A quoi servent les coincidences?

C’est par une série de coincidences que l’on rentre dans "La prophétie des Andes". C’est ainsi que le premier chapitre est construit, mais ce qui est plus amusant encore, c’est que la légende construite autour de ce roman fait que nombre de ses 20 millions de lecteurs témoignent ici ou là de la série de coincidences… qui les ont conduits à ce livre.

Et voilà que je fais partie du club! et encore, dans ma note d’hier, j’ai oublié de préciser que j’avais mis le livre dans ma valise après avoir lu la rubrique "Le livre qui a changé ma vie" d’un Psychologies Magazine d’il y a quelques mois (vu mon retard chronique de lecture… cela devait être le numéro de décembre 2006).

La page Wikipedia sur la synchronicité donne de bons points de départ pour explorer le sujet. J’y ai retrouvé les références à Carl Jung, dont les théories m’ont toujours parlé à l’inverse de celles de Freud (mais bon, je ne suis pas formée en psycho, il doit y avoir des subtilités qui m’échappent). Mais aussi les références d’études sceptiques, et un intéressant article de Psychologies Magazine qui oriente le sujet sur un outil de développement personnel, de "conscientisation".

Car c’est cela qui est intéressant avec les coincidences, à mon avis. Voilà mon analyse: c’est dans notre tête que nous mettons en relation des évènements qui n’ont pas de causalité, de relation scientifiquement avérée. Que ces évènements soient reliés effectivement sans que cela soit formalisable avec nos connaissances scientifiques d’aujourd’hui relève donc clairement de la foi (=croyance). Mais sans chercher le "pourquoi", si on regarde le "comment", cette mise en relation, que nous appelons spécifiquement "co-incidence", est une opération explicite de notre intelligence. Nous percevons l’"incidence" de différents évènements dans le monde qui nous entoure, et nous les mettons en relation: "co-".

Pour que cela se produise souvent, il nous faut donc

1) interagir avec ce monde, le plus richement et le plus finement possible, pour percevoir un maximum de ces incidences (et donc se donner plus de chances de rencontrer des improbabilités statistiques de combinaison): noter, mémoriser, classifier tous ces évènenents (qui sont parfois de simples pensées, voire des rêves, à peine formalisés dans notre cerveau).

2) connecter ces évènements: les mettre en relation, rechercher une éventuelle causalité, et à défaut, s’interroger sur la "synchronicité" non causale de ces évènements pourtant clairement reliés dans notre perception. Ce qui peut conduire à tout un enrichissement de vie intérieure, qui conduira certains à Dieu, d’autres simplement à une grande richesse d’esprit -analyse et synthèse-, d’autres plus loin encore à une meilleure connaissance de soi, du monde et des autres, etc…

J’aime bien dans ces conditions le terme de "conscientisation". Les synchronicités me paraissent n’avoir de sens qu’avec le pré-requis de la perception et de la conceptualisation par un être vivant – i.e. sa conscience.

Plus on est conscient, attentif et réfléchi, sur le monde qui nous entoure, nos relations aux autres, et nos mécanismes de pensées internes (mémoire, émotions, volontés…), plus on peut observer ces "synchronicités".

D’où, à juste titre, leur utilisation en développement personnel (conscientisation), car en développant l’observation de ces coincidences, on développe forcément la perception ("incidences") et l’intelligence ("co-").

Alors… amusez-vous bien…

Posted in Psy

7 thoughts on “A quoi servent les coincidences?

  1. Jung! depuis 40 ans j’ai essayé plusieurs fois d’aller au bout des “Types Psychologiques”,je n’y suis jamais arrivé,et cela m’a décourragé d’ouvrir un autre livre de Jung…
    Dans le temps on m’avait donné un chat castré,je l’avais appelé Origène….il m’a tenu compagnie 18 ans

  2. Je n’ai pas lu de livre de Jung moi-même (j’en ai le projet, en commençant par son autobiographie pour avoir la vue d’ensemble de l’oeuvre et mieux connaître l’homme) mais j’ai trouvé très utiles les tests de tempérament de Kiersey souvent utilisés en management, et dérivés de la typologie de Jung. Par ailleurs, je croise souvent des références à son travail (sur les rêves, les symbôles…) que je trouve pertinentes dans mon propre vécu. Par exemple il y a ce lien sur le blog de LadyR:
    http://www.cgjung.net qui est un excellent point de départ pour approfondir.

  3. Je vois que cela chemine à vitesse grand V ! Je découvre tes notes dans l’ordre chronologique, et j’ai pas mal de retard…
    Personnellement, je n’ai pas lu Jung. Sa théorie m’intéresse, mais c’est beaucoup trop cérébral pour moi. Cela me demanderai un gros effort intellectuel, or ce n’est plus ce que je cherche à développer en moi.
    Tout ce que je voudrais te dire ici, c’est que le hasard n’existe pas. J’en ai personnellement fait l’expérience et je suis prêt à en témoigner.
    “Je ne crois pas au hasard du hasard” dit Jacques Salomé dans son livre : le courage d’être Soi. Il y parle de ce qu’il appelle les synchronicité. J’aime beaucoup sa vision des choses.
    Amitiés spirituelles 😉

  4. coquelicot says:

    Jacques Salomé appelle ces phénomènes des “CIRIP” … Correspondences Innatendues de la Réalité avec mon Intention Profonde .. si je me souviens bien (c’est pas sûr mais c’est approchant ;-))
    “Belle du Seigneur”, oeuvre magnifique d’A. Cohen … récit du magnifique amour et du sordide de l’amour perverti ; son ombre et sa lumière …
    Je ne sais si un jour nous en aurons fait le tour… c’est ça qui est bien !!!
    Bon courage (lol) et douce nuit à toi Kerléane

  5. Je suis heureuse de voir que mettre des liens ça sert vraiment 🙂
    Même si comme tu le dis c’est aussi le résultat d’un travail personnel, comment ne pas admettre l’existence de cette synchronicité au vu de mes expériences vécues depuis plus d’un an ? Finalement c’est probablement accepter de soumettre ce que Benoît appelle le cérébral à l’intuition.
    Jung c’est celui qui a rétabli la fonction du Sacré, du spirituel (et non la religion et ses dogmes) chez l’humain.
    Au lieu de la considérer comme une névrose ainsi que Freud, il y a vu un facteur d’épanouissement pour l’invidu comme pour la société toute entière.
    Reste à le faire admettre à ceux qui sous couvert de “Raison” ne font que défendre des intérêts purement matérialistes. Et là, et il y a encore un sacré travail :-)) Je crois que l’Art-thérapie est une voie, en tout cas c’est la mienne, mais elles sont nombreuses pour permettre à la société des humains d’avancer.
    Et puis c’est en étudiant son travail sur les archétypes que je me suis libérée d’un destin programmé. Alors il est devenu comme un père spirituel pour moi. Après Marcel qui fut celui de ma jeunesse 😉
    Merci pour cette belle note Kerléane et bon dimanche

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