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Noël n’est plus magique

Cette année pour la première fois avec une telle acuité, je n'arrive plus à me plonger dans la magie de Noël, ses préparatifs joyeux, ses fêtes et agapes en tous genre.

Tout se déglingue… d'abord, n'étant plus employée, je n'ai plus le droit aux Noëls des enfants et des salariés. Bon, le Noël des enfants n'a plus beaucoup de sens… Ondine a 8 ans à présent et a rejoint définitivement sa soeur dans la catégorie des grands enfants qui négocient leurs listes de cadeaux à grand renfort de comparaison de catalogues et d'optimisation de séduction de tout succédané de Père Noël, des grand-parents aux grands-oncles en passant Papa et Maman bien entendu. Cela n'a plus rien de magique.

Pour ne rien arranger, j'avais depuis des années un câble de déco longeant le toit du chalet, branché à un minuteur spécifiquement au mois de décembre. Le minuteur a rendu l'âme l'an passé, et j'ai eu la mauvaise idée d'acheter un truc made in China à l'ergonomie épouvantable. Dire que j'ai un doctorat en technologie et que j'ai même programmé des micro-processeurs dans mon jeune âge… mais à l'ère de l'ipad, qu'on ose encore commercialiser des horreurs pareilles, je ne comprends pas. Si des Suisses me lisent n'achetez surtout pas votre minuteur à la Coop. Enfin, il marche, quoiqu'à des heures qui me semblent bizarres… mais ce n'est pas tout: le câble aussi a rendu l'âme. Mais seulement à moitié. Là encore, mes restes de souvenirs d'électricité me perturbent, je ne comprends pas comment c'est possible car je pensais qu'il était câblé en série, mais non, puisqu'il marche A MOITIE. Un mètre allumé, deux mètres éteints, deux mètres allumés, un mètre éteint… Donc j'ai une décoration en pointillé. Ce n'est pas magique du tout. En fait, pour tout dire, c'est même carrément moche.

Je me suis donc dit que j'allais aller au magasin de bricolage racheter une pluie de leds, cela consommera moins, sera très joli sur le long balcon et évitera de rappeler un acrobate pour fixer le nouveau câble sur une grande échelle, là je pourrai l'accrocher moi. Mais voilà, en pratique, on est le 14 décembre et je n'ai toujours pas eu le courage de prendre ma voiture pour aller à 15 ou 20km acheter un truc aussi inutile!

D'ailleurs je n'ai plus aucune envie d'aller dans les magasins. Début décembre, entre l'ouverture des pistes de ski, l'anniversaire d'Ondine et un plat de moules qui m'est resté sur le système digestif une bonne semaine, j'ai tout juste fait une petite excursion dans un magasin de jouets et au marché de Noël de Montreux. Là encore, erreur: c'était le jour de l'Immaculée Conception, et je me suis pris tous les embouteillages des Valaisans et Fribourgeois catholiques donc en congé, en vadrouille dans le canton de Vaud protestant, donc ouvert.

Je suis revenue les mains vides et j'ai fini mes courses de Noël sur Internet. Le dimanche et en soirée, c'est très pratique, toujours ouvert… mais cela n'a fait que me jeter davantage à la figure le côté obligation mercantile de tout ce ram-dam…

Je me souviens pourtant d'avoir, depuis ma première grossesse en 1998, décoré avec joie mon foyer, participé de bon coeur à toutes les fêtes, soigneusement sélectionné, recherché et emballé les cadeaux, comme une des grandes étapes de la vie annuelle d'une maman.

D'une certaine manière, que cette magie s'estompe me fait de la peine, je ressens comme un grand vide triste dans tout ce plein de ramdam qui ne me parle plus… alors je songe aussi différemment au sens de ces jours de décembre qui vont bientôt de nouveau s'allonger, à la pureté de la neige sur laquelle je pourrais marcher en chaussettes tellement elle est propre, au froid propice au recentrage sur l'essentiel: la chaleur intérieure. Et quand Ondine chante Douce Nuit en 3 langues, il y a de la magie dans sa voix. Même si nous ne sommes plus chrétiens, j'ai installé une petite crèche au bord de la cheminée, car c'est un tableau qui me parle… renaissance, lumière, amour.

