence

Douance sans violence… douance sans souffrance… je les ai posés ici ces mots, il y a quelques semaines.

Je deviens plus lucide sur la douance et les différences qu’elle engendre, mais çà ne résoud rien.

L’entretien annuel avec les profs d’Ondine ne s’est pas du tout passé comme je le craignais: je n’ai rien appris que je ne savais pas déjà. Mais il ne s’est pas non plus passé comme je l’espèrais: non, ils ne savent pas plus que moi (plutôt moins, en fait) le mode d’emploi d’éducation de ma zébrette…Car le cas Ondine sort complètement de leur expérience, et défie toute logique.

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Douce douance… douance sans violence

Je reprends la plume sur un sujet que je n’ai, je crois, jamais abordé dans ce blog parce que je n’y avais jamais prêté attention jusqu’à ce que différents évènements me l’imposent.

Cela devait être vers 2011, et çà ne m’a plus lâchée.

Cela a sans doute été la cause de la plupart de mes larmes, de mes insomnies, de mes peurs, de mes colères, de mes tristesses au cours de ces quatre dernières années. Et je n’en vois pas le bout, et toutes mes questions ne trouvent pas les réponses que je cherche. Alors comme dans toutes les épreuves, je vais chercher les solutions moi-même.

Cela me demande beaucoup d’énergie.

Ce n’est pas grave, car de l’énergie, j’en ai de plus en plus, au fur et à mesure que je me réaligne sur mes valeurs et les projets qui comptent pour moi. Mais cette énergie je dois la partager, sinon elle n’a pas de sens. Et je ne sais pas avec qui ni comment, donc je vais venir poser çà ici… et viendra bien qui y trouvera une résonance.

Il y a 4-5 ans, j’étais désarmée face aux angoisses de ma petite Ondine. Toujours trop de questions, “est-ce que je peux m’étouffer avec un morceau de viande?”, “est-ce que la citerne de mazout peut exploser?”… Difficulté d’endormissement, tous les soirs la même histoire: “j’ai peur de la mort!”. Et moi, démunie: çà veut dire quoi, la mort, à 7 ans? impossible de lui faire mettre des mots dessus, et encore moins de lui proposer une solution logique pour l’apaiser…ce n’est pas le meilleur sujet, pour une phobie!

Et toujours ce trop plein d’émotions, depuis toute petite, depuis son premier sourire à 3 semaines, ses colères de bébé frustrée de ne pas arriver à interagir avec son environnement, à 5 mois avec sa nounou on avait fini par lui donner un youpala dans lequel elle explorait la pièce avec des cris de joie… elle avait une immense énergie. Elle a parlé très tard, comme sa soeur, malgré tous mes efforts pour lui éviter la logopédiste: elle a dû elle aussi en faire toutes ses années de maternelle – je soupçonne que j’ai communiqué avec mes filles trop intuitivement, de façon non verbale, même si je leur racontais des histoires le soir et que je leur parlais en jouant. Aujourd’hui encore quand je suis concentrée sur quelque-chose, Ondine m’observe et me demande ce qui me tracasse, c’est comme si elle lisait dans mes émotions, voire dans mes pensées…

Et son extrême sens de l’observation n’était pas que passif: elle a dessiné très tôt, avec moultes détails, des animaux notamment, dès 3-4 ans; un jour où j’avais visité un atelier d’artiste avec elle, elle est rentrée à la maison et m’a reproduit le tableau qui l’avait beaucoup impressionnée, à un détail près: elle l’avait inversé gauche-droite! elle l’avait simplement photographié mentalement et reproduit sans aucun effort! et elle devait avoir 5 ou 6 ans à peine… Elle a appris à lire avant le primaire et s’est mise à écrire des petites histoires dès qu’elle a maîtrisé l’écrit. Je ne me suis jamais trop posé de questions sur tout çà, jusqu’à ce que ses angoisses incompréhensibles qui laissaient le pédiatre tout aussi démuni que nous nous amènent à consulter une pédo-psychiatre. Après différents bilans et tests, elle nous a proposé un bilan de QI. Qui a donné un nouvel éclairage – Ondine est ce qu’on appelle un haut potentiel, mais avec de grosses disparités, allant de résultats très moyens dans les exercices répétitifs à des résultats exceptionnels dans certains exercices visuels…

Cela nous a permis de lui faire utiliser son imagination pour contourner ses angoisses, avec visualisation positive, utilisation du récit qu’elle s’est mise à produire spontanément pour sortir ses émotions, etc.

