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La mue (suite)

J’ai réaménagé la moitié de ma maison, jusqu’aux couleurs des rideaux qui ne me convenaient plus; besoin de couleurs chaudes, bruns, oranges, de tissus chatoyants et colorés. Bye bye les affreux rideaux IKEA que nous avait imposés notre budget serré de nouveaux propriétaires salariés à temps partiel puis au chômage. Mari Charmant montait sa boîte à l’époque, avec un emploi de codeur alimentaire 3j par semaine, emploi perdu dans la débâcle post-éclatement de la bulle internet, deux mois avant de consolider les emprunts bancaires… tandis que les mirobolantes actions kdos de Noëls de mon employeur, soigneusement mises de côté pour l’ameublement, ne valaient, en quelques mois, plus rien. La chape de notre rez de chaussée a été coulée le 11 septembre 2001, c’est tout dire… J’ai passé des soirées entières à comparer les catalogues Fly IKea aux pubs Conforama pour déterminer où acheter la table, les chaises, le lit… on n’avait plus aucune épargne devant nous et je suis allergique aux petits crédits.

Mais la mue n’est pas que domestique. J’ai aussi besoin de remettre en cause mon engagement professionnel. Le chambardement a été très violent à mon retour de vacances, mais j’ai fait le pas, c’est désormais clair pour moi et surtout je me suis fait une raison: je ne veux plus suivre le cheminement de carrière de management. Les blabla de MBA, les processes RH formalisés et la gestion de seniors dévalorisés par leurs précédents managers que j’ai dû ingurgiter cette dernière année m’en ont complètement dégoûtée. Reste quelque espoir cependant: ces fameux RH nous ont enfin mis au clair un cheminement de carrière technologique, et je ne désespère pas de trouver un rôle passionnant dans une organisation plus matricielle/transverse encore à définir.

J’ai donc, pour la 5ème fois dans ma carrière chez cet employeur (une fois par chef, avec un bonus pour un ex-chef qui m’aurait bien recyclée après coup), refusé un rôle pourtant plus valorisant sur le papier/l’organigramme. Toutes les autres fois, j’ai reculé pour mieux rebondir ensuite, sur une opportunité beaucoup plus intéressante. Je ne sais pas si cela marchera encore. Car c’est la première fois que ce sont mes limites, plutôt que le contexte, qui m’imposent ce refus.

Humilité… J’ai dû admettre ces limites. Je suis encore dans cette phase en fait. Je redessine mes priorités et mes capacités. J’ai voulu tout faire parfaitement, à la maison comme au boulot, et je suis arrivée à la limite du burn-out, avec en plus la terrible insatisfaction de l’imperfection, de tout ce que je n’avais pas réussi à faire, de tout ce que j’avais délaissé.

Je reviendrai peut-être au management dans 15 ans, quand les enfants seront grands, quand j’aurai plus de bouteille… et de préférence dans une structure plus petite, comme celle dans laquelle ma carrière a grandi à l’origine, quand je savais le nom, le prénom, l’occupation mais aussi souvent l’âge des enfants, le lieu de domicile, et même les goûts alimentaires et les loisirs favoris de tous ceux que je croisais dans l’escalier. Maintenant il faut faire des revues de compétences et des plans de successions pour alimenter la base de données des "gens, notre valeur" afin d’assurer le "réservoir de talents" favorisant la "mobilité interne".

Il est temps donc que je mue, aussi sur ce plan-là… en attendant l’opportunité d’émigrer peut-être… mais où?

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Bonne humeur en passant

J’ai avancé sur plein de fronts depuis une semaine, et je finis le pont avec une bonne humeur d’enfer! A croire que le temps était élastique ces derniers jours. J’ai dormi tous les matins jusqu’après 8heures, fait le minimum vital de tâches ménagères, mais aussi, créé, planté et arrosé un (micro) potager en famille, visité la chocolaterie Nestlé à Broc et le village de Gruyères avec les filles (on est même revenues toutes les trois avec des pierres précieuses en souvenir), fini de trier le courrier en retard, et surtout, finalisé le 2ème tiers de mon travail de mémoire, que j’ai pu livrer à mon tuteur aujourd’hui. J’ai le cerveau lessivé par des heures de concentration intense tous les matins et un partie des après-midis depuis 5 jours, mais au moins, c’est fait, et je vois enfin comment lier le dernier tiers du travail à mes échéances professionnelles sur les prochaines semaines.