Le reste est sans magie, mais somme toute, c'est sans importance aussi.

Et ce sera bientôt le temps des bilans, et des nouveaux objectifs. Je ne peux m'empêcher d'y réfléchir déjà…

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Nouvelles perspectives

Au fil des semaines, ma peur s'envole, et je ne regrette rien.

Quand j'étais enfant, toute nouvelle expérience physique me faisait peur. J'étais nulle en gym parce que j'anticipais tellement, mentalement, toutes les manières de me faire mal que j'étais incapable de déplacer avec force et souplesse mon corps complètement crispé et maladroit.

J'ai beaucoup de reconnaissance pour un couple de profs de gym que j'ai eus au collège, et qui m'ont chacun à sa façon aidée à dépasser ces blocages.

Elle, en nous enseignant la relaxation musculaire et la gym rythmique et sportive, deux approches douces du corps et de la joie de vivre qui m'ont donné une autre perception, hors angoisse, de l'activité physique.

Lui, en insistant pendant des semaines pour me faire progresser de 10 cm sur une corde, de 5mn en endurance, ou me convaincre de faire le tour d'une barre en cochon pendu. Je n'ai pas fait d'arrêt cardiaque (malgré un pouls mesuré une fois à 210, si je me souviens bien, tant le coeur du légume que j'étais à 14 ans s'emballait au moindre effort, en fait moitié effort, moitié… stress!). Je n'ai ni brisé ma nuque ni brûlé mes mains.

Et ces micro-réussites m'ont accompagnée dans tous mes efforts ensuite, pour apprendre à skier, à surfer dans la neige, à faire de la planche à voile, à patiner sur la glace. Toujours à mon rythme très tranquille, donc y'a'pas'dkoa s'extasier, m'enfin, je m'amuse. Et même aujourd'hui quand je touche les genoux avec la tête, les jambes étalées devant moi, au yoga, je me sens sereine, enfin réconciliée avec ce corps dont je n'ai longtemps su que faire et qui s'assouplit chaque année un peu plus, au prix d'un patient travail, toujours dans la douceur.

Il y a 10 jours, je suis montée sur le pâturage derrière chez moi. En flânant tout simplement, le nez sur les arbres, songeant au dénivellés relatifs: entre ma maison et le sommet de la forêt à moins d'un km, il y a plus de 200m de dénivélé, ce qui doit représenter plus que mes ancêtres du Centre Bretagne n'ont jamais arpenté, pourtant dans la zone de "Menez", montagnes en breton. Je suis arrivée presqu'au sommet de la piste de ski, encore déserte par 16 degrés à cette mi-novembre particulièrement douce, sans même m'en rendre compte. J'ai regardé l'heure: je n'avais mis que 5mn de plus que d'habitude, et je n'avais aucune fatigue, même pas le souffle rapide. Dire que je faisais une crise d'asthme une nuit sur trois à certaines périodes de ma vie… J'ai eu l'impression d'une harmonie nouvelle avec ce corps que j'apprivoise décidément chaque année un peu plus…

L'essentiel est d'être dans le flux… je n'ai toujours pas bien compris les recettes (ah, le fameux lâcher-prise!), mais je sais que j'ai avant tout besoin d'être libre. Libre d'observer les possibles et choisir, de placer l'intention qui m'inspire, et qui va me guider vers la suite, mais intuitivement, pas par un énième calcul mental. J'utilise mes capacités d'analyse désormais en support à mon intuition et à mes émotions, plus le contraire. 

Cela n'était plus possible dans mon travail il y a quelques mois, et pourtant le plus paradoxal est que je fais encore une partie de ce travail, pour le même chef et avec les mêmes personnes, dans ma nouvelle activité. C'est une situation complètement inhabituelle mais particulièrement riche d'enseignement, puisque cela me permet de mesurer à quel point la structure dans laquelle j'étais enfermée biaisait mes perceptions, et donc mes actions. Chaque semaine qui passe efface un peu plus les émotions négatives que j'avais accumulées jusqu'à un point de retour, et même s'il me reste une immense peur devant chaque prise d'initiative, je sens mon énergie et ma créativité littéralement gonfler. Je suis très curieuse de voir ce que cela va donner ces prochains mois.

