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Testetvous.com – ben c’est raté!

Il y a quelques jours j’ai reçu un gentil mail de Psychologies.com m’informant de l’ouverture de leur nouveau site testetvous.com avec un bon cadeau pour un test payant de valeur 2.99euros.

Musardant un peu sur le site, voilà que je trouve un test de Christophe André sur le Quotient Emotionnel. J’avais fait un test de QE dans un bouquin il y a 10 ans qui était absolument lamentable et comme j’espère avoir progressé depuis dans mon intelligence émotionnelle, je me suis laissée tenter.

Bref. Au bout de 42 questions, voici le résultat que j’ai obtenu, ci-dessous.

Comme je suis de bonne humeur ce soir, en voici la version/traduction humoristique. Le résultat de mon test correspond à une variable indéfinie, ce qui est assurément très inquiétant – serais-je donc une Extra-Terrrestre du QE??? Toutefois, en mettant en place une information d’exception robuste, j’ai encore quelque espoir de clarifier la source du problème. La documentation de fusion froide pourrait être utile également, et en dernier ressort, il semble y avoir une base de données de connaissances qui détienne la réponse ultime.

Le plus curieux est la mention d’un navigateur mozilla, genre d’incongruité que je n’ai jamais touchée moi, conventionnelle à mort je fais du microsoft à 100%.

Bref, j’ai perdu 10mn de mon précieux temps sur ce site! Je suis sûre que je peux trouver le même test gratuit ailleurs… je vais chercher…

Vive l’informatique.

The web site you are accessing has experienced an unexpected error.
Please contact the website administrator.
(*)

The following information is meant for the website developer for debugging purposes.
Error Occurred While Processing Request

Variable idResultat is undefined.

Resources:

  • Enable Robust Exception Information to provide greater detail about the source of errors. In the Administrator, click Debugging & Logging > Debugging Settings, and select the Robust Exception Information option.
  • Check the ColdFusion documentation to verify that you are using the correct syntax.
  • Search the Knowledge Base to find a solution to your problem.

Browser  Mozilla/4.0 (compatible; MSIE 6.0; Windows NT 5.1; SV1; .NET CLR 1.1.4322; .NET CLR 2.0.50727; .NET CLR 3.0.04506.30)
Remote Address  (Effacé par Kerleane)
Referrer  http://test-et-vous.psychologies.com/tests/testpremium.cfm/3136/17176/calculez-votre-quotient-emotionnel.htm
Date/Time  13-mars-07 09:32 PM

(*) webmaster introuvable, au passage.

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2004 – Emancipation

Avec le recul, je réalise que c’est au beau milieu des épuisantes tribulations et angoissantes bousculades de ce printemps 2004 que je suis vraiment devenue adulte.

L’étape marquante s’est produite dans le courant du mois de mai, lors d’une visite de mes parents venus me dépanner une semaine pour garder les puces pendant que Super Nounou prenait des vacances bien méritées.

J’avais depuis près de six mois réservé une location sur une île de la côte atlantique qui m’attire depuis des années. Mais je n’en avais encore rien dit à mes parents – car cela signifiait que cette année nous passerions nos vacances à la mer loin d’eux, et je préférais en parler de vive voix.

Evidemment, quand l’occasion s’est présentée, cela n’a pas été facile. C’était un soir après ma journée de travail et le souper préparé par ma mère, les enfants au lit, les hommes occupés je ne sais où. Je me souviens juste des précieux rayons de soleil rasants des soirs de mai, qui passaient enfin, à l’approche du solstice, à travers les grands arbres de derrière, jusqu’à la fenêtre de ma cuisine où je finissais de ranger la vaisselle avec Maman.

Elle a mal réagi.

Mais, pour la première fois de ma vie peut-être, moi pas.

Je l’ai regardée, déchiffrant presque consciemment tout son langage non verbal, en même temps que j’écoutais tous les arguments fallacieux qu’elle improvisait soudain pour me convaincre que ce choix de vacances n’était pas une bonne idée.

Ainsi, je voyais clairement devant moi les émotions négatives qu’elle me renvoyait brutalement et que jusque-là, dans de telles occasions (heureusement rares!) j’avais toujours laissées s’amplifier en moi et déborder jusqu’à ma propre perte de contrôle (typiquement, les larmes et la fuite, car je ne suis pas d’une nature colérique). Car j’étais toujours enfermée dans mon rôle de petite fille auprès d’elle, malgré tous mes efforts pour m’en sortir depuis l’adolescence.

Je voyais donc ces émotions – mais pour une fois, c’était clairement SES émotions, pas les miennes. Et au-delà du stress et de la fatigue, ou peut-être justement parce que j’étais dans une période tellement surmenée car ce petit incident n’était même plus capable de m’effleurer émotionnellement, je suis restée très calme.

Chaque argument qu’elle m’exposait était parfaitement démontable, car j’avais passé des soirées entières à préparer ces vacances et je n’avais négligé aucun détail. Des moustiques au surpeuplement en passant par l’eau froide, elle ne m’épargnait rien de ce que son imagination lui proposait dans le mode panique généré par ses émotions. Mais j’avais réponse à tout. Il y a des gens que la logique laisse insensible, mais pas Maman: elle a un bac+4 en maths, et je tiens mon esprit rationnel et logique autant d’elle que de mon père… Donc, en restant factuelle, je l’ai très vite ramenée à une discussion plus sensée et moins biaisée par les émotions, du moins, dans le langage.

