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Au revoir, au moins une fois

C'est son livre, Guérir, qui avait porté son message jusqu'à moi.

Il m'avait encouragée à explorer les médecines alternatives pour me sentir mieux dans mon corps, mieux dans ma tête. J'ai fait bien du chemin depuis cette lecture… je sais beaucoup mieux gérer mon anxiété.

Il m'avait intriguée par ces nouveautés qu'il présentait avec enthousiasme, HRV, EMDR, et toutes sortes de petites infos frappantes qu'il emballait mine de rien dans ses chroniques de Psychologies. Toujours tirées d'études scientifiques. Je savais que je pouvais lui faire confiance, pas besoin d'aller chercher les sources, il était sérieux. Mais pas seulement; curieux aussi. Prêt à explorer des voies non conventionnelles. Bref, tout ce qu'on attend d'un vrai scientifique.

Lundi midi, la Radio Suisse Romande lui a rendu hommage en accompagnant son envol vers l'autre dimension d'un dernier échange, sa voix sur les ondes. Miracle de nos technologies modernes, c'est donc après son départ que j'ai pour la première fois entendu la voix de David Servan-Screiber.

Et elle m'a touchée. Beaucoup.

Tellement posée, avec ces mots simples et pourtant percutants, cette assurance tranquille de quelques êtres dont j'ai eu la chance de croiser le chemin dans ma vie, parfois jusque dans mes rêves, et que j'ai instinctivement chaque fois reconnus comme des guides à ce moment de ma propre destinée.

Miracle de nos technologies modernes, c'est donc à moi de vous transmettre un petit lien… à écouter dans un moment d'agitation, de doute, de fatigue… il me semble qu'il y a quelque-chose de lumineux qui passe là-dedans.


 

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DSK et les concombres bio-toxiques

L'actualité de ce mois de mai a le mérite de taper dans mes croyances les plus naïves… et de m'en faire prendre conscience. 

D'abord DSK. C'est en lisant l'actualité financière sur Bloomberg le lundi matin, que j'ai découvert qu'il avait raté son rendez-vous avec Angela Merkel le dimanche soir. Que le FMI serait représenté par une récente recrue, spécialiste des marchés émergents, à la réunion de Bruxelles particulièrement critique pour l'euro, et donc pour les centaines de millions de gens qui en dépendent, le soir même.

Alors, dans un tel agenda, l'histoire d'un troussage de domestique, je ne pouvais pas y croire.

Dans le monde de mes croyances, l'autorité des gens les plus riches et les plus puissants de cette planète est méritée.

Elle s'est construite sur leur intelligence exceptionnelle, cette intelligence qui permet de comprendre et d'anticiper, de faire les bons choix et au final de faire progresser l'humanité dans les difficultés les plus complexes.

Elle s'est construite par leur capacité de travail extraordinaire, leurs convictions, leur passion, leur engagement, toute cette énergie qui fait qu'on les écoute, on les suit, on les imite.

On les appelle des leaders – leadership, en anglais.

Mais aussi dans le monde de mes croyances, chaque être humain est une personne à part entière. Quelles que soient ses souffrances, ses malchances, ses erreurs, chacun a son petit bout de chemin à parcourir au cours d'une vie souvent trop courte et trop rude pour progresser vraiment.

On m'a élevée dans le respect de l'autorité – supposée justifiée et méritée – ET dans  le respect de l'autre – si petit, si moche soit-il ou elle.

Ma propre intelligence et mon propre travail ont fait que j'ai souvent logé dans des Sofitel et équivalents pour mon employeur. Et j'y ai souvent pensé que je me sentais plus proche des femmes de ménage que je croisais avec le sourire que certaine "femmes de" en vison qui ne me regardaient même pas dans l'ascenseur. Après tout, j'étais là pour travailler, moi aussi!

Alors que DSK, celui que l'humanité, même si c'est très indirectement, a élu pour diriger son organisation de finance internationale la plus importante sur le plan mondial, au point qu'on le considérait il y a 2 semaines encore comme plus puissant qu'Obama lui-même, se retrouve à faire le gorille cher à Brassens face à une pauvre femme mal née et malheureusement sur son chemin au mauvais moment… c'est ridicule! RI-DI-CU-LE!

