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Balades

Entre les gouttes de ce drôle d'été, j'ai fait quelques jolies balades dans la Gruyère et ses alentours…

Ciellow

 

Velo1  Emprunté le VTT de ma fille pour profiter du solstice sur les chemins qui nous entourent (les plus plats, les autres vraiment je n'y arrive pas)…

Défilélow Exploré les défilés des deux Veveyses avec les enfants, les pieds dans l'eau, ressourcement garanti…

 

 

Et ce dernier jour de juillet en Suisse, libre des mandats que je venais de finir, ressentant le besoin d'un sas de sérénité avant de retourner me ressourcer sur les rochers de Bretagne, je me suis offert une balade sacrée, au matin, à la chapelle du Dâh à Estavannens, qui m'appelait depuis quelques mois.

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Elle était encore dans l'ombre de la montagne, au frais inhabituel de cet humide mois de juillet, quand j'y suis montée.

Il n'y avait personne, juste les bruits familiers et rassurants du travail de quelques agriculteurs alentour pour ne pas se sentir trop hors du temps.

 

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Les arbres y sont magnifiques, les pierres très présentes, et la cascadetoute proche encore gonflée des pluies de semaines précédentes.

Cascadesoleillow J'en ai bu une gorgée. J'ai pris le temps de me poser là, les pieds sur les pierres, le temps de quelques photos, le temps que le soleil arrive derrière les grands arbres.

 

 

 

Cascade_habitée_low Une forme fugitive dans la cascade vue par mon reflex, et mon imaginaire crée un monde parallèle…

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J'ai laissé le temps de ma visite deux petites pierres sur le tronc au drôle de nez, orange et bleue, émotions, communication, tous ces blocages que j'aimerais dissiper. 

 

 

 

La chapelle est dédiée à Marie. J'ai chanté tous les beaux chants de ma jeunesse religieuse… evenou shalom alerem, chercher avec toi dans nos vies… J'ai allumé deux petites bougies et rallumé toutes celles qui s'étaient éteintes trop vite, comme je le faisais le soir en rentrant du lycée. Je suis entrée dans la chapelle, je me suis posée au milieu sur la coupole et ses symbôles, et j'ai attendu un moment, la tête vide, dans la lumière du soleil de juillet enfin flambant.

Je suis sortie admirer les géraniums, la croix, de nouveau la cascade.

Puis j'ai regardé l'heure et décidé de quitter la magie de ce lieu serein pour en resdescendre un peu dans le monde d'en bas, qui m'attendait pour toutes ces tâches qui sont actuellement les miennes.

Je suis redescendue en musardant sur les pierres.

Quand je me suis retournée au bord du chemin, la chapelle dissipait le froid et l'humidité de la nuit à toute vapeur dans la chaleur du soleil montant.

Je me suis dit qu'il fallait photographier cela aussi, et venir poser tout cela ici, car ces lieux et ces moments sont faits pour le partage.


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Lumières d’hiver

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Les rives du Léman se prêtent à des promenades sans cesse renouvelées au fil des saisons…

L'hiver en particulier dévoile d'étonnants jeux de lumière, reflets croisés du gris du lac, des montagnes et du ciel brumeux.

 

 

 

Ces paysages m'inspirent. J'ai médité un moment sur la rive de cailloux à l'embouchure de la Veveyse. Il y a à cet endroit une étonnante sérénité, pourtant au bord de la ville et sans cesse visité par des familles, des couples et des marcheurs solitaires, à quelques centaines de mètres aussi du siège de la multinationale Nestlé. 

Les enfants aiment tout autant que moi cette promenade, avec ses places de jeux, ses oiseaux et ses grands espaces plats pour les vélos, trottinettes et rollers en tout genre, le carousel, les pédalos, et les crêpes-gaufres-glaces-sandwiches de Chez Babette. J'ai capturé un peu de cette magie pour changer de mes fééries des bois…

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De l'autre côté de la place du marché, les rues piétonnes où le glacier italien (miam) et l'épicerie turque avec son étalage à l'ancienne de fruits et légumes plus ou moins exotiques côtoient vêtements et maroquinerie plus ou moins luxueux, et de nouveau au bord du lac, la bibliothèque et son café littéraire, un de mes endroits favoris; avec le wifi gratuit et tous ces livres à 2 pas, le nez sur le lac à travers les grandes baies vitrées, ou attablée sur la petite terrasse aux beaux jours, je pourrais y passer sereinement le reste de ma vie… mais ma vie tourne encore bien vite, et je ne m'y arrête guère que le temps de laisser tiédir un thé.