En particulier, cela l’a forcée à m’écouter enfin, d’abord avec sa raison, puis plus profondément; car je me suis vite jetée dans le créneau, improvisant à mon tour, pour lui dire ma déception de la voir me détruire ainsi mon rêve de vacances dépaysantes, dont j’avais tant besoin à ce moment. Et cela juste parce qu’elle était déçue, triste et angoissée que je la laisse tomber… Je lui ai formulé verbalement, calmement et clairement, ces émotions qui venaient de l’aveugler jusqu’à m’exposer des arguments qui ne tenaient pas la route, et ce que ses émotions m’imposaient à moi, alors que j’attendais d’elle un autre soutien, plus positif…

Pour la première fois de ma vie, je l’ai prise en défaut. Car c’était la première fois que je la voyais soudain plus faible que moi, et à ma grande surprise, je l’ai entrevue trembler, comme si à son tour, elle devait maitriser une montée de larmes, alors que moi je restais calme… Elle m’a encore juste demandé ce qui m’arrivait, pourquoi je réagissais si bizarrement, car visiblement, pour elle aussi, quelque-chose avait changé… je me souviens lui avoir expliqué en 2 ou 3 phrases que je n’avais fait qu’appliquer avec elle les stratégies relationnelles apprises et développées sur le tas au travail. S’accrocher aux faits, aux arguments, à la logique au-delà des émotions et des schémas-types trop souvent figés, une fois qu’on a appris à décoder ces derniers intuitivement…

Nous nous sommes séparées pour aller méditer, ou oublier, cet incident chacune de notre côté.

Sur le coup, j’étais contente de moi, de ma maîtrise, de mon progrès…

Aujourd’hui, avec le recul, je regarde cette étape-là comme essentielle, mais j’en conçois aussi une certaine tristesse. La semaine suivante, elle a accompagné Mamie vers une étape difficile, sa perte d’autonomie nécessitant une hospitalisation permanente. C’était planifié pour son retour de Suisse, elle le savait, elle s’y préparait donc aussi psychologiquement… Bêtement, je n’ai pas du tout relié ces faits à l’époque, mais maintenant que je reconstitue le puzzle sur mes papyrus, je m’interroge…

Un cran de plus dans l’engrenage de la vie.

Depuis ce jour en tout cas, il me semble que notre relation a changé. Je suis plus sereine, je la comprends mieux, elle m’écoute et me parle avec plus de respect… passer cette étape m’a permis aussi de me tourner vers d’autres horizons… mais il me reste bien d’autres étapes à franchir, et je dois encore tant apprendre d’elle!

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Petit progrès, grande joie

Je viens de faire un petit progrès, une vraie petite victoire sur moi-même, qui m’a donné beaucoup de joie et de confiance, alors je viens en partager un peu ici!

Pour Carnaval, je fais depuis 3 ans l’effort de déguiser mes puces en bricolant avec de vieux vêtements tant bien que mal, en comptant seulement sur mon imagination, car le travail manuel et artistique fait partie, avec le sport, de mes points faibles, depuis l’enfance où ces matières étaient toujours celles à problèmes dans mes carnets de note.

Mais cette année, mon inspiration, c’était les fleurs. Du coup, j’avais une très vague idée du costume et du masque à réaliser jusqu’à 2 semaines avant l’échéance, date à laquelle j’ai commencé à paniquer – comment donc arriver à mes fins dans les temps?

J’avais bien réalisé facilement 2 grandes corolles représentant les pétales avec une base en carton et du cordon élastique pour la fixation. Mais le dessin qui me venait intuitivement sur la feuille de mon "patron" impliquait clairement la réalisation d’une robe verte pour chaque petite. Or je n’avais absolument rien de ce style dans mes fringues de récup et surtout rien d’homogène.

Or, pour Noël, Mari Charmant avait ramené une machine à coudre à la maison: lui avait le vague espoir qu’une main habile de passage nous aiderait à recoudre la moitié des rideaux qui pendouille, et moi j’avais encouragé l’achat avec la conviction que ce serait lui qui s’y collerait… En effet, je suis complètement allergique à toute activité sérieuse de couture, ou pire, de tricot, depuis les décevantes tentatives de m’y initier par ma mère pendant mon enfance. Pas mon truc, je suis une intello moi! En outre, je suis toujours apeurée devant toute machine susceptible de transformer mon inévitable maladresse en carnage (j’ai déjà passé par la clinique de la main à cause d’un simple couteau de cuisine!).

Résultat: la machine était toujours dans son emballage, au grenier, dans l’attente d’une prochaine visite de Sainte-Maman-La-Super-Couturière.

Alors soudain m’est venu l’illumination. Avec cette machine, coudre 2 robes vertes pour mes petites fleurs ne devrait pas être une grande affaire pour Mari Charmant, si je lui préparais le tissu moi-même avec les instructions.

Je suis donc allée acheter le tissu en profitant de mon jour de congé, et le week-end venu, j’ai tracé le patron que j’avais imaginé à la craie, découpé les morceaux à assembler, et descendu la machine dans son emballage pas déballé.

Curieusement, juste à ce moment-là, Mari Charmant s’est trouvé fort occupé à réaliser des roses des sables corn-flakes-chocolat avec les filles, d’après une recette dénichée par Lili (fortuitement?). Pressée par le temps, J-6 dans le calendrier donc J-2 dans mon agenda de maman à double vie travail-maison, je me donc suis vue forcée de déballer la machine moi-même.