Et un petit mot de la pédo-psy est rentré dans un coin de ma tête “c’est souvent héréditaire, donc ppur votre fille, ce n’est pas étonnant”. Certes, Mari Charmant et moi avons fait de longues études, de la recherche scientifique et créé nos entreprises, donc vu de l’extérieur, on doit être “doués”. Mais Mari Charmant a ramé pendant des années à se battre pour garder l’orientation de ses rêves d’enfant, devenir ingénieur et si possible astronaute, contre des profs qui ne regardaient que ses notes insuffisantes, du fait de sa “mémoire de poisson rouge” (la formule est de lui, pas des profs, qui ont toujours considéré qu’il ne travaillait pas assez). Quant à moi, j’ai le souvenir d’avoir dû travailler toujours beaucoup, par passion certes, mais rien n’était facile – en particulier au primaire, jusqu’à ce que je pige ce qu’on attendait de moi et que je n’avais pas d’autre choix que d’être bonne élève si je voulais l’estime des adultes, que je trouvais beaucoup plus intéressants que les enfants de mon âge.

Au même moment, une de mes amies juristes de mon boulot précédent a eu une révélation suite à un bilan de compétences professionnel, elle avait complètement explosé les statistiques sur le test des matrices (vision stratégique) et je me suis souvenue que c’est aussi ce test qui m’avait aidée à passer ma promotion en 2009. Et cette amie m’a dit “tu dois sûrement aussi être HP toi!”.

Cela ne m’a pas plu, cela me fait peur… J’ai passé des années à essayer d’être normale, ce n’est pas pour me confronter à de telles étiquettes de “douance” à 40 ans!

Car moi, je n’aime pas le conflit, je n’aime pas la violence, alors depuis l’enfance j’ai fui la différence, parce que c’était trop inconfortable… La seule originalité que je me permettais était d’être bonne élève… parce que c’était la normalité valorisée dans ma famille d’enseignants! père, mère, oncle, tantes, 5 profs de secondaire autour de moi, et ceux de l’école en plus! mes modèles d’adultes n’étaient pas très variés… Toute mon enfance, toute mon adolescence, même jusqu’au bac scientifique, je me suis sentie différente et j’en ai terriblement souffert, car je me suis toujours sentie connectée aux autres, à leurs émotions, à leurs pensées même parfois, et eux ne me le rendaient pas. Et puis je suis arrivée en école d’ingénieurs, et là cela s’est arrangé: ils étaient plus “normaux”, plus lisibles, plus simples aussi émotionnellement. Cà m’a bien plu, et j’ai passé 20 ans à développer mon cerveau, mes expériences, mes ouvertures au monde dans différents postes de recherche, innovation et encadrement, dans ces mondes d’experts et de geeks technologiques où je me sentais comme un poisson dans l’eau bien que souvent la seule ou une des rares femmes, prenant de plus en plus de responsabilités mais toujours à reculons, seulement quand vraiment il n’y avait personne d’autre pour prendre le poste. Je n’aime pas le conflit, je n’aime pas la violence, je n’aime pas le pouvoir… alors les luttes pour le pouvoir, quelle horreur! Mais on ne peut pas cacher qu’on est doué: dans un système économique qui optimise la performance, et c’est le cas en entreprise, on sera naturellement repéré et mis à sa vraie place un jour ou l’autre, soit parce que les chefs vous tirent vers le haut pour les aider à monter eux-mêmes, soit parce que vos collègues et votre équipe vous plébiscitent parce qu’ils vont font confiance pour leur créer de nouvelles opportunités… çà doit encore être une histoire d’énergie.