Je voudrais tellement croire que les humains sont intelligents et en voie de progrès, à force d'éducation, de prises de conscience, de développement personnel et d'échanges multi-culturels…

Je voudrais tellement croire encore que les grands de ce monde sont pleins d'humanité, et non de bestialité.

Monsieur Strauss-Kahn, si vous avez dérapé, c'est bien plus que le viol, déjà inacceptable, d'une femme que vous avez fait. C'est le meurtre d'une certaine philanthropie, à laquelle j'adhérais naïvement. Si l'humanité doit être à l'image de ses leaders, ses leaders doivent être à l'image de l'humanité. Et là, vraiment, ce n'est pas glorieux… 

Et là-dessus viennent les concombres! (sans vouloir faire de mauvaise blague. Cela pourrait être des tomates, ou de la salade…)

Il y a un ou deux ans, j'avais été traumatisée par la lecture de "Toxic", un essai racoleur de William Reymond sur la malbouffe, dont le premier chapitre se délecte à vous expliquer avec moult détails atroces l'agonie sanglante et puante d'un petit bonhomme de 2 ans et quelques mois, intoxiqué par une bactérie E. Coli dans un hamburger américain. Ce récit de viscères mangées par la bactérie sans que la médecine moderne ne puisse rien faire m'avait tellement choquée (c'est comme Ebola, juste moins contagieux) que je me suis tout de suite documentée sur la bactérie, pour apprendre, horreur totale, qu'il est plus probable de la trouver dans des graines germées biologiques que dans un hamburger aseptisé. 

J'ai classé l'auteur dans la catégorie journalistes racoleurs sans rigueur scientifique et me suis méfiée quelque temps des graines germées, puis je n'y ai plus pensé.

Jusqu'à ce samedi où je lis que les jeunes femmes de mon âge intoxiquées en Allemagne avaient simplement mangé du concombre bio dans un buffet de salades.

Du concombre bio! L'alimentation saine par définition!

Alors je me rappelle… il y a 9 jours, nous étions au soleil avec les enfants et une poignée d'adeptes de l'agriculture de proximité, nous venions d'emballer une centaine de paniers bio distribués dans la région, et nous avons partagé des graines germées, de la tomme fraîche des chèvres de la ferme, et un peu de pain aux noix et un saucisson que j'avais amenés.

Des graines germées…

Il y a 6 jours, j'ai fait une salade de concombre bio acheté à la Coop, parce que j'avais envie de concombre pour accompagner un barbecue. Je l'ai pelé mais… venait-il d'Espagne? ai-je bien vérifié qu'il venait du Seeland, critère de proximité? et puis qui me dit que le Seeland n'engraisse pas ses légumes bio au purin de mammifères? Horreur.

Durée d'incubation: 10 jours!

Je me vois déjà mère indigne intoxicatrice de toute la famille!

Mais franchement, vous le mangez cuit, vous, le concombre? et les tomates? la salade? Les chinois, traditionnellement, cuisent tout, sauf les fruits, qui s'épluchent. Ils ont bien raison…

Vraiment, l'actualité est dure avec moi… en mai 2011, les leaders sont devenus des gorilles infréquentables et l'alimentation saine "5X fruits et légumes bio chaque jour" est contaminée par de sanglantes toxines. Il y a de quoi être déstabilisée!

Non… j'oublie un détail… les statistiques.

Statistiquement, tout cela est insignifiant. In-si-gni-fiant. Il y en a d'autres des DSK – par exemple Christine Lagarde, pas trop l'air d'un gorille à vue de média – et des concombres sains – comme tous que je mange depuis bientôt 40 ans, bio ou pas. 

Ouf.

Il reste que cela avait le mérite de me faire me poser de bonnes questions sur quelques croyances naïves… rien n'est parfait, ni les directeurs de FMI, ni les concombres bio.

