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Adulte ou maturescent?

Horizonforet"Le long chemin pour devenir adulte" dans le dernier Psychologies Magazine m’a interpellée. Dans cet entretien avec les philosophes P.H. Tavaillot et E. Deschavanne, il est proposé de demander autour de vous "quand êtes-vous devenu adulte?" pour s’étonner de la diversité des réponses. En effet, ce passage n’est plus clairement identifié dans notre société en mutation, les anciens rites étant en perte de vitesse (service militaire, mariage…) et l’âge adulte étant désacralisé (l’adulte est celui qui n’a pas le temps, celui qui est enfermé dans ses obligations professionnelles et familiales, etc: être jeune ou retraité, c’est vachement plus cool!).

Du coup, chacun se forge sa propre idée, très individuelle, de ce qui qualifie son passage à l’âge adulte. Je suppose qu’on projette donc désormais dans sa réponse à la question "quand êtes-vous devenu adulte?" ses propres idéaux, ses valeurs les plus profondes, plutôt que le modèle caricatural du mari-père-soldat-citoyen (!) que notre société a en parti effacé.

En lisant l’article, je me suis rendu compte que je ne m’étais jamais posé cette question moi-même!

Et la réponse n’est pas simple.

Je serais quand même tentée, dans un premier élan, de répondre que je suis passée dans "l’ère adulte" l’année de mes 20 ans pour tout un tas de raisons.

Scientifiquement, j’ai arrêté ma croissance osseuse dans ma 20ème année en culminant à 1638mm de hauteur (dont j’ai déjà perdu une bonne poignée depuis!). J’aimerais bien pouvoir dire que j’ai atteint mon poids adulte aussi, mais cela voudrait dire que j’en ai 10% en excès aujourd’hui, donc, passons sur ce point, je devais sûrement être trop maigre 😉

Sociologiquement, l’été de mes 20 ans, j’ai touché mon premier salaire, intégralement dépensé dans mon premier gros achat (une chaîne hifi avec lecteur CD! que j’ai toujours aujourd’hui, mais en annexe), et j’ai spécialisé ma branche d’études techniques (sur laquelle je vis toujours aujourd’hui).

Enfin, psychologiquement, cette année-là j’ai commencé à vivre avec mon premier copain sérieux (avec lequel je vis toujours aujourd’hui, ben oui je suis du genre casanière lol), et j’ai clarifié mes croyances, valeurs, idéaux de vie, et systèmes de pensées (sur lesquels, encore une fois, je vis toujours aujourd’hui!).

Malgré tout, cette simplicité de réponse et la stabilité qu’elle indique est certainement trompeuse. La notion de "maturescence" décrite dans l’article comme une évolution permanente de l’être adulte vers l’idéal adulte est tout-à-fait pertinente pour moi. L’idéal adulte, c’est la combinaison de 3 facteurs: l’expérience, la responsabilité, l’authencité. Et cela, à 20 ans, je commençais à peine à y tremper les orteils! j’ai bien passé les 15 dernières années à faire des vocalises en terme d’expérience et de responsabilités (professionnelles, familiales) et je ne suis pas sûre encore de savoir vraiment chanter encore, mais disons que je vocalise sans trop de peine désormais, et c’est donc surtout sur l’authenticité (rapport à soi) que je travaille à présent.

D’une certaine manière, cet article m’aide à répondre à la question que je posais ici voilà quelques mois: c’est quoi devenir sage? eh bien, pour commencer, maturons, maturons…

Au fait, et vous? vous sentez-vous adultes?

Depuis quand, et pourquoi?

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J’ose pas y croire…

Lukeskywalker Ben voilà, je vais changer de chef.

Comme en 2004, je n’ai rien vu venir. Pourtant j’avais bien développé mes réseaux d’information internes, mais rien n’a filtré. Rétrospectivement, je comprends beaucoup mieux bien des petites phrases et l’environnement sclérosé dans lequel je me cognais de plus en plus, tout ce qui traînait désespérément sans raison, et surtout, au paroxysme de fin juin, cette impression d’être laissée bien seule à tirer mes projets et ma petite équipe. Il me semblait surtout être la dernière à avoir encore assez d’énergie pour essayer de faire bouger les choses, au point de me faire traiter d’idéaliste par des collègues plus pragmatiques, désabusés et résignés depuis longtemps…

Et voilà, j’osais plus y croire, mais… tout ce que j’avais espéré, en vain, voir se mettre en place il y a 3 ans me tombe dessus, apparemment!

