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Créer le futur

Hier, je suis rentrée de quelques jours d'évasion sur Paris, entre famille et mes équipes là-bas. Ce que je vais le plus regretter, c'est l'énergie de la petite startup dont la réorganisation m'a confié l'incubation. Bon, ce n'est pas fini encore, d'ailleurs j'ai eu récemment une idée de diversification pour leur technologie que je dois absolument encore trouver le temps d'explorer ces prochaines semaines…

Mari Charmant nous a rejoints vendredi soir, avec une étonnante nouvelle. Contre toute attente, après 2 ou 3 ans de vains espoirs, il va très certainement réaliser dans quelques semaines un vieux projet qui à lui seul aurait pu justifier une remise en question de mes priorités. Que cela arrive 4 jours APRES ma décision finale a quelque-chose de vertigineux.

Quand j'ai suivi mon cours de développement de l'intuition et du ressenti à l'automne, j'ai partagé certains exercices avec lui. Cela l'a travaillé au moins au tant que moi, au point de le convaincre de s'inscrire à des cours de violon cet hiver et d'accélérer la réalisation de sa mission de vie. Quand je l'ai rencontré, il conduisait avec une poignée de copains enthousiastes toutes sortes de recherches en intelligence artificielle, en parallèle avec ses études d'ingénieur, et souvent au détriment de ces dernières. Quand on est fait pour explorer les nouvelles frontières technologiques du 21ème siècle, ingurgiter les ennuyeux savoirs du 19ème tels que résistance des matériaux ou métallurgie tient du calvaire… J'ai passé près de 20 ans à le rappeler à la réalité bassement matérielle à chaque flambée d'idéalisme… l'occasion d'autres expériences constructives, mais à présent, c'est moi-même qui ressens le moment de passer à une phase plus incertaine, plus exploratoire, les bases étant assurées, c'est sur le sens que nous devons nous concentrer à présent, quitte à retourner aux rêves fous de nos 20 ans…

Hier soir, j'ai ressenti le besoin d'explorer le web sur le message technologique de "la prophétie des andes", et les mots-clés m'ont amenée sur de nouveaux liens inexplorés, aux titres pourtant prometteurs:

http://www.synchronicites.net/

http://www.co-creation.net/

Je ne sais pas vers quel futur je me dirige, mais il me semble enfin cohérent et plein de sens…

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Il est temps d’évoluer

«Ce qui était en 1968 le fait de quelques happy few – le pacifisme, le bio, le New Age, les médecines douces… – se diffuse réellement dans l'ensemble du corps social en passant par cette avant-garde des Créatifs Culturels. C'est le triomphe d'une solidarité qui surgit de la base, des actions individuelles, et non du haut, des institutions», décrypte Michel Maffesoli, sociologue et auteur du Réenchantement du monde (La Table ronde). «Les CC constituent un laboratoire de ce que j'appelle la postmodernité, avec des gens qui veulent faire de leur vie une œuvre d'art. Ce qui compte, c'est la qualité de l'existence: ne pas perdre sa vie à la gagner. Cette dimension créatrice et créative – au sens américain: créer une nouvelle culture de société – va se développer de plus en plus».

Il est temps pour moi aussi de faire les bons choix.

Je ne trouve plus de sens à ma carrière actuelle. Je trouve dans le quotidien de mon travail de quoi satisfaire mes valeurs de base – apprendre et interagir. Mais j'ai besoin d'aller plus loin, de créer davantage, d'accompagner davantage, de réaliser plus loin encore le potentiel que j'ai hérité et développé. Mais pour réaliser cela chez mon employeur actuel, il faut que je m'engage encore plus. Que je passe du temps dans les sphères d'influence, comme les bureaux des grands chefs lorsqu'ils sont disponibles, vers 8h le matin ou entre 18h et 20h. Que j'amène ma compétence dans les missions difficiles à l'autre bout du monde, ou dans les gros projets transversaux, avec une immense énergie masculine, puissance, force, pour faire bouger tout cela.

C'est impossible sans sacrifier mes autres valeurs.

Nous avons fait le bilan avec Mari Charmant. Nous avons réalisé à peu près tous nos rêves matériels, qui sont raisonnables: une maison agréable à vivre pour moi, une belle voiture pour lui. Nos enfants grandissent tranquillement. Il nous reste à réaliser les folies de nos idéaux les plus profonds, aller plus loin sur le chemin de nos missions de vie qui nous semblaient si brillantes à l'adolescence. Pour moi qui ai toujours manqué de confiance en moi, c'est très flou, mais je me sens portée par ma vie avec beaucoup de cohérence, vers une destination inconnue mais dont je sais que c'est la mienne car si je regarde derrière moi, je ne peux que m'émerveiller du chemin parcouru.