Ouf.

Suite à ce "milestone" majeur, j’ai ressenti le besoin inattendu d’aller marcher à la recherche d’une cascade dans la forêt, que j’avais trouvée un peu par hasard il y a une petite dizaine d’années et que je n’avais plus revue depuis. Lili a bien voulu m’accompagner, et nous avons passé une partie de l’après-midi à nous en approcher de notre mieux – la berge dont j’avais le souvenir n’étant plus praticable, et l’autre un peu sportive. Nous n’avons pas pu aller jusqu’aux embruns, mais même à 50m, quelle récompense! l’endroit est totalement sauvage (j’avais même peur de déranger des oiseaux) et la chute d’eau, gonflée par la fonte des neiges en aval, était assourdissante.Dansedesfleursclairdelune

Enfin, autour de la maison, ma rocaille vient enfin de se parer de couleurs, blanc, jaune et rose, et j’ai apprécié un grand moment de tiédeur au soleil hier assise pieds nus dans l’herbe au pied de l’Ancêtre, le très vieil épicéa qui domine notre jardin. Encore un peu de chaleur, et je pourrai aller marcher dans la rosée du matin sur la pelouse, et humer la lune à l’écoute des bruits étranges de la nuit tombante en évitant les chauve-souris. Youpi!

Alors, peu importe que ce soir Chef et Grand-Grand-Chef soient de nouveau dans un avion pour aller se battre sur des lointains et interminables fronts… demain, j’ai deux réunions à animer, je sais déjà ce que je vais y amener, un peu de cette énergie, de cette joie de vivre que j’ai cueillie aujourd’hui… et pour ici, un petit clin d’oeil mandala à Benoît, qui m’a aidée à croiser quelques fées dans la poésie qui m’entoure.

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Escapade à Mednat

Les enfants en vacances chez les grand-parents, un séminaire de travail sur Lausanne, juste le jour du nocturne du salon Mednat & Agrobiorama à Lausanne, c’était l’occasion idéale d’aller y faire un tour, voir de plus près ce qui se fait dans le coin en matière de médecines naturelles et agriculture biologique. Je voulais me renseigner sur le qi gong, trouver un DVD d’exercices si possible, et un livre de construction de mandalas. Je me suis donc dirigée vers la halle du livre, et comme il y avait le village santé à côté… je n’en suis pas partie avant la fermeture!

FeedesmusiquesJ’y ai retrouvé, concentrés sur quelques centaines de m2, tout un tas de références que je connaissais via internet. Ainsi, Plume Bleue, qui m’a fait découvrir tant de merveilles audio, de Medwyn Goodall à Robert Gass… pour la synchronicité, alors que je venais d’arriver, j’entends justement le début du dernier CD de Nathalie Manser dont Mari Charmant et moi sommes devenus complètement accros depuis sa découverte voilà 2 mois… je file directement sur le stand qui la diffuse, c’est l’occasion de découvrir un autre vendeur romand de CD "new age", aliou… je repars avec les 2 premiers CD de Nathalie Manser (et je les écoute en boucle depuis, même s’ils sont moins originaux et moins exceptionnels en terme de qualité hifi que le 3e)…

… 3 pas plus loin, je trouve les éditions Jouvence, qui publient, entre autres, les ouvrages de Rosette Poletti, une femme étonnante dont la bibliographie m’a énormément parlé. Je mets 2mn chrono à trouver le petit bouquin de poche "Le secret des auto-massages chinois" offert à ma mère pour la fête des mères 2007, et qu’elle m’a convaincue de pratiquer l’été passé, mais hélas, pas assez régulièrement pour ne pas avoir oublié la moitié de l’enchaînement matinal…