Diantre! c’est bigrement compliqué une machine à coudre. Impossible, en regardant la chose à vide, de comprendre par où va passer le fil. Normal: il y a DEUX fils, mais cela, je ne le sais pas encore. Je presse de questions Mari Charmant: c’est une machine, c’est son rayon, il sait tout cela naturellement. Hummmm. Il est vraiment TRES occupé avec les roses des sables. Et il commence à émettre des messages bizarres – "tu fais attention, tu ne vas pas te traverser un doigt avec l’aiguille, n’est-ce pas?". J’ai sorti le mode d’emploi pour comprendre moi-même au moins le vocabulaire (c’est quoi une canette?) en attendant qu’il mette enfin la machine en ordre de marche par lui-même, et voilà que… je le vois mal à l’aise.

Mes petites antennes kerleanesques commencent à m’alarmer: homme-pas-à-l’aise! homme-pas-à-l’aise!

Explication: j’ai étudié et travaillé avec des hommes depuis plus de 15 ans, plus longtemps encore que mon compagnonnage avec Mari Charmant, et à force, j’ai développé ces petites antennes qui me disent quand l’homme sait… ou pas. Parce que visiblement, il n’y a rien de pire pour la vaste majorité des gars que j’ai côtoyés que d’avouer: "je ne sais pas", en tout cas dès qu’il s’agit d’un domaine technique genre la voiture ou le lave-vaisselle en panne, sans parler des projets complexes dans lesquels je rame avec eux au boulot (et quand ce genre d’attitude conduit à découvrir à la dernière minute un problème qui donne un an de retard au projet global parce que pas un gars n’a osé communiquer ses doutes, cela me désespère, mais c’est une autre histoire).Machineacoudre

Et là petite antenne a dit: Mari Charmant n’a pas plus que toi idée de ce qu’est une canette, et en outre, lire le mode d’emploi est un acte tellement humiliant pour lui qu’il est inimaginable de lui imposer cet affront à son sacro-saint honneur masculin en ce chouette dimanche après-midi passé dans la bonne humeur autour des enfants, entre le projet gourmand des roses des sables et la fièvre des préparatifs carnavalesques…

Alors voilà comment, probablement en sauvant l’honneur de Mari Charmant, j’ai appris MOI-MEME ce qu’est une canette – il suffisait de savoir lire et suivre les instructions – et cousu MOI-MEME les deux robes. Y compris les ourlets des manches, car la machine dispose d’un bras libre. Y compris même un patch circulaire au col de la robe d’Ondine, que dans mon ignorance totale des pratiques de base de la couture j’avais découpé beaucoup trop large initialement.

Le résultat restait certes très amateur à regarder de près, mais a valu aux filles un joli succès d’estime au concours de masques (17èmes) et même une photo dans l’édition spéciale d’un journal local, ce qui les a beaucoup impressionnées. J’ai d’ailleurs eu le droit aux chaleureux remerciements de Lili – "tu sais, il n’y a pas beaucoup de mamans de mes copines qui font quelque-chose pour le carnaval". Yeeepppeee.

Carnaval2 Je ne suis pas toujours très disponible pour jouer avec mes puces, mais elles savent qu’elles peuvent compter sur un gros investissement de mon temps si précieux pour les grandes occasions qui ponctuent les années enfantines – anniversaires, fêtes d’école, etc. D’après ce que je me souviens de ma propre enfance, c’est essentiel.

Mais ce-faisant, j’ai aussi impressionné mes deux gourous de référence, Mari Charmant qui connaît assez ma hantise des travaux manuels et des machines pour savoir l’effort psychologique que j’y ai mis, et Super-Maman, qui mise au courant par le "téléphone arabe" version bretonne (via ma soeur), s’est soudain retrouvée ravie de voir enfin atteint le résultat attendu (patiemment) depuis 30 ans: eh oui, Kerleane se met à la couture! tout arrive!

N’exagérons rien: la machine est repartie au grenier et les rideaux pendouillent encore jusqu’à nouvel ordre (voire calendes grecques).

Mais cela faisait longtemps que je n’avais pas réalisé un tel petit progrès personnel, et cela m’a causé une grande joie, au point même que je suis plus en confiance depuis quelques jours sur différents projets professionnels…

En effet, à l’idée de tout ce que je peux encore apprendre avec un peu d’effort, la vie devant moi me paraît pleine de promesses de petites et grandes joies!

Je vous en souhaite autant: je suis sûre que la vie de chacun est pleine de ces petits pas en avant, mais trop souvent, on ne voit que les obstacles, et pas les avancées…

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2004 – Bousculade

C’est donc franchement épuisée que j’ai fini le printemps 2004.

Au mois d’avril, le plus gros et le plus vieux de mes projets a implosé, suite à une alliance industrielle contraire à nos intérêts au sein du consortium. Bien sûr les ruptures ne sont jamais aussi franches dans la réalité: on m’a donc demandé une étude complémentaire pour clarifier l’impact sur notre stratégie.

Au mois de mai, c’est à peine si j’ai réussi à croiser mon chef pour lui présenter les conclusions de l’étude. Visiblement, il s’affairait à des manoeuvres en haut lieu, repérables à une frénésie de réunionnite aigüe. J’étais à l’écart de l’agitation et ne m’en souciais guère: depuis 5 ans que je bossais avec lui, je savais qu’il écrantait toutes ces histoires politiques pour laisser bosser les gens tranquilles, et qu’il ferait appel à moi seulement quand il le jugerait utile.

