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Trop lent, trop vite, trop trop trop…

Visiblement les blogs souffrent de problèmes techniques majeurs ces jours: pour ma part je les vois tous ce soir, mais c’est LENT, terriblement lent. J’ai réussi à poster quelques commentaires (avec un record de 3 passages de code robot successifs chez Cica) malgré tout…

De toute façon je me vois forcée de passer trop VITE tous ces jours, car je me suis retrouvée complètement suragitée entre le Carnaval, le débarquement successif de mes frère, soeur et beaux-frères pour les vacances de février (sans neige hélas) en plein milieu d’un débordement d’activité professionnelle sans précédent (réunionnite/conférencite/téléphonite/voyagite combinées et par-dessus tout le pronostic inquiet d’une réorg sous un délai de 3 semaines top chrono selon rumeur qui s’amplifie, cela tombe à pic pour moi qui méditais justement les leçons de celle de 2004…). Plus l’organisation des vacances de Pâques, juin et août, et la garde de mes filles toujours "à vue" en attendant que Super Nounou reprenne du service (Dieu merci elle va enfin mieux).

En faisant le bilan je me suis démandé si je risquais le burn-out, mais j’ai trouvé depuis l’été passé tellement d’énergie que je ne me sens, curieusement, pas trop fatiguée malgré entre autres les soirées prolongées sur ces blogs. En fait je crois que cela me fait du bien, cela me change les idées après mes longues journées! D’ailleurs c’est le premier hiver depuis la naissance de ma fille aînée que je passe sans un seul rhume ni gastro sérieux (juste un mal de gorge traînant en janvier, et quelques maux de ventre) malgré la succession de virus dans ma petite famille.

M’enfin quand même cela en fait TROP ces jours et je compte les semaines me séparant des vacances de Pâques. Prévu une mini-mini cure balnéo pour me requinquer pendant que les puces feront du poney et Mari Charmant bouquinera tranquillement – je me réjouis d’avance!

En attendant ce lointain projet, j’espère revenir pleine d’inspiration pour notes et comm et mails – mais plus avant la semaine prochaine…

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Enquête sur Reportage Canal+ – OGM Monsanto

Benoît me proposant une piste à explorer sur son blog, difficile de résister pour mon esprit curieux, alors voilà ma petite enquête sur le très intéressant reportage de Canal+ "90 minutes" de 2005 sur l’approbation Européenne d’un OGM Monsanto malgré une étude douteuse de ses effets sur les rats (cette étude réalisée par le fabricant lui-même est actuellement publiée sur leur site web, probablement sous la pression des medias, ou bien des actionnaires inquiets de la mauvaise publicité qui lui était faite?).

A noter que le reportage n’a pas été interdit, mais bien diffusé par Canal+ en 2005, contrairement à la rumeur qui court parmi les internautes francophones ces jours.

Monsanto, vous connaissez? moi ce nom ne me disait rien, étonnant, car Monsanto est le leader des OGM, avec au moins 70% des parts de marché sur les semences OGM. Mais surtout, cette compagnie centenaire, qui a commencé par vendre un composant alimentaire à Coca Cola il y a plus d’un siècle, est aussi derrière le tristement célèbre agent orange, puissant herbicide contenant de la dioxine, utilisé pendant la guerre du Vietnam pour détruire les maquis.

C’est donc Mosanto qui a inventé le premier OGM il y a plus de 20 ans – à noter qu’à cette période on soupçonne depuis quelques semaines qu’elle payait par ailleurs grassement, dessous la table, un expert internationalement reconnu pour affirmer l’inocuité de l’agent orange, affaire que les medias viennent de révéler (au conditionnel) en décembre 2006.

Plus de la moitié de leur chiffre d’affaire (environ 6 milliards d’euros en 2006) provient de l’herbicide Roundup, or les OGM qu’ils commercialisent étant spécifiquement résistants à Roundup, c’est double jackpot puisque les agriculteurs achètent les deux en même temps!

C’est aussi Monsanto qui a inventé les semences OGM stériles (pour forcer le rachat de nouvelles semences au lieu de la réutilisation d’une partie de la récolte comme cela se pratique conventionnellement).

C’est encore Monsanto qui fait l’objet d’une querelle de brevets sur le vivant sans précédent, pusiqu’ils ont commencé, depuis 3 ans, à poursuivre des paysans pour violation de brevets du fait que des OGM Monsanto sont retrouvés dans leurs récoltes sans avoir été achetés (peut-être simplement portés par le vent!).