… j’essaie une dizaine de minutes l’écoute de la musique multi-dimensionnelle de Jacquotte Chollet. Impression de pression dans le cerveau, surprenant – cela me ramène à un de mes mandalas ci-dessus -mais difficile de juger dans ce cadre, walkman de qualité hifi trop médiocre et passage incessant à côté, faudra que j’écoute les extraits à la maison au calme pour me faire une meilleure idée de l’effet…

… au rayon librairie, je trouve, à défaut de DVD, le livre sur le Qi Gong de la femme que je cherchais, ainsi qu’une série de livres sur les mandalas qui me placent devant un choix cornéliens. Finalement, je prends le livre sur les mandalas celtes, car il y a des explications au début et cela fait longtemps que, bonne Kerleane celtico-bretonne que je suis, je songe à regarder de plus près comment reproduire ces motifs entrelacés qui me parlent beaucoup…

… j’ai enfin l’opportunité de faire un test de cohérence cardiaque pendant un quart d’heure, ce qui m’intéressait depuis la lecture du livre Guerir de David Servan Schreiber. Je ne me souvenais plus du tout de ce que le livre racontait en détail, j’ai relu le chapitre en rentrant: c’est exactement l’expérience que j’ai faite. Je ferai une note dédiée, cela en vaut la peine…

… enfin, déjà la fermeture, je fais vite un dernier tour des stands pour en prendre plein les yeux, surprenant de voir un microcosme suisse-romand que je connaissais, en partie, via leurs sites internet exposant ici. On dirait qu’ils se connaissent tous! voilà 7 ou 8 ans par exemple que je visite de temps à autre le site de Stéphane Cardinaux que j’avais découvert pour ses dossiers, à l’époque, sur le radon, le feng shui et les matériaux de construction au moment de construire notre maison (même si je n’avais pas les moyens d’appliquer ses conseils, à part pour le bois qui constitue 80% de nos murs et parois) et qui a évolué vers des activités beaucoup plus étranges tandis que son réseau de liens s’élargissait au point qu’on le croise sans cesse sur internet. J’ai pu voir une démonstration sur place. Il avait un stand Génie du Lieu, où 2 personnes faisaient des mesures de biochamp. Je n’ai jamais rien vu d’aussi étrange. L’un des "mesureurs" pratiquait avec la main, parfois les yeux fermés, sur une personne volontaire (contre un don "à votre bon coeur"), debout immobile, avec un simple double mètre au sol. On aurait dit un numéro d’artiste: des gestes précis, rapides, à 50-100cm de la personne. J’aurais bien testé mais c’était déjà l’heure… et puis, après le test de la cohérence cardiaque, j’avais déjà le moral, et donc surement le biochamp lol, dans les chaussettes, vu mon niveau de stress le ventre vide après 8 heures de séminaire intense, une demi-heure d’embouteillages et 2heures de salon!

Du coup, pas pu visiter l’agrobiorama, ce sera pour l’année prochaine, mais j’ai déjà prévu de me renseigner sur les paniers bio locaux, écoeurée par les tonnes d’asperges de Mexique (les vertes) et du Pérou (les blanches) et les fraises d’Espagne (Bio celles-là) qui me tentent à chaque passage à la coop depuis un bon mois, car je ne m’y retrouve plus dans les saisons avec tout cela et je suis trop faible pour résister au couple asperges-fraises même avec 70cm de neige fraîche dans le jardin… comme disait si bien Vero: pfff…

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Joutes énergétiques

Ma réflexion sur la 6ème prophétie des Andes il y a quelques-mois m’est revenue à l’esprit ces derniers temps en prenant du recul sur la dynamique du groupe que j’ai intégré depuis 6 mois, et l’interaction avec NewBoss.

Quand j’ai intégré l’équipe, je les ai d’abord rejoints en réunion. Ces réunions étaient formattées de manière inhabituelle pour moi, avec un temps de parole, un rôle de scribe et un rôle d’animateur tournant de façon très organisée. J’ai mis des semaines pour être à l’aise, parce que je connaissais mal mes collègues sous cette nouvelle face, et eux avaient tout l’historique de plusieurs années de cette dynamique. En outre, j’avais perdu mes repères avec ce NewBoss que je connaissais mal et qui, franchement, me stressait un peu.