Naïve, Kerleane, naïve! si j’avais écoutée mes petites antennes, j’aurais mieux anticipé ce qui se tramait.

Mi-juin, une dizaine de jours avant mon départ en vacances, chef convoque ses troupes, les 6 ou 7 personnes sous sa supervision directe. Et commence une présentation Powerpoint: Nouvelle Organisation. Tout le R&D est chamboulé: unités d’affaires désintégrées, fusion de départements, regroupement d’activités, lancement d’un département dédié expertise principale, on n’y retrouve plus ses petits, ni ses chefs, en tout cas moi: ancien chef a disparu dans l’organigramme (pudiquement, on appelle cela une mise au placard) et mon équipe qui fait partie de ses meubles sans doute plus décoratifs que fonctionnels, puisque je m’occupe de tous les projets exotiques, avant-garde et tordus qui traînent depuis 3-4 ans, donc, visiblement, personne ne se soucie de notre activité. Moi non plus, je ne suis dans aucun organigramme!

L’angoisse! heureusement qu’on ne supprime pas d’emplois. Commence donc alors l’humiliante tournée des chefs…

Chef remplaçant de chef précédent. Très gentil pendant l’entretien, mais visiblement peu inspiré de conserver cette activité atypique vu ses objectifs opérationnels ultra-prioritaires.

Super chef nouveau. Débarqué quelques semaines auparavant, ne connaît encore pas grand-monde, a visiblement placardé chef précédent, et nous accorde un long entretien à moi et mon premier lieutenant que j’ai appelé en renfort, pour nous expliquer sa vision révolutionnaire sur le fond comme sur la forme, tout en nous proposant des postes complètement différents dans une structure peu attractive. Nous sortons épouvantés par l’ampleur de la révolution et l’incompréhension fondamentale de nos assets technologiques que super chef nouveau vient de nous exposer avec une assurance telle qu’elle paraît inébranlable: la panique! je n’ai plus qu’une idée, trouver absolument une alternative pour ne PAS dépendre de lui. (En pratique il changera du tout au tout dans les mois qui suivront, et s’avèrera l’une des personnes les plus intelligentes croisées sur mon parcours professionnel par sa capacité d’adaptation. Mais c’est une autre histoire.)

Tout cela me laisse fort peu de possibilités.

En regardant les missions des nouveaux départements, il me paraît évident que mes activités doivent naturellement passer au département d’expertise principale qui échappe justement à super chef nouveau. J’arrive à négocier un créneau de 10mn téléphoniques dans l’agenda débordant du chef expertise principale fraîchement promu pour vendre mon équipe et mes projets. Hélas, refus poli mais ferme: "tu comprends Kerleane, j’ai déjà beaucoup de monde dans la barque, je ne peux pas prendre tes activités en plus". En pratique, dans les semaines et mois qui suivront, il ouvrira une dizaine de postes, et ne reviendra jamais vers nous… grrr.

La dernière possibilité est très embarrassante. A la restructuration précédente, j’avais hésité entre transférer mon activité dans une unité d’experts ou prendre la responsabilité d’une petite équipe en suivant mon ancien chef. Ma fidélité à ce dernier avait fait pencher la balance, et chef des experts m’en voulait peut-être encore un peu, car il avait besoin de peupler son équipe pour la rendre crédible et ma défection n’avait pas dû lui faciliter les choses. Je laisse donc trainer cette dernière option…

C’est la veille de mes vacances… je n’ai quasi pas dormi depuis une semaine, comme si tout mon décalage horaire pas digéré depuis la grippe de janvier se transformait en insomnie géante. J’ai réussi à organiser la réunion de la dernière chance, avec ancien chef et tous les grands chefs influents, sauf super chef nouveau grâce à une astuce d’agenda de connivence avec les assistantes, pour présenter mes activités et démontrer en une heure top chrono en quoi elles sont essentielles pour l’entreprise.

Le message est envoyé. Mais je pars en vacances ce soir-là sans savoir quel chef, quelle mission je trouverai au retour, ni si j’aurai encore mon équipe et mes projets.

Heureusement, j’avais cette annèe-là réservé une location tranquille et bien située sur l’Atlantique, et malgré l’affreuse météo de ce début juillet 2004, ces vacances furent les plus reposantes depuis des années.

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Mon esprit se vide – le soir, je vais longuement marcher sur la plage dans le fort vent d’ouest, une fois les enfants couchés, et toutes mes pensées parasites s’envolent ainsi, jour après jour. Un soir, il me revient à l’esprit le terrible cauchemar fait pendant la forte fièvre de janvier. J’y suivais ancien chef dans les bas-fonds de Los Angeles, une vraie cour de miracles dont je ne sortirai pas indemne, tandis que chef fraîchement promu à l’expertise principale (qui en janvier, était au même niveau hiérarchique) suivait un trottoir plus sûr jusque dans les beaux quartiers… sans nous!

Véridique! de quels éléments inconscients (mes petites antennes!) pouvais-je donc disposer en janvier pour prévoir aussi clairement cette situation? mon cerveau à 40.2°C avait-il soudain développé une perspicacité inhabituelle? je ne sais pas. Et le rêve s’arrêtait là me laissant dans l’expectative!