Jusqu’à hier, j’ai pas voulu y croire encore. J’avais encore trop dans le ventre un noeud d’humiliation d’avoir mendié à ce New Boss justement, en vain, une place dans son organisation toute pimpante d’il y a 3 ans: le "grrr" dans ma note de souvenirs d’il y a quelques mois, c’était lui! Là encore, c’est après coup que je réalise combien cette émotion était restée coincée en moi (bon j’avais quand même exprimé un grrrr ici – lol), au point que j’étais incapable de me comporter naturellement avec lui, toujours sur mes gardes et mal à l’aise (grrrr!). Alors, comme en 2004, j’ai de nouveau passé de mauvaises nuits ces derniers temps, me réveillant en milieu de nuit pour un cycle d’insomnie, comme souvent les anxieux (brrrrr….).

Depuis 2 semaines, j’ai tourné et retourné dans ma tête tous les scénarios.

Mais aussi, j’osais pas y croire, mais depuis 2004, j’ai évolué. J’ai repris confiance en moi grâce à diverses réalisations professionnelles, et j’ai aussi progressé sur un plan plus personnel. Je sais mieux trouver en moi cette source d’énergie qui irradie, qui fait qu’on se sent infiniment vivant, et surtout je sais mieux la ré-alimenter. Au point que j’ai maintenant souvent l’impression de déborder de créativité et de motivation. Au point même de commencer à oser essayer de les transmettre aux autres, mais ceci sera mon prochain défi.

J’ai fait un rêve surprenant justement ma dernière nuit de réflexion avant mon premier entretien. C’était un rêve mélange de visions et d’émotions, extrêmement difficile à verbaliser et à rassembler à mon réveil; je n’ai pu qu’en saisir quelques bribes dans mon cahier. Mais il m’a remplie de courage, et toujours de cette formidable énergie

Alors je suis allée à l’entretien avec New Boss et là, vraiment, j’osais pas y croire. Motivant et à l’écoute. Au fur et à mesure qu’il me parlait et répondait à mes questions, je me suis détendue et je me suis jetée à l’eau. Je lui dit quels étaient mes objectifs d’évolution. A ma grande surprise, il était visiblement dans une position d’écoute et d’ouverture que je ne lui connaissais pas. Il m’a proposé d’avancer dans cette direction, entièrement libre, en lui faisant une proposition, et indépendamment de cela, il m’a aussi demandé de l’aider à compléter sa liste d’objectifs pour son nouveau département sur la base de mon expérience actuelle.

Je suis sortie, je suis allée dans l’escalier, j’ai fait des bonds de joie, jusqu’à ce que je me rappelle que j’étais sans doute sous vidéo-surveillance. Ce serait dommage de me faire interner pour cause d’euphorie passagère alors que les opportunités que j’osais à peine espérer se présentent tout-à-coup VRAIMENT et sans effort de ma part!

Confiance, écoute, collaboration, motivation – je n’osais pas encore y croire. Mais à ma grande surprise, New Boss a proposé de parler aussi à mes autres collègues et équipiers en transit, afin de répondre à leurs questions dans la foulée. Cette deuxième séance a apporté encore des promesses qui n’ont sans doute pas vocation à être entièrement satisfaites, mais tout cela est néanmoins un tel changement que je suis encore sortie de là tout excitée. Deux mots surtout que j’ai retenus dans son credo, et qui vont être son défi à mon avis – ouverture et innovation. A suivre.