Au bout de quelques semaines, et alors qu’il ne m’était plus possible de faire machine arrière, j’ai même franchement paniqué, quand il m’est apparu évident que NewBoss était un intimidateur. J’avais perdu l’habitude des jeux de pouvoir aussi directs, très masculins, presque militaires, qu’un chef peut utiliser pour faire avancer son équipe de concert, et rappeler qui est le chef au moindre écart. En plus, personne ne m’avait expliqué les règles, donc j’ai appris sur le tas à marcher au pas comme les autres.

Au fur et à mesure, à force d’observer et grâce aux plages de dialogue qu’il m’a (généreusement vu son agenda) accordées, j’ai mieux compris le personnage. On a même fini par discuter de son profil psychologique post-jungien à mon entretien d’évaluation, ce qui me l’a rendu éminemment plus sympathique: une fois que j’ai compris comment ils marchent, je suis toujours plus à l’aise avec les gens. Amusant de noter d’ailleurs que je n’ai pas dévoilé mon profil (mais il est suffisamment intelligent pour le deviner).

Maintenant, avec 6 mois de recul, je suis fascinée par les jeux énergétiques lors de ces réunions d’équipe. NewBoss a besoin de sa cour, c’est évident, d’ailleurs, en-dessous de son quota d’heures de réunions en équipes, il est en manque. Mais sa cour est fatiguée, c’est évident aussi. Récemment, il s’est plaint de l’inertie d’une réunion, et il a dit spontanément qu’il avait besoin de nous pomper de l’énergie – sic.

Ce que je viens de réaliser aussi, c’est qu’étant le sang neuf et frais de l’équipe, je suis une nouvelle source d’énergie, moins épuisée que les autres. J’ai loupé une réunion récemment, mais j’ai eu le compte-rendu, y compris des humeurs des uns et des autres qui sont systématiquement échangées en "debrief", et c’était écrit noir sur blanc par le scribe, réunion amorphe, inertie, manque d’énergie, manque d’enthousiasme, et le commentaire qui déroute: il manquait l’enthousiasme de Kerleane.

J’ai dû mal lire, car si je suis plus vive que les autres peut-être car moins usée, je pose plus de questions par exemple, mais l’enthousiasme, c’est vraiment tout sauf moi. Mais, au cas où je n’aurais pas mal lu, la question clé est donc: comment m’assurer que ma source d’énergie est… renouvelable? pas envie de finir amorphe, inerte, sans énergie et sans enthousiasme comme les autres…

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Fée du désert

Feedudesert

Projet 9… rêvé, dessiné, il y a quelques mois déjà.

Ce dessin a beaucoup plu à mes proches. Je le regarde régulièrement avec joie moi-même depuis près de six mois; j’ai l’impression d’y trouver l’essentiel, une forme de guide intérieur, doux et lumineux, ma petite fée à moi… peut-être le pendant féminin du Petit Prince cher à Saint-Exupéry… En la mettant sur le papier, puis maintenant ici, cela me permet de la partager: faîtes donc de beaux rêves, vous aussi…

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Milieu de vie

Je reviens d’un anniversaire. Un couple d’amis. Elle fête ses 40 ans. Lui, dont la vie professionnelle s’entrecroise avec la mienne depuis près de 15 ans, a invité tout un échantillon de copains et relations communes datant de nos 25-30 ans. Il y a là des gens que je n’ai plus vu depuis plusieurs années, et pour la première fois, plus d’enfants que d’adultes, car certains ont divorcé et sont venus seuls avec leur progéniture.

Etait-ce le thème de cette rencontre qui m’a mise si mal à l’aise? Ses 40 ans ne lui plaisent pas. Elle a changé de voiture, de coiffure, fait des escapades shopping, lancé des travaux de rénovation… Mais tout ce qu’elle me dit, c’est que ce matin, elle s’est regardée dans le miroir, et elle s’est dit qu’elle les faisait, ses 40 ans. Elle n’est pas déprimée pourtant; mais, visiblement, elle ne peut pas le cacher, elle est agacée. Agacée de vieillir, agacée de le savoir, agacée de devoir le vivre, et même le célébrer aujourd’hui. Et on le sent, tous, alors… on oublie la chanson, comme si on ne pouvait pas naturellement lui entonner "JOYEUX anniversaire"… elle a déjà soufflé les bougies quand on s’en rend compte, il faut recommencer… j’ai l’impression d’être dans un mauvais film…

