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Lâcher-prise (1) Les dimensions de l’être

Les croyances relatives à l’ETRE, héritées de l’enfance, sont de 4 catégories:

  • N’existe pas
  • Ne sois pas un enfant
  • Ne grandis pas
  • Ne sois pas toi-même

D’après "Lacher prise" de Rosette Poletti et Barbara Dobbs: J’ai réalisé que cette dernière croyance était ancrée en moi en lisant sa description: "C’est le message qu’entend une fille à qui on révèle qu’on attendait un garçon…", cf ma note Féminin Réel.

"N’existe pas" et "Ne grandis pas" me sont complètement étrangères. J’avais ma place et la liberté de grandir, sauf peut-être à l’adolescence, où les peurs de mes parents m’étouffaient.

Enfin, "Ne sois pas un enfant" m’a frappée aussi. Quand je suis devenue mère, je me suis investie fortement dans le relationnel affectif avec mes bébés. Après ma 2ème maternité, un souvenir à forte connotation émotionnelle est remonté; le souvenir du soir où ma mère m’a dit que j’étais trop grande pour avoir un bisou avant de m’endormir. Je devais avoir 9 ou 10 ans au plus car je dormais encore dans la même chambre que mon petit frère. C’était un choc, mais c’est seulement plus de 20 ans plus tard que je l’ai assimilé: sur le coup, je l’ai juste accepté. Que pouvais-je faire d’autre? ma mère ne m’aimait pas moins pour autant, je le savais bien! Mais j’étais grande, il fallait que j’assume.

Encore une fois, cette cicatrice d’enfance, cela fait bien 4 ou 5 ans que je l’ai remémorée et réglée en devenant enfin adulte de mon propre chef dans la relation avec ma mère, qui s’est d’ailleurs apaisée depuis (cf 2004-Emancipation).

Par contre, ayant fait ce travail toute seule, je n’avais pas réalisé que cela pouvait rester ancré dans mes croyances. Au point que lorsque ma thérapeute bioénergétique m’a, dès les premières minutes, demandé si j’avais dû m’assumer toute seule étant enfant, je n’ai vraiment pas vu de quoi il pouvait s’agir; je lui ai répondu, et j’étais vraiment sincère, que mes parents avaient toujours été présents et que même si j’étais l’aînée, on ne m’avait pas sollicitée plus que les autres. Elle a fait la moue, pas l’air convaincue, et dit qu’on verrait plus tard, avant de continuer ses mesures.

Et c’est donc le lendemain matin, le nez dans "Lâcher prise" au ptit déj, que ce souvenir m’est soudain remonté en pleine figure. J’en étais au bord des larmes. Bien sûr que j’ai dû assumer, surtout, j’ai clairement développé depuis une profonde allergie à la dépendance affective: un adulte n’a pas besoin de bisou. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles j’ai tellement aimé "La prophétie des Andes": le héros, tellement "aloof" (distant) dans ses relations, est vraiment du même type que moi. Même dans les relations à mes enfants, depuis qu’elles sont tout bébés, j’ai veillé à ne pas m’aliéner à l’amour intense que je leur porte pourtant. Je ne me sens absolument pas dépendante de Mari Charmant, ni de mes parents, ni de mes amis… et pourtant je suis dépendante de ce que j’imagine être leur regard sur moi. Mais c’est une autre série de croyances à réviser.

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L’ombre de l’ancêtre

Il y a deux ans, j’avais partagé ici mon soulagement de voir l’ancêtre de mon jardin protégé de facto de l’abattage par les règlements de protection de la nature.

En fait, ces règlements semblent franchement libres à interprétation. Si l’arbre a le moindre défaut, il est abattu sans histoire. Ainsi a fini le dernier bosquet d’épicéas de la parcelle voisine, qui ne gênait pas la construction du nouveau chalet, mais qui était plein de vermine (sic). Nous avons passé une nuit de cet hiver dans la fumée des restes non récupérables de ces immenses arbres, qui se sont consumés pendant plus de 24 heures. Reste l’ancêtre de notre jardin, maintenant le plus vieux et le plus imposant du quartier. Avec sa double tête foudroyée ou envolée dans un passé inconnu, il est moche vu de loin, mais vu de nos fenêtres en contrebas, depuis que nous l’avons allégé de ses vieilles branches basses dessèchées, il a l’imposant ovale d’un chêne centenaire. Le regarder par la fenêtre de la cuisine me repose…