C’est aussi en observant Ondine depuis 4 ans, en explorant ces mots de ma copine, que j’ai découvert mon propre fonctionnement, ma pensée en arborescence, ma capacité à connecter des idées très vite qui nourrit ma créativité sans effort, ma curiosité et ma mémoire qui se nourrissent sans cesse de nouveaux apprentissages, mais aussi mon ennui devant ce que j’ai déjà fait ou ce qui tourne en rond, mes coups de blues quand mon environnement ne suit pas ou que mes projets n’ont plus de sens “global” pour moi… ce qui m’a amené à démissionner en 2010, au bord du burnout, parce que mes tâches et mes objectifs professionnels divergeaient de tout ce qui me fait rêver, avancer. C’est, apparemment, assez typique des HP…

Aujourd’hui je me connais assez bien pour avancer comme je l’entends. Mais il y a un domaine encore plein de violence et de révolte et d’injustice pour moi, c’est l’éducation. Aider mes filles à grandir et tracer leur voie dans ce monde compliqué à leur tour est un défi de tous les jours. Et tout particulièrement avec Ondine, si douée… si compliquée… si différente…

Alors je rêve que tous les zèbres puissent développer leur douance en douceur… douce douance… douance sans violence… mais je ne sais pas comment faire…

 

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Les croyances collectives

Après avoir pris conscience de sa structure mentale et appris à travailler avec/sur ses propres croyances, on se rend compte de leur interconnexion avec les croyances des autres. Structures familiales, sociales, régionales, nationales, culture d’entreprise, esprit de groupe dans des organisations comme les scouts: dès que plusieurs humains se rassemblent et échangent à l’aide de rites plus ou moins bien établis, ils intègrent ces structures à leurs propres structures. Nous en trimbalons donc tout un tas dans nos systèmes de croyances.

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Les croyances personnelles

Nos croyances nous stucturent.

Nos croyances forment le modèle, l’architecture, du système mental dans lequel nous modélisons le monde que nous appelons “réalité” dès lors que nous sommes assez à partager le même modèle pour le considérer comme “vrai”, puisque nous partageons la même expérience. Enfin, nous pensons partager la même expérience, à travers nos différents modes de communication, des plus corporels comme les phéromones au plus sophistiqués comme les théories mathématiques.

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Evolution spirituelle

Ma vie s’écoule plus ou moins fluide, au fil des rencontres. Dans quelques semaines, cela fera 7 ans que j’aurai démarré mon blog “Les papyrus de Kerleane” sur psychologies.com. J’avais besoin de renouer avec l’écriture, de développer d’autres réseaux, après 10 années de construction professionnelle et familiale. Fenêtre ouverte sur d’autres chemins de vie, d’autres parcours, d’autres questionnements. Source de rencontres riches et lumineuses, le hasard faisant bien les choses, je me suis réjouie de la profondeur des êtres que je croisais à travers leurs mots  et leurs images. Et peu à peu, nourrie de cette richesse virtuelle, j’ai pris confiance dans le réel aussi; chaque rencontre, chaque épreuve de ma vie quotidienne devenait une découverte, une expérience, un enrichissement, l’occasion de progresser. Comme si tout, soudain, avait du sens!

Le plus étonnant est qu’au fur et à mesure de cette prise de conscience du sens de toutes mes expériences, ma vie s’améliorait. Physiquement, matériellement, émotionnellement, intellectuellement, spirituellement, je n’ai cessé de progresser.

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Trouver une voie

Les vacances sont comme toujours propices aux bilans… cocooning en famille, changement d'air, cure de sommeil, butinage de lectures… je balance entre ma tendance hyper-active à remettre un agenda structuré plein de découvertes et de sorties sur ma pause estivale et la tentation de me laisser aller à une paresse non planifiée, entrecoupée de ces petits riens qu'on ne fait jamais au quotidien: aller prendre 30 photos du coucher de soleil sur la plage, jouer au scrabble avec enfants et grand-parents, lire Historia et les revues sur la Bretagne à la médiathèque, marcher 2km en longe-côtes pour faire coucou à une webcam. Même pas envie de prendre la voiture pour aller voir les copines ou les cousins à 50 ou 80km. Au moins je peux prendre l'excuse écolo et me contenter d'un coup de téléphone.

D'habitude j'arrivais en vacances épuisée par mon rythme de folie. Bien que juillet ait été bien chargé, je ne suis pas du tout dans cet état cette année. Mes niveaux de fatigue physique, intellectuelle et nerveuse étaient tout-à-fait raisonnables. Mais je me suis rendu compte que je suis toujours instable sur le plan émotionnel et spirituel. Mon problème est le suivant: je me disperse de 36 manières à chercher le sens de ma vie, autrement dit à "trouver ma voie"! C'est comme si, à force de me libérer de différentes structures qui m'encombraient, je me trouvais soudain trop libre, et en errance.

