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Petits pas

Tracesdepas Petits pas, petits pas… j’avance. Parfois les pas sont plus petits, car je fatigue, parfois la foulée est bondissante, portée par un enthousiasme venu de nulle part…

Les doutes de la semaine dernière ont été effacés. Tout n’est pas rose, certes, mais rien ne va bouger dangereusement autour de moi avant cet été, et surtout on a enfin fini le gros dossier qui nous empoisonnait depuis des lustres. C’est pour cela que Chef était si zen: je l’avais oublié, mais pour lui, c’était le dénouement d’une longue histoire qui a dû lui causer son lot de soucis. Maintenant il peut enfin se consacrer à autre chose. En plus il nous a spontanément rassuré sur les rumeurs internes. Je me sens mieux.

Reste mon autre os – Vieux Pote dans ses méandres conjugaux. Une vraie saga avec les "on m’a dit que…" en 3ème oreille qui n’arrangent rien. Nous avons papoté des années en pause café sur nos soucis professionnels et la construction de nos vies, nous sommes venus du même bout du monde jusque dans ce pays de montagnes, nous avons le même âge et nos enfants aussi; le jour où j’ai pu créer un emploi dans mon équipe, il avait le profil idéal, nous avons avancé ensemble plusieurs années, puis à la dernière réorg, nos objectifs se sont séparés; mais au travers de tout cela, il reste une amitié durable, depuis près de 15 ans, construite sur nos références socio-culturelles communes. J’ai eu de grands moments de complicité avec sa femme aussi, des échanges de vêtements de nos grossesses et de nos bébés à quelques papotages mémorables au téléphone (je me souviens que c’est elle qui m’a parlé la première du chakra du coeur!). Maintenant il a besoin de parler, et j’écoute. Histoire banale d’un couple qui s’effiloche, lentement mais sûrement, comme si le seul projet qui les avait scellés un temps était la volonté d’établir une famille, sous la pression de la trentaine toute proche. Elle, visiblement, cherche désespérément le sens de sa vie, maintenant qu’elle arrive au milieu…

Finalement, moi aussi je suis passée par de gros doutes en 2006, année de gros questionnements mais c’est par l’introspection que j’ai surmonté cette période. J’ai dû accepter avec une certaine humilité de reporter certains de mes projets à bien plus tard, mais j’ai ouvert avec ce blog notamment d’autres portes, et je suis bien plus sereine aujourd’hui.

Petits pas, petits pas, je m’arrête un instant pour écouter, j’aimerais voir les autres aussi avancer, mais chacun son chemin, chacun sa vitesse, petits pas par ici, petits pas par là…

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Inquiétude

Changement d’humeur. Je me suis cognée dans plusieurs rumeurs en fin de journée vendredi au boulot, et avec les leçons apprises en 2004 et 2007, mes petites antennes m’ont envoyé assez de signaux d’alarme depuis quelques semaines pour me faire paniquer – impossible en plus d’aller faire traîner mes oreilles à la machine à café pendant le week-end, et demain sera encore une journée pleine de réunions convenues où je n’apprendrai rien!

Et si… Chef se faisait mettre au placard?

Maintenant???

Mais qu’est-ce que je vais devenir moi? je commençais juste à me sentir à l’aise dans ma nouvelle mission que nous avons définie ensemble depuis 6 mois! en plus, là, je ne vois vraiment pas qui pourrait le remplacer.

Comme il m’a accordé 30 minutes à son retour vendredi après un mois d’une mission exceptionnelle et particulièrement délicate pour le management loin du siège (et si cette mission avait échoué???), j’étais tout étonnée de le voir si zen. Détaché. Pas son style. Je l’ai noyé sous les mauvaises nouvelles (que je gère) puis les bonnes nouvelles (que je gère) pour qu’il garde la bonne impression (que j’assume), puis j’ai fini par les questions administratives. 2 petits détails curieux. Il s’est approché de son tableau annuel pour noter mes vacances, puis il a reculé, transmets-les à l’assistante. Puis je me suis excusée pour un conflit d’agenda à notre réunion de département semestrielle dans un mois, et il avait l’air de s’en moquer. J’ai mis son manque de mordant, inhabituel chez lui, sur le compte de la fatigue… c’est l’après-midi que les rumeurs m’ont atteinte… trop tard pour l’interroger franchement…