TracesdepasmultiplesJe parle avec les uns et les autres, de groupe en groupe, tantôt avec mes anciens collègues, tantôt avec les autres mamans. Et j’ai l’impression que derrière ces échanges de nouvelles et de projets banalisés, chacun fait son bilan. Il y a quelques années, nous étions tellement occupés à construire nos couples, nos rôles de parents et/ou nos débuts de carrière que nous pouvions bavarder sur ces sujets pendant des heures. Maintenant… nous avons tous avancé sur ces chemins, avec plus ou moins de bonheur et de difficultés… certains ont même rebroussé chemin, par un divorce, une pause professionnelle, ou une revue à la baisse de leur ambition d’élever une famille nombreuse, par découragement réaliste, ou pour mieux rebondir, aujourd’hui ou demain, sur une meilleure voie.

J’ai l’impression d’avoir reçu en pleine figure aujourd’hui l’évidence des divergences de tous ces chemins. Heureusement, il en restait un que je trouvais encourageant à suivre, et pourtant celui qui le trace vient lui aussi de fêter ses 40 ans… s’il lit ces lignes un jour, il se reconnaîtra 😉

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Ouf, cela va mieux

Semaine bien contrastée…

Complètement démotivée à la reprise lundi. J’étais mal physiquement, et dans la soirée j’ai senti une brûlure au fond du palais. La membrane entre la luette et l’amygdale semblait déformée. J’ai été littéralement prise de panique (peur d’étouffer) et comme l’hôpital le plus proche est à 25 minutes de voiture, j’ai paniqué Mari Charmant à son tour, puis Lili, réveillée pour l’avertir que nous filions aux urgences et qu’elle devait rassurer sa soeur si elle se réveillait à son tour en notre absence.

Finalement, arrivés à l’autoroute, je me sentais mieux et nous avons fait une pause pour faire le plein d’essence, le temps de décider rationnellement que non, je n’étouffais pas et que nous pouvions rentrer à la maison.

J’ai appliqué religieusement le conseil de Maman pour essayer d’éviter un 3ème traitement antibiotique consécutif: gargarisme au vinaigre de pommes bio (disponible en rayon standard à la Coop pour les Suisses). Je ne sais pas si c’était de nouveau le streptocoque, mais cela s’est avéré efficace! Ouf.

Le reste de la semaine m’a amené son lot de découvertes et d’expériences plus ou moins épiques, qui m’ont renforcé dans la conviction que mon nouveau poste est un défi total à mes capacités d’adaptation, pour la gestion d’équipe (dont je me passerais bien), pour l’amélioration de l’aspect synthèse de mes communications, et pour ma capacité à endosser des responsabilités, en particulier pour prendre des décisions irréversibles.

Mais au moins j’ai pu parler ouvertement à mon chef de ma 2ème colère, qu’il a non seulement reconnue mais même réussi à déjouer avec… humour. Il est clair que je dois travailler sur le mode franc avec lui, même si je dois sortir de mes habitudes de rumination pour cela. Il est de bon conseil et m’a montré, au cours des 2 derniers mois, si clairement comment je pouvais progresser que je finis par me prendre au jeu.

La 1ère colère me paraissait impossible à exprimer facilement, mais le concours de circonstances a fait qu’en réglant ma 2ème colère, j’ai aussi, par ricochet de mon chef, fait entendre aussi celle-ci.

Le plus beau est le plus étrange.

Dans la nuit qui suivait, j’ai rêvé que Mr_1ère_colère me convoquait, avec un groupe de cadres, pour une communication. Et quand j’arrivais à cette réunion, il me souriait en bon manipulateur comme je le perçois, et me demandait de prendre la parole, en premier, pour expliquer mes frustrations, de façon totalement improvisée… et clairement pour mieux les descendre, les démonter. Et là, curieusement, je n’ai pas eu peur. J’avais les bras croisés devant moi, comme une défense, et mes bras sont devenus plus chauds, plus forts et plus lumineux, plein d’énergie, ils irradiaient littéralement, et forte de cette protection, je n’avais soudain plus de crainte. J’étais enfin forte, enfin capable de dire non, enfin capable de tenir tête pour servir MES objectifs et pas les siens, et même capable de lui dire ses quatre vérités.