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Quand faire la gueule est à la mode…

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Coincée dans un décollage interminable lors d'un déplacement professionnel cette semaine, j'ai feuilleté le magazine "Madame" de la compagnie aérienne. Il ne m'avait jamais attirée. J'ai compris pourquoi. Plus de 120 pages, essentiellement de la pub, et… 3 sourires. J'ai fini par les compter tellement cela m'a frappée! et ce magazine est censé véhiculer les valeurs les plus sûres du luxe à la française? je suis fière d'une certaine culture féminine en France, celle des femmes éduquées, cultivées, entreprenantes, souvent les égales de leurs conjoints, de Marie Curie à Christine Ockrent en passant par Simone de Beauvoir, jusqu'à leurs petites soeurs que je croise en proportion plus élevée que les autres nationalités dans les sphères techniques où j'évolue - je songe encore à la surprise de cet ingénieur américain qui s'étonnait de mon parcours quand je lui ai dit que dans les écoles d'ingénieurs en France, on trouve désormais près de 30% de filles…

Mais faire la gueule, là, je bloque!

Il y a vraiment des "femmes actives et exigeantes qui ont les moyens de leurs envies" (cible du magazine) qui achètent des produits sur la base de la publicité véhiculée par ces têtes boudeuses, ces têtes crâneuses, ces têtes capricieuses, ces têtes insatisfaites? Mon Dieu, comme c'est triste… (sauf pour le marché de l'emploi des psys, car cela doit cacher bien des troubles profonds!)

La féminité… pour moi, c'est la première image que le nouveau-né rencontre… c'est chaud, c'est doux, c'est rond… cela sourit, cela caresse, cela chante… et le sourire, mon Dieu comme j'aime les sourires! la joie d'un enfant, la complicité d'une amie, le charme d'un compagnon, toutes les belles rencontres, tous les moments magnifiques sont jalonnés de sourires. Regardez ces arrière-grand-mères au soir de leur vie, un sourire quand vous leur rendez visite et leur âge disparaît soudain. Toute la beauté d'une personne se concentre dans la spontanéité et la sincérité du sourire qu'elle vous accorde. Quand cette lumière-là soudain vous frappe… le reste n'a plus d'importance.

Alors je comprends… si ce secret si simple soudain se répandait… qui donc aurait encore besoin de ces crèmes de luxe, bijoux et parures aux artifices clinquants?

Sourires

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Vers de nouvelles souverainetés

En réponse au com de Quantique ci-dessous, j'ai commencé à écrire que ma démarche est motivée par le local avant tout. Le bio est très répandu dans les supermarchés suisses, mais sous emballage plastique importé d'Espagne. Or la crise majeure que nous vivons depuis quelques mois m'a fait prendre conscience de ma dépendance, pour un besoin aussi fondamental que celui de manger, des gros systèmes de production et de distribution sous-jacents.

Et moi, ces gros systèmes, je n'y crois plus. J'en parle d'autant plus sincèrement que j'ai vu de près, parfois de l'intérieur, l'évolution de plusieurs PME en multinationales globalisantes, à coûts de fusions et acquisitions, et je n'en peux plus de voir ce que ce type de système étouffe de l'intelligence humaine, qu'il s'agisse de créativité ou tout simplement de bon sens. Le problème de base est que dans une petite organisation, on sait toujours qui est responsable de quoi, ou si on ne le sait pas, c'est parce qu'on fonctionne de façon très solidaire sur un but commun souvent même sans l'expliciter, l'information passe naturellement par les échanges des uns aux autres. Mais quand l'organisation grandit, on n'arrive plus à connaître tout le monde, il faut mettre des procédures et des règlements et des stratégies et des organigrammes, et soudain il n'y a plus de responsable nulle part, et personne ne sait plus dire clairement ce qu'on fait ni où on va. Ou bien si, mais alors c'est l'humain qui devient un numéro dans une machine super bien réglée à la communication systématique mais aseptisée. Bye bye l'initiative, l'imagination, l'esprit de famille. Pas mon truc.

Pour en revenir à mon panier bio, le potager n'étant pas une option réaliste pour assurer ma souveraineté alimentaire, j'ai décidé d'investir dans une expérience d'agriculture contractuelle – en fait, j'en ai même sélectionné deux, les livraisons et offres étant différenciées et couvrant ainsi environ 20% des besoins de ma famille. Je connais systématiquement l'origine des produits reçus, et je peux aller visiter les fermes au minimum lors de portes ouvertes. Cela a beaucoup de sens pour moi, et contrairement à Quantique, j'ai même la chance de faire quelques économies, car les prix pratiqués sont en-dessous de ceux de mon supermarché.