Finalement, je suis rentrée par le train de nuit un lundi matin, arrivée au bureau pas trop fraîche en milieu de matinée et m’attendant au pire, mais non, grand sourire de mes collaborateurs: l’équipe est transférée, telle quelle, au département des experts. La réalité est que ce chef là est le seul à ne pas avoir dit non au transfert (il dit rarement non). Premier lieutenant est dépité par son manque d’enthousiasme, et cherche à se recaser dans le département de l’expertise principale, mais n’y trouve pas son bonheur. Pour ma part j’en fais mon affaire. Il me faudra environ 3 mois pour gagner l’estime de ce nouveau chef, qui m’avouera à l’entretien de fin d’année qu’il avait sous-estimé la valeur de notre travail car il était toujours resté caché dans les cartons d’ancien chef…

Grande et dure leçon pour Kerleane donc: ne pas compter aveuglément sur son chef pour défendre son bifteck. J’ai vraiment passé par de grands doutes sur ma valeur dans toute cette période: puisque personne ne voulait de moi, c’est donc que je ne valais rien? Ce qui m’avait sauvée et permis de partir en vacances l’esprit serein, c’était l’assemblage de ma présentation aux grands chefs – des faits, des chiffres, des objectifs, du concret pour me convaincre moi-même et donc les autres de la valeur de ces activités.

Et j’ai aussi appris à déployer mes antennes et me rendre plus visible. Mieux connectée, mieux informée. Toutes ces grandes manoeuvres sont en train de recommencer apparemment… cela promet pour les prochaines semaines… et c’est le bon moment de tirer des leçons du passé.

A méditer!

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2004 – Tribulations

Quand je regarde en arrière, 2004 m’apparaît comme l’année où j’ai recommencé à sortir la tête du quotidien pour regarder où j’en étais et où j’allais.

Les six premiers n’ont pas été faciles, pourtant.

2004 a en effet commencé par la disparition de mon chat, la nuit du Nouvel An, alors que nous recevions plein de famille: en a-t-il eu soudain marre? je l’avais pas mal délaissé l’année précédente, débordée que j’étais par mes petites filles de 4 ans et quelques mois…

Janvier s’est poursuivi avec un voyage professionnel en Californie, moment qu’Ondine a choisi pour faire ses premiers pas que je guettais avec impatience depuis plusieurs semaines. Bon, elle a toujours eu un caractère très indépendant, elle n’avait visiblement pas besoin de moi pour se lancer!

Quand je suis rentrée de ce voyage, toute la famille avait la grippe. J’ai relayé Mari Charmant bien fiévreux tout le dimanche au grand dam de mon manque de sommeil, car je dors très peu en avion, et le lundi matin je suis retournée au bureau comme si de rien n’était. Cela n’a pas loupé: je suis rentrée pleine de frissons le soir, et j’ai passé le reste de la semaine à suer et faire des cauchemars sous la couette, deux jours à plus de 40 degrés, ce qui ne m’était plus arrivé depuis l’enfance…

Et du coup, je ne me suis pas remise du décalage horaire. Pendant les 6 mois suivants, je suis restée sur l’horaire californien: zombie le matin, je commençais à émerger en fin d’après-midi! avec une de ces fatigues que l’on peut qualifier de chronique – asthénie consécutive à une grippe, banal et bénin donc, mais terriblement handicapant.

Histoire de me forcer à bouger un peu pour me réveiller, j’essayais de sortir dehors skier, raquetter ou surfer quand les conditions étaient bonnes. Un samedi neigeux, je me suis amusée comme jamais dans la poudre avec le snowboard, et c’est en toute confiance que je l’ai repris le dimanche matin. Hélas pendant la nuit la piste avait durci et j’ai pris peur. C’est comme cela que je me suis fait une entorse au genou, sur le plat, à 0.01km/h… parce que la planche s’est coincée dans la neige et je n’allais pas assez vite pour la dégager avant de faire le faux mouvement idiot qui m’a fait m’écraser par terre à l’opposé de la planche – chorégraphie improbable que personne n’a d’ailleurs comprise, et que je mets au défi quiconque de reproduire spontanément. Mais bon, en attendant, moi j’ai vu le genou se tordre et surtout je l’ai entendu craquer. Avant même d’avoir mal, je me sentais mal rien que par les yeux et les oreilles!

Ainsi Kerleane la douillette a ajouté 2 semaines de béquilles et un mois de séances de physio à la surveillance constante d’un bébé d’un an trottant partout, au jonglage entre 2 nounous différentes et les arrangements de garde mutuelle de nos chérubins entre voisins dans les trous horaires laissés par un soupçon d’école maternelle et nos emplois respectifs, en plein au milieu de nouveaux projets mélangés à de vieux projets interminables dont on ne savait plus vraiment à quoi ils servaient au boulot… et cerise sur le gâteau, tour de ma petite tribu chez mes belle-familles parisiennes à Pâques, entièrement organisée par mes soins, du transport aux bagages.Katereddy2

Pas mal pour un zombie – mon principal soutien moral pendant toute cette période était le personnage de Kate Reddy, terriblement proche!

Je crois que j’ai désespéré ma physiothérapeute avec toutes les séances fixées à 8h le matin avant que je coure au boulot (enfin, façon de parler: que je boîtille jusqu’à ma voiture pour "courir" au boulot). J’étais incapable de faire le moindre travail musculaire à cette heure-là, comme si on m’avait sortie de mon lit (23h en Californie): je tremblais comme une feuille. Lamentable.