Et là, cela diverge. Je l'ai vu venir dans les 4-5 rêves les plus marquants que j'ai faits ces 4 dernières années. Je ne sais pas comment expliquer mon ressenti tant il est irrationnel – je me sens littéralement à l'étroit dans mon environnement actuel. Pas physiquement, pas émotionnellement, pas mentalement – c'est plus fondamental, c'est le fond de moi que je touche là. J'ai un immense besoin de liberté, même si elle est fondamentalement angoissante pour moi…

Il y a bien du brouillard sur le chemin qui se dessine devant moi, mais il est chaque jour plus clair que ce chemin commence par un gros tournant. Il est temps, après plus de 10 ans de service dans cette boîte qui a grandi avec moi, d'envisager que nos chemins se séparent. Il est temps pour moi de revenir à un environnement qui a du sens pour moi, à taille plus humaine, et sur des technologies qui ont du sens pour moi, qui s'inscrivent plus clairement au service de l'évolution de l'humanité. Comme James Redfield, je pense qu'il est tout à fait possible de combiner développement spiritualité et développement technologique, et je suis convaincue que c'est dans cette direction là que ma vie prendra plus de sens encore.

J'ai décidé il y a une semaine de commencer à exécuter un projet dont j'avais la vision depuis des années, mais qui restait toujours une chimère pour un futur indéterminé: me mettre à mon compte. Initialement avec une activité de conseil dans mon domaine d'expertise, mais il me faudra peut-être être plus flexible ou imaginer d'autres voies. C'est très angoissant, mais c'est une angoisse irrationnelle: je n'ai pas besoin de mon salaire pour nourrir ma famille - je pourrais être maman au foyer – et ma trajectoire scolaire et professionnelle jusqu'ici est telle que je n'ai plus rien à prouver à personne. Je sais que je n'ai pas encore réglé certaines croyances à ce niveau et qu'elles causent d'ailleurs mes souffrances émotionnelles actuelles, mais je commence à prendre du recul par rapport à ces croyances, et si j'en souffre trop, j'irai consulter… une thérapie brève, comportementale, pourrait sans doute me faire du bien.

 

 

 

 

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Réconciliation

Avril 2007: une série de quiproquos et coincidences me font non seulement commencer à lire, mais aussi commencer à vivre le roman de James Redfield "La prophétie des Andes" (1ère révélation).

Au fil de ma lecture ce printemps-là, j’ai commencé à réfléchir à la mise en perspective historique (2ème révélation) et à connecter différentes expériences, lectures et observations sur ces "énergies" utilisées dans les médecines alternatives, arts martiaux et disciplines telles que le yoga, et dans différents rites religieux (3e, 4e, 5e révélations).

Avançant tranquillement dans ma lecture, au début de l’été, j’ai fait une expérience de gestion de dynamique de groupe dans un séminaire d’entreprise en même temps que je lisais la 6ème révélation sur les dynamiques interpersonnelles.

J’ai fini le livre à cette époque, mais il m’a fallu attendre le plus profond de l’automne pour trouver des mots à mettre sur ma lecture des 7e et 8e révélations, tandis que je commençais, en pratique, à changer mon regard sur mes relations avec les autres: grandir et progresser avec ceux que je croise. Dans la bonne humeur si possible, et de toute façon toujours dans le respect.

Il restait la 9ème. Quand j’ai fini "The celestine prophecy" (je l’ai lu en VO), j’étais en larmes. En 2-3 pages, ce roman médiocrement écrit et (dé)cousu de banalités m’a soudain amenée une proposition de réconciliation entre les pôles divergents de mon évolution personnelle. Whaoh!

Premier pôle: soif de joie, d’amour et de lumière, rêves de magie et de communion, avec les autres et la nature, poésie naïve et enfantine que j’associais à la foi religieuse, guidée par mon intuition, mes rêves, mon imagination.

Deuxième pôle: soif de connaissance, d’intelligence et de réalisation d’une vie terrienne, bien ancrée dans notre monde, soif qui a guidé mon développement en cohérence avec les valeurs de notre société.