Bon je n’y suis pas encore dans la réalité, mais vraiment ce rêve m’a fait plaisir. 

Enfin, toujours ce même jour où j’ai réglé tous mes problèmes de colère, j’ai reçu un soutien inattendu par email, mais celui-là je ne l’ai vu que ce week-end. Comme apparemment ce soutien est lié à une chaîne d’amitié de lecteurs de ce blog, même si je ne sais pas vraiment le qui-quand-quoi, merci aussi de votre aide.

Donc, si je résume, Maman m’aide, Mari Charmant m’aide, Lili m’aide, mon chef m’aide, mes rêves m’aident, mon blog et ses lecteurs m’aident…

Tout va donc bien (en tout cas, bien mieux)!

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Burst out – il est temps que cela change!

S’il y a une émotion qui m’atteint rarement, c’est bien la colère. Mais voilà quelques mois que je la redécouvre. Et cela ne me réussit pas du tout, car c’est une émotion que je gère justement très mal.

Heureusement, seul un pôle de ma vie est ainsi perturbé: mon pôle professionnel. Mon environnement professionnel se dégrade pour des raisons d’ordre conjoncturel d’une part, et d’ordre structurel d’autre part, et je suis quasi totalement impuissante à faire bouger les choses. En 2006, j’avais commencé à établir un "cahier des lamentations" dans un coin chez moi pour noter tous les problèmes et frustrations qui me parvenaient, afin de m’en libérer psychologiquement; peut-être devrais-je reprendre cette habitude…

J’ai eu deux grosses sources de colère en décembre. Mais je ne les ai pas sorties, ces colères, à part à en parler sans fin chez moi, au point d’épuiser les miens, ce qui n’arrange rien. Alors je les ai avalées, tant bien que mal. C’est à dire mal. J’ai fait 2 angines à streptocoques coup sur coup, chaque fois, 24h après cet effort d’avaler une couleuvre! la 2ème fois, le médecin de garde (c’était le 24 décembre) m’a demandé si j’avais un problème au travail, ce qui m’a mis la puce à l’oreille.

A peine sortie de mon 2ème traitement antibiotiques, j’ai chopé le premier virus de passage en même temps qu’une de mes filles, et si j’ai apparemment réussi à juguler ce dernier par automédication, il reste que j’ai passé l’essentiel de mes vacances à constater que mon système immunitaire en a marre!

Il faut que j’agisse pour changer tout cela, mais comment?

D’abord parler à mon chef ouvertement de la 2ème colère qu’il a provoquée par inattention. J’ai préparé minutieusement cet entretien depuis 2 semaines avec des faits, une solution, le tout appuyé par des chiffres et graphiques, et je pense que je vais plutôt améliorer ma crédibilité auprès de lui en prenant cet angle très professionnel et dégagé de toute émotion. Après tout, comme il me l’a confié, les émotions, c’est son faible. Visiblement il a l’art d’en provoquer de violentes sans s’en rendre compte; sa personnalité est de ce point de vue totalement aux antipodes de la mienne, qui consiste plutôt à observer, anticiper et agir le plus subtilement possible pour "arrondir les angles" tout en avançant.

On verra bien…

J’attends aussi l’occasion d’aller requinquer tout mon organisme en thalasso anti-stress, comme j’en ressens vraiment le besoin, mais difficile de partir me thalasser sérieusement avant l’été. Je me dis donc que c’est sans doute le moment de tester une thérapeute locale en médecine énergétique – shiatsu, acupuncture, ou peut-être ce reiki dont tout le monde parle mais que je n’ai encore pas testé… Mais je n’arrive pas à décider quel numéro appeler dans la liste locale!