Mais j’ose toujours pas y croire… il me faut maintenant formuler mes objectifs d’évolution en une proposition concrète et structurée… et revenir sur terre. Heureusement, ma bonne étoile m’avait déjà conduite à me préparer, et je viens d’en retrouver le clin d’oeil dans ma météo couleur

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Météo couleur

Curieuse du succès que ce petit jeu de cartes rencontre sur certains de nos psychoblogs, je me suis amusée avec depuis environ un mois. Et je suis intriguée. Vraiment intriguée. Pour ma part, je vais continuer à faire mes expériences mais d’une manière plus rigoureuse, en notant systématiquement mon état d’esprit avant le test, la position des cartes choisies (j’ai déjà testé qu’elle n’est pas fixe) et mon tirage effectif pour vérifier s’il y a bien une corrélation anormale.

Je suis en plein chamboulement professionnel, ce qui m’a complètement bousculée ces derniers jours. Les faits feront l’objet de ma prochaine note, déjà rédigée mais en cours de contrôle (j’ai la prudence de la garder assez floue pour préserver mon anonymat). Mais, en attendant les détails, en m’amusant à tirer ma météo couleur aujourd’hui après avoir longuement médité sur la nouvelle situation, voici ce que j’ai obtenu et qui correspond étonnamment à ce qui me bouleverse en ce moment…

Cette couleur raconte ce que vous êtes en train de vivre en ce moment. Elle précise ce qui se passe et la façon dont vous le gérez.

Turquoise lumière
Vous êtes en train de guérir. C’est un miracle. Ce que vous avez toujours souhaité est en train de se manifester, la situation bloquée se libère. Votre polarité manquante arrive. Vous êtes habité par une force inhabituelle qui vous procure un changement de niveau de conscience. Votre coeur déborde, vous êtes animé d’intention pure, prêt à donner votre amour au monde sans besoin que cela ne se sache. Vous préoccupation se tourne vers la planète, son écosystème, sa survie et vous êtes prêt à veiller pour que l’homme y prenne sa place sans nuire à l’évolution des espèces.

Cette couleur vous informe des moyens qui sont à votre disposition et ce que la vie vous recommande de saisir comme circonstance favorable en ce moment.

Violet Naissant lumière
Vous avez l’occasion de mettre en pratique un sujet qui vous tient à coeur dont vous avez acquis les connaissances théoriques en allant à l’école. Quelle aubaine ! Voulez-vous passer à la pratique ! Passés les premiers jours de tâtonnements, vous allez petit à petit acquérir l’entraînement qui vous manque pour devenir, inévitablement avec le temps, maître en la matière. Qui ne risque rien ne peut prétendre espérer du meilleur ! On ne vous demande pas d’être perfectionniste mais de suivre les étapes de la voie d’apprentissage d’une discipline de vous ouvrir à recevoir l’enseignement du maître qui le dispense. Et du coup, de guérir votre relation au père, à la notion de hierarchie !

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Curieux mélange

Yoda Prettywoman2 A votre avis, si on mélange les deux héros de films, Yoda et Pretty Woman, cela donne quoi?

Mmmm… à environ 80% de probabilité, selon le test en vogue dans les psychoblogs ces jours, cela donne… Kerleane.

Malheureusement, le test ne dit pas avec qui est la ressemblance physique, ni psychique…

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2004 – Thalasso – Rencontres

Thalassoi J’utilisais ce temps de thalas-solo avant tout pour faire le point sur moi-même, mais je n’étais pas en retraite dans une cellule d’ermite, et avec le recul, un des intérêts de cette semaine était aussi de me plonger dans un milieu complètement inconnu, certes protégé, mais différent du monde dans lequel j’évolue d’habitude.

La clientèle était principalement constituée de couples âgés et beaucoup de femmes, les plus jeunes venues ici avec un bébé accaparant leur attention hors des soins, ou venues de délester de soucis qui curieusement, semblèrent très vite les rapprocher. Nous avions en effet, le lundi soir, une soirée d’accueil où les curistes pouvaient faire connaissance entre eux, et des petits duos de bavardage se formèrent ainsi entre les pensionnaires, quasiment pour toute la semaine.