J'ai arrêté aussi de m'angoisser à la recherche du sens de ma vie. Cela m'a tellement perturbée au début de cet automne…

Je n'arrive pas à me souvenir de mes rêves d'enfant.

Tous mes souvenirs sont plein de cette structure que j'ai parfaitement maîtrisée: travail scolaire perfectionniste et parfaitement récompensé, bon comportement social systématiquement loué, petite dose de créativité-évasion, mais version sage, limitée à quelques écrits que quasi-personne n'a jamais lus, trajectoire de vie absolument lisse avec des parents et frère et soeur sans histoire comme à peu près tous les ancêtres que je scanne depuis 3 semaines dans une crise aigüe de généalogie (encore pas trouvé une fille mère sur 12 générations, et même une surprenante longévité pour des gens qui ne voyaient jamais un médecin), un compagnon trouvé assez lentement mais suffisamment exceptionnel pour me garder de l'ennui pour de longues années, et des enfants comme on est contents de les imaginer avant de se lancer dans la maternité.

Mais voilà, je n'ai pas de rêves.

D'ailleurs, je rêve peu la nuit…

C'est quand même bizarre d'avoir une vie aussi lisse. Je ne regarde plus de films et je ne lis plus de romans, tant les émotions qui y sont décrites me paraissent puériles, je préfère vivre pleinement les miennes, en prise avec le monde.

Parfois j'ai peur de devenir folle, soit de trop d'ennui, soit de trop d'imagination, mais il reste assez de structure pour me garder l'illusion que tout cela a un sens. D'ailleurs la généalogie m'a aidée à me re-cadrer, à m'enraciner dans une lignée donnant au moins un sens à ma trajectoire familiale, à défaut du reste.

Je vais m'y remettre.

 

 

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Imaginer, et après?

Je me découvre un peu plus chaque semaine.

Cette semaine, j'étais au top intellectuellement. C'est comme si j'avais tout à coup retrouvé ma capacité d'apprentissage maximum. J'ai lu des centaines de pages de documents techniques avec enfin l'impression d'en capter l'essence, presque intuitivement, et surtout de les connecter dans une vision d'ensemble… en voyant les trous, les liens manquants, c'est là que je peux guider les experts ou explorer moi-même.

Mais cela m'a aussi renvoyé à mes limitations. D'abord comment communiquer ces connaissances. Il faut littéralement que je me mette sur la même longueur d'onde que mon interlocuteur, et pour cela il faut que nous soyons tous les deux portés par une émotion positive, sinon le message ne passe pas. D'ailleurs, je n'ai plus de plaisir à écrire de gros rapports techniques dont la lecture ennuiera tout le monde. Mais les émotions positives partagées, ce n'est pas la règle! enfin, je fais de mon mieux… tout en ayant appris que je ne dois pas ignorer mes propres émotions négatives, sans pour autant m'en débarrasser en les jetant à la figure des autres… je dois juste les canaliser ailleurs.

Et puis reste la réalisation de toutes ces idées. Blocage total!

D'abord, je n'ai plus d'équipe, c'est terrible comme on avance lentement quand on est seul. Je ne tiendrai pas comme cela 10 ans, je crois… cela me manque trop. Je commençais juste à développer cette capacité d'accompagnement de l'autre dans son développement… maintenant je rêve d'accompagnement inconditionnel, qui ne soit pas entravé par l'artifice de la hiérarchie. Car quand on donne, en matière de relations humaines, on reçoit au moins autant, donc ce n'est qu'un artifice. Par exemple, donnez à votre chef et vous serez votre propre chef. Cela semble toujours idiot quand on nous le dit, mais c'est vrai, simplement, il faut l'expérimenter pour s'en rendre compte.