C’est enfin Monsanto qui est le roi du "lobbying". Réseau d’influence jusque dans le très puissante FDA, qui emploie plusieurs de ses anciens employés, campagne médiatique "les OGM vont sauver le tiers monde de la faim" (alors qu’apparemment les rendements des semences OGM sont moins bons, et qu’au prix où elles sont vendues, seuls les mégas-éleveurs du continent américain se les paient aujourd’hui!)

En fait, plus je gratte sur le sujet plus je suis choquée.

Choquée que l’on se base sur une étude d’un fabricant pour valider l’innocuité des produits de ce fabricant, et non sur des études scientifiques indépendantes (pourtant faire bouffer 2 sortes de maïs différentes à deux populations statistiquement représentatrices de rats pendant 90 jours, ou mieux, 2-3 ans, ne doit pas coûter des milliards!). C’est complètement absurde. C’est comme si vous demandiez à vos enfants de se noter eux-mêmes à l’école, ou si votre chef vous proposait de vous auto-évaluer sachant que votre salaire en dépend. En ingénieurie, on appelle cela un système en boucle ouverte: hautement instable et incontrôlable!

Choquée aussi par l’entorse à la démocratie, mondiale, que l’on peut mesurer sur le sujet des OGM, et qui est terriblement bien illustrée dans le reportage de Canal+ à Bruxelles. Non seulement les Français sont très majoritairement opposés aux OGM, ce qui n’a pas empéché leur représentante démocratiquement élue de voter pour l’autorisation du fameux maïs OGM d’après le reportage (!), mais aussi les Américains et les Brésiliens, qui en bouffent malgré eux tous les jours: http://www.infogm.org/article.php3?id_article=2007. Puissant lobbying des industriels auprès des gouvernements?

Bref… les gens n’en veulent pas? très bien, on va le cacher, étiquetage en tout petit en Europe (encore heureux, mais seulement pour un ingrédient représentant plus de 0.9% de la composition du produit, et pas pour les produits dérivés comme la viande, les oeufs ou le lait d’animaux nourris au soja transgénique)… Dans d’autres pays, pas d’étiquetage du tout!

En Suisse, l’agriculture des OGM demeure interdite pour quelques années suite à référendum populaire, reste donc le probléme de l’importation et des produits dérivés. Quelques liens: Fédération Romande des Consommateurs demandant un étiquetage des produits dérivés, pression Greenpeace partiellement couronnée de succès sur les grands distributeurs pour garantir Maisbiol’importation de viande d’animaux nourris sans OGM (ouf, moi j’achète beaucoup bio chez COOP)… Je ne sais pas s’il existe les mêmes pressions sur la grande distribution en France.

A titre indicatif, voilà la liste des produits pouvant contenir des OGM y compris dérivés, publiée par le gouvernement français lui-même.

Me voilà mieux informée, c’est déjà cela (merci Benoît, Manue etc.)

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Les premières fois de Noël 2006

Première fois que je fais une bûche maison (et en plus elle est bonne)

Première fois que les filles veillent jusqu’au dessert… et malgré tout, mettent debout toute la maisonnée à 5h50 pour aller chercher les cadeaux sous le sapin…

Première fois que je participe à une méditation universelle (sur le conseil de Vero).

C’est cool de redécouvrir Noël tous les ans, et que pourtant, il y ait encore quelque-chose de nouveau, autour du plaisir de voir mes filles grandir tranquillement et du plaisir de donner de mon temps et de mon énergie (que j’arrive à grapiller encore je ne sais où après ces semaines effrénées!) aux miens et au-delà…

Joyeux Noël!

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Muselage… pour moi encore!

L’angoisse de lapage blanche, d’habitude je ne connais pas… là, si… mon pauvre browser se bloque désespérément dans le code derrière "Poster un commentaire", ce qui donne ceci:

Postervide La page blanche non inscriptible, il fallait l’inventer, la voilà! (c’est breveté au moins?).

Et sur mon propre blog, encore. Un comble. Quelle offense!

Grrrrr…

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Novembre m’inspire

1er novembre aujourd’hui! Et le calendrier, cet année, ne m’a pas trahie. Nous avons perdu près de 20 degrés en 3 jours.