Pour ma part, je fis la connaissance d’une femme d’une soixantaine d’années avec qui je passai le reste des soupers de la semaine à bavarder de nos vies respectives, ce qui était bien altruiste de sa part, car j’avais l’âge de ses filles et je devais lui paraître bien ennuyeuse! sa vie à elle avait été à la fois riche en réalisations (développement d’un cépage de Bourgogne avec son mari champennois, partis de zéro; et avec 4 enfants comme cerises sur le gâteau), riche en rencontres et, me semble-t-il, riche aussi en bonheurs, même si son veuvage brutal encore assez récent lui avait manifestement pesé.

J’ai un peu bavardé aussi, en fin de semaine, avec une autre jeune femme, à peine plus âgée que moi, qui semblait très nerveuse. En effet: elle était en instance de divorce, alors qu’elle était co-gérante d’une épicerie avec son futur ex-mari, situation évidemment difficile à vivre.

Et enfin avec un couple d’immigrés espagnols très âgés, un vieux monsieur un peu fatigué et une petite dame encore très vive, pleins de dignité et de bonté, le genre de couple que j’aimerais avoir encore dans 40 ans. Ils m’ont parlé de leurs enfants qui ne voulaient plus parler espagnol (une grande souffrance pour eux), de leur petite-fille qui faisait des études universitaires et qui ne voulait pas se marier ni avoir d’enfants (une autre souffrance pour eux), et ils m’interrogeaient comme s’ils voulaient comprendre si moi aussi j’étais à des années lumières de leurs valeurs. En effet, bizarrement, eux aussi me prenaient pour une étudiante, à croire que l’eau de mer m’avait rajeunie de 10 ans… alors je leur ai dit que mes parents aussi avaient rejeté le breton pour mieux asseoir leur réussite sociale, et que j’avais en effet fait des études supérieures, mais aussi deux enfants, et que leur petite-fille aurait bien le temps de changer d’avis en avançant dans sa vie de femme.

Je ne saurai jamais si cela les a un poil consolés. Ils étaient malgré tout lumineux, et le restent dans mon souvenir, c’est pourquoi je souhaitais leur consacrer ces quelques lignes, ainsi qu’à mon amie de tablée. Quand à la jeune femme en souffrance, j’espère que ce n’était qu’une étape vers du renouveau; c’est elle qui m’a expliqué le bien que fait une cure, et surtout comment les effets s’étalent dans le temps, et à quel intervalle, idéalement, le renouveler. Conseils que j’ai suivis d’ailleurs.

Je dois être quand même un peu bizarre: depuis toute petite, j’ai souvent préféré discuter avec des gens plus âgés qu’avec mes pairs. Enfant, j’adorais participer aux tablées d’adultes, et en classe, je me sentais souvent plus proche du prof que des autres gamins (mauvaise idée – j’en ai d’ailleurs bavé…). Cela m’a frappé à nouveau lors de ces rencontres. J’ai surtout réalisé que je recherchais avant tout chez les gens plus âgés soient des gens heureux (modèles à suivre, et source de joie de vivre) ou des gens savants (nécessaires à ma soif d’apprendre, et qui me font avancer à mon tour). Idéalement, ils peuvent aussi combiner les deux… ceux-là, je les appelle "les sages"…

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Yoga & Mandalas – Etrange épilogue

Migraine Après ce dernier mandala, nous sommes revenus au yoga, et c’est là que mes ennuis ont commencé.

J’avais toujours un peu mal à la tête. Rien de méchant, un peu comme ces jours d’été où la chaleur écrase le crâne, incitant à aller se terrer à l’ombre avec des rafraichissements. A priori, je ne voyais guère de contre-indication au yoga, au contraire, puisqu’il s’agit d’un sport à visée thérapeutique plus que compétitive. J’ai donc décidé de continuer les exercices.

Etant donné que nous avions pris du retard sur l’horaire, la prof nous a prévenues qu’elle adaptait son programme, et elle nous proposait de passer directement à un exercice très puissant, mais demandant une grande réceptivité. Cet exercice se pratique de préférence le soir, car il est très énergisant et il est essentiel de prendre un temps de relaxation et de repos après sa pratique, temps que nous aurions encore le temps de prendre avant de finir la journée. Elle nous a donc demandé si on se sentait prêts à le faire.