Une autre hypothèse pas plus rassurante serait la préparation d’une charrette de licenciements. La crise économique, pour ne pas dire la récession, nous frappe comme les autres, ainsi que les mauvaises performances boursières qui fragilisent l’entreprise. Mais j’ai déjà vécu cette situation il y a quelques années et on n’a pas licencié en masse sans prévenir avant! (il faut savoir que la loi suisse protège peu les travailleurs, on est tous en CDI mais licenciables sous 1 à 3 mois, donc comme des CDD)

Suis inquiète… en plus je devais bosser ce week-end, sur mes dossiers qui convergent désormais avec la rédaction de mon mémoire, mais tout m’a soudain paru trop gros, trop lourd, sur un agenda trop étroit… Plus des soucis avec les enfants cette semaine, je dois payer mon indisponibilité auprès d’eux, plus un copain et collègue de 15 ans qui se sépare de sa femme, sans douleur, mais un grand besoin de parler, et pour moi, vague à l’âme, c’est dur de vieillir et de voir ces couples diverger alors qu’on a vu la joie de leurs débuts, l’émotion des naissances et des sourires complices y a pas si longtemps encore…

Et le pire, c’est que je n’ai même pas pu retourner à la cascade, parce que le temps était trop orageux depuis hier.

C’est pas drôle… mais bon, j’y verrai sans doute plus clair dans quelques jours.

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7 choses qui me rendent heureuse

1) Progresser, avancer, dans ma vie, mes projets, mes rencontres, mes expériences. Vivre, tout simplement, mais pas de manière passive, en me fixant des buts, en y mettant mon énergie, mon courage, mon intelligence, tout mon coeur, et en les atteignant.

2) Voir ce que j’ai planté pousser magnifiquement au jardin. Surtout les fleurs. Mais je peux me réjouir aussi de voir un bébé arbre sauvage, saule, érable ou sorbier des oiseleurs, venir s’élancer vers le ciel depuis ma rocaille (ils l’apprécient au point que je dois maintenant les déplacer pour éviter la jungle dans 10 ans!).

3) Le passage des jours et des saisons. Les premiers rayons de soleil qui réchauffent le matin, le feu d’artifice de son coucher le soir, surtout quand je peux l’apprécier depuis un rocher du Bout Du Monde – Penn Ar Bed, là où je suis née. Et la première neige sur le flamboiement de la forêt à l’automne, les festivités de fin d’année encouragées par les petites bougies qui marquent le retour de la lumière en hiver, la première fleur au printemps, le temps d’une sieste à l’ombre en été, avec un magazine et un verre de jus de fruits frais…

4) Me sentir utile. Utile à mes proches, utile à mon employeur, mais aussi dans la vie de tous les jours, utile aux anonymes que j’ai croisés, peut-être juste par un sourire qui a éclairé leur journée. Si je reçois un signe de bonheur en retour, alors je suis au 7ème ciel pour ma journée à moi!

5) Les petites expériences des 5 sens, humer l’odeur de la terre humide, la peau de Mari Charmant, les cheveux de mes filles, le parfum des fleurs; goûter les mets savamment épicés et parfumés de différentes cuisines, les différents arômes des 5 fruits et légumes que j’essaie de manger chaque jour,  un bon morceau de fromage avec une gorgée de vin sur une tartine de pain de seigle aux noix, et déguster mes deux cafés (et quelques carrés de chocolat!) quotidiens; m’émerveiller toujours des paysages magnifiques dans lesquels je vis, mon parcours routier quotidien me baladant dans les terrasses vignobles du Leman, avec les dents du Midi et le Mont-Blanc au loin, paysage classé à l’UNESCO; masser les épaules et les pieds des miens, quand ils sont fatigués, passer la main dans mes cheveux, toucher l’herbe, le bois, la pierre, et nager; enfin, écouter ces musiques magnifiques, créations de la nature ou de l’homme, du chant des baleines aux rêveries du violoncelle de Nathalie Manser.