Mais s’il semblait évident il y a 2 ans que cet arbre allait rester, il est revenu d’actualité de le couper, peut-être, petites allusions des futurs voisins, très sympathiques par ailleurs… jusqu’à une question plus franche, et une réponse aussi: pour l’instant, on n’a pas envie de le couper. Lili en fera un drame, elle le considère comme "son" arbre. Et moi j’aime aller méditer à ses pieds les soirs d’été. Heureusement, le message est bien passé, au point que les voisins l’ont eux-mêmes sauvé pendant nos vacances cet été – le bûcheron croyait qu’il était encore à abattre, et il a fallu l’appeler pour le convaincre qu’il était chez nous et pas sur le terrain agricole-piste de ski; comme nous laissons le haut de notre parcelle aux vaches pour éviter de faucher nous-mêmes, la confusion la plus totale régnait…

Maintenant, songeant que c’est ce week-end l’équinoxe, je suis allée sur le chantier cet après-midi pour me faire une idée de l’ensoleillement des 6 mois d’automne-hiver. Et là, j’ai compris. Les immenses porte-fenêtres coulissantes sud et ouest du chalet Minergie de mes futurs voisins sont à l’ombre de l’ancêtre tout l’après-midi, et le seront donc au moins jusqu’à fin mars. La terrasse attenante aussi.

Je connais bien le problème, puisque nous sommes aussi à l’ombre de plusieurs groupes d’épicéas l’après-midi. Mais quand j’ai dessiné les plans de la maison, j’en ai tenu compte, en l’ouvrant sur l’Est plutôt que l’Ouest. Cela chauffe à merveille en passif notre chalet les matins frais, et nous motive à sortir les après-midis ensoleillés, mais j’envie la terrasse ensoleillée de mes voisins du dessous, chez qui les filles vont souvent bronzer au goûter, alors que dans notre jardin il faut déjà mettre une petite laine à 15h…

Là, je me suis dit que l’architecte a dû faire l’hypothèse que cet arbre serait abattu, pour maximiser le rendement énergétique du chalet. Alors, dilemme écologique: abattre cet arbre et ils pourront chauffer moins, ou garder cet arbre et ils devront chauffer plus?

Bien sûr, je vais laisser mes voisins s’installer, il faut faire au moins le tour d’une année pour bien réaliser l’évolution du soleil au long de la saison, ils sauront bien nous expliciter le problème eux-mêmes… mais je sens cet arbre condamné à moyen ou long terme…

Pour me consoler, je me suis mise à rêver d’aménager le haut de notre parcelle en jardin zen… mais comment reproduire la masse tranquille d’un arbre multi-centenaire? ce n’est pas l’assemblage de 3 gros cailloux ronds qui vont remplacer la douceur de ses épaisses branches moussues au toucher.

La suite dans 2 ans, j’imagine…

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Féminin réel 2

Le féminin n’était pas une évidence pour moi.

Enfant, j’enrageais d’être une fille.

Je suis née au début des années 70. Mes arrière-grand-mères, que j’ai croisées jusque vers 1980, vivaient encore peu différemment des multiples générations qui les avaient précédées. Mes grand-mères, l’une aux champs, l’autre exodée puis revenue, avaient avant tout souhaité pour leurs enfants, filles et garçons confondus, toutes les victoires scolaires en vue d’un indispensable progrès social, financier et statutaire. Ma mère avait ainsi eu son bac, avec mention, puis une maîtrise et le CAPES, pour enseigner. Sa première année d’enseignement, elle s’est mariée, est tombée enceinte de moi, et donner ses cours en pantalon était interdit. Mais elle avait coupé ses cheveux, court, très court, et elle ne les a plus jamais laissé pousser.

C’était le temps des conquêtes féministes.