 

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Bonne humeur en passant

J’ai avancé sur plein de fronts depuis une semaine, et je finis le pont avec une bonne humeur d’enfer! A croire que le temps était élastique ces derniers jours. J’ai dormi tous les matins jusqu’après 8heures, fait le minimum vital de tâches ménagères, mais aussi, créé, planté et arrosé un (micro) potager en famille, visité la chocolaterie Nestlé à Broc et le village de Gruyères avec les filles (on est même revenues toutes les trois avec des pierres précieuses en souvenir), fini de trier le courrier en retard, et surtout, finalisé le 2ème tiers de mon travail de mémoire, que j’ai pu livrer à mon tuteur aujourd’hui. J’ai le cerveau lessivé par des heures de concentration intense tous les matins et un partie des après-midis depuis 5 jours, mais au moins, c’est fait, et je vois enfin comment lier le dernier tiers du travail à mes échéances professionnelles sur les prochaines semaines.

Ouf.

Suite à ce "milestone" majeur, j’ai ressenti le besoin inattendu d’aller marcher à la recherche d’une cascade dans la forêt, que j’avais trouvée un peu par hasard il y a une petite dizaine d’années et que je n’avais plus revue depuis. Lili a bien voulu m’accompagner, et nous avons passé une partie de l’après-midi à nous en approcher de notre mieux – la berge dont j’avais le souvenir n’étant plus praticable, et l’autre un peu sportive. Nous n’avons pas pu aller jusqu’aux embruns, mais même à 50m, quelle récompense! l’endroit est totalement sauvage (j’avais même peur de déranger des oiseaux) et la chute d’eau, gonflée par la fonte des neiges en aval, était assourdissante.Dansedesfleursclairdelune

Enfin, autour de la maison, ma rocaille vient enfin de se parer de couleurs, blanc, jaune et rose, et j’ai apprécié un grand moment de tiédeur au soleil hier assise pieds nus dans l’herbe au pied de l’Ancêtre, le très vieil épicéa qui domine notre jardin. Encore un peu de chaleur, et je pourrai aller marcher dans la rosée du matin sur la pelouse, et humer la lune à l’écoute des bruits étranges de la nuit tombante en évitant les chauve-souris. Youpi!

Alors, peu importe que ce soir Chef et Grand-Grand-Chef soient de nouveau dans un avion pour aller se battre sur des lointains et interminables fronts… demain, j’ai deux réunions à animer, je sais déjà ce que je vais y amener, un peu de cette énergie, de cette joie de vivre que j’ai cueillie aujourd’hui… et pour ici, un petit clin d’oeil mandala à Benoît, qui m’a aidée à croiser quelques fées dans la poésie qui m’entoure.

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Escapade à Mednat

Les enfants en vacances chez les grand-parents, un séminaire de travail sur Lausanne, juste le jour du nocturne du salon Mednat & Agrobiorama à Lausanne, c’était l’occasion idéale d’aller y faire un tour, voir de plus près ce qui se fait dans le coin en matière de médecines naturelles et agriculture biologique. Je voulais me renseigner sur le qi gong, trouver un DVD d’exercices si possible, et un livre de construction de mandalas. Je me suis donc dirigée vers la halle du livre, et comme il y avait le village santé à côté… je n’en suis pas partie avant la fermeture!