La contradiction entre ces 2 pôles m’a sauté à la figure à 20 ans. J’étais dans une impasse. Alors j’ai laissé tomber la religion, qui ne résiste pas à la connaissance et qui n’a même pas le bon goût d’être universelle. Je me suis concentrée sur l’étude des sciences puis j’ai développé de nouvelles technologies, et appris sur ce chemin à porter avant tout sur mon environnement le regard critique, rationnel et analytique de mon cerveau gauche. Je me débattais pourtant dans mon for intérieur entre mes aspirations intuitives, jamais vraiment éteintes, malgré l’évidence intellectuelle des discussions avec les êtres les plus brillants de mon entourage, en particulier Mari Charmant.

Mais dans le monde très californien dans lequel "La prophétie des Andes" est née, ces contradictions s’effacent. Le dernier chapitre réconcilie le développement technologique et le développement spirituel de l’humanité. Trois mots: fusion, superconductivité, intelligence artificielle (technos à la mode en 1993, date de publication). Technologies à mettre au service des besoins de base de l’humain, qui peut ainsi se concentrer sur son propre développement personnel, en relation de communion avec et non plus de lutte contre les autres et la nature.

Bien sûr, le roman ne développe rien de concret dans cette approche "intégrée", car il se focalise plus sur l’aspect spirituel très "new age". Mais pour moi c’était la clé qui me manquait, et qui me permet maintenant de construire jour après jour une vision réconciliée du monde. Je suis encore en chemin, et notamment très curieuse de l’évolution de la crise de la démesure dans laquelle nous venons d’entrer. Il me semble qu’il y a une voie à suivre et qu’il ne tient qu’à chacun de nous d’y poser son pavé. Mon pavé à moi est sans doute technologique, mais je ne l’ai pas encore identifié. Je le vois assez mal dans mon travail actuel toutefois, ce qui me rend impatiente, mais ce travail reste l’occasion d’apprendre et de progresser sur tous les plans. Ce qui a changé, c’est que je donne désormais de nouveau sa place à mon intuition: curiosité, imagination, créativité. On verra bien où tout cela me (nous) mène.

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Biofeedback à la maison

Le père Noël m’a exaucée: il a déposé dans mon petit soulier le logiciel de mesure de cohérence cardiaque qui m’avait tant impressionnée au salon Mednat de Lausanne en début d’année. Merci Mari Charmant.

Au début, j’ai voulu le faire tester à toute la famille en oubliant l’importance de se caler sur une respiration détendue, et cela a donné des résultats complètement incohérents. Puis je me suis entraînée en soirée et j’ai trés vite retrouvé le truc pour "passer dans le vert". Lili l’a appris aujourd’hui et y arrive très vite. Ondine n’a pas encore réussi à reproduire ses expériences. Quant à Mari Charmant, je l’ai testé pendant qu’il jouait du Chopin au piano, un de ses trucs anti-stress; pas concluant, mais le tracé de la courbe était intéressant, montrant un "pattern" très particulier. Je sens que je n’ai pas fini de faire mes petites expériences!

Ainsi, j’ai pu mesurer directement ce que j’imaginais être ma pratique de la relaxation. En effet, outre le niveau de variabilité cardiaque, le logiciel montre l’analyse fréquentielle des données en temps réel, séparant clairement les fréquences associées au système sympathique (l’accélérateur du coeur) de celles du système parasympathique (le frein du coeur). Pour me relaxer, je ferme les yeux et je respire profondément, en expirant très lentement. Le résultat apparaît graphiquement avec une forte dominante des fréquences correspondants au système parasympathique. Très parlant pour moi la scientifique, de voir mesuré objectivement à l’écran ce qui n’était pour moi jusqu’ici qu’un état de conscience subjectif! 

Par contre, j’ai aussi pris des mesures pendant mes activités de lecture et d’écriture de cette note. Dès que je n’y pense plus, mon coeur retourne à son mode par défaut, qui est très peu cohérent. Donc, j’ai un gros potentiel de progrès sur ce paramètre. Je suis en bonne santé, donc à quoi bon? toujours entraînée par ma curiosité scientifique, j’ai passé quelques heures à regarder quelles publications on trouve dans ce domaine, j’ai même parcouru les brevets cités dans la documentation du logiciel, et je suis intriguée. Le résumé d’une publication mentionne l’impact négatif du "stress mental" sur la cohérence cardiaque des femmes et la corrélation avec leurs problèmes de santé sur le moyen-long terme – ouh là là c’est tout mon problème! Je savais que la relaxation pouvait m’aider, notamment à gérer mon anxiété persistente toujours à la source de mes pensées tourbillonnantes, mais j’étais rebutée par le fait que les gens qui la pratiquent beaucoup me semblent souvent déconnectés, un peu trop détachés de la réalité, ce qui peut s’expliquer par l’accent mis sur le système parasympathique, alors que la cohérence cardiaque vise un équilibre plus "médian". Voilà qui me plaît, car la vie que j’expérimente est suffisamment passionnante pour me motiver à y rester bien enracinée.