Mais du coup, tout cela m’a quand même rendu service. D’abord j’ai pris conscience de mes limites physiologiques dans des circonstances encore passablement bénignes. Et puis à la physio, dans la salle d’attente, j’ai découvert… Psychologies Magazine.

A suivre…

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Les clés du rêve qui s’envole trop vite

Milieu de nuit – je passe d’un rêve à l’autre, sans doute la routine, mais une partie plus consciente de mon cerveau qui faisait le guet apparemment lance soudain l’alarme: stoppe, stoppe, ne passe pas encore au rêve suivant, il faut d’abord mémoriser le précédent avant qu’il ne s’efface, car il est important! il y a ton messager dedans!

Bien dans les vapes, au fond de ce puits de sommeil je rassemble tant bien que mal quelques neurones vaillants pour essayer de courir après les images du rêve en question. Après tout, quelques heures avant j’ai tiré la lune au tarot sur l’indication de fichtre, il paraît qu’il faut que je regarde de plus près mes rêves…

… et mince, pendant que mes neurones mal réveillés ressortent ces pensées blogosphériques d’avant le coucher, le rêve s’efface, s’envole, il se brise en morceaux, je ne vois déjà plus le fil conducteur, que des bribes…

Tentative de le mettre en mots, si je peux le mettre en mots, je pourrai le raconter, donc forcément, je m’en souviendrai…

… mais il n’y a pas de mots chez moi pour des bouts de rêve sans logique… il n’y a que des émotions dans ce rêve… enfin je crois.

Je tente encore une manoeuvre, pour récupérer plus de neurones, arrêter le rêve suivant qui peut attendre: j’ouvre un oeil. 4h25 en rouge au plafond – silence total… je replonge le nez dans l’oreiller…

… et là, j’arrive à récupérer ce qui est récupérable. J’ai effectivement rencontré mon messager dans ce rêve – celui que j’avais sauvé du suicide dans le plus beau rêve de ma vie il y a près de 20 ans. Mais il avait changé: il était vieilli, critique, sectaire. Acariâtre. Dans les bribes que j’ai pu sauver, il y avait essentiellement des reproches, une tentative de me convaincre de revenir dans son monde étroit lié à un dogme, à sa religion spécifique, et de me forcer à le suivre dans ses nouveaux hobbies (apprendre le japonais???). Et de mon côté le refus, et une certaine tristesse aussi, de le voir si fermé d’esprit, si péremptoire, comme si tout échange était désormais devenu impossible. Et l’intime conviction que son chemin à lui s’était arrêté trop tôt, qu’il ne progresserait plus avec moi, mais que je ne pouvais pas m’arrêter pour autant, car j’avais encore une trop longue route devant moi, trop de choses à découvrir, et tellement de liberté sur ce chemin-là.

D’ailleurs je crois que je marchais, peut-être à reculons, dans ce rêve, il essayait de me suivre en me parlant, je le regardais s’éloigner, car il ne pouvait, ou ne voulait, pas continuer ce chemin avec moi, et moi je ne voulais, et ne pouvais, pas m’arrêter là.

Rien que de tenter de mettre en forme ces bribes de songe dans ces lignes m’a donné de nouvelles clés.

Ce que le rêve dit: ce messager n’a plus besoin de moi depuis longtemps. Par contre, ce qui est peut-être nouveau, c’est que j’ai désormais la conviction que je n’ai plus besoin de lui non plus, en tout cas sous cette forme-là; car j’ai progressé.

Reste… à comprendre ce qu’il représente pour moi? tout simplement un idéal d’amour courtois, de l’alter ego masculin rassurant "calme tranquille" auquel je rêvais dans mon adolescence plein de doutes et d’angoisses? ou plus intime encore, les racines "guidées" de ma spiritualité, puisque j’avais croisé ce messager dans la vie réelle le jour de ma confirmation catholique, et que le sentiment si puissant que j’avais ressenti dans le rêve quelques mois après était d’un ordre infiniment supérieur à tout ce que j’ai pu ressentir comme émotion dans ma vie réelle (même l’amour inconditionnel de mes enfants)?

Je pencherais donc plutôt pour la seconde hypothèse, d’autant plus que j’ai aussi lu hier soir un excellent texte sur les agnostiques dans lequel je me suis largement reconnue: cette lecture aurait fort bien pu remonter ce vieux symbôle à la surface de mes rêves comme pour mieux le digérer…

Reste donc… à le digérer.

J’ai encore beaucoup de chemin à faire, et tant à apprendre.

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Si j’étais une fée…

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je serais celle-là… cette image me touche si profondément depuis que je l’ai vue sur le site de Mario Duguay (qui l’a créée) que je l’ai stockée pour mieux la consulter dans les moments de doute ou de stress… c’est une image que j’aimerais léguer à mes filles… voilà donc mon petit cadeau à la blogosphère pour 2007:

Puisse cette jolie fée aider à grandir l’enfant intérieur qui est en vous (i.e., devenir sage) cette année encore!

Par ailleurs, simple curiosité, suis-je la seule à être ainsi émue par cette image? qu’évoque-t-elle pour les autres?

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Mais où est donc l’âme qui s’efface?

Alzheimermemory_2  Depuis le tournant du siècle, l’âme de Mamie s’efface.

Elle dont j’étais si fière, si active, si belle, si aimante, s’est soudain fatiguée.