Je regarde autour de moi, mais cela ne ma parle pas.

Je vois des gens se bagarrer contre leurs propres structures encombrantes, qu'elles soient familiales ou professionnelles. Les miennes sont satisfaisantes et je suis bien consciente que les émotions turbulentes que j'y mets parfois sont des exagérations de mon mental anxieux et n'ont rien de fondamental. Souvent il suffirait de mettre un peu d'ordre déjà à l'intérieur de soi, et tout irait mieux…

Je vois des gens accomplir des choses extraordinaires, bien au-delà de leurs aptitudes de départ, portés par la foi qu'ils mettent en un projet. Ces gens-là savent quelle phrase ils veulent entendre résumer de leur parcours au soir de leur vie. Curieusement il m'arrive de voir plus clairement qu'eux quelle voie guide certains de mes proches, ce qui me permet de les guider par une phrase ou l'autre ici ou là sur leurs parcours tellement plus évidents que le mien propre.

Je vois d'autres gens s'éclater (parfois au sens propre) dans une jouissance tous azimuts des biens et plaisirs de notre monde matériel, parfois juste simplement heureux d'embellir leur maison, leur voiture, leur bateau avec le moindre sou glâné ici ou là dans une vie de labeur qui prend grâce à cela tout son sens. Mais pas pour moi. Au début de ma vie l'argent n'était pas abondant mais je n'ai jamais manqué de rien et le paraître se résume pour moi à "être dans la norme". Eviter la honte (héritage socio-culturel) et éviter la frime (également méprisée). Ce qui m'écartèle d'ailleurs souvent à présent entre la norme des cadres supérieurs suisses où je développe mes nouvelles amitiés suite à mon parcours de vie et la norme de ma famille et de mes amies de la classe moyenne française dans laquelle j'ai grandi. Je ne peux pas être en plein dans les deux normes à la fois, c'est mathématiquement impossible. Je jongle comme je peux.

Quant à ma propre voie au beau milieu de tout cela… je suis bien embêtée… je vois la timidité, le doute, la peur insinués dans tous mes embryons de projets, déformant la moindre initiative, alors même que mes aptitudes me donneraient les moyens d'explorer toutes sortes de domaines. Si je devais résumer mon parcours aujourd'hui, ce serait quelque-chose du style,"elle est née avec une immense curiosité, elle a charché et appris, appris et cherché, cherché sans cesse et appris sans cesse tout au long de sa vie qui l'a toujours gâtée plus que nécessaire, mais s'en savoir trop quoi en faire, elle a juste pris quelques responsabilités de circonstance, et elle a finalement traversé la vie sans histoires, avec juste le regret de ne pas avoir bien compris ce qu'elle faisait là.".

Au moins, à force de développement personnel, de lectures, de rencontres et d'expériences, j'ai bien intégré le fait que je suis pleinement responsable de mes choix de vie. Je pourrais rester tranquille à naviguer à vue, mais j'ai maintenant dans la tête une petite voix qui me rappelle que je devrais prendre des responsabilités à la hauteur de mes aptitudes, la vie n'ayant pour ainsi dire pas mis d'obstacles dans mes roues, pas de maladie, pas d'accident, pas de séparation, pas d'échec scolaire, pas de chômage, etc. Cette voix s'est imposée à moi dans certains sites extraordinaires de mon voyage en Ecosse, mais je n'étais pas du tout prête à l'intégrer et j'ai eu de la peine à retomber sur mes pieds au retour. Car mon seul obstacle à me réaliser pleinement aujourd'hui, c'est moi-même, et surtout mes peurs. Même le fait d'être une femme, qui en d'autres temps ou d'autres lieux, m'aurait effectivement coupé les ailes, n'est pas une excuse dans la société où j'ai grandi… 

Il me semble parfois que si je ne surmonte pas mes peurs, je vais me noyer dans les regrets en seconde partie de vie…

Il est sans doute temps aussi de lâcher prise, de cesser cette rumination mentale permanente de recherche de sens qui m'égare plus qu'elle ne me guide, et de simplement laisser venir les évènements. Après tout, la période actuelle est riche en attentes de toute sorte, parfois je me dis que je suis ballotée par les turbulences de ce monde qui est peut-être une "nouvelle renaissance"pour reprendre un titre récent de "Nouvelles clés" entre des valeurs matérialistes, dont je suis déjà saturée, et des valeurs spirituelles mal définies, que je n'arrive pas à intégrer à mon propre parcours de vie.