C’est vraiment le moment de dépasser mes limites, peurs, blocages, croyance pour avancer… j’ai défini des objectifs assez précis à horizon de 3 ans, et identifié comment avancer vers eux déjà en 2008, mais là je piétine, après tous ces progrès des 3 dernières années, et je vois bien qu’il faut que je tienne le coup en 2008, en particulier professionnellement, pour concrétiser ces objectifs ensuite… c’est pas drôle!

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Trois soeurs – Epilogue

Si vous avez manqué le début, tous mes papyrus sont archivés ici

La vieille femme aux étranges habits de cuir et de poil se tut, ne gardant que son énigmatique léger sourire. Marie-Jeanne était bien étonnée! encore interloquée, elle tourna vers Saint-Pierre un regard interrogateur.

– Cette histoire est donc pour moi?

Saint-Pierre ne répondit pas tout de suite, mais embrassa d’un vaste geste cet immense univers qui l’entourait désormais, rempli des lumières de la Connaissance, sous toutes formes des plus simples aux plus complexes telles que les esprits des hommes et des femmes de tous les temps les avaient façonnées au gré de leurs découvertes et de leur imagination. Il y avait les symbôles et les rituels, les chansons et les tableaux, les brevets et les romans…

– Cette histoire est, tout simplement.

Et la femme inconnue sembla soudain moins vieille et moins burinée, avec ses épais cheveux et son sourire doux, soudain familière, soudain proche:

– Elle est là pour vous rassurer, Marie-Jeanne. Vous n’avez pas mal fait. Vos trois filles sont comme la courge, le maïs et le haricot du peuple Indien d’où je viens. Elles sont à la fois uniques, et inséparables. Ainsi est leur histoire. Et cette histoire n’est qu’une facette de toutes les histoires de l’univers. Elle est leur histoire, individuelle, mais en même temps, universelle.

Saint-Pierre tendit la main vers Marie-Jeanne en un geste ample et assurant:

– Vous voici soulagée de ce dernier souci, Marie-Jeanne. N’ayez plus crainte d’avoir mal fait. Le temps est venu pour vous de vous reposer.

Mais Marie-Jeanne avait encore un peu d’inquiétude.

– Je comprends donc que je ne peux rien changer à cette histoire. Mais il s’agit là de mes filles et je les vois si incomplètes, chacune à sa façon! n’y a-t-il donc plus aucun moyen pour moi de les aider à progresser?

Saint-Pierre et l’Indienne continuaient de sourire.

– Marie-Jeanne, cette histoire, ces chemins entre-mêlés, sont ceux qu’elles ont choisis et construits. Ce sont les leurs. Votre rôle à vous s’achève ici, et maintenant. Mais vous avez raison, leur histoire à elles n’est pas finie, et elle conduit à d’autres histoires, d’autres chemins, qui restent à construire. Par elles.

Marie-Jeanne soupira.

– Pourrais-je au moins avoir une idée de la suite des ces histoires, de ces chemins, comme vous les dessinez si bien avec vos mots et vos images?

Cette fois, c’est l’Indienne qui ouvrit les bras pour montrer l’étendue de l’univers des possibles. Et Saint-Pierre secoua doucement la tête, tout en prenant Marie-Jeanne par la main.

– Ce sont vos filles qui vont les écrire, puis leurs fils et filles, puis les fils et les filles de leurs fils et filles.

Alors Marie-Jeanne ferma une dernière fois les yeux pour revoir les visages de ce monde qu’elle quittait enfin. Les visages des enfants d’Anne et des petits-enfants déjà venus, leurs rires et leurs pleurs, leurs moues boudeuses, leurs mots d’enfants, ces étincelles de vie dans leurs regards, l’énergie de leurs gestes, et devant eux, l’évidente promesse de tous leurs possibles avenirs.

A eux de les construire.Duguay_enfant1_2

Marie-Jeanne rouvrit les yeux, enfin prête à avancer derrière l’Indienne et Saint-Pierre.

L’histoire de Marie-Jeanne s’achève ici. Les histoires de Louise, Elisabeth et Anne se sont achevées aussi, depuis le temps de Marie-Jeanne qui s’est éteint voilà 25 ans, mais elles restent encore à écrire: sur mon propre chemin, ce temps n’est pas venu encore.