Chopinet En 1974, quand Anne Chopinet, la première fille entrée, major qui plus est, à Polytechnique, a défilé sur les Champs Elysées au 14 juillet, mon père m’a dit: quand tu seras grande, tu feras Polytechnique. Enfin je suppose, tout ce dont je me souviens, c’est d’un repas de famille, j’avais 3-4 ans, où j’ai fait rire toute la famille en expliquant que quand je serais grande, j’irais chez Prisunic. Ben oui, c’était vachement plus concret pour moi! et pauvre Papa tout dépité a dû expliquer aux oncles et tantes et pépé-mamie-pépère-mémère que bien sûr, il avait d’autres ambitions pour sa fille adorée que la carrière de caissière en supermarché…

Maman quant à elle avait dû limiter les poupées, dinettes et ensembles de coiffeuse au profit d’un Meccano, jeu dont elle raffolait elle-même. Ou peut-être était-ce moi qui, spontanément, recherchais les jeux de garçons, du moins les jeux de construction et d’imitation, car je n’ai jamais été bagarreuse.

J’ai passé toutes mes premières années dans la croyance que la féminité était une tare.

A l’adolescence, la réalité hormonale m’a rattrapée. Comme j’ai eu honte de ces formes incompréhensibles, les seins surtout, tellement je les avais sous les yeux; j’ai passé des cours de gym avec d’affreux points-de-côté à force de courir les bras croisés pour ne pas les sentir balloter; et j’optimisais le recul de ma chaise en classe pour éviter de les passer au-dessus de la table, tant ils me semblaient énormes en surplomb (90B à l’époque, pas dramatique pourtant!). Et je continuais de m’habiller en pantalons et pulls informes, les cheveux courts, sans maquillage, comme le voulait la règle familiale.

Mon corps m’a donné beaucoup de signaux de protestation, mais cela, c’est seulement aujourd’hui que je le comprends. Heureusement, je ne suis pas tombée dans l’anorexie. Le régime n’était pas encore une obsession pour les adolescentes de province dans les années 1980. Je me suis lentement réconciliée avec la féminité en m’éloignant de la maison, puis grâce à Mari Charmant, puis par l’expérience des maternités.

J’ai appris à ce moment une expérience douloureuse de ma naissance: Maman était persuadée de porter un garçon. Quand je suis née, fille, avec la chute des hormones (probablement accentuée par la prise des médicaments pour stopper sa lactation, car dans le modèle anti-femelle régnant à l’époque, l’allaitement était franchement méprisé), elle a, sur le coup, eu de la peine à m’accepter. Elle me l’a expliqué tranquillement à ma 1ère grossesse, pour me prévenir de ne pas m’inquiéter devant un tel sentiment le cas échéant, car purement transitoire. Je n’en ai pas douté, car j’ai vraiment de la peine à m’imaginer rejetée par ma mère étant bébé, vu mes souvenirs d’enfance bientraitée et l’ayant vue ensuite materner mes frère et soeur sans histoire.

Mais maintenant que je travaille sur mes limites et mes croyances pour mieux progresser, je sens cette histoire remonter en moi avec tout ce qui l’a, peut-être causalement, suivie dans ma construction. Mon étrange thérapeute de l’autre jour a très vite mis la main sur mon problème d’intégration d’un modèle féminin positif. J’ai les cheveux longs, des habits et des gestes de femme aujourd’hui, donc pas trivial de détecter mon passé de garçon manqué… mais j’ai, dit-elle, un déséquilibre du féminin au profit du masculin. D’où différents problèmes hormonaux qui se sont certes améliorés depuis l’adolescence, mais pas totalement. Je ne lui avais pas parlé de ces problèmes non plus.

Pourquoi ne l’avais-je pas compris moi-même? J’avais tous les éléments en tête. Comment accepter d’être une fille, comment vivre mon "féminin réel" au mieux, dans ces conditions? Lâcher prise. C’est très bien expliqué dans le livre de Rosette Poletti. Comprendre que j’ai grandi avec des croyances limitantes, un bel exemple ici: une fille ne vaut rien par elle-même, pour valoir quelque-chose elle doit faire aussi bien que les garçons dans un monde aux valeurs masculines d’action, de réussite, de pouvoir. Super Women, Kate Reddy, voilà mes modèles; si j’étais un gars, ce serait plus facile… Et c’est bien ce que pensait ma mère à ma naissance. Elle ne s’est sentie bien dans sa peau qu’après 30 ans. Je suis venue avant…

Mais je me rends compte aussi qu’en commençant à travailler mon développement personnel, il y a 2 ans, mon intuition m’a guidée sur le bon chemin. Fille du Poher, Les Trois Soeurs, mes papyrus m’ont permis de travailler à la revalorisation des modèles féminins dans ma lignée imaginaire, avec une maladresse qui me fait sourire aujourd’hui, car mes héroïnes portent toutes des limites et des croyances qui doivent réfléter des morceaux des miennes. Ainsi la Fille du Poher a-t-elle un fils, dans lequel elle projette tout ce qu’elle ne peut être elle-même. Mais l’épilogue est une évidence. Les filles ont leur place dans l’histoire. Je n’ai pas dit quelle place. Je ne le sais pas… pas encore.