Et moi, je suis contente! j’ai toujours aimé novembre, et je m’impatientais d’y arriver cette année, au bout de cet été indien qui n’en finissait pas.

Novembre, quand j’étais petite, cela commençait par le rassemblement de la famille au déjeuner chez mes grand-parents, puis la messe des morts et la visite au cimetière, et comme le calendrier ne nous trahissait généralement pas, cela se faisait le plus souvent sous la pluie ou dans le vent, voire même, certaines années, les deux à la fois. D’ailleurs, on sortait les manteaux d’hiver neufs à cette occasion. Je crois que je ne suis jamais allée à l’église en tribu familiale à Pâques, ni même à Noël, mais la Toussaint, c’était incontournable! Ce qui, avec le recul (et un certain esprit critique…) me fait penser qu’on avait finalement dans la pratique catholique locale plus le souci (et le souvenir pour certains) de nos morts, proches de nous et rappels de notre propre destin de mortel, que celui des évènements bibliques, quand bien même ces derniers se présentaient comme plus joyeux et plus miraculeux…

Ciel En tout cas, novembre en Bretagne, c’était parfait pour l’ambiance! arbres dénudés comme des cadavres noircis se découpant sur un horizon privé de lumière, tempêtes automnales, et surtout des heures de cette petite pluie fine (crachin, bruine…) dont l’humidité pernicieuse s’infiltre jusqu’au plus profond des maisons. Je sens encore le froid des draps sur mes jambes nues, dans les chambres mal chauffées où j’ai parfois logé à cette saison.

A l’adolescence, j’ai eu le plaisir (laborieux tout de même) de mettre des mots sublimes sur ces atmosphères: le spleen de Baudelaire, si bien exprimé dans ces quelques vers

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis (…)

Ainsi j’étudiais Les Fleurs du Mal au lycée, et sur le chemin du retour, je me récitais ces vers en y ajoutant des suites de mon cru, selon mon humeur du moment. Bien sûr, l’image d’enfermement me parlait d’autant plus que je me sentais également à l’étroit dans ma coquille mal dégrossie d’adolescente mal aimée de ses pairs (du moins le percevais-je ainsi) et rêvant à d’autres horizons, ceux d’une vie adulte libre et lumineuse, qui m’étaient encore totalement inaccessibles. Ainsi novembre résonnait-il plus en harmonie avec mes doutes et angoisses intérieurs d’alors que les chaleurs, couleurs, odeurs exubérantes des mois estivaux par exemple…

Enfin, depuis mes 13 ans, novembre a souvent été pour ma vie intérieure le mois du renouveau, de la créativité. L’explication se trouve facilement dans le fait que ce mois est propice au repli sur soi dans les chaumières; au travail d’écriture que rien ni personne ne vient troubler tant il est désagréable de sortir aux premiers frimas; puis finalement, tellement plus propice que les autres temps de l’année aux longs cheminements intérieurs sans distraction autre que le hurlement du vent les soirs de tempête et, de temps en temps, le craquement d’une bûche dans l’âtre. Pour un peu, on entendrait les esprits s’exprimer dans ces monologues trop sinistres (pour ceux qui y croient). Pas étonnant que la fête des morts tombe à cette période sous nos climats!

Spleen ou pas, j’ai avancé à travers tous ces mois de novembre. Celui de ma vingtième année, j’ai déplacé ma vie, au sens propre et au sens figuré, et c’est là enfin que je suis entrée dans mon ère adulte. C’est d’ailleurs là que plein de petits maux dont je souffrais avant ont disparu. J’ai un souvenir fantastique de ce mois de novembre où j’ai enfin investi ma vie plus librement.

Il y a eu d’autres mois de novembre plus perturbateurs, ensuite. Je suis souvent tombée amoureuse en novembre, j’y ai rompu aussi, ou failli rompre; mois du travail sur moi, des remises en question, parfois salutaires, parfois excessives. Finalement, c’est un mois où je suis un peu décalée (on peut peut-être l’expliquer par de subtils déséquilibres hormonaux dûs à l’entrée dans la saison hivernale) et il vaut mieux me laisser tranquille. En principe, j’en sors en forme. Mais mieux vaut ne pas me déranger.

