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Traitement de fond

Après tous ces mois de débauche énergétique intense, stress nerveux, épuisement intellectuel et suractivité liée à un agenda trop rempli, j’ai décidé de faire un traitement de fond.

J’aurais bien refait une thalasso anti-stress/harmonie/énergies, mais pas réussi à l’organiser cet été, et difficile de m’évader une semaine en solo maintenant.

Aller voir un médecin n’a juste pas de sens. Comme si bien expliqué dans le dernier Psychologies Magazine, je sortirai juste au mieux avec du magnésium, que je peux acheter au même prix directement en pharmacie, au mieux avec un anti-dépresseur – c’est ce qui est arrivé à Mari Charmant quand je l’ai envoyé contrôler son cholestérol et sa tension pour ses 35 ans. Ridicule!

Aller voir un psy, en thérapie comportementale par exemple, pourquoi pas. Mais je ne vais pas si mal, j’ai juste besoin d’un petit coup de pouce énergétique de type shiatsu ou reiki et d’un peu d’écoute et de bons conseils pour gagner de la confiance et de l’énergie pour 6, 12 ou même 18 mois.

Donc, j’ai ressorti de mon agenda une adresse de thérapeute à quelques km de chez moi qui pratiquait l’acupuncture, naturopathie, fleurs de Bach et que je m’étais promis d’aller visiter depuis longtemps, sur une combinaison de références et d’intuition positive. Son site web me parlait beaucoup. Cette rentrée, c’était clairement le moment d’aller faire un de ces bilans-nettoyages énergétique à la chinoise recommandés entre autres dans le livre "Guerir" de David Servan Schreiber, donc je l’ai appelée. Elle ne pratique plus l’acupuncture, mais elle était tellement adorable au téléphone que j’ai décidé d’aller  expérimenter ses techniques de bilan bioénergétique, chromothérapie et  autres bizarreries à la place.

Le matin avant d’y aller, j’ai commencé à avoir des palpitations. Cela m’arrive une ou deux fois par an, et je n’en fais plus grand cas depuis que mes 2 grossesses m’ont prouvé la capacité de ma pompe cardiaque à fonctionner à 120% sans histoire. En arrivant chez elle, elle prend mes coordonnées, me fait asseoir sur sa table de soins; cela fait 5 minutes que je suis là, nous avons juste échangé 10 ou 20 phrases de banalités, elle ne m’a pas touchée à part la poignée de main, et là elle me demande si je suis venue la voir pour… des palpitations. J’étais bluffée! elle m’a fait penser au médecin de famille de mon enfance, qui m’avait suffisammment vue grandir de rhume en bronchite pour me connaître mieux que moi – rien que de le croiser, je me sentais mieux, même au plus fort d’une crise d’asthme. En fait, il me regardait droit dans les yeux. Et c’est exactement ce qu’elle a fait. C’est trop rare…

Bien sûr, elle m’a aussi parlé du reste dans les mêmes premières minutes, mon perfectionnisme, mon besoin de tout contrôler jusqu’au bout, la peur de mal faire, mon excès de mental (mais présenté positivement comme un excellent esprit d’analyse et d’intuition, sans que j’ai explicité ma profession), l’agitation de mes émotions, jusqu’à l’épuisement. Je n’ai rien appris, je venais justement voir si elle pouvait me donner un coup de pouce. Quelques bons conseils plus ou moins originaux, mais j’étais contente.

Difficile de décrire une telle séance qui combine l’étrangeté de certains gestes (Kerleane, range ton rationnel au placard et amuse-toi de cette poésie…) avec la familiarité d’un échange à bâtons rompus sur la scolarisation de nos filles respectives, sur la difficulté d’intégrer un modèle féminin positif malgré, ou à cause, des mutations de la société qui nous a vues grandir (nous sommes toutes deux des bébés d’après 68). J’ai ressenti de la chaleur dans le ventre, le plexus solaire, les bras, mais du froid dans les jambes et la tête. Mais j’ai aussi eu la surprise qu’elle mette un CD de relaxation qui m’est très familier lors de mes soirées tranquilles rue des blogs ou autre, et de choisir une image de Mario Duguay avant de partir… c’était comme un ancrage dans mon blog! Et quelques autres synchronicités. Surprenant. Vraiment surprenant.Duguay_chemin

Et des questions aussi. Beaucoup de questions. Elle a ouvert les questions. Elle m’a donné le choix de reprendre rendez-vous, ou pas; je n’ai pas tellement besoin d’aide, dit-elle, j’ai déjà beaucoup avancé seule, je n’ai pas de lourd fardeau sur les épaules, souffrances ou blessures intérieures; il faut que juste je suive mon intuition. Sur le coup, il m’a semblé qu’elle m’avait tant dit; j’ai rempli l’espace ouvert des questions par plein de paroles, mélange de futile et de fondamental, un vrai brouillon… Mais je reviendrai dans 3 semaines. Une vraie promesse, car je veux avancer encore.

Je suis sortie en pleine forme, comme ces jours où tout prend plus de relief, les couleurs les odeurs les sons. Peut-être que la drogue fait cet effet, je n’ai jamais testé… Les gens que j’ai croisés dans la rue m’ont dit bonjour comme si j’avais plus de présence. J’ai trouvé le livre de Rosette Poletti sur le Lâcher Prise à mon supermarché – je n’avais jamais vu qu’ils avaient un coin librairie! Deux réponses aux questions de la veille me sont sorties en pleine figure le lendemain matin, en feuilletant ce livre devant mon petit déjeuner. Je n’ai rien appris: j’avais ces informations, datant de mon enfance et surgies lors de mes maternités, mais je ne les avais pas connectées, je n’avais pas compris leur impact sur mes croyances et limitations.

Même la signification des nouvelles que j’ai écrites spontanément et de ce que je dessine de façon récurrente dans mes mandalas commence à s’éclairer pour moi, avec ces clés-là.

En fait, le mot qui me vient à l’esprit en résumé est: cohérence.

Ou… mon mental me suggère le dual: co-errance?

A suivre.