Plus fascinants encore mes mandalas. Je ne les ai pas publiés ici dans l’ordre chronologique de leur réalisation, mais dans l’album que je feuillette, la progression est évidente. De plus en plus de mandalas figuratifs, avec des personnages centrés très féminins. Le couple, la maternité sont représentés, mais beaucoup de personnages sont irréels, des fées, comme si j’idéalisais la poésie de la féminité, les contes de fées et les légendes de princesses, mais pas la réalité.

Féminin réel, l’association des deux mots m’est apparue comme une évidence hier: voilà ce que je dois travailler à présent.

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Traitement de fond

Après tous ces mois de débauche énergétique intense, stress nerveux, épuisement intellectuel et suractivité liée à un agenda trop rempli, j’ai décidé de faire un traitement de fond.

J’aurais bien refait une thalasso anti-stress/harmonie/énergies, mais pas réussi à l’organiser cet été, et difficile de m’évader une semaine en solo maintenant.

Aller voir un médecin n’a juste pas de sens. Comme si bien expliqué dans le dernier Psychologies Magazine, je sortirai juste au mieux avec du magnésium, que je peux acheter au même prix directement en pharmacie, au mieux avec un anti-dépresseur – c’est ce qui est arrivé à Mari Charmant quand je l’ai envoyé contrôler son cholestérol et sa tension pour ses 35 ans. Ridicule!

Aller voir un psy, en thérapie comportementale par exemple, pourquoi pas. Mais je ne vais pas si mal, j’ai juste besoin d’un petit coup de pouce énergétique de type shiatsu ou reiki et d’un peu d’écoute et de bons conseils pour gagner de la confiance et de l’énergie pour 6, 12 ou même 18 mois.

Donc, j’ai ressorti de mon agenda une adresse de thérapeute à quelques km de chez moi qui pratiquait l’acupuncture, naturopathie, fleurs de Bach et que je m’étais promis d’aller visiter depuis longtemps, sur une combinaison de références et d’intuition positive. Son site web me parlait beaucoup. Cette rentrée, c’était clairement le moment d’aller faire un de ces bilans-nettoyages énergétique à la chinoise recommandés entre autres dans le livre "Guerir" de David Servan Schreiber, donc je l’ai appelée. Elle ne pratique plus l’acupuncture, mais elle était tellement adorable au téléphone que j’ai décidé d’aller  expérimenter ses techniques de bilan bioénergétique, chromothérapie et  autres bizarreries à la place.

Le matin avant d’y aller, j’ai commencé à avoir des palpitations. Cela m’arrive une ou deux fois par an, et je n’en fais plus grand cas depuis que mes 2 grossesses m’ont prouvé la capacité de ma pompe cardiaque à fonctionner à 120% sans histoire. En arrivant chez elle, elle prend mes coordonnées, me fait asseoir sur sa table de soins; cela fait 5 minutes que je suis là, nous avons juste échangé 10 ou 20 phrases de banalités, elle ne m’a pas touchée à part la poignée de main, et là elle me demande si je suis venue la voir pour… des palpitations. J’étais bluffée! elle m’a fait penser au médecin de famille de mon enfance, qui m’avait suffisammment vue grandir de rhume en bronchite pour me connaître mieux que moi – rien que de le croiser, je me sentais mieux, même au plus fort d’une crise d’asthme. En fait, il me regardait droit dans les yeux. Et c’est exactement ce qu’elle a fait. C’est trop rare…

Bien sûr, elle m’a aussi parlé du reste dans les mêmes premières minutes, mon perfectionnisme, mon besoin de tout contrôler jusqu’au bout, la peur de mal faire, mon excès de mental (mais présenté positivement comme un excellent esprit d’analyse et d’intuition, sans que j’ai explicité ma profession), l’agitation de mes émotions, jusqu’à l’épuisement. Je n’ai rien appris, je venais justement voir si elle pouvait me donner un coup de pouce. Quelques bons conseils plus ou moins originaux, mais j’étais contente.