En plus cela m’a donné des idées à explorer sur le plan professionnel. Et cela, c’est une bonne manière de m’enthousiasmer pour démarrer 2009.

Merci Père Noël (c.a.d. merci Mari Charmant)!

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J’ai testé ma cohérence cardiaque… aïe aïe aïe!

Sur le stand de coherence-cardiaque.ch au salon Mednat, j’ai pu tester pendant une bonne dizaine de minutes ma cohérence cardiaque. C’est d’une simplicité enfantine; on s’asseoit, avec un capteur sur l’oreille, face à un laptop qui affiche aussitôt les données de fréquence et variabilité cardiaque. Une synthèse s’affiche en 3 couleurs, représentant le % de faible score (rouge), score moyen (bleu) et bon score (vert).

J’ai débuté à 80% dans le rouge et 20% dans le bleu. Aïe aïe aïe, stressant, ce test, je vous jure… cela m’a rappelé il y a une quinzaine d’années, quand, complètement hypocondriaque, le seul fait de me faire examiner par un médecin me déclenchait des palpitations… et puis là j’ai commencé le test à 4 pattes sous la table à la recherche de l’attache de ma boucle d’oreille qui s’était fait la belle en échange du capteur… toute embêtée à l’idée d’emm…. les 3 autres cobayes et l’animatrice qui m’attendait… et déà que je crevais de chaud… bon… pfff…

Mais les animateurs du stand, qui se montraient encore étonnamment zen à leur 11ème heure de tests non-stop, ne se sont pas démontés pour autant. Essayez-vous confortablement, ont-ils demandé machinalement aux 4 cobayes sans m’accorder la moindre seconde d’impatience. Et respirez tranquillement, pause à l’expiration. Pfff, fffP, Pfff, fffP…

Mon score est péniblement mais sûrement remonté du rouge au bleu, genre 60%-40%. Encourageant. Mais bon, en bonne Kerleane à l’esprit critique toujours mal inspiré dans ces situations, je jette un coup d’oeil de curiosité malsaine sur l’écran de mon voisin, m’imaginant trouver le même genre de résultats (et si c’était simulé, hein, pour nous convaincre d’acheter de la camelote? on m’aura pas comme cela, non mais!). Pfff.

Aaaaaggghhh! la honte! mon jeune et imperturbable voisin, genre blond scandinave flegmatique mais petit, part de 20% rouge 80% bleu et passe tranquillement de plus en plus dans le vert. Bouhhhoooou! je suis jalouse! et vlan… rouge, rouge, rouge la Kerleane. Re-pffff.

Mais l’animatrice ne commente absolument pas mon écran, ni celui de mon voisin. Elle poursuit, toujours imperturbable, la séquence de test, en nous demandant de songer à un souvenir agréable. Je ferme les yeux, je visualise mes séances d’étirements les pieds dans la rosée, face à la montagne, les matins d’été, mélangées à mes écoutes musicales, le blog sur les genoux dans le fauteuil, les soirées d’hiver, mélangées aux sourires de mes enfants, et… je rouvre les yeux, je suis passée dans le vert! Mince alors! j’en suis tellement ébahie que… pffff… je retombe dans le rouge. De bleu! des émotions comme cela, c’est plus de mon âge!

Et c’est pas fini. Exercice suivant, pensez à votre dernière colère. Ah, cela tombe bien, j’en ai fait récemment, mais c’est déjà trop digéré, je n’arrive pas à retrouver la moindre émotion, et d’ailleurs, le tracé reste tranquillement entre rouge et bleu sans franche variation.

Je referme les yeux, je me détends… en 20 ou 30 secondes, je repasse dans le vert. Et je n’ai même pas pensé à mon coeur… c’est juste l’effet automatique du cerveau, de mes pensées, sur cette fonction essentielle de mon corps! j’en connaissais vaguement la théorie, mais l’expérimenter, c’est tout simplement frappant.

Si vous en avez l’occasion, à essayer absolument.

Quant à moi, je me réjouis d’attendre quelques années pour que le prix de ces systèmes devienne plus abordable, car j’aimerais bien en commander un au Père Noël pour mieux piger l’impact de mes émotions – voire simplement les détecter, car je n’en suis pas toujours consciente, avec mon QE lamentable!