Cela m’a intriguée, forcément, et comme en plus je ne me sentais pas au mieux de ma forme, j’ai naïvement demandé ce qui se passait si on pratiquait mal cet exercice? question inattendue, peut-être, en tout cas, la réponse n’était pas claire. J’ai vaguement compris que cet exercice chamboule les énergies et on peut être à côté de ses pompes toute la journée si on le pratique assidument dès le réveil.

L’exercice consiste en gros à lever les bras pour se remplir d’énergie, puis à se coucher à plat ventre en remerciant, sept fois, chacun à son rythme, les yeux fermés. J’ai commencé l’exercice et environ au milieu, il m’est arrivé un désagréable incident: j’avais reculé sans m’en rendre compte, et en me relevant, je me suis cognée dans la table des mandalas qu’on avait rangée derrière moi. Mon mouvement était doux et je n’ai pas eu mal, mais j’ai ouvert les yeux et vu que j’avais dérangé le groupe, en particulier les animatrices, et je me suis sentie terriblement maladroite.

En parallèle, l’exercice avait non seulement décuplé mon mal de crâne, mais en plus je commençais à être vaguement nauséeuse.

La relaxation en silence qui a suivi n’a rien changé, peut-être parce qu’elle se pratiquait à plat ventre alors que j’aurais plutôt dû me reposer sur le dos.

Les exercices de yoga qui ont suivi n’ont rien arrangé non plus, au contraire. J’ai rapidement dû m’arrêter, car la moindre position basculée en avant augmentait ma migraine au point que je commençais à craindre de devoir aller vomir.

Dans ces conditions, arriver à la fin de la journée était un vrai soulagement. Même si je me sentais terriblement déçue d’avoir ainsi gâché la dernière heure, je restais ravie des expériences précédentes. Nous avons fini par un "debriefing", d’abord en regardant tous les mandalas réalisés par le groupe, puis, comme nous avions commencé le matin par nous présenter avec nos attentes, figurées par le choix d’un caillou déposé dans un grand bol plat rempli de sable, nous devions à présent expliquer pourquoi nous avions choisi ce caillou (dans quel état nous étions en arrivant), et comment nous avions vécu ces découvertes (dans quel état nous étions à présent).

Ce tour de table était vraiment intéressant car chaque expérience était à la fois constructive et très personnelle. Il y avait un caillou choisi avec une aspérité pour symboliser une colère, il y avait des aigreurs d’estomac, du stress, du mal-être à l’arrivée qui s’étaient envolés. Il y avait aussi deux personnes qui avaient trouvé perturbant les mandalas, pour des raisons opposées: la première parce qu’elle s’était sentie bloquée par la structure du dessin construit, alors qu’elle est d’habitude décrite comme quelqu’un de très structuré justement, la seconde parce qu’elle avait l’impression d’être infantilisée par le retour à un exercice aussi simpliste, presque naïf (amusant de noter que c’était, de loin, la plus jeune du groupe!). Et enfin il y avait moi, qui étais arrivée en pleine forme et super motivée, et repartais avec une terrible migraine (mais néanmoins ravie).

Je suis partie, et en quittant la pièce, j’ai réalisé combien j’étais "à côté de mes pompes" et au bord des vomissements, même si le mal de tête s’était atténué. Il fallait quand même que je fasse en voiture les 15km me séparant de chez moi, mais je n’ai pas osé prendre l’autoroute, je suis d’abord sortie de la ville pour aller vomir dans la campagne (vieux réflexe datant de mes grossesses…). En arrivant chez moi, j’étais désolée de me présenter dans un tel état… heureusement tout le monde allait bien, et je suis montée me coucher après une dernière étape la tête dans la cuvette, en me demandant si j’avais attrapé une gastro.

Mais non: au bout d’une heure au calme à écouter ma petite famille préparer le souper joyeusement sans moi, je me suis senti beaucoup mieux et je suis descendue les rejoindre, même si je n’ai pas osé manger grand-chose, et j’ai pu vaquer à mes occupations habituelles dans la soirée. J’ai montré mes mandalas à tout le monde pour la plus grande surprise de tous – tiens, Maman dessine?