Pour réaliser il faut avoir confiance. Et là je rame toujours autant. J'en suis rendue à utiliser mon mental pour mesurer objectivement pourquoi je dois me faire confiance. Cela ne va pas de soi et… c'est toujours incompréhensible pour les gens qui regardent mon parcours. Fichue personnalité.

Et puis enfin, globalement, dans quoi tout cela s'inscrit-il? Fichtre a raison, je suis trop dans le vouloir, mais en même temps jamais je n'ai eu autant de peine en me levant le matin. Chaque matin, maintenant, je ne sais pas ce que je veux faire de ma journée, vu que je n'ai plus personne pour me la dicter (Mari Charmant et les enfants vivent leurs vies sans m'imposer grand-chose, et mon agenda professionnel est loin d'être rempli maintenant). Alors je me demande juste… si ma journée sera juste. C'est ridicule, mais tous les matins c'est la même chose. Je ne sais pas où je navigue la nuit car je ne me rappelle pas de mes rêves, mais j'ai de la peine à en revenir. Et tout est à cette image. Ainsi je peux fermer les yeux et créer un monde, comme dans les rêves… mais ce n'est qu'un rêve, une chimère…

Aujourd'hui j'ai craqué, je suis allée m'acheter une petite toile et de la peinture acryplique. Je ne fais plus de mandalas parce que je les trouve trop fades au crayon de couleur. Dans ma phase de vie actuelle, j'ai besoin de couleurs fortes, vives, énergiques. Alors je vais retrousser mes manches. J'aimerais écrire des histoires aussi. Mais est-ce raisonnable?

Raisonnable… tout est là. Je suis raisonnée et raisonnable. Et j'en ai marre, je me sens comme un adolescent étouffé, j'ai un immense besoin de liberté mais je ne vois pas du tout à quoi il peut bien faire écho dans l'univers quotidien. Pire, le lâcher-prise est terriblement déstructurant, angoissant. Si moi je laisse tout tomber, les autres ne vont-ils pas en faire autant? si les chirurgiens, les pilotes d'avion, les profs, les infirmières, les maires, les mamans se mettent tous au vert, à faire du yoga, à dessiner des mandalas ou à faire la sieste comme le chat, le monde se chargera de nous ramener bien vite à la réalité de nos besoins vitaux les plus élémentaires. Je n'ai pas l'âge d'être retraitée…

Je dois donc procéder par étapes.

Mon imagination est une force, après tout; je dois lui donner de l'espace d'expression dans ma vie. J'ai même envie de dire que c'est la priorité pour les prochaines semaines.

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Temps du brouillard – où donc est mon chemin?

Voilà 2 mois que j'ai arrêté de courir partout. Je commence à en mesurer les effets.

D'abord, il semble que j'ai changé dans le regard de ceux que je ne croise pas au quotidien. Il paraît que j'ai bien meilleure mine et surtout que je suis beaucoup plus zen.

Pour ceux du quotidien, les enfants et Mari Charmant voient la différence. Plus de disponibilité, moins stressée, c'est une évidence.

Et moi… je suis perdue! j'ai l'impression d'avoir éclaté une structure sur laquelle je pouvais facilement me reposer. Je suis face à moi-même et responsable de ma vie comme jamais. Et… c'est complètement angoissant. J'ai un dilemme de fond qui ressort comme jamais: je peux faire plein de choses, mais je ne sais pas quoi faire. Cette difficulté à trouver ma voie, mon chemin, ma vocation m'impatiente maintenant. J'ai toujours aussi une espèce de culpabilité à ne pas utiliser tout ce dont la vie m'a gâtée en le rendant aux autres, à la communauté. Le job que je me suis créé n'est pas encore optimal de ce point de vue.

J'ai encore besoin de temps et d'expérimentation pour trouver ma voie…

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Fête des morts

TOUSSAINTdcl Cette année je renoue à ma façon avec la tradition de la Toussaint ou plus exactement de la fête des morts. J'ai revisité la mémoire familiale encore bien vivante grâce à mon père et nous avons passé 2-3 soirées à naviguer dans les bases de données départementales. Nous avons vu la signature malhabile de quelques-uns de nos ancêtres communs… jamais ils n'auraient imaginé que ce tracé dans un registre d'état civil serait visualisé par leurs descendants au travers d'internet! et depuis l'étranger encore! Bon, à vrai-dire la plupart ne savaient pas signer.