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Perspective historique

Staune La perspective historique que James Redfield ne fait qu’effleurer en quelques phrases dans son roman fait l’objet de la première partie, introductive mais nettement plus détaillée et documentée, de l’essai de Jean Staune. Voici donc ma tentative de synthèse pour cette partie spécifiquement.

Le premier chapitre rappelle l’évolution de la pensée humaine, qui commença par créer des Dieux pour répondre à ses deux profondes angoisses existentielles – partagées par les hommes et femmes de tous lieux et de tous temps: la difficulté à trouver une explication cohérente, un sens, à ce que l’on vit, d’une part, et au fait que l’on meurt, d’autre part. Puis vint l’ère de la pensée rationnelle, dont les balbutiements posés par les Grecs il y a 2500 ans prirent vraiment leur essor à la fin du Moyen Age dans la société occidentale, avec les découvertes astronomiques qui cessèrent de placer l’Homme au centre de l’univers, puis le développement des autres sciences dans la foulée – notamment, en biologie, la théorie de l’évolution, qui acheva de déstabiliser l’Homme dans sa certitude d’être unique, élu des Dieux. Quel désenchantement! Et les grands penseurs cités dans ce chapitre se succèdent pour en explorer les conséquences, jusqu’à montrer que la suite logique et inévitable de cette ère moderne, cumul de la pensée rationnelle et matérialiste, est la modification de l’Homme par lui-même (génie génétique, intelligence artificielle…).

Le deuxième chapitre reprend cette perspective historique, mais sous un angle différent: celui de la condition humaine elle-même, abordée sous l’angle de la philosophie et des grandes traditions religieuses au cours du temps. L’auteur note d’une part que les fondements moraux et éthiques du "comment vivre" sont communs à ces dernières depuis des milliers d’années (même si ces grands principes n’ont pas toujours, pour ne pas dire pas souvent, été respectés!). Mais ces principes ont toujours été construits sur la base de conceptions non matérialistes du monde (ce qui les rend cohérents, c’est l’hypothèse déiste sous-jacente d’une "autre" réalité à atteindre/approcher). D’autre part, il explique que l’humanisme et le matérialisme ne sont pas compatibles; leur combinaison est sans issue, car les Droits de l’Homme, conçus sans le socle du déisme, n’ont pas de fondement (logique, rationnel) face à une pensée, une civilisation matérialiste, dont la parfaite évolution (logique, rationnelle) ne peut conduire qu’au "meilleur des mondes" matérialiste comme expliqué au premier chapitre. D’où l’importance de revnir à cette question fondamentale: notre existence (en tant qu’êtres humains – notre condition humaine) a-t-elle un sens?

Une fois ainsi posé le problème, l’auteur présente dans le troisième chapitre sa démarche pour l’étudier. Il reprend de nouveau la perspective épistémologique du premier chapitre, mais pour la projeter au XXIème siècle avec le pari suivant: de même que notre civilisation a connu un changement de paradigme (règles, conceptions, hypothèses de base constituant le socle de la science/la connaissance) en passant du monde ptolémien au monde newtonien, le XXème siècle était la charnière pour changer de nouveau de paradigme, et passer au monde einsteinien. Ce sont d’abord les avancées dans la physique de l’infiniment grand (relativité) et de l’infiniment petit (quantique) qui ont, indéniablement, entraîné ce changement de paradigme, pour nous entraîner dans une conception du monde physique où les notions d’incertitude, imprédictibilité, incomplétude, indécidabilité, indétermination, redeviennent des notions fondamentales… et scientifiquement prouvées. Mais aussi, d’après l’auteur, les avancées plus récentes en logique, biologie, et étude de la conscience – selon lui, les sciences de la vie ayant toujours du retard sur les sciences de la matière dans l’évolution de la connaissance humaine, ces avancées ne sont pas encore largement reconnues. C’est pourquoi il propose de nous expliquer ces avancées, en trois chapitres pour chacun de ces domaines, en partant des sciences de la matière bien reconnues auhourd’hui, et en posant le pari que les sciences de la vie vont connaître la même révolution que celle qu’a connue la physique au XXème siècle – maintenant! Enfin, il dévoile peu à peu son credo – le chapitre s’intitule "Vers de nouvelles lumières…", et se termine ainsi:

Si la vision réductionniste, mécaniste et déterministe que la modernité nous a donnée de l’homme et du monde est vraie, il faudra l’admettre. (…) [Sinon], la chose la plus importante [à faire aujourd’hui pour notre civilisation] sera de le dire (…): il s’agit d’une condition nécessaire (mais non suffisante!) à notre survie, la seule qui fera apparaître une nouvelle source de lumière remplaçant celle qu’a fait exploser le "désenchantement du monde". 