Il y a en fait d'autres domaines dans lesquels j'observe une évolution des gros systèmes aux petits. Le plus marquant est clairement celui des médias. La tendance est à la création du contenu personnel, c'est clair et net, cf myspace ou youtube et la récupération chez les grandes chaînes TV par exemple…

Plus subtil, les achats par internet au lieu des supermarchés, pas forcément systématiquement chez les grosses marques, menacent sans doute à terme les grands de la distribution et aussi des petits commerçants spécialisés. Et leurs emplois, mais peut-être au profit de nouveaux emplois de service comme celui de "coach à la consommation", spécialisé dans un domaine précis et capable de vous aider à cibler votre achat internet sur VOS besoins (en les clarifiant si nécessaire) sans passer par la jungle des outils de recherche – je ne sais pas si cela existe, c'est une idée de MAri Charmant et je trouve cela bien vu….

Et si ce coach est un cadre de la grande distribution recyclé au vert du fin fond de l'Ardèche après son 3ème burn-out, vous n'y verrez que du feu, alors qu'il traitera désormais ses quelques heures de coaching entre une séance de marche nordique sur le sentier voisin, la compilation de ses meilleurs haikus pour son blog, et l'arrosage de son potager (bio bien sûr). Aura-t-il encore besoin de son ancien 4*4 statutaire? peut-être, je ne sais pas, peut-être pour la boue, mais peu importe, car il ne roulera plus beaucoup… il sera nettement plus souverain de sa vie… et nettement plus serein aussi.

Moi… j'ai juste commencé.

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Les pieds dans la nature

Pour la première fois de la saison, j'ai pu marcher nus-pieds dans l'herbe de mon jardin.

Je suis allée acheter une cascade de pétunias et géraniums, avec des couleurs un peu différentes cette année, je vais tester le bleu clair et des géraniums élégants.

J'ai pesé et réparti des kilos et des kilos de légumes et salades pour les paniers bio, pour ma demi-journée bénévole contractuelle. C'était dans une ferme de la campagne fribourgeoise, et nous avons sur la route croisé quantité de champs dont le premier foin venait d'être coupé, sous le soleil encore tiède en soirée. Quelle odeur! les pieds dans la paille, des patates dans les mains, j'ai retrouvé soudain des émotions oubliées de mon enfance. Au moins ai-je pu les faire partager à mes filles.

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Agir

Idées en vrac.

Créer un blog pour mon village, pour y stocker et échanger les statistiques de chutes de neige et d'éclosion de narcisses, mettre en mots ces petits évènements locaux que même les journaux les plus régionaux ne couvrent pas.

Proposer à ma fille aînée, qui commence à somatiser dur sous la pression scolaire, d'y contribuer pour transformer le travail du français et des connaissances de l'environnement de façon plus ludique.

Mettre une annonce pour chercher d'autres personnes intéressées par un cours de qi gong en soirée ou le samedi, dans la région, à la rentrée, pour chercher un prof ensemble.

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Obamania

Trouvé sur le chemin du bonheur, une petite application amusante dans l’air du temps.

Le monde change.B

J’ai eu envie d’associer un sourire confiant dans le présent, la joie de vivre d’un cliché de vacances déjà passées depuis longtemps, un regard où-vers la découverte et de la rencontre des autres et du futur, au mot-clé qui me parle le plus dans la rhétorique d’Obama. Progrès!

Abandonner nos peurs du changement, de ne pas être à la hauteur, de bouleverser le confort de nos petites habitudes.

Oser prendre nos responsabilités d’adultes, de citoyens, d’êtres humains simplement pour avancer, à chacun ses petits pas, au lieu de rester assis à critiquer la famille, le mari, les gosses, le chef, le système, les politiciens, les voisins, les chauffards, le chien…

Progressons, donc.

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Tempo 2009

Le tempo de 2009 a quelque-chose de différent. Suis-je décalée? il me semble que tout s’est accéléré. Mes journées sont trépidantes depuis avant l’aurore jusqu’à bien tard, souvent trop tard, dans la nuit. Mes week-ends sont trop courts. Mes semaines s’enfuient l’une après l’autre. Et je n’ai même pas encore réussi à dater correctement "fait le xx.01.09": ma tête est restée en 2008.