Et les registres sont implacables. Tout ce que la mémoire familiale a déformé ne résiste pas à la recherche analytique… mais il est étonnant aussi de voir ce qui a traversé les générations sans qu'on se souvienne de la source. La grand-tante habile en couture qui inspirait tant ma mère et maintenant ma soeur dans leurs réalisations manuelles, avait un couple de grands-parents… tailleur et couturière. Personne ne s'en souvenait.

Et il y a aussi ce que la mémoire familiale a effacé. Les branches dont on ne parlait pas. On n'en était pas fier sans doute. Difficile de remonter celles-là. Ma propre grand-mère se mélangeait dans ses deux branches, quand nous visitions le village de Kerlean, elle le croyait associé à sa branche paternelle, mais c'est le patronyme de son grand-père maternel que j'y retrouve. Et où sont-ils donc partis en nombre entre 1896 et 1901? où mon arrière-grand-mère a-t-elle vécu son enfance? pourquoi a-t-on raconté à ma grand-mère que son grand-père était mort écrasé par le train, alors qu'on ne le retrouve pas dans les registres? le train… le train… le train est arrivé en 1898. Qu'a-t-il amené, qu'a-t-il emporté? Les cousins de Mamie en savaient un peu plus, mais n'ont jamais voulu lâcher le morceau, "c'est tabou" ont-ils dit. Il y a eu aussi l'arrière grand-tante de Paris dont personne ne connaissait l'existence, révélée dans les papiers de procès des années 20… Un mauvais leasing, mais pour une charrette à l'époque, l'entraide familiale qui foire… mes arrière-grand-parents ont payé, mais qui au juste était coupable? Tout cela est bien compliqué.

Et moi, que vais-je chercher là? je cherche à éclairer les zones d'ombre. Littéralement, y amener de la lumière, si j'arrive à obtenir les données, je les transcenderai dans un papyrus par l'écriture ou dans un mandala symbolique, et je serai plus sereine. J'ai connu mes arrière-grand-parents. Les histoires que l'on cache, ce sont des émotions que l'on cache. Mais les émotions passent par d'autres canaux. Il y a beaucoup de peurs dont j'ai hérité et qui me freinent dans mes réalisations. Je veux remonter au coeur de ce qui me dérange inconsciemment pour guérir de ces croyances encombrantes et grandir de nouveau.

En tout cas, ce qui est ressorti de ma turbulente mue des 6 derniers mois, c'est que je ne sais pas où je vais parce que je ne sais pas qui je suis au fond… Je n'ai jamais eu de rêves à réaliser, même enfant, je ne me souviens pas avoir rêvé autre chose que suivre le chemin que me montraient mes parents. Maintenant je me demande s'il y a un chemin à suivre, s'il ne faut pas plutôt vivre de son mieux. Mais il y a quand même un fil conducteur, c'est comme si un chemin me portait malgré moi. Je ne vois pas devant mais je vois bien derrière que cela a du sens, et même beaucoup de sens.

En Ecosse, dans des sites très énergétiques, j'ai touché furtivement cette grandeur intérieure… mais j'ai beaucoup à dépoussiérer encore pour l'exprimer davantage dans notre monde réel…

 

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Goûts d’automne

Ce matin les enfants sont venues me réveiller au lever du jour pour me montrer les premiers flocons de neige qui virevoltaient dehors. J'avais oublié de rentrer les pétunias du balcon, mais heureusement ils n'avaient pas encore gelé.