Et voilà… comment les 425 pages qui suivent vont-elles suffire à résumer les principales avancées scientifiques susceptibles d’apporter un éclairage (la lumière!) à ce questionnement existentiel? je suis dévorée de curiosité… et je m’en vais de ce pas poursuivre ma lecture.

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D’un livre à l’autre

Enfin plongée dans "La prophétie des Andes", j’ai continué d’y avancer. Je le lis par petits bouts d’abord parce que c’est un mauvais roman – complètement décousu, une sorte de série B du livre avec un patchwork de personnages et de lieux sans travail descriptif sérieux ni construction soigneuse de la trame du récit, genre ce qu’on apprend au collège au cours de français: rien d’étonnant à ce que le manuscrit ait été refusé par tous les éditeurs au départ… Ensuite parce que je le lis en anglais, ce qui n’est pas trop difficile car c’est de l’américain sans sophistication descriptive, très accessible pour moi, mais cela ralentit tout de même mon assimilation. Enfin, parce que ce livre ayant visiblement plus d’intérêt comme outil de développement personnel que comme lecture de chevet, je prends mon temps pour réfléchir aux thèmes qui y sont abordés.

J’ai déjà publié les réflexions que la première prophétie, sur l’importance d’être attentif aux coincidences, m’inspiraient.

Sur la deuxiéme, qui met en perspective l’évolution historique de la civilisation occidentale jusqu’à notre monde à l’entrée du 3ème millénaire, ma réflexion est restée bloquée trois bonnes semaines. J’ai relu le chapitre, en vain, trouvant le sujet juste effleuré, et mal amené en plus, avec cette rencontre dans l’avion qui finit sans mot de la fin dans une stupide course poursuite à Lima… Comment approfondir ce sujet-là?

StauneMais supposons, pour le piment de mon propre récit ;-), que les coincidences aient fait leur travail… ainsi m’est venue cette obsession du non-sens de l’histoire des petites Sarah du Vél’D’Hiv, entrelacée de dimanche à mardi dans mon quotidien baladeur. Mardi soir, cette obsession m’a conduite au rayon livre du coin presse-librairie de l’aéroport, espérant pouvoir feuilleter le fameux bouquin "pléblicité" par Psycho mag. Mais je ne l’ai pas trouvé, et à la place, c’est ce pavé qui a fini dans mes mains:

"Notre existence a-t-elle un sens? Une enquête scientifique et philosophique"

De Jean Staune, Préface de Trinh Xuan Thuan.

Ce cher TXT, dont "la Mélodie secrète" avait profondément chamboulé mes convictions religieuses d’antan, quelque-part autour de l’été de mes 20 ans… Il m’avait été recommandé par une étudiante en astrophysique avec qui j’avais fait un bout de chemin entre le Poitiers médiéval et la Bretagne maritime cet été-là. Une référence.

J’ai donc feuilleté ce livre et il m’est apparu évidemment que c’était exactement le livre dont j’avais besoin pour aller plus loin dans mon questionnement existentiel.

Je ne l’ai ouvert qu’une fois assise dans l’avion, et malgré l’heure tardive, malgré la journée remplie de réunions, malgré le classement de 150 mails que je venais de réaliser entre-temps – mon petit marathon habituel à l’aérogare -, j’en ai lu près de 50 pages avant l’atterrissage une petite heure après. Mieux: ma bonne humeur montait au fil des pages!

J’ai continué d’en déguster une petite part aujourd’hui. Car il s’agit là encore, comme pour la plupart de mes lectures fondamentales, de dégustation plus que de gloutonnerie; je relis parfois 3 fois certains paragraphes pour bien les assimiler, car l’auteur a un esprit de synthèse apparemment très développé, et chaque phrase me paraît expliquer clairement ce qui me prendrait personnellement 3 pages à décrire (et de travers, en plus! lol).

J’ai fait quelques recherches sur l’auteur aussi, qui sont sorties tellement contrastées, manichéennes presque, que je me sens obligée de me forger ma propre opinion…

Et pour commencer, ce que j’en ai déjà lu m’a justement apporté la vue plus approfondie que je cherchais sur le sens de l’histoire, mais ce sera l’objet de ma prochaine note – décidément, synthétiser une synthèse n’est pas franchement un exercice dans lequel j’excelle…

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Du confidentiel à l’universel

Solar_system2 Les médias suisses étant moins obnubilés par la campagne présidentielle (quoique…), ils ont consacré pas mal de temps à la découverte d’une planète habitable à 20 années-lumière, annoncée il y a quelques jours.