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Au revoir, au moins une fois

C'est son livre, Guérir, qui avait porté son message jusqu'à moi.

Il m'avait encouragée à explorer les médecines alternatives pour me sentir mieux dans mon corps, mieux dans ma tête. J'ai fait bien du chemin depuis cette lecture… je sais beaucoup mieux gérer mon anxiété.

Il m'avait intriguée par ces nouveautés qu'il présentait avec enthousiasme, HRV, EMDR, et toutes sortes de petites infos frappantes qu'il emballait mine de rien dans ses chroniques de Psychologies. Toujours tirées d'études scientifiques. Je savais que je pouvais lui faire confiance, pas besoin d'aller chercher les sources, il était sérieux. Mais pas seulement; curieux aussi. Prêt à explorer des voies non conventionnelles. Bref, tout ce qu'on attend d'un vrai scientifique.

Lundi midi, la Radio Suisse Romande lui a rendu hommage en accompagnant son envol vers l'autre dimension d'un dernier échange, sa voix sur les ondes. Miracle de nos technologies modernes, c'est donc après son départ que j'ai pour la première fois entendu la voix de David Servan-Screiber.

Et elle m'a touchée. Beaucoup.

Tellement posée, avec ces mots simples et pourtant percutants, cette assurance tranquille de quelques êtres dont j'ai eu la chance de croiser le chemin dans ma vie, parfois jusque dans mes rêves, et que j'ai instinctivement chaque fois reconnus comme des guides à ce moment de ma propre destinée.

Miracle de nos technologies modernes, c'est donc à moi de vous transmettre un petit lien… à écouter dans un moment d'agitation, de doute, de fatigue… il me semble qu'il y a quelque-chose de lumineux qui passe là-dedans.


 

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Créer le futur

Hier, je suis rentrée de quelques jours d'évasion sur Paris, entre famille et mes équipes là-bas. Ce que je vais le plus regretter, c'est l'énergie de la petite startup dont la réorganisation m'a confié l'incubation. Bon, ce n'est pas fini encore, d'ailleurs j'ai eu récemment une idée de diversification pour leur technologie que je dois absolument encore trouver le temps d'explorer ces prochaines semaines…

Mari Charmant nous a rejoints vendredi soir, avec une étonnante nouvelle. Contre toute attente, après 2 ou 3 ans de vains espoirs, il va très certainement réaliser dans quelques semaines un vieux projet qui à lui seul aurait pu justifier une remise en question de mes priorités. Que cela arrive 4 jours APRES ma décision finale a quelque-chose de vertigineux.

Quand j'ai suivi mon cours de développement de l'intuition et du ressenti à l'automne, j'ai partagé certains exercices avec lui. Cela l'a travaillé au moins au tant que moi, au point de le convaincre de s'inscrire à des cours de violon cet hiver et d'accélérer la réalisation de sa mission de vie. Quand je l'ai rencontré, il conduisait avec une poignée de copains enthousiastes toutes sortes de recherches en intelligence artificielle, en parallèle avec ses études d'ingénieur, et souvent au détriment de ces dernières. Quand on est fait pour explorer les nouvelles frontières technologiques du 21ème siècle, ingurgiter les ennuyeux savoirs du 19ème tels que résistance des matériaux ou métallurgie tient du calvaire… J'ai passé près de 20 ans à le rappeler à la réalité bassement matérielle à chaque flambée d'idéalisme… l'occasion d'autres expériences constructives, mais à présent, c'est moi-même qui ressens le moment de passer à une phase plus incertaine, plus exploratoire, les bases étant assurées, c'est sur le sens que nous devons nous concentrer à présent, quitte à retourner aux rêves fous de nos 20 ans…

Hier soir, j'ai ressenti le besoin d'explorer le web sur le message technologique de "la prophétie des andes", et les mots-clés m'ont amenée sur de nouveaux liens inexplorés, aux titres pourtant prometteurs:

http://www.synchronicites.net/

http://www.co-creation.net/

Je ne sais pas vers quel futur je me dirige, mais il me semble enfin cohérent et plein de sens…