FeedesmusiquesJ’y ai retrouvé, concentrés sur quelques centaines de m2, tout un tas de références que je connaissais via internet. Ainsi, Plume Bleue, qui m’a fait découvrir tant de merveilles audio, de Medwyn Goodall à Robert Gass… pour la synchronicité, alors que je venais d’arriver, j’entends justement le début du dernier CD de Nathalie Manser dont Mari Charmant et moi sommes devenus complètement accros depuis sa découverte voilà 2 mois… je file directement sur le stand qui la diffuse, c’est l’occasion de découvrir un autre vendeur romand de CD "new age", aliou… je repars avec les 2 premiers CD de Nathalie Manser (et je les écoute en boucle depuis, même s’ils sont moins originaux et moins exceptionnels en terme de qualité hifi que le 3e)…

… 3 pas plus loin, je trouve les éditions Jouvence, qui publient, entre autres, les ouvrages de Rosette Poletti, une femme étonnante dont la bibliographie m’a énormément parlé. Je mets 2mn chrono à trouver le petit bouquin de poche "Le secret des auto-massages chinois" offert à ma mère pour la fête des mères 2007, et qu’elle m’a convaincue de pratiquer l’été passé, mais hélas, pas assez régulièrement pour ne pas avoir oublié la moitié de l’enchaînement matinal…

… j’essaie une dizaine de minutes l’écoute de la musique multi-dimensionnelle de Jacquotte Chollet. Impression de pression dans le cerveau, surprenant – cela me ramène à un de mes mandalas ci-dessus -mais difficile de juger dans ce cadre, walkman de qualité hifi trop médiocre et passage incessant à côté, faudra que j’écoute les extraits à la maison au calme pour me faire une meilleure idée de l’effet…

… au rayon librairie, je trouve, à défaut de DVD, le livre sur le Qi Gong de la femme que je cherchais, ainsi qu’une série de livres sur les mandalas qui me placent devant un choix cornéliens. Finalement, je prends le livre sur les mandalas celtes, car il y a des explications au début et cela fait longtemps que, bonne Kerleane celtico-bretonne que je suis, je songe à regarder de plus près comment reproduire ces motifs entrelacés qui me parlent beaucoup…

… j’ai enfin l’opportunité de faire un test de cohérence cardiaque pendant un quart d’heure, ce qui m’intéressait depuis la lecture du livre Guerir de David Servan Schreiber. Je ne me souvenais plus du tout de ce que le livre racontait en détail, j’ai relu le chapitre en rentrant: c’est exactement l’expérience que j’ai faite. Je ferai une note dédiée, cela en vaut la peine…

… enfin, déjà la fermeture, je fais vite un dernier tour des stands pour en prendre plein les yeux, surprenant de voir un microcosme suisse-romand que je connaissais, en partie, via leurs sites internet exposant ici. On dirait qu’ils se connaissent tous! voilà 7 ou 8 ans par exemple que je visite de temps à autre le site de Stéphane Cardinaux que j’avais découvert pour ses dossiers, à l’époque, sur le radon, le feng shui et les matériaux de construction au moment de construire notre maison (même si je n’avais pas les moyens d’appliquer ses conseils, à part pour le bois qui constitue 80% de nos murs et parois) et qui a évolué vers des activités beaucoup plus étranges tandis que son réseau de liens s’élargissait au point qu’on le croise sans cesse sur internet. J’ai pu voir une démonstration sur place. Il avait un stand Génie du Lieu, où 2 personnes faisaient des mesures de biochamp. Je n’ai jamais rien vu d’aussi étrange. L’un des "mesureurs" pratiquait avec la main, parfois les yeux fermés, sur une personne volontaire (contre un don "à votre bon coeur"), debout immobile, avec un simple double mètre au sol. On aurait dit un numéro d’artiste: des gestes précis, rapides, à 50-100cm de la personne. J’aurais bien testé mais c’était déjà l’heure… et puis, après le test de la cohérence cardiaque, j’avais déjà le moral, et donc surement le biochamp lol, dans les chaussettes, vu mon niveau de stress le ventre vide après 8 heures de séminaire intense, une demi-heure d’embouteillages et 2heures de salon!

Du coup, pas pu visiter l’agrobiorama, ce sera pour l’année prochaine, mais j’ai déjà prévu de me renseigner sur les paniers bio locaux, écoeurée par les tonnes d’asperges de Mexique (les vertes) et du Pérou (les blanches) et les fraises d’Espagne (Bio celles-là) qui me tentent à chaque passage à la coop depuis un bon mois, car je ne m’y retrouve plus dans les saisons avec tout cela et je suis trop faible pour résister au couple asperges-fraises même avec 70cm de neige fraîche dans le jardin… comme disait si bien Vero: pfff…

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Lac Léman

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Les promenades au bord du Léman sont un enchantement, à condition d’éviter les dimanches de fin d’hiver (à moins d’avoir encore la curiosité d’expérimenter la notion d’embouteillage piétons-deux-roues juniors).