Ainsi ce matin une intéressante petite note dans la petite tranche quotidienne consacrée aux infos religieuses après le journal de 6h30 et avant les nouvelles du sport sur la RSR (Radio Suisse Romande): comment les religions appréhendent-elles l’éventualité d’une vie extra-terrestre?

Mon beauf avait mis le sujet sur la table à l’occasion du baptême de son fils, et obtenu du prêtre catholique, un ami de longue date, la réponse dogmatique à peine nuancée; le fait que les 3 grandes religions monothéistes se nourrissent à la même source d’histoire-géo ne peut être un hasard, mais le signe d’une volonté d’ordre supérieur.

Ce que les extra-terrestres reconnaîtront certainement: comme quoi il y a encore, potentiellement, des perspectives pour l’évangélisation. Et au passage, la RSR m’a fait découvrir un intéressant personnage dont la mort sur le bûcher pour hérésie n’a heureusement pas effacé la libre-pensée du patrimoine culturel de l’humanité: Giordano Bruno, qui démontra, "de manière philosophique, la pertinence d’un Univers infini, peuplé d’une quantité innombrable de mondes identiques au nôtre. Accusé d’hérésie par l’Inquisition (entre autres parce que cela impliquerait une multitude de crucifixions), et après huit années de procès, il est brûlé vif." (Source wikipedia)

Pour en revenir à l’unicité spatio-temporelle essentielle aux dogmes des religions du Livre, non seulement j’ai de la peine à adhérer intellectuellement à la spécialisation géographique d’un prophète (pourquoi sur Terre et pas sur une autre planète, pourquoi chez les Hébreux et pas une autre peuplade, etc) mais j’ai aussi de la peine à comprendre pourquoi il n’y en aurait qu’un à un moment bien précis de l’histoire (et pourquoi pas une prophète, d’abord? lol). Je serais même tentée d’étudier directement l’enseignement du plus récent de ces prophètes en supposant que le parcours culturel de l’humanité, le savoir et le progrès global et la connaissance de ses prédécesseurs ont dû enrichir sa pensée, sa vision, son message. Mais le dernier de ces prophètes qui font largement foi encore aujourd’hui étant de 14 siècles mon aîné, je trouve cela bien long… Il y a tant de savoirs que nous (l’humanité) avons acquis depuis! Et tellement d’entre nous y ont désormais accès: en 3 clics de souris, on se balade des bases de données de brevets aux oeuvres de littérature classique en ligne, sans parler des tableaux, musiques, textes spirituels fondateurs ou ésotériques, vues aériennes de Google Earth, et informations médicales en tout genre!

On est bien loin de la lente et ardue initiation de maître à élève,  confidentielle et réservée à quelques élus, telle qu’elle se pratiquait dans le compagnonnage pour la transmission des savoirs pendant des siècles, et telle qu’elle se pratique encore dans différents mouvements spirituels. Je me demande ce que cela va changer dans nos modes de pensées. Si cela change quelque-chose???

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Educations

Moken  Tilly_1

2 visages de notre humanité en devenir – 2 visages parmi des milliards, mais je ne publie pas ceux-ci en particulier ici par hasard…

Car derrière ces 2 visages, il y 2 histoires qui se croisent – et nous sommes des milliards à avoir ce carrefour de cette improbable collision désormais gravé dans notre inconscient collectif…

Ainsi, derrière ces 2 histoires, pour moi, émerge 1 message universel – qui m’est venu comme une évidence avec l’inspiration de la prochaine note, et que j’ai eu le plaisir de découvrir documenté de la même façon par l’UNESCO dans ma recherche…

Quel message?

La réponse au prochain épisode!

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De l’anis étoilé dans le Tamiflu? pas si simple!

BadianeAlors voilà comme promis, j’ai fait quelques recherches internautes pour mieux comprendre si le Tamiflu était effectivement simplement tiré de la badiane chinoise, i.e. anis étoilé, comme l’ont rapporté les médias, et surtout pour voir si le fameux brevet licencié par le laboratoire Gilead au groupe Roche était aussi simpliste que les brevets relatifs à l’utilisation de l’ibogaïne que j’ai dénichés l’autre soir.