Je me suis levée de bonne humeur. J'aime l'automne – la mélancolie de ses brouillards, la prometteuse blancheur des premières neiges, les flammes énergiques du bois desséché par l'été dans la cheminée, le tourbillon des feuilles rousses au simple soupir du vent dans la lumière d'arrière-saison, la douce chaleur sucrée des marrons chauds qui réchauffent les mains, le rituel des bougies allumées à la tombée de la nuit trop vite venue…

L'été indien que j'ai retrouvé en revenant des froides et humides Hautes Terres ne convenait pas à mon humeur un peu mélancolique, à mon besoin de recueillement, à l'appel d'un travail intérieur de fond. Mais c'est fini maintenant, voici les vacances d'automne et la Toussaint dans 2 semaines.

C'est le moment où la Bretagne se rappelle à moi, où je me sens connectée à mon passé, à mes racines, à tous mes héritages de là-bas. Mais tout cela se mêle à mon présent, à mon nouvel ancrage dans cette autre terre rurale où j'habite désormais, sans sacrifier au confort de la vie moderne que le progrès m'a apporté.

J'ai donc pris un demi céleri, un poireau et deux poignées de pommes de terre dans mon panier bio, et je les ai fait mijoter au vin blanc avec la saucisse aux choux sur le lit d'un demi oignon revenu à l'huile d'olive. Papet vaudois façon Kerleane. L'appétit et le plaisir de manger me sont revenus, et le goût prononcé de cette cochonaille aux légumes d'hiver m'a replongée par analogie dans le souvenir des après-midis de vacances d'automne chez mes grand-parents. Pâté Hénaff ou pâté de campagne, rillettes, jambon-mayo, et saucisson fumé à l'ail, et l'incontournable soupe poireaux-carottes-pommes de terre, et la crêpe beurre confiture trempée dans le café au lait sans couler dedans… Saveurs de la mauvaise saison, chaleur des bons vivants, version Bretagne.

Dans quelques jours mes parents viennent pour garder les enfants le temps des vacances. J'ai bravé la pluie glacée pour aller chercher au marché artisanal de la Bénichon deux saucissons rustiques, et je garde la petite courge du panier bio pour leur faire une bonne soupe chaude à leur arrivée, et j'achèterai aussi une cuchaule et de la moutarde de Bénichon au vin cuit de poire et du gruyère d'alpage. Saveurs de la mauvaise saison, chaleur des bons vivants, version Suisse.

 

 

 

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Ombre et lumière

Lumiere Je retrouve peu à peu mes repères…

Je ne sais pas si j’ai changé, on me dit que oui. Je ne sais pas si c’est le résultat des tournants de ces derniers mois ou l’accélération des dernières semaines.

Quelle drôle d’année! je l’ai démarrée dans la lumière éclatante des feux d’artifice d’un village d’Allemagne, tout le monde s’embrassait dans la rue verre de champagne à la main sous de doux flocons de neige… et là soudain, frappée par les éclairs et les explosions, j’ai ressenti au plus profond de mon âme l’apaisement de vieilles blessures enfin cicatrisées, celles de Verdun, presque un siècle déjà! c’est dans des moments comme cela que je comprends le sens du mot communion. Je me suis sentie très proche de mes arrière-grand-pères au coeur de cette nuit-là. Comme si le temps peut tout apaiser. J’étais trop petite pour qu’ils me racontent et de toute façon on ne racontait pas cela. La peur… Mon Dieu, quelle peur ils ont dû ressentir! et quelle colère, et quelle souffrance aussi…

Et j’ai fait deux rêves cette nuit-là. L’annonce pour un voyage initiatique en Ecosse était déjà dans mes mails et je ne le savais pas. Le premier rêve m’en a parlé, sur le plan symbôlique. Je marchais sur un chemin que j’allais effectivement emprunter 3 semaines plus tard pour notre dernière séance de cours de développement de l’intuition et du ressenti – mais je ne savais pas que ce serait ce chemin-là, et le choix ne m’appartenait pas! J’ai rêvé que je luttais jusqu’aux épaules dans le courant de l’inondation de la fonte des neiges. Symbôlique émotions… Mais ma guide me surveillait. Et je ne me suis pas noyée. J’ai rêvé que j’allais  prendre des cours chez elle encore. Mais au moment de partir, je me rendais compte qu’il y avait 2 cuisines, et c’est dans la 2ème cuisine que venait le groupe de recherche, le groupe des avancés. Je les regardais de loin… tant de chemin me séparait d’eux. Tant de travail à faire encore. Mais cela ne tient qu’à moi…