Quand je suis arrivée en montagne, novembre a pris un sens tout différent: bien plus rares la bruine et les tempêtes de mon enfance – c’est ici aux premières neiges que l’on s’attend; celles qui parent les arbres d’un habit féérique, d’une blancheur immaculée. Et les jours sans neige, alors que les basses plaines sont enfermées sous le couvercle du ciel bas et lourd si propice au spleen, ici, le brouillard est sous nos pieds et, pour peu qu’il ait neigé, le soleil ajoute aux arbres une parure d’étincelles.Chapelleneige

C’est pourquoi j’aime toujours autant novembre. Le spleen de mes 15 ans me touche bien moins; par contre, la perfection et la pureté d’un paysage enneigé sous les rayons d’un soleil faiblissant mais bien présent résonne toujours avec mon état d’esprit, comme un but, une harmonie à atteindre par moi-même.

Bref. Il y a 2 ans, j’ai utilisé novembre pour faire une pause dans ma vie avec l’aide de Mari Charmant, qui a assuré comme un chef la logistique domestique en plus de son boulot pendant les 6 jours nécessaires à une retraite en thalasso "Harmonie-Energie". Entre les soins et la gym, je me suis replongée dans mon histoire, mon présent et mes projets par moi-même (avec pour seule aide un de ces petits carnets pratiques de Psychologies Mag que je trouve fort utiles). Cela m’a fait beaucoup de bien, forcément physique grâce à la cure, et surtout, je suis revenue l’esprit serein.

L’an passé était plus tranquille. Cette année… on verra!

   

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Ils rêvent de gagner à l’Euromillion – moi pas

Les doutes de Desperate Workwife sur son rapport à l’argent lus au travers de ma corvée des factures mensuelles ce dimanche après-midi a mis le sujet sur mon tapis… devrions-nous tous donc rêver de gagner à l’Euromillion pour débarasser nos dettes et être à jamais (ou du moins sur plusieurs générations) à l’abri de la peur du lendemain qu’exprime si justement Desperate Workwife:

Donc, comme certainement beaucoup de nos semblables, nous donnons l’image d’une famille bourgeoise, aisée, sans difficultés, jouissant de situations solides, etc. A l’intérieur, le doute sur notre avenir, notre peur d’avoir fait des paris risqués nous ébranle et nous fait vaciller. On se rassure comme on peut, en se disant qu’après la prochaine déclaration ce sera forcément plus souple, on s’en sortira, que ces années de rattrapage sont particulièrement difficiles, etc…

Le fait est que, avec le report de la cagnotte Euromillion toujours pas gagnée, collègues, voisins, commerçants autour de moi m’ont l’air tout excités…

Mais moi, je ne joue pas à Euromillion.

Je suis complètement hermétique à ce genre d’espoirs. Je suis beaucoup trop lucide sur l’impact qu’un gain de 200 millions aurait sur ma vie, même si une bonne partie part aux impôts (en Suisse).

Je me trouverais projetée dans le clan des (très) riches. Je devrais équiper ma maison d’alarmes (ou mieux déménager), mettre mes filles dans une école privée par peur du racket, me prendre la tête à contrôler que des gestionnaires de fortune ne sont pas en train de m’arnaquer… Euromillion

Mais surtout, je serais en décalage avec ma famille, mes relations, mes amis d’hier et d’aujourd’hui; et j’aurais toujours un doute sur la motivation cachée dans les relations à autrui… l’argent compte dans les relations sociales, familiales, amicales. Mari Charmant a fait quelques périodes de chômage dans son parcours, avant de réussir à monter son business. Il a vu terriblement clairement comment les gens se comportaient différemment au cours du temps: méprisants devant le "looser" qui ne le fréquentaient plus que parce qu’à travers moi, restée dans la boucle des salariés méritants; puis quand le vent a changé, clairement intéressés devant le "winner" devenu susceptible un jour de les embaucher (ils peuvent toujours courir: il ne leur a pas pardonné!). L’idée de me faire bouffer le restant de ma vie par tous un tas de parasites espérant récolter des miettes ne m’enthousiasme absolument pas…

