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Mes sacs à main et moi – 2006-2010, nouvelles expériences et remises en question

La première brèche, c'est l'été 2006, je suis en Ecosse quand les anglais déjouent l'attentat terroriste aérien à base de liquide. Mon vol de retour est un des rares vols maintenus sur le Royaume-Uni, mais nous n'avons le droit à AUCUN bagage à main. Je sauve l'ordinateur du boulot de la casse en l'emballant dans mon pyjama, mais l'écran de mon appareil photo, fidèle habitué de mon sac à main, en vrac dans la valise en soute, ne survivra pas à cette mésaventure. Pire: désormais je devrai systématiquement vider, ranger et assainir (ou du moins assécher) le contenu de mon sac avant tout départ aérien. Et bien entendu plus de couteau suisse ni même de tire-bouchon ou ciseau à ongles garanties de survie toutes circonstances au fond… Advienne donc que pourra.

Entre-temps, j'achète toujours mes sacs dans les grands magasins, de préférence pendant les soldes, mais je les choisis désormais sur leur look et non plus sur la bonne affaire. Mon dernier sac à main date de juillet 2008, lorsque je me suis offert un mercredi de shopping et détente après des semaines de marathon à finir mon mémoire professionnel à la maison en plus de mes responsabilités au boulot. Je ne me souviens plus du prix, mais je me souviens que je l'avais trouvé particulièrement joli, brun avec des décorations fantaisie, plus chaleureux que les précédents… Achat plaisir plutôt qu'utile, pour une fois!

Et en parallèle, des huiles essentielles en roll-on de poche relaxantes, anti-stress, anti-jet-lag, des fleurs de Bach, des petits cailloux glânés ici ou là s'invitent dans mon sac, le rendent plus vrai, plus chaleureux que mes ennuyeuses prévoyances médicalo-bricolo-rationnello-pratiques d'antan. Le téléphone, le carnet d'adresses et l'agenda sont aussi désormais dans le même appareil; si la caméra était vraiment trop mauvaise pour immortaliser les enfants et la musique inexistante sur le Palm puis le Blackberry, depuis mon passage à l'iphone il y a quelques mois, j'ai tout en un à présent – même la vidéo et même le GPS! 

Et puis, les enfants ont grandi, donc plus de couches ni de jouets; mais souvent des restes de sacs de bonbons, sucettes, bricolages, invitations d'anniversaires…

Bref, il est très naturel et authentique, le contenu de mon sac!

 

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Mes sacs à main et moi – 1993-2007, l’époque écureuil

Ce matin j'ai décidé d'abandonner mon gros sac à main au profit d'un mini-sac au quotidien, et pas seulement en représentation professionnelle, après l'avoir étrenné dans ce contexte il y a quelques semaines.

Le sac à main est à l'image de sa propriétaire… et moi maintenant je m'allège de tout ce qui m'encombre, en particulier de mes angoisses.

Mon premier sac à main aurait eu près de 20 ans si je l'avais gardé. A 20 ans, habillée jeans ou bermuda et blouson dans mon école d'ingénieurs, je faisais comme les mecs, j'avais le porte-monnaie et les clés dans les poches, pas besoin de sac à main.

Mais un jour j'ai racheté la voiture de mes parents avec les économies d'un stage d'été, et un auto-radio avec le solde. Mon angoisse no 1 était qu'on me vole ma voiture, au point que je me levais la nuit pour vérifier si elle était toujours sur le parking de la résidence universitaire en contrebas. Mon angoisse no 2 était qu'on me vole mon auto-radio, alors je l'avais acheté portable. Mais du coup il me fallait pouvoir le transporter. Et c'est pour cela que j'ai acheté mon premier sac à main. Gros, robuste, en bandoulière. Je ne me souviens plus du tout à quoi il ressemblait, sûrement noir et passe partout, mais je me souviens encore du prix: 75FF dans la galerie marchande d'un centre commercial de Rennes, en solde. Chaque franc comptait pour moi à l'époque, bien plus que le look. J'avais fait une bonne affaire, j'étais contente.

Mon deuxième sac à main l'a remplacé quand il a rendu l'âme. Je ne m'en souviens pas, mais il me semble que ce deuxième (ou était-ce même le troisième?) n'a tenu qu'un an, ce qui m'a convaincue par la suite d'acheter du cuir pour plus de solidité. Car entre-temps j'avais changé de voiture et l'auto-radio était intégré cette fois, mais je n'ai pas rétréci le sac, je l'ai rempli. Il est devenu une extension de ma maison, une béquille quotidienne prête à parer à toutes les éventualités: barres de céréales, vitamines, clés de chez mes parents et beaux-parents et même double de clé de la maison de vacances de ma belle-famille, bons de réductions, serviettes hygiéniques, aspirine, bonbons pour la gorge, sparadraps, désinfectants, carnets d'adresse et petit carnet au cas où, plans de ville, canif, bombe d'auto-défense, stylos… Le critère d'achat était toujours le même: 1) d'usage pratique (donc gros) 2) au meilleur rapport qualité-prix.

Est arrivée ensuite la phase des responsabilités… qui n'a rien arrangé.

D'abord je suis devenue maman, ce qui a ajouté les couches, lingettes, jouets et médicaments pour enfants au sac (et ce, bien que mes filles ait toujours eu leur propre sac pour la nounou, mais on ne sait jamais!).  D'où un nouveau critère 3) il faut plein de poches. Ainsi, parfaitement prévoyante et équipée, je n'ai donc jamais manqué de rien, même de jouets ou de quoi dessiner pour occuper un gamin dans une salle d'attente, pendant toutes ces années. Et j'avais toujours l'appareil photo numérique sous la main pour une photo des puces ici ou là.

Mais ce n'était pas tout, parce que de 2001 à 2007, mes nouvelles responsabilités professionnelles me faisaient voyager en Europe et aux Etats-Unis environ 15% de mon temps. Du coup mon sac s'est enrichi AUSSI de tout le nécessaire de survie en mode stress à l'étranger: micro-brosses à dent des trousses classe affaires Air France, collants de rechange (après avoir dû traverser toutes les halles d'expo du mega-centre de convention de Las Vegas puis l'hôtel-casino le plus proche jusqu'à trouver une boutique en mini-tailleur et… bas filés pour cause de non prévoyance, on ne m'y reprendra plus), lunettes pour ne pas dessécher les lentilles dans l'avion, produit à lentilles, porte-monnaie en dollars, porte-monnaie en euros, porte-monnaie en livres sterling, tickets de métro de Paris et New York, cartes de fidélité voyageurs fréquents/hôtels/location de voiture, adaptateur électrique, ipod, et bien sûr téléphone portable + agenda électronique. Curieusement je n'ai jamais pris le GPS. Il faut dire qu'outre le sens de l'organisation, j'ai toujours eu un excellent sens de l'orientation et le goût des cartes et plans papier… qui s'entassaient AUSSI au fond du sac au fil de mes voyages.

Cette note se fait déjà bien longue… la suite au prochain épisode!