J’ai un petit faible pour les hippocampes de Vevey et leurs souples cavalières, qui m’offrirent cet hiver ce cliché de pure énergie.

Un faisceau de grâce…

Sur la même rive, mais plus à l’Ouest: le port de Vidy cher à Benoît.

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2004 – Escapade à deux

Au retour des vacances qui m’avaient enfin rechargé les batteries, nous disposions d’un rare et précieux week-end de DINKs (Double Income No Kids), les filles ayant prolongé leur séjour balnéaire chez les grand-parents de Bretagne.

Speedster5 Nous avions décidé de l’employer à une balade à deux, combinant mes intérêts touristiques à un vieux rêve de Mari Charmant: pour moi, un tour en Suisse Centrale pour revenir sur les lieux qui m’avaient tant fascinée un quart de siècle plus tôt, des Diablerets à Interlaken et découvrir, au-delà encore, le coeur (haut perché) de la Suisse, là où se rejoignent les alpes bernoises, valaisannes et tessinoises; pour Mari Charmant, louer un petit bolide décapotable avaleur d’asphalte à grand renfort de sensations fortes de conduite (en un mot, tape-cul!), là en l’occurrence une Opel Speedster.

Nous sommes donc montés aux Diablerets le vendredi soir, pour dormir dans un de ces vieux chalets-hôtels intemporels, au confort boisé rustique typique des stations de ski suisses. Le samedi matin, nous sommes repartis dans la pluie et les nuages qui encombrent trop souvent les vallées des alpes du Nord à la moindre dépression estivale: tant pis pour la décapotable: nous avions encore l’espoir de croiser un rayon de soleil plus tard, c’est long, un week-end…

Petits arrêts dans différents villages, rencontrés au hasard: balade sur un marché/brocante/braderie suisse-allemand, puis pause déjeuner dans un de ces restaurants simples qu’on appellerait brasserie en France, auberge de village en Suisse, puis une étape dans une piscine pour se réchauffer et se détendre dans un jaccuzzi thermal mis à disposition à côté des bassins de natation, et un arrêt à Interlaken pour regarder amusés des hordes de touristes japonais frigorifiés passer de bus en hôtel et réciproquement, au rythme d’un agenda qu’on devinait parfaitement minuté et archi-plein, tout le contraire du nôtre…

Moi je me gave de paysages, malgré le temps encore couvert, au bord du lac de Brienz, près du superbe village d’Iseltwald, un petit joyau du type carte postale pour touristes, puis Mari Charmant attaque avec joie la suite des réjouissances: la montée du col de Grimsel (2165m), le premier de notre grand tour des cols du lendemain. En effet, c’est le long de cette montée que nous nous arrêtons pour la nuit, à l’hôtel Handeck, à mi-parcours.Speedster1

Dimanche matin, démarrage tranquille, tandis que tous les autres touristes filent dans la montagne tout excités par le retour d’un soleil splendide, nous profitons du chalet "wellness" rien que pour nous – douche tropicale et polaire, jacuzzi aux herbes, salle de gym, sauna et bain kneipp… après cette petite heure de bien-être à deux qui achève définitivement la mise au placard de mes soucis du premier semestre, nous reprenons la route mythique dans une ribambelle de fanas du bitume venus user de la gomme sur ces fantastiques épingles à cheveux: motards, cabriolets, Ferraris, je regarde ébahie une collection de gros cubes se disputer les virages entre cars postaux et bus de touristes…

Speedster3Je ne suis pas une fan d’automobile, loin s’en faut, mais je dois reconnaître que je m’en suis mis plein les yeux et je n’ai même pas eu mal au coeur (il faut dire que je sentais le moindre caillou de la route, cela aide). Superbe arrêt déjeuner au bout d’une route à sens unique alterné (un passage d’une queue de véhicules dans chaque sens toutes les 45 minutes) pour accéder à un barrage entouré de paysages grandioses, à plus de 2000m d’altitude, sous un ciel bleu parfait, avec un glacier pour toile de fond… petite balade fantastique…

Puis le col de la Furka (2413m), descente au carrefour de la Suisse centrale, et comme nous n’avons pas le temps de poursuivre jusqu’au Tessin, bifurcation pour revenir au lac de Brienz par le col de Susten (2259m).