Difficile de décrire une telle séance qui combine l’étrangeté de certains gestes (Kerleane, range ton rationnel au placard et amuse-toi de cette poésie…) avec la familiarité d’un échange à bâtons rompus sur la scolarisation de nos filles respectives, sur la difficulté d’intégrer un modèle féminin positif malgré, ou à cause, des mutations de la société qui nous a vues grandir (nous sommes toutes deux des bébés d’après 68). J’ai ressenti de la chaleur dans le ventre, le plexus solaire, les bras, mais du froid dans les jambes et la tête. Mais j’ai aussi eu la surprise qu’elle mette un CD de relaxation qui m’est très familier lors de mes soirées tranquilles rue des blogs ou autre, et de choisir une image de Mario Duguay avant de partir… c’était comme un ancrage dans mon blog! Et quelques autres synchronicités. Surprenant. Vraiment surprenant.Duguay_chemin

Et des questions aussi. Beaucoup de questions. Elle a ouvert les questions. Elle m’a donné le choix de reprendre rendez-vous, ou pas; je n’ai pas tellement besoin d’aide, dit-elle, j’ai déjà beaucoup avancé seule, je n’ai pas de lourd fardeau sur les épaules, souffrances ou blessures intérieures; il faut que juste je suive mon intuition. Sur le coup, il m’a semblé qu’elle m’avait tant dit; j’ai rempli l’espace ouvert des questions par plein de paroles, mélange de futile et de fondamental, un vrai brouillon… Mais je reviendrai dans 3 semaines. Une vraie promesse, car je veux avancer encore.

Je suis sortie en pleine forme, comme ces jours où tout prend plus de relief, les couleurs les odeurs les sons. Peut-être que la drogue fait cet effet, je n’ai jamais testé… Les gens que j’ai croisés dans la rue m’ont dit bonjour comme si j’avais plus de présence. J’ai trouvé le livre de Rosette Poletti sur le Lâcher Prise à mon supermarché – je n’avais jamais vu qu’ils avaient un coin librairie! Deux réponses aux questions de la veille me sont sorties en pleine figure le lendemain matin, en feuilletant ce livre devant mon petit déjeuner. Je n’ai rien appris: j’avais ces informations, datant de mon enfance et surgies lors de mes maternités, mais je ne les avais pas connectées, je n’avais pas compris leur impact sur mes croyances et limitations.

Même la signification des nouvelles que j’ai écrites spontanément et de ce que je dessine de façon récurrente dans mes mandalas commence à s’éclairer pour moi, avec ces clés-là.

En fait, le mot qui me vient à l’esprit en résumé est: cohérence.

Ou… mon mental me suggère le dual: co-errance?

A suivre.

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40 ans d’évolution de la société française

La Radio Suisse Romande m’a tirée de mon sommeil ce matin avec un étrange amalgame.

La page d’histoire: 4 septembre 1958, discours du Général de Gaulle. La RSR nous sort une ou deux fois par an dans leur chronique historique du journal de 6h une de ces archives sonores où la voix du Général semble venir d’un autre temps. L’accent, les mots (la patrie, vive la France, etc), jusqu’à la Marseillaise qu’il entonnait lui-même dans l’extrait radiophonique de ce matin… cela me cause un tel malaise à chaque fois! Comme les mentalités devaient être à des années lumière des nôtres, et c’était seulement il y a une génération et demi??? France coloniale, jusque dans ses régions rurales métropolitaines, que l’éducation conditionnant l’accès à la sécu, l’électricité et les débuts timides des communications modernes, du téléphone aux voitures en passant par radio puis TSF, finissait de moderniser. Pas si loin des deux grandes guerres… et bien sûr il y avait l’Algérie…

Les news: 4 septembre 2008, une ministre annonce qu’elle a fait un bébé toute seule. Ben oui, même au-delà des frontières hexagonales, on ne parle que de cela. Déjà qu’elle était atypique, cette ministre, même pas née en 1958, et pourtant quelque-part héritée justement de ce passé colonial, quelque-part symbôle aussi de la réussite par l’éducation nationale. Curieux parallèle, mais surtout quelle illustration frappante de l’évolution des mentalités, des moeurs, sur ce même pas demi-siècle passé!

Quel grand écart, frappant, non???