Et puis j’ai fait un 2ème rêve. Celui-là faisait étonnamment écho à mes intuitions technologiques qui avaient suivi mon initiation au reiki, et dont je ne sais toujours que faire. Cela m’obsède à présent, je cherche la clé… Car dans ce rêve-là enfin je trouvais ma voie, ma mission, ma réalisation, après tant de rêves où j’erre à la recherche de ce que je ne trouve jamais…

Tu te prends trop la tête, tu cherches trop loin, trop compliqué, m’ont dit mes compagnes en Ecosse…

Essaie d’écrire, de dessiner, tout ce qui te vient en tête, et tu verras bien, m’a dit un compagnon en Ecosse…

Problème de communication, m’a dit un thérapeute en Ecosse… et d’ailleurs même l’hôtesse de l’air m’a demandé de me taire pour permettre au vol du retour de décoller (!!!)

J’ai fait face en Ecosse à bien des zones d’ombres, mes zones d’ombres, mes blessures, celles de mon enfance et des schémas que je répète depuis, celles de mes racines et des non-dits qui me polluent comme si j’avais hérité malgré tout des souffrances qu’on a voulu me taire, tout ce qui me pèse et me rapetisse, m’angoisse, me décourage… C’est étonnant de voir comme j’ai vu tout déformé là-bas comme je n’avais pas le temps de me poser, de prendre soin de mon enfant intérieur, de me raccrocher aux repères de mon quotidien confortable.

FragmentationJ’ai misprès d’une semaine à retrouver ma sérénité au retour, je ne pouvais rien avaler sans me forcer, mon corps depuis les 2 ou 3 dernières nuits en Ecosse ne cessait d’éliminer en particulier la nuit; j’ai cru que j’allais tomber dans l’angoisse ou la dépression au retour, mais je suis bien entourée, je sais appeler à l’aide et la recevoir, et finalement j’ai repris mes esprits.

Nature
Il reste les photos pour me rappeler que j’ai vraiment fait ce voyage, et scotcher les étranges souvenirs que j’en ai sur la beauté des lieux que je n’ai cessé d’immortaliser, car je savais que j’aurais besoin de ces images pour ne pas oublier.

Et si les images se perdent, il reste le morceau que mon ipod m’a joué en boucle là-bas… only time… et je ne savais pas encore que cette musique est un des symbôles du9-11… voilà qui me parle encore… il faut travailler l’espérance, il faut non seulement la rêver mais la vivre, l’agir, la créer.

Lumiere
Je suis revenue avec le mot “guerrier de lumière” en tête. J’ai cherché ce que cela voulait dire. Il me reste à lire Paul Coehlo maintenant.

 

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Le retour

P1020627Je suis revenue. Enfin, je crois… la réalité est devenue relative. Comme si j'avais en une semaine expérimenté, ressenti, ce que montre la physique moderne. La matière est une illusion. Le temps aussi. L'histoire a pris un autre sens pour moi. Et je suis revenue découragée par la liberté que je cherchais.

Imaginez que vous habitez dans une grotte sans lumière. Et un jour vous sortez. Vos yeux vont brûler d'abord. Et quand vous saurez enfin les ouvrir sans être aveuglés, vous aurez le vertige, devant les grands espaces colorés…

J'ai appris l'humilité. Tant de travail encore pour devenir vraiment moi. La tentation m'est venue de lâcher-prise jusqu'au bout… de me laisser porter par la lumière… ce serait si facile. Mais ce n'est pas le moment. 