Par ailleurs, il m’arrive de descendre dans un hôtel 4 étoiles à l’occasion de conférences professionnelles, mais je m’y sens toujours mal à l’aise de croiser indifféremment dans le couloir les femmes de ménage à la vie laborieuse et des "femmes de luxe" aux bijoux présomptueux. En fait, je me sens plus proches des premières, je leur dis toujours bonjour… Elles me rappellent les femmes que je côtoyais sur la chaîne de mon premier boulot d’été, simple case "stage ouvrier" pour moi dans mon parcours de formation d’ingénieur, mais tout leur avenir sans autre horizon probable pour elles. On papotait un peu à la pause: elles avaient 20 ans comme moi, mais souvent déjà des gamins à nourrir, habiller, éduquer… et à la fin du mois, comme elles étaient pour la plupart intérimaires, elles tremblaient d’angoisse devant le verdict du patron venu annoncer dans l’atelier s’il les reprenait ou pas, selon la marche des affaires… je n’ai jamais autant mesuré la chance d’avoir un autre parcours (merci l’école).

Quand aux autres, les "femmes de luxe", de toute façon, elles m’ignorent si elles me croisent: je n’ai pas le bon look, les bonnes manières, les codes sociaux-culturels des hautes sphères. Je ne suis pas à l’aise, gauche et malhabile; elles le sentent. Pourtant j’ai appris, cela va beaucoup mieux qu’il y a 10 ans; on ne me surnomme plus Bécassine (c’était gentil, mais juste!). Pour moi, devoir naviguer dans le beau monde, c’est une vraie corvée: je suis convaincue qu’être multi-millionnaire me dénaturerait.

Enfin, je ne pense pas que l’argent rende plus heureux, même si le manque d’argent rend la plupart du temps plus malheureux. Je crois, par contre, que le travail rend heureux, quand il est choisi et pratiqué avec conscience. Le goût du travail bien fait, le plaisir de se savoir utile: comme le chantait si bien Lavilliers, si demain par aventure, je devenais super riche…

J’voudrais travailler encore – travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore – travailler encore
Acier rouge et mains d’or

J’peux plus exister là
J’peux plus habiter là
Je sers plus à rien – moi
Y a plus rien à faire
Quand je fais plus rien – moi
Je coûte moins cher – moi
Que quand je travaillais – moi
D’après les experts

… conclusion: l’euromillion… je le laisse aux autres!

   

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Nine eleven

C’était il y a 5 ans, mais j’y pense encore.

Il y a quelques mois j’ai eu l’occasion d’aller à Manhattan pour une réunion de travail dans un de ces gratte-ciel où travaillent des milliers de New Yorkais et New Yorkaises. Comme j’étais arrivée en avance, au 60ème étage environ (mon record précédent était la tour Montparnasse, plus bas il me semble? et de là je n’avais même pas beaucoup de vue, car les autres gratte-ciel autour étaient plus haut) on m’a invitée à partager un café dans la cuisine – j’ai dû me faire expliquer encore une fois la différence entre les 6 ou 8 sortes de lait (half half, low fat, low carb, je ne sais plus quoi encore) mais elles étaient vraiment sympas…

Ce qui m’a le plus étonnée, c’est qu’il y avait des écrans TV live dans l’ascenseur. Pourtant il était rapide. Etait-ce au cas où il y aurait une panne? je préfère ne pas penser aux 10 fois 6 étages sous mes pieds…

Un peu plus tard, dans la journée, alors que je me lavais les mains aux toilettes, une de ces collègues d’un jour m’a dit avec un grand sourire dans le miroir qu’elle aimait bien mon pull, ce qui m’a fait rire en retour car je me voyais mal lui donner le tuyau du catalogue VPC Suisse où je l’avais commandé!

Et comme toutes les filles du monde, elles parlent de leur amour d’un jour ou d’une vie, de leurs gamins, de leur chats et chiens, de leurs sorties, de leurs lectures, de leurs humeurs…

Nous sommes toutes des New Yorkaises…

Et je n’aime pas les villes, mais comme le chante Madonna dans son dernier album, je veux bien faire une exception pour New York, enfin, Manhattan – c’est extraordinaire… Même au coeur de la Silicon Valley californienne (qui est à vrai dire très étalée et toute plate), je n’ai jamais ressenti cette étonnante concentration d’énergie… C’est comme si tous les émigrants qui ont débuté leurs vies américaines là (et il y en a eu beaucoup!) y avaient laissé leurs "rêves américains". Et c’est terriblement cosmopolite; à 10h du soir sur Broadway, on se noie dans une foule humaine… les trottoirs ne sont pas assez larges pour les contenir. Et bien sûr, il y a les gratte-ciel… les pieds au sol, la tête dans les nuages… de tous styles… magnifiques!