Comme introduction, l’OMPI a publié il y a quelques mois une note disponible en français traitant différentes questions autour de ce brevet spécifiquement – le fait que Roche en ait une licence exclusive sans avoir nécessairement la capacité de production nécessaire à la fabrication massive de stocks en vue d’une pandémie à court terme a en effet entraîné beaucoup de débats sur la question…

Partant de la référence citée par l’OMPI, j’ai donc pu aller regarder de plus près ce fameux brevet. Et là, franchement: ouf! ce brevet là ressemble déjà plus à un bon vrai brevet, dans le sens où n’étant pas du domaine, je n’y comprends rien: il est plein de formules chimiques que je suis absolument incapable de décrypter, n’étant pas spécialiste de ce domaine et loin s’en faut… Tout ce que j’ai pu faire, c’est chercher les références à l’acide shikimique, le fameux composant tiré de l’anis étoilé chinois, dans le texte. D’après ce que j’ai pu comprendre, le brevet décrit en effet, entre autres, différents procédés de fabrication de composés pharmaceutiques inhibant la neuramidase (l’arme du virus Influenza) à partir de différents éléments, dont ce fameux acide. Mais le brevet décrit des Tamiflu méthodes utilisant aussi d’autres acides, et il ne mentionne pas l’anis étoilé.

Car il s’agit apparemment bien d’un brevet technologique, décrivant une vraie invention humaine pour résoudre un vrai problème d’une manière vraiment originale. Enfin, pour autant que je puisse en juger. A vrai-dire, ce brevet devait avoir une sacrée valeur pour que Roche négocie une licence exclusive dès son dépôt ou presque. J’ai malheureusement vu des brevets prendre de la valeur après que des armées de bons avocats grassement payés se soient battus avec succès au tribunal sur leurs revendications, mais quand le brevet a de la valeur AVANT que les avocats fassent monter la mayonnaise, c’est encore plus fort.

Alors, cette histoire d’anis étoilé chinois?

Eh bien, s’il était le composant anti-grippal naturel de base comme auraient adoré les médias (très à la mode de montrer que Mère Nature vaut mieux que les ingénieurs)… il suffirait de boire du pastis pour faire passer la grippe! Honnêtement, je ne connais personne qui fasse son grog avec du pastis, mais bon, je ne suis pas de Marseille: chez moi, on utilisait du lambig.

En fouillant à peine plus loin, on trouve même une liste de préparations contenant cette plante (disponibles en pharmacies en France), dont la fameuse tisane Boldo qui conclut systématiquement les méga-bouffes chez ma belle-famille alsacienne… et que personne n’aurait idée d’utiliser pour la grippe!

N’empêche, toute cette histoire d’anis étoilé, effectivement largement utilisé par Roche pour obtenir facilement et à bas prix l’acide shikimique, a fini par entraîner une pénurie et une flambée du prix de ce composant pour la plus grande joie des chinois (ne pas oublier qu’ils sont bons en affaires ces gens-là!). Mais là encore, rien de nouveau: ainsi, bien avant la hantise du SARS et du H5N1, cette note du gouvernement français mentionnait le risque de contamination par de l’anis étoilé japonais (toxique) suite à la pénurie de son cousin chinois… avant 2001! apparemment, il y avait même déjà eu pénurie dans les années 70…

Et surtout, il ne faut pas négliger la créativité humaine pour contourner ce problème d’exclusivité. En voici 3 exemples:

synthèse de l’acide shikimique par biofermentation au moyen des bactéries E.Coli, maintenant utilisée pour une partie de la production du Tamiflu (personne n’a l’exclusivité de ces bactéries: on en a plein les tripes!)

synthèse de l’acide shikimique à partir de la pétrochimie (bof, je préfère garder le pétrole pour me chauffer?)

– et le gagnant est (avec un joli coup médiatique, au passage: bravo le marketing) extraction de l’acide shikimique des… aiguilles de sapins de Noël recyclés par Biolyse Pharma, un labo pharmaceutique canadien, avec la bénédiction du gouvernement canadien, ceci afin d’assurer la fabrication à prix minime et l’export à prix réduit d’un générique du Tamiflu à destination de pays non couverts par le brevet!

En conclusion, tout cela ne me dit pas comment trouver dans la pharmacopée naturelle de quoi échapper à ces vilains virus, mais au moins, je ressors rassénérée quant à la créativité des homo sapiens: après tout, si Mère Nature nous a donné un bon gros cerveau efficace, c’est pour qu’on s’en serve… donc, vive l’intelligence, et vive l’éducation…