L'autre tentation m'est venue de tout oublier, de tout brûler, dans une immense colère, l'impression que ce voyage n'était pas pour moi, que je n'ai pas été assez avertie du risque de non-retour. Mais je n'étais pas seule, nous étions une quinzaine, j'ai reçu et j'ai donné, maintenant du coup je ne peux pas effacer notre vécu collectif, et les photos sont trop belles…

J'ai intégré l'expérience dans mon corps physique avant et après le voyage. Les machines qui me jouent des tours, vertiges, plexus noué, insomnies, manque d'appétit… Et mes plus grandes angoisses existentielles m'ont sauté à la figure. Ne pas exister… ne pas être dans l'univers de l'autre… en quittant mon travail cet été, en m'échappant une semaine de mon quotidien réel, en cherchant presque caricaturalement ma place dans ce groupe d'inconnus, j'ai créé mes propres angoisses. J'ai compris pourquoi je suis perdue et en quête désespérée de sens; je n'arrive pas à dépasser certains blocages et je continue de créer les situations qui me les révèlent.

C'est décourageant.

Je vais laisser l'intégration se faire, doucement. C'était trop pour moi d'un coup comme cela. Je dois me retrouver, reconstruire ma lumière intérieure, car là franchement, je me sens complètement éparpillée.

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Entre deux mondes

Dans quelques jours je m'envole pour un voyage initiatique dans les Highlands, auquel m'a appelé un rêve marquant de la nuit de la St Sylvestre. Il y a derrière cela une série de synchronicités que je ne pouvais pas avoir provoquées consciemment pour les plus marquantes, et qui m'interpellent à des moments clés de mes prises de conscience depuis des années.

Je cherche à mettre davantage de sens et surtout de réalisation dans ma vie mais je suis perdue.

J'espère que cela m'aidera.

Je pars avec l'appareil photo, de quoi écrire et dessiner, et une immense joie. Je suis pleine de joie à chaque fois que je prends le temps de me poser, de fermer les yeux, de descendre dans mon monde intérieur… mais pleine de peur dès que je les ouvre! Aujourd'hui j'ai fait face à cette peur, elle voulait me bloquer dans un de mes nouveaux défis professionnels.

J'en ai bavé, mais je l'ai surmontée. Enfin, j'ai juste passé la première étape… je mesure toutes mes limitations les unes après les autres, gestion du temps, communication, tous mes points faibles m'éclatent à la figure. Je sais que je les ai déjà bien améliorés et je suis confiante, je veux évoluer et j'y arriverai, mais je cherche encore le mode d'emploi…

C'est bien le bon moment pour une haute dose de développement personnel. Je pars en confiance ayant déjà fait beaucoup de chemin avec la principale accompagnatrice, mais ce sera une sacrée aventure…

En attendant, j'ai recommencé à me balader en nature, profitant du temps que je gagne sur mes anciens trajets autoroutiers. Deux petites fééries nouvellement immortalisées:

Letrollrigole0910 Voilà un troll comme je les aime: plein de joie!

et ci-dessous un personnage bien plus intrigant, photographié tant bien que mal; échapper au flou n'a pas été évident sur cette prise de vue, car j'étais en contrebas et un talus boueux le protégeait bien…

 

 

 

 

 

 

 

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Trouver les marques

Tout est à re-créer. Mon emploi du temps, mes réseaux, mes objectifs, mes priorités.

Il faut que je me prenne en main, que j'assume, mais j'avoue que je suis un peu dubitative ces jours. Je voulais la liberté de travailler sur d'autres horizons et à un rythme que je contrôle moi au lieu de me le faire imposer. C'est bien cela… maintenant il faut que je décide quelle partition je vais jouer… sur quels instruments, à quel tempo et pour quel public…

J'ai passé encore du temps ces derniers jours à peaufiner mon environnement de travail, tant informatique que mobilier. C'est bizarre pour moi car je n'ai jamais considéré mon espace bureau comme important – mon  bureau était avant tout dans ma tête. Mais là j'ai vraiment besoin d'un espace physique à investir, comme si je pouvais ainsi donner plus de réalité à mon projet.

J'ai besoin d'une vision, j'ai besoin de sens, car c'est le manque de ces derniers qui m'ont fait basculer dans la rupture de mon emploi précédent. Mais c'est une énorme responsabilité d'établir une vision qui ait du sens, du moins comme moi je l'entends…