Puis les mots ont commencé à disparaître. Ecrits d’abord, tant d’efforts dans l’écriture déjà chamboulée de la dernière lettre que j’ai d’elle. Puis la parole, qui a juste eu encore un peu le temps de s’échapper pour dire l’angoisse à ma mère, à ma soeur: "je perds la tête, comme ma mère avant moi". Puis les gestes quotidiens, oublier d’éteindre le gaz, si mon oncle n’avait pas été là, le corps se serait envolé avec l’âme… Quand je l’ai revue, le choc: cheveux blancs, ternes et raides, elle que j’avais toujours vue permanentée et aubrun flamboyant; lunettes, elle qui ne les portait que pour conduire par coquetterie; peau nue et ridée, elle qui se maquillait au saut du lit, même pour aller ramasser des pommes de terre; et elle avait pris 10 kilos, car elle qui surveillait sa ligne depuis toujours s’était soudain mise à manger compulsivement. Elle ne parlait déjà plus, et seul son regard s’échappait encore, au milieu d’étranges tics que je ne lui avais jamais connus.

Ainsi, en quelques années, elle a fait le chemin que font les bébés qui grandissent, mais à l’envers. Perte des fonctions intellectuelles supérieures (lire, écrire, etc…), du repérage dans le temps et dans l’espace, de la mémoire, de la parole, de la continence, de la marche, de l’utilisation de la cuillère pour manger, du sourire, du regard vivant…

Et pourtant elle est toujours là.

Alors moi je me demande, dans les grands courants philosophiques, la psychiatrie, et dans les différentes traditions spirituelles, qu’il s’agisse de l’harmonie entre corps et esprit dans les grands courants orientaux, de la réincarnation, ou du passage de l’âme au monde éternel, comment expliquer cette affreuse progressivité du départ de l’âme, de l’Esprit qui animait son corps?

Elle est où sa conscience?

Est-ce qu’elle a encore conscience d’elle-même d’ailleurs? ou bien, dans son parcours de bébé à rebours, elle vit de nouveau une fusion indifférenciée avec son environnment nourricier?

Moi, je pense beaucoup à elle, bien que je n’aie pas l’occasion de la voir car je vis à l’étranger; en fait, au fur et à mesure qu’elle s’enfonce dans ses brumes, je remue des choses belles et douces enfouies au fond de moi. Mon pseudo lui-même, Kerleane, est sorti d’une de ses références spirituelles les plus chères.

Alors même si cet envol est douloureux, même si je crains que dans ma lignée des Kerleane, je doive accompagner aussi Maman dans un tel cheminement comme elle-même accompagne courageusement Mamie aujourd’hui et comme Mamie avait en son temps accompagné courageusement Mémère il y a 25 ans, même si je crains de devoir un jour regarder terrorisée mon intelligence s’effacer, j’aimerais me dire que c’est une étape nécessaire dans la roue de la vie, et dans la transmission des Anciens aux Nouveaux dans la chaîne des générations.

   

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Princes Charmants, Maris Charmants – si si y’en a plein!

http://www.marioduguay.com   

Une image (c) de Mario Duguay

Il y a tant d’attentes déçues (jusque dans les lettres au Père Noël, si si!), de rêves brisés, de rancoeurs rampantes, de divorces affreux dans cette blogosphère que je me décide à faire cette note même si je dois passer pour l’innocente (au sens béat) du village – on verra, il n’y a pas grand-monde à passer par ici de toute façon…

Toutes les petites filles lisent les histoires de Princesses, s’identifient à elles, et rêvent que leur tour viendra: un Prince Charmant les choisira, de préférence à travers un acte héroïque pour mieux souligner le côté exceptionnel de ce personnage extraordinaire. Et après… ils se marient et ils ont beaucoup d’enfants.

ET APRES???

Il est totalement inacceptable pour moi de laisser mes filles se cantonner à un mythe aussi inachevé, pourtant répété partout, et qu’elles adorent sans concession (Barbie, etc). Leur vie ne va pas s’arrêter après quelques paillettes à 20 ans, tout de même!!! Voici donc la suite que je leur propose (en touches subtiles et avec des mots adaptés à leur âge, bien sûr): le Prince est appelé ensuite à devenir Roi, et la Princesse, Reine. Pour exercer de telles responsabilités pendant leur longue vie, il leur faut bien d’autres qualités encore que celle du conte; en particulier, il leur faut maîtriser beaucoup de savoirs; et c’est à l’Ecole qu’on les acquiert (si si). Et bien entendu cela concerne tout autant la Reine que le Roi, évidemment!

Ensuite, quelques vérités pour bien préparer les filles… le Prince Charmant devenu Roi est très occupé par ses nouvelles responsabilités. Il n’a plus le temps de conter fleurette, ni d’aller danser (mais la Reine non plus de toute façon!). Il doit guerroyer, gérer son domaine, il est fatigué le soir et parfois impatient. Il passe souvent trop de temps à s’occuper de ses chevaux, à jouer avec ses amis à des défis chevaleresques ou aux cartes… Mais il ne faut pas se fier à ces apparences; son foyer, sa femme et ses enfants lui sont, malgré tout, essentiels.

ET J’EN AI LES PREUVES!

