IMG_3556

Chercher la lumière

Juillet 2007.

Je dors mal. Malgré ma courte pause en Bretagne, les bouleversements professionnels me travaillent la tête et les nerfs; je m’endors sans peine le soir, mais je me tourne et me retourne sans cesse au coeur le plus profond de la nuit. Au milieu d’une de ces agitations insomniaques, je me dis une nuit que j’ai tout simplement trop chaud, comme si je crevais sous un excès d’énergie et d’excitation. Alors j’ai l’idée d’aller refroidir tout cela, en baignant mes jambes et mes bras sous l’eau glacée de ma douche. Efficacité étonnante: je me rendors comme un bébé, soulagée enfin comme si l’eau fraîche avait épuré ma pensée et apaisé mes émotions.

Et voilà que je rêve.

Un rêve très difficile à mettre en mots, ou même à reconstruire en images et en symbôles au réveil, car sous forme de sensations visuelles et émotives à moitié estompées. Néanmoins, il restait une progression claire dans le temps et l’espace, et surtout il s’éclaircissait au fil de son déroulement.

Au début, bien flou donc, j’avais un but, mais lequel? vivre, avancer? il y avait des gens, y compris des enfants, mais lesquels? il y avait des lieux, un peu à la jonction entre une cité et de grands espaces lumineux avec de l’herbe sèche, des arbustes, comme dans le Sud. Je ne savais pas quel était mon but, mais finalement, j’ai réalisé qu’une partie de ces gens qui m’entouraient n’avaient pas un but noble, ils étaient mauvais, dangereux. Il y avait une sorte de peur, de noir absolu, comme me l’avait si bien évoquée la lecture du Seigneur des Anneaux il y a une vingtaine d’années avec ses terrifiants Nazguls. Je n’étais pas à ma place là, car il fallait, pour continuer à avancer avec ces gens, que je dévoile mes idéaux et aspirations les plus profondes, qui allaient à l’encontre de leurs attentes.

Alors j’ai su qu’il me fallait fuir avant de me perdre dans un point de non retour. J’ai commencé à courir, je me souviens, sautant par dessus des murets de pierres sèches, la peur au ventre, il me fallait fuir et me cacher, et fuir encore en me cachant, et fuir encore, vite. Je crois que je n’étais pas seule dans cette fuite, il y avait en filigrane les miens, Mari Charmant, et quelqu’un à protéger, à sauver, peut-être un enfant? Mais je ne pouvais compter que sur moi pour mener à bien la fuite éperdue de ce groupe, et je n’avais pas à manger, et j’étais poursuivie, et j’étais fatiguée, et puis épuisée, au bord du renoncement…

Alors, toujours dans ce grand espace lâche, lumineux, derrière un porche de ces murets de pierres parmi lesquels je m’enfuyais, j’ai enfin vu s’avancer vers moi, littéralement, un sauveur. C’était un homme jeune et d’une beauté bouleversante, mais pas de ce genre de beauté un peu irréelle qu’on attendrait d’un personnage mystique; parfaitement incarné, avec une épaisse chevelure brune, des yeux bruns également, et une très grande force. Il était vêtu de blanc. Il est venu vers moi (vers nous?) et il apportait de la nourriture, et je me suis dit, soulagée, que les idéaux auxquels j’aspirais étaient donc aussi incarnés dans des personnages très forts et très vrais… Et il en est alors arrivé d’autres, des femmes cette fois, qui soignaient par la parole et par l’acupuncture (sic). Nous étions toujours une minorité apparemment, mais nous avons commencé à nous reconnaître, comme j’avais initialement reconnu mon sauveur en blanc.

Et tout cela s’accompagnait de ce sentiment d’une puissance inouie, infini, planant, qui m’avait tellement bouleversée dans le rêve magnifique que j’avais fait à 16 ans… sauf que cette fois, les rôles étaient inversés.

Octobre 2007

Depuis , j’ai fait d’autres rêves, visiblement à la recherche de ce monde magnifique à peine croisé dans ces trop rares songes. Le thème est récurrent: je cherche… Je rencontre des gens, des lieux magnifiques, comme une immense voûte de feuillage dans une profonde forêt. Et j’attends qu’ils me guident vers cette lumière dont j’ai la nostalgie, mais soit ils me retournent mon interrogation – que suis-je venue chercher? Or je ne sais pas répondre! – soit ils vaquent à leurs occupations sans se préoccuper de moi – que fais-je là? en fait, je ne sais pas trop moi-même… je tourne en rond.

C’est curieux.

IMG_3556

Transition

Bousculée, donc… oui, je n’aime pas les changements, ils me stressent. Mais c’est dynamisant, aussi.

Voilà donc que j’ai un nouveau job, un nouveau chef, une nouvelle équipe.

Et la vague impression de ne pas être à la hauteur.

Toujours cette angoisse, ce vieux fonds de manque de confiance en moi.

Alors je bosse, je bosse… je n’en peux plus! je n’ai plus le temps de blogger!

heureusement que j’ai gardé 2 soirées pour aller faire du sport.

J’ai commencé un cours de yoga.

J’aime beaucoup; cela aurait été très dur il y a quelques années, mais, à ma 3ème année de stretching régulier, j’ai tant gagné en souplesse que j’arrive à prendre les positions (débutantes) sans trop de peine.

L’autre jour, après un bon travail sur le haut du corps, là où se bloquent les énergies chez moi à en juger par mes tensions cervicales, tout m’est soudain paru limpide: en évoluant vers ce nouvel emploi, je me mets enfin en position d’offrir officiellement un service collaboratif à mes collègues, et donc, globalement, à toute l’organisation.

J’arrivais déjà à le faire dans mon rôle précédent, et j’ai eu le plaisir d’en mesurer les résultats positifs ces derniers mois, mais je ne pouvais pas projeter cette fonction et surtout ce mode d’opération à moyen-long terme.

Maintenant, si j’arrive à être à la hauteur de ma nouvelle fonction (principalement question de travail à court terme, puisque je prends la fonction avant de finir ma formation encore en cours) et si je recrée une bonne relation de confiance avec New Boss et New Staff, je vais pouvoir converger vers mes objectifs et aspirations personnelles, au service de la communauté à laquelle je m’identifie dans ce cas précis (l’organisation qui m’emploie).

Et cela, c’est vraiment ce que je veux.

Etre utile, à ma façon. Aider les autres, à ma façon – ici, en l’occurrence, valoriser et développer leurs connaissances, encourager et reconnaître leur créativité.

Je continue de croire qu’il est possible de faire carrière, d’avoir un poste à responsabilités, avec de telles valeurs. Comme le dit si bien l’ex Lady R dans son dernier com par ici: "Surtout quand ses valeurs ne sont pas celles qui s’affichent partout autour de nous : fric, pouvoir, égoïsme, sexualité mécanique,etc, etc…".

Je n’ai jamais demandé d’augmentation de salaire – on me les a proposées spontanément. Plus tard sûrement, mais quelle importance?

Je n’ai jamais demandé d’augmentation de responsabilités (donc de pouvoir, de facto) – on me les a proposées spontanément. J’en ai refusé, quand elles me gênaient, par rapport à d’autres personnes qui l’auraient mal vécu. Souvent, là encore, il suffisait d’attendre qu’une solution plus naturelle et plus optimale se présente. Elle s’est toujours présentée, plus ou moins tardivement, mais là encore, quelle importance?

Cette transition me bouscule, donc… oui, mais elle est venue au bon moment. Je crois que c’est pour mieux progresser. Juste un nouveau défi!