C’est fou comme une journée d’été sans soucis, sans repas, sans les enfants peut être longue! nous avons encore le temps de nous baigner dans le lac de Brienz, de rendre la voiture près de Berne, et de souper d’une salade et une glace au bord du lac de Morat sur une terrasse dorée par le soleil couchant…

Etait-ce cette lumière chaude, le plaisir d’un week-end magnifique où nous avions chacun réalisé un vieux rêve personnel en harmonie avec l’autre, l’effet des vacances reposantes tout juste derrière nous, la liberté trop rare d’être seuls sans les enfants, le tournis des 4 vallées-3 cols enchaînés en 24 heures, ou les tournants professionnels que nous négocions chacun de notre côté… ou un peu de tout cela en même temps? sur cette terrasse-là, profitant sans stress de la lenteur du service débordé par l’affluence de ce beau dimanche soir, nous avons fait plein de bilans et décidé nos prochains projets: une semaine de vacances chacun pour réaliser un projet personnel nous tenant à coeur. Un projet Yang pour lui: trek en solo dans un pays nordique; un projet Yin pour moi: une thalasso harmonisante.

Projet perso que je m’empressai de planifier pour l’automne…

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Journée hédoniste

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Aujourd’hui, exceptionnellement, je me suis accordé une journée de congé, partant au départ d’une bonne excuse: la nécessité, décembre arrivant, d’aller faire les magasins puisque le Père Noël de la famille, depuis la naissance de Lili, c’est moi…

Palace_1 J’ai eu la bonne idée, pour adoucir cette corvée, de la réaliser à Montreux, qui héberge un grand magasin de jouets et toutes sortes d’autres attraits plus touristiques, comme son fameux marché de Noël, dont je n’ai toutefois pas profité car je devais rentrer chercher Ondine à l’école avant son ouverture.Palaisoriental

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J’ai aussi eu la bonne idée de prendre mon micro Olympus tout neuf dans le sac, suffisamment miniature pour se faire oublier.

Alors voilà quelques images glanées…

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D’abord dans les brumes de mon village ce matin entre l’école et la voiture…

… ambiance..

Puis lors de ces 10 minutes de promenade sur la rive du lac: moments de pur plaisir de vivre ici et maintenant, volées à mon emploi du temps perpétuellement surchargé, à part en ces soirées que j’aime venir passer ici plutôt que devant la télé…

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La statue de Freddy Mercury saluant le lac… 15 ans après sa disparition, encore un superbe bouquet de fleurs à ses pieds, avec les quelques mots d’amour éternel d’une groupie inconsolable…

… ambiance…

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Le bateau d’un pêcheur, nonchalant dans ce matin brumeux.

Et quelques oiseaux peu farouches qui me laissent approcher mon appareil comme si de rien n’était…

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Papyrus #3 – L’appel de la montagne

Il était une fois un petit garçon plein de vie, qui parcourait tout enthousiaste, par tous les vents et dans toutes les boues, les chemins creux et défoncés d’un bocage isolé pour aller chercher le Savoir à l’école du village, car le Savoir des siens ne lui suffisait pas.

Car c’était alors, en effet, le temps des grands Progrès : des allocations familiales aux tracteurs, de l’électricité à l’eau courante, de la pénicilline aux vaccins, que d’inventions magnifiques! Et au cœur de tout cela, l’école, qui éradiquait alors indifféremment les poux et les ploucs. En effet, les poux étaient devenus très simples à éliminer à grand renfort de DTT, cette autre merveille de la science chimique ; pour les ploucs, par contre, c’était toujours un peu laborieux, car il fallait tout d’abord enterrer leur langage terreux, mal approprié pour véhiculer les nouveaux savoirs. Mais à défaut d’être d’une efficacité absolue, les progrès en la matière s’avérèrent tout de même statistiquement significatifs dès lors que, l’électrification des campagnes aidant, la radio puis la télévision gagnèrent enfin ces audiences reculées.