Je me sens encombrée, aussi, de tout ce que je n’ai pas fait en 2008 et qui se reporte de fait dans cette année 2009 beaucoup moins ambitieuse. Des lectures, des apprentissages, quelques expériences et défis personnels, mais plus flous que l’an passé. Difficile de poser, là, une liste d’objectifs. C’est plutôt opportuniste. On verra ce qui se présente. Mais j’ai de quoi faire.

Mon courage, ma détermination, mon esprit de décision se sont étonnament affirmés depuis l’automne. Et ma lucidité aussi. Je me sens dans une phase de transition, pas très agréable, parce que les gens qui m’entourent, professionnellement, ne sont pas forcément en phase avec mon évolution/mes prises de conscience, même quand ils ont toutes les cartes en main. Et pour la première fois de ma vie, je suis impatiente; je ressens le besoin d’agir, d’attaquer de front les problèmes que m’apparaissent soudain dans une clarté nouvelle, sans me cacher derrière l’autorité dont j’investis naturellement les autres ou derrière le souci de faire plaisir à tout prix et surtout de ne fâcher/ne blesser/ne perturber personne. En fait, pour la première fois de ma vie, je ressens le besoin, et surtout la confiance et l’assurance, de prendre un rôle de leader et pas seulement de conseillère; mais aussi d’amener, doucement mais objectivement et sûrement, à des prises de conscience qui favoriseront le progrès commun, même si cela doit passer par un peu d’agitation au début.

Par contre, je n’en ai pas encore récolté les fruits. Je ne sais même pas si c’est juste dans ma tête que c’est l’ébullition, ou si mon entourage en mesure effectivement les effets. En outre, toute cette affirmation n’aura de sens a posteriori que si je suis capable de créer, d’innover, d’amener une vision nouvelle, or sur ce plan-là, je suis dans le brouillard.

J’ai aussi l’impression de muer, de me débarrasser d’une vieille peau qui ne me convient plus. J’ai même besoin de changer physiquement, de mieux m’habiller, d’être plus vive, et surtout de laisser pousser mes ongles, sans retourner contre eux toutes mes petites angoisses et projections mentales en tout genre. Aussi, de m’asseoir dans une image de moi plus affirmée et plus construite, qui corresponde à mon noyau intérieur véritable et moins aux images projetées sur que j’imaginais plaire au regard des autres.

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Glisse magique

Pour la première fois depuis 3 hivers, j’ai osé reprendre le snowboard aujourd’hui. Il n’a pas cessé de neiger jusqu’en fin d’après-midi, et comme les foules sont plus occupées à faire leur shopping de Noël qu’à mettre les chaînes pour monter dans le blizzard, les conditions étaient idéales selon mes critères: pas plus de 4-5 familles se partageant 500m de pistes bleues, à peine damées, 15-20cm de poudre sur un fond de 30cm de compacte: impossible de se faire mal en tombant, et pas besoin de regarder par dessus l’épaule avant chaque virage…

Beginner_snowboarders_2Depuis que j’ai des skis carving, j’ai repris plaisir à skier car ils virent tout seuls. Mais le snowboard, que j’avais du coup délaissé vu mon exigence de neige molle après mon accident de 2004, c’est vraiment inégalable. Je suis descendue sur les parties non damées de la piste, et je comprends la griserie des hors-pisteurs: j’avais l’impression de voler… Et chaque virage est un pas de danse. La joie d’un équilibre dynamique, bascule douce du corps (surtout, pas d’à coups, c’est trop moche!) sur un bord de la planche, et c’est magique, cela tourne, souplement… rester bien souple sur les jambes, accélérer, s’étirer, ralentir, c’est tout le corps qui danse, qui vole sur la neige poudreuse. Magique, vraiment.

D’ailleurs, je mesure à quel point mes deux heures de gym et yoga hebdomadaires ont amélioré ma condition physique. 2h30 dans la neige et sous la neige, sans files d’attente, et je n’ai commencé à sentir la fatigue dans les jambes que le dernier quart d’heure.

Cela-dit, à peine rentrée avec la nuit déjà quasi tombée et réchauffée par un bon thé, reprendre la voiture pour descendre voir Saint Nicolas en ville à la demande insistante des filles m’a semblé la pire épreuve de la journée! mes jambes ne me portaient plus! mais au moins les filles avaient entièrement installé et décoré le sapin de Noël avec Mari Charmant, aucun des trois n’ayant eu le courage de passer TOUT l’après-midi sur les pistes… c’était mon programme initial de l’après-midi! je devrais déléguer plus, je crois!