6) Créer. Qu’il s’agisse d’un texte ou d’un mandala, d’une thèse ou d’un brevet, d’une histoire à jouer avec mes enfants, des plans de ma maison ou de mon jardin, tout ce que j’ai imaginé et mis en forme me réjouit comme l’évidence d’être actrice, et non seulement spectatrice, de ma vie. Et pourtant je n’ai rien d’une artiste ou d’un Professeur Tournesol; je m’inspire avant tout de ce qu’ont fait d’autres, des pionniers, et je mets ma toute petite brique à moi sur l’édifice de tout ce qu’a créé l’humanité. Cela suffit à m’enthousiasmer…

7) Croiser et reconnaître les signes que la Vie n’a cessé de m’apporter depuis mon enfance pour que je lui trouve un sens profond, sens au sens de direction, comme si tous les choix que j’avais fait m’avaient toujours conduit au bon endroit au bon moment. Ce n’est pourtant pas faute de m’interroger, de m’inquiéter même pour la suite, car il y a sans cesse de nouveaux carrefours et obstacles, mais quand j’ai peur et quand je doute, je regarde derrière moi, et je suis rassurée par l’évidence qui en découle. Alors j’attends, et un signe vient, et (voir 1, 2, 3, 4, 5, ou 6… ), je suis sereine…

A qui le tour? j’ai l’impression que tout le monde a déjà été tagué! si quelqu’un est passé à travers le filet, il suffit de s’annoncer dans les coms et je le/la tague…

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Bonne humeur en passant

J’ai avancé sur plein de fronts depuis une semaine, et je finis le pont avec une bonne humeur d’enfer! A croire que le temps était élastique ces derniers jours. J’ai dormi tous les matins jusqu’après 8heures, fait le minimum vital de tâches ménagères, mais aussi, créé, planté et arrosé un (micro) potager en famille, visité la chocolaterie Nestlé à Broc et le village de Gruyères avec les filles (on est même revenues toutes les trois avec des pierres précieuses en souvenir), fini de trier le courrier en retard, et surtout, finalisé le 2ème tiers de mon travail de mémoire, que j’ai pu livrer à mon tuteur aujourd’hui. J’ai le cerveau lessivé par des heures de concentration intense tous les matins et un partie des après-midis depuis 5 jours, mais au moins, c’est fait, et je vois enfin comment lier le dernier tiers du travail à mes échéances professionnelles sur les prochaines semaines.

Ouf.

Suite à ce "milestone" majeur, j’ai ressenti le besoin inattendu d’aller marcher à la recherche d’une cascade dans la forêt, que j’avais trouvée un peu par hasard il y a une petite dizaine d’années et que je n’avais plus revue depuis. Lili a bien voulu m’accompagner, et nous avons passé une partie de l’après-midi à nous en approcher de notre mieux – la berge dont j’avais le souvenir n’étant plus praticable, et l’autre un peu sportive. Nous n’avons pas pu aller jusqu’aux embruns, mais même à 50m, quelle récompense! l’endroit est totalement sauvage (j’avais même peur de déranger des oiseaux) et la chute d’eau, gonflée par la fonte des neiges en aval, était assourdissante.Dansedesfleursclairdelune

Enfin, autour de la maison, ma rocaille vient enfin de se parer de couleurs, blanc, jaune et rose, et j’ai apprécié un grand moment de tiédeur au soleil hier assise pieds nus dans l’herbe au pied de l’Ancêtre, le très vieil épicéa qui domine notre jardin. Encore un peu de chaleur, et je pourrai aller marcher dans la rosée du matin sur la pelouse, et humer la lune à l’écoute des bruits étranges de la nuit tombante en évitant les chauve-souris. Youpi!

Alors, peu importe que ce soir Chef et Grand-Grand-Chef soient de nouveau dans un avion pour aller se battre sur des lointains et interminables fronts… demain, j’ai deux réunions à animer, je sais déjà ce que je vais y amener, un peu de cette énergie, de cette joie de vivre que j’ai cueillie aujourd’hui… et pour ici, un petit clin d’oeil mandala à Benoît, qui m’a aidée à croiser quelques fées dans la poésie qui m’entoure.