Ce n’est pas spécialement pour le mien que j’ai inventé le terme "Mari Charmant". En effet, je dois vivre sur une autre planète que celles des magazines, romans, films et blogs, car j’en vois plein autour de moi (mariés ou pas, mais disons en couple depuis un bail). Je dois aussi admettre pour mise en garde que ma planète ne se trouve pas dans les statistiques: sur les dizaines de couples que j’ai à l’esprit, moins de 5% de divorces ou séparation, et la plupart sont au moins des trentenaires avec (déjà!) de longues années de vie commune. Dans ma famille, ma belle-famille, chez mes voisins, chez mes collègues, je vois plein de Maris Charmants…

Je vois notamment mes collègues masculins parler de leur famille. Je suis souvent la seule fille à table ou à la pause café, alors je suppose que ces sujets viennent facilement dans la conversation et parfois, je voudrais les enregistrer discrètement pour montrer à leurs femmes, à leurs enfants, tout le bien qu’ils disent d’elles, d’eux, ces Maris, ces Papas dont certains passent pourtant près de la moitié de leur temps en voyage professionnel et dont la plupart donnent énormément (sûrement trop) de leur temps, leur énergie, leur passion à leur travail – ce bouffeur de vie de famille par excellence…

Et je ne parle pas seulement des mots, il y a le ton de la voix, des parcelles de sourires, de la lumière dans le regard. La fierté d’un Papa face au progrès de ses tout-petits, l’amusement un peu attendri d’un Mari qui explique "ma femme aime bien ceci ou cela…" (sous entendu "truc de gonzesse" mais bon ils nous aiment bien pour cela aussi!).

Car ils nous aiment, nos Maris Charmants, ces anciens Princes Charmants, même quand, devenus Rois, ils croulent sous le stress de leurs nouvelles responsabilités, au point qu’on ne les voit plus, ou qu’on les voit mal… ils ont beaucoup de tendresse pour nous et les enfants que nous leur avons donnés, même s’ils ont plus de peine que nous à l’exprimer du matin au soir, car enfin, "ce sont des mecs", tout de même… ce serait bête de leur en vouloir!

Et n’oubliez pas d’apprendre à vos filles à devenir Reines. Sinon elles chercheront toute leur vie le mythe inachevé du Prince Charmant, à 20 ans, à 30 ans, à 50 ans (apparemment, 3/4 des divorces sont demandés par des Princesses déçues)… Quel gâchis!

En conclusion: longue vie aux Maris Charmants, et à leurs Reines.

Et au passage je glisserai une intention au prochain Père Noël que je croise pour quelques-unes d’entre vous  – un Mari Charmant sous le sapin, pourquoi pas 😉

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Drôle de rêve

Il y a une dizaine de jours, j’ai fait un drôle de rêve qui me hante encore.

J’habitais dans un chalet de bois comme le mien aujourd’hui, mais sans doute bien plus haut en montagne, puisqu’il était isolé, et entouré d’herbe rase, de pierriers et d’un petit lac d’une ancienne vallée glaciaire, sur lequel donnait sa terrasse abritée. Entre 1800m et 2500m d’altitude, je dirais. La route d’accès était simplement empierrée.

A droite de la vallée, tout près en fait, se dresse un pic rocheux, de plusieurs centaines de mètres de dénivellé. Alors que je regarde tranquillement depuis chez moi ce paysage serein par une belle journée ensoleillée (ciel bleu, air pur), voilà que je vois… une vache dégringoler de la montagne. Une de ces vaches typiques en Suisse, laitière, un peu lourde, blanche et noire, elle avait sûrement une cloche autour du cou, mais elle tombait en silence, en tournant sur elle-même, comme dans un film. Le temps que je réagisse, terrifiée de la voir s’écrabouiller au sol dans 3, 2, 1 secondes devant mes yeux… elle se retourne comme un chat qui chute, et atterrit sur ses pattes, légère, et intacte!

Mais pas le temps de réfléchir, voilà que d’autres évènements se précipitent. Des gens arrivent. Des voitures près du lac, un barrage? des gens partout, qui se baladent là-haut dans la montagne. Mais vraiment BEAUCOUP de gens, des foules entières, qui martèlent le sol de leurs milliers de pas. Au point que l’inimaginable se produit: la dalle de mon chalet commence à se fissurer. Pas une simple lézarde, pas non plus une série aléatoire de micro fissures: non, un véritable quadrillage de fissures plus ou moins profondes.

Alors vient le plus drôle (et surtout révélateur de ma profonde mesquinerie, lol) je me dis que c’est catastrophique, il faut qu’on trouve au plus vite une solution avec Mari Charmant; ce chalet est toute notre vie, toute notre fortune: il va perdre toute sa valeur! je décide donc de faire faire déjà une série de réparations, au moins recouler une chape sur les fissures, afin de remettre le chalet "propre en ordre" comme disent mes amis Suisses et d’avoir, au moins, la possibilité de le revendre…

Ainsi débarquent le menuisier et le maçon qui ont, dans ma vraie vie, construit notre maison, et pendant qu’ils s’attellent à cette lourde tâche, je sors dehors, devant la terrasse, je tourne le dos au lac, à la route, au piton rocheux, et je regarde derrière moi, ce chalet que je ne vois jamais sous cet angle, allez savoir pourquoi…

Et là, dernier rebondissement… en me retournant ainsi, derrière ma maison, je découvre une autre petite vallée glaciaire, mais le glacier a fondu, il ne reste plus que des cailloux, et sur la pente en face, il y a une usine. Un parfait cliché d’usine style fabrique du 19e siècle, avec son toit en zig-zag et une grande cheminée d’un côté, qui crache de la fumée. Toute cette image, dans mon rêve, est entièrement en nuances de gris, des pierres de la vallée aux volutes de la cheminée…

Alors moi qui n’aime pas le gris… j’ai déchanté… je me suis réveillée!