Est-ce donc à l’école, ou par la radio, que le petit garçon découvrit les montagnes de légende? Selon ses souvenirs, l’école l’emmena voir la mer, à l’âge de sept ou huit ans, mais cela représentait encore l’excursion de toute une journée ; la montagne, à des centaines de kilomètres, était clairement hors de portée… Plus probablement, la montagne dut s’imposer à ses rêves de gamin comme à des milliers d’autres dans toute la Bretagne, à travers ses ambassadeurs les plus mythiques d’alors. Car, dans les années 50, les campagnes retardées et socialement défavorisées du Centre-Bretagne avaient leur Zinedine Zidane, comme plus tard les banlieues nord de Marseille au tournant du millénaire. Elles en eurent même deux dans cette décade : Robic, puis Bobet, coureurs cyclistes bretons de légende, s’il en est.Hsvelocopie

Ainsi ces lointaines montagnes, inaccessibles et pourtant synonymes de tant d’exploits héroïques, devinrent pour le petit garçon un rêve, un projet, l’étape obligée de sa propre ascension. Car le chemin était long depuis l’école du village pour se construire enfin une vie différente des siens, même si les bourses venaient compléter les allocations familiales pour aider les gamins des champs les plus doués à accéder aux nouveaux Savoirs nécessaires à la nation, à l’industrie, au progrès. Il parcourut donc patiemment les longues étapes en peloton, d’internat en internat ; ce faisant, il gravit laborieusement les cols de plus en plus raides, certificat d’études, BEPC, baccalauréat, semant chaque fois plus d’équipiers… Puis vint l’étape clé, la plus difficile : le contre-la-montre des Concours aux Grandes Ecoles.

Et il escalada tout cela sans pause, travaillant dur aux champs pour aider le père tout l’été, travaillant dur à la ville soir et week-ends pour payer sa chambre d’étudiant tout le restant de l’année.  Certainement il était fatigué… le classement le déçut ; il ne serait pas le premier polytechnicien de son village. Ni même centralien. Ingénieur chimiste peut-être ; mais il fallait descendre à Marseille ; et de toute façon, il n’aimait pas la chimie. Or le tour de France est sans pitié pour les retardataires d’un jour : éliminés ; pour lui, plus de bourse. Il lui fallait donc redescendre dans les collines, celles de l’université, ce qu’il fit finalement de bon cœur, car le rythme y était plus tranquille, et à condition qu’il s’engageât d’avance à travailler à la transmission de ses Savoirs pour l’état dès son diplôme en poche, une bourse confortable lui fut de nouveau allouée.

Ainsi il se traça désormais une vie tranquille, dans le confort et loin des champs à part quelques escapades de pêche à la ligne. Cette vie fut bientôt égayée par l’amour d’une compagne et de quelques enfants vifs, et restait rythmée toujours par les rentrées scolaires et les examens, mais du bon côté à présent.

Cependant, il restait tout de même à ce petit garçon devenu grand un rêve personnel à réaliser : voir ces montagnes qu’il avait tant imaginées gravir, pendant toutes ces années, et qui continuaient de le fasciner sur le petit écran désormais coloré. Il lui fallut encore quelques années pour mettre l’argent de côté et disposer d’une voiture assez fiable pour traverser la France, quelques mois pour finaliser le projet – choix de la région, se loger -, puis encore une de ces immenses journées d’été pour y arriver enfin : Jura, 900m d’altitude, presque trois fois plus haut que la plus haute lande des Monts d’Arrée !

Un mois ne suffit pas pour rassasier sa soif de montagne, et il y retourna souvent ensuite. Mais ce mois lui suffit à emmener la petite Kerleane s’étonner devant les curieux plissements calcaires des falaises du Doubs, découvrir la mythique Chamonix et sa mer de glace, se baigner dans les lacs de Neuchâtel et du Léman, voir décoller les deltaplanes, et surtout, au bout d’un chemin étroit et défoncé, pique-niquer un soir dans une vallée perdue des Diablerets, parsemée de chalets d’un bois hors d’âge, et troublée seulement du tintement des cloches des vaches.