Alors ce soir, je laisse de côté toutes mes notes en gestation pour ma minute de silence… le 21ème siècle a mal commencé mais il nous appartient encore de l’améliorer. J’espère qu’il y a aura d’autres New York pour concentrer les rêves d’une humanité en partance vers d’autres horizons, et qu’il n’y aura plus de fous parmi nous pour leur imposer de telles cicatrices. Silbermannhenriskyovermanhattan4800195

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Hic! eeeeeh…. ah?

Des fois on croise un pauvre gars bourré d’une quelconque substance licite ou illicite dans la rue. Le pauvre n’a plus tous ses esprits; dans son monde déformé, voilà que soudain, il vous prend pour sa frangine, sa maman, une gamine, ou on ne ne sait trop qui. Et forcément, il vous apostrophe, vous que ne demandiez qu’à passer votre chemin, le nez sur vos chaussures (pensons à autre chose… tiens, au fait, faudra penser à les cirer…). Mais voilà que de son propos incohérent, émerge le plus pénible des mots dans un tel contexte: "Tu". Diantre! les témoins de la scène s’imagineraient-ils que vous êtes un de ses intimes? alors vous levez la tête de vos chaussures (qu’il faudra quand même penser à cirer, c’est vrai que çà fait négligé) et, selon votre caractère ou votre humeur, vous lancez un grand regard désapprobateur, un jet de mots cassants, ou un simple haussement d’épaules avec les yeux qui roulent au ciel et un geste d’impatience, histoire de bien montrer que non, vous n’êtes pas des intimes de ce Monsieur.

Autre scène, vous avez tout juste 18 ans, mais la gueule pas franchement usée par la vie, et bien envie d’en profiter. Tout fier de votre nouvelle majorité, vous partez à la conquête du monde. Et vlan, voilà soudain un vieux schnock qui vous regarde de haut: "mais tu fais quoi là, toi? c’est réservé aux majeurs!". Comme si, par exemple, le fait de participer à un concours pour gagner des casseroles sur un marché nécessitait de présenter sa carte d’identité – ben si, je l’ai vécu.

Alors, le vouvoiement, on le conquiert, et quand on l’a, on n’a pas envie de le lâcher. Même à 90 ans, grabataire et gâteux, on y tient, au respect – l’abus du tutoiement dans ces conditions fait même l’objet d’études sur la maltraitance en maison de retraite

Aïe aïe je vous vois paniquer. La pauvre Kerleane vient de débarquer dans la blogosphère et elle n’a pas encore assimilé la règle du tutoiement dans les blogs…

… mais si mais si, j’ai lu le mode d’emploi, et puis c’est bien expliqué sur la première page: on est ici dans une sphère intime. Virtuelle, car c’est l’intimité de Kerleane et non directement la mienne donc çà ne me dérange pas, et réciproquement: c’est la régle du jeu…

Non, rien à voir… c’est juste que hier, au courrier, j’ai reçu ma nouvelle carte Hic! eeeeeh… ah? avec un joli texte qui me tutoyait. Moi! et pourtant, je suis sûre que j’avais mis ma date de naissance dans leur formulaire. Donc pas d’excuses, parce que bon, ma majorité, çà fait un bail que je l’ai, tout de même, et je ne rajeunis pas vraiment.

Mais voilà, pauvre Kerleane (enfin, plutôt moi pour de vrai, sur ce coup-là), c’est ta faute! quelle inconsciente étais-tu donc pour remplir un tel formulaire… tout cela pour une carte qui ne t’a jamais rien rapporté, même pas une réduction en période de soldes – rien que de la pub, à intervalles réguliers. En plus, je fais à ce point partie de leurs intimes qu’ils viennent de distribuer 2 millions de catalogues en Suisse, mais moi, je n’ai rien reçu…

Mais c’est bon, j’ai trouvé la solution: je vais leur renvoyer la carte, et si l’envie me reprend, je remplirai un prochain formulaire au nom de… Kerleane! après tout, Kerleane, personne ne va jamais la vouvoyer, n’est-ce pas?

Et si ces lignes ne vous ont pas fait sourire, voilà une petite caricature sur le sujet (qui a fait couler un peu d’encre en Suisse, mais peut-être que ce délire marketing est purement local…): le dessin de Barrigue

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