Demain, les foules vont arriver avec le soleil et les pistes toutes damées pendant la  nuit… fini la glisse magique pour moi, je reviendrai sagement aux skis s’il n’y a pas trop de queue ou j’irai me dépenser en raquettes si je n’ai pas trop de courbatures. Mais en tout cas, avoir retrouvé ce plaisir d’une glisse magique pendant quelques heures me réjouit pour longtemps. Décidément, 2008 est une bonne année pour moi.

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Marre des gros systèmes

Les banques, d’abord (mais on doit pouvoir mettre les assurances dans le même panier). Devenues obèses, mondialisées, gérées par des cascades de managers dont seuls les carriéristes survivaient, même si c’était au prix de la la vente persuasive systèmatique de produits complexes et incompréhensibles au tout venant naïf, naturellement confiant en l’expertise du financier sur-diplômé…

Les grosses entreprises, dans la foulée. Je m’amuse à comparer les jeunes PME de mes potes à la gangrène des MBA idéalistes qui contaminent à grands coups de procédures, systèmes formalisés et guerre de petits chefs carriéristes (eh oui, encore) jusqu’à la capacité innovatrice d’anciennes PME devenues multinationales malgré elles. Je suis sûre que comme moi, vous en connaissez… dans la PME de mes potes, on calcule ses coûts, on s’adapte au client et on sait très bien ce qu’on peut lui vendre et pour combien, bref, on assure ses marges. Pas besoin d’un MBA pour cela. Par contre, un MBA c’est sûr que cela aide à monter des sytèmes comptables et fiscaux optimisés dans la légalité parfaite mais totalement complexe, pour expliquer à grands coups de tableaux en 3 dimensions (powerpoint de 300 slides) aux conseils d’administration et aux actionnaires que les budgets sont bien établis et respectés. Pour l’innovation et la création de valeur, ben, on travaillera avec les PME et si c’est convaincant, on s’endettera pour les racheter. Ben voyons. Malheureusement, on est pas mal dont le salaire de fin du mois dépend de cette démonstration, alors je me tais, maintenant.

Les états, enfin. Eux aussi ont grossi, depuis le Moyen-Age, la modernisation, la concentration et la professionnalisation des systèmes politiques, c’était la clé du progrès. Peu importe que cela ait conduit à la modernisation, la concentration et la professionnalisation des génocides de masse au 20ème siècle, de l’Allemagne au Cambodge en passant par le goulag… on n’imagine guère la révolution industrielle et les progrès qu’elle a amenés sans des états modernes, nés de la Révolution Française ou plus localement ici en Suisse de l’élan moderniste des radicaux au milieu du 19e siècle.

J’ai envie de rajouter la médecine. Cette impression d’être un numéro dans la procédure dans un hôpital… 

Mais si tout ce modèle était d’un autre millénaire? si nous avions atteint les limites de ces systèmes obèses et privés de sens? nos pauvres cerveaux, même celui du meilleur PDG, même celui du président élu par une démocratie de dizaines de millions d’électeurs, aucun cerveau humain ne peut appréhender, analyser, synthétiser, les faits nécessaires à la décision et à l’exécution CENSEE nécessaire à la bonne conduite de la banque, de l’entreprise, de l’état à partir d’une certaine taille critique! Alors ce pauvre cerveau s’entoure de tous les autres, et cela communique à tout va. Mais aucun être humain, même le plus développé, ne peut communiquer PARFAITEMENT avec tous les autres. Alors il y a forcément des erreurs, des oublis, des couacs, des ratés…

Et dans les petits systèmes, les petites communautés, les erreurs, les oublis, les coacs, les ratés restent de petite portée. On s’en rend compte vite, on corrige. Mais dans les gros systèmes…

Dîtes-moi, vous qui passez par là, suis-je donc outrageusement pessimiste, injustement remontée contre ces systèmes auquel j’avoue, je ne crois plus, bref, suis-je à côté de la plaque?

Parce qu’après tout, on dit toujours qu’un problème bien posé est un problème quasiment résolu…