J’ai encore en moi le bonheur familial de ce magnifique soir d’été… l’appel de la montagne a pris le relais. Et peut-être l’ai-je transmis à mon tour: ci-dessous, été 2005, Lili à son tour pose fièrement près de son premier sommet!

Pour ce parcours… bravo Papa.

Pour ce partage… merci Papa. 

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Hic! eeeeeh…. ah?

Des fois on croise un pauvre gars bourré d’une quelconque substance licite ou illicite dans la rue. Le pauvre n’a plus tous ses esprits; dans son monde déformé, voilà que soudain, il vous prend pour sa frangine, sa maman, une gamine, ou on ne ne sait trop qui. Et forcément, il vous apostrophe, vous que ne demandiez qu’à passer votre chemin, le nez sur vos chaussures (pensons à autre chose… tiens, au fait, faudra penser à les cirer…). Mais voilà que de son propos incohérent, émerge le plus pénible des mots dans un tel contexte: "Tu". Diantre! les témoins de la scène s’imagineraient-ils que vous êtes un de ses intimes? alors vous levez la tête de vos chaussures (qu’il faudra quand même penser à cirer, c’est vrai que çà fait négligé) et, selon votre caractère ou votre humeur, vous lancez un grand regard désapprobateur, un jet de mots cassants, ou un simple haussement d’épaules avec les yeux qui roulent au ciel et un geste d’impatience, histoire de bien montrer que non, vous n’êtes pas des intimes de ce Monsieur.

Autre scène, vous avez tout juste 18 ans, mais la gueule pas franchement usée par la vie, et bien envie d’en profiter. Tout fier de votre nouvelle majorité, vous partez à la conquête du monde. Et vlan, voilà soudain un vieux schnock qui vous regarde de haut: "mais tu fais quoi là, toi? c’est réservé aux majeurs!". Comme si, par exemple, le fait de participer à un concours pour gagner des casseroles sur un marché nécessitait de présenter sa carte d’identité – ben si, je l’ai vécu.

Alors, le vouvoiement, on le conquiert, et quand on l’a, on n’a pas envie de le lâcher. Même à 90 ans, grabataire et gâteux, on y tient, au respect – l’abus du tutoiement dans ces conditions fait même l’objet d’études sur la maltraitance en maison de retraite

Aïe aïe je vous vois paniquer. La pauvre Kerleane vient de débarquer dans la blogosphère et elle n’a pas encore assimilé la règle du tutoiement dans les blogs…

… mais si mais si, j’ai lu le mode d’emploi, et puis c’est bien expliqué sur la première page: on est ici dans une sphère intime. Virtuelle, car c’est l’intimité de Kerleane et non directement la mienne donc çà ne me dérange pas, et réciproquement: c’est la régle du jeu…

Non, rien à voir… c’est juste que hier, au courrier, j’ai reçu ma nouvelle carte Hic! eeeeeh… ah? avec un joli texte qui me tutoyait. Moi! et pourtant, je suis sûre que j’avais mis ma date de naissance dans leur formulaire. Donc pas d’excuses, parce que bon, ma majorité, çà fait un bail que je l’ai, tout de même, et je ne rajeunis pas vraiment.

Mais voilà, pauvre Kerleane (enfin, plutôt moi pour de vrai, sur ce coup-là), c’est ta faute! quelle inconsciente étais-tu donc pour remplir un tel formulaire… tout cela pour une carte qui ne t’a jamais rien rapporté, même pas une réduction en période de soldes – rien que de la pub, à intervalles réguliers. En plus, je fais à ce point partie de leurs intimes qu’ils viennent de distribuer 2 millions de catalogues en Suisse, mais moi, je n’ai rien reçu…

Mais c’est bon, j’ai trouvé la solution: je vais leur renvoyer la carte, et si l’envie me reprend, je remplirai un prochain formulaire au nom de… Kerleane! après tout, Kerleane, personne ne va jamais la vouvoyer, n’est-ce pas?

Et si ces lignes ne vous ont pas fait sourire, voilà une petite caricature sur le sujet (qui a fait couler un peu d’encre en Suisse, mais peut-être que ce délire marketing est purement local…): le dessin de Barrigue

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