Et c’est Mari Charmant qui a eu le mot de la fin en rigolant de mon air piteux pendant qu’il se régalait de ma part: "dis donc, ce ne serait pas ton yoga machin chose qui t’aurait mise dans cet état-là?".

Voilà donc qui m’apprendra à mal bousculer mes énergies (c’est aussi moi qui ai fait de l’urticaire en thalasso, après tout!)… je n’ai jamais fait de migraines de ce type, en tout cas, pas de cette violence et qui plus est, qui viennent et repartent aussi vite sans médication. C’est un peu curieux, mais en quittant l’assemblée dans ce sale état, j’avais comme l’impression d’avoir pompé les problèmes dont les autres s’étaient sentis soulagées. D’où le besoin de vomir. Quelle drôle d’idée.

J’ai attendu toute une semaine pour oser refaire un mandala au calme, ce que j’ai fait dimanche, et c’était parfait. Cela m’a pris une heure, l’heure d’une sieste, mais ma journée m’a semblée dix fois plus remplie ensuite. Et je n’ai pas eu mal à la tête…

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Mandala couronne

Comme je l’ai expliqué dans les notes précédentes, l’expérience du mandala m’a absolument fascinée. J’ai eu l’impression que je me libérais d’un vieux blocage, mon incapacité d’expression graphique, en place depuis mon enfance. Le yoga m’a paru plus familier, car il s’agissait d’une introduction pour débutants qui me rappelait mon cours régulier de stretching. La séance de la matinée a tout de même eu pour effet d’augmenter mon métabolisme, et j’étais donc franchement affamée avec un début de mal de crâne (de mon cerveau glouton!) quand nous avons pris, tardivement, la pause pique-nique au bord du lac.

A notre retour, nous sommes passés sur le thème de l’après-midi, qui, après l’ancrage et le travail d’enracinement du matin, passait sur la prise de conscience de la couronne avec un travail sur un mandala structuré, cette fois, et pour finir une série d’exercices de yoga associés.

Contrairement au mandala d’intuition que nous avions pratiqué le matin, le mandala structuré est tout d’abord construit selon des régles géométriques précises. Je serais d’ailleurs tentée d’utiliser des outils pour le rendre plus rigoureux, mais nous devions le faire à main levée, car l’effort de concentration que cela demande fait partie du processus de concentration, de recentrage qui est essentiel à la portée de l’exercice.

Une fois construit la structure de 2 ou 3 séries de lignes, carrés, losanges et cercles inscrits les uns dans les autres successivement de l’extérieur vers le centre (d’où le recentrage, forcément équilibré dans cet exercice, qui doit se pratiquer sans tourner le papier), nous avions la liberté du remplissage: gommer, remplir, avec des formes ou des couleurs de notre choix, mais pas la liberté du thème: nous devions représenter notre couronne.

Mise en confiance par l’exercice du matin et les règles géométriques parfaitement structurantes, j’ai très vite construit la structure et eu envie d’y mettre 4 couleurs vives et complémentaires, violet et jaune, bleu et vert, dans des formes fortes et simples à l’extérieur, gommant le cercle original d’enveloppe (la protection) pour mieux représenter la couronne. Et j’ai complété l’intérieur en figuratif, en le chargeant un peu trop sur la fin car il me restait du temps – un peu dommage, avec le recul, mais j’étais quand même contente du résultat.

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L’heure du rêve

MontagneJe rêve peu, notamment en semaine, sans doute parce qu’il me faudrait dormir un cycle de plus pour bien rêver… je me réveille parfois autour de minuit avec l’impression d’avoir un rêve à saisir alors que je viens à peine, me semble-t-il, de m’endormir, mais le rêve a disparu. Il reste les pensées: dans ce demi-sommeil, elles sont agitées, essentielles et étranges, comme si toutes les pensées parasites de la journée avaient disparu pour laisser émerger, dans tout leur éclat, seulement les idées les plus essentielles, les concepts les plus significatifs, et aussi, entre les faits d’hier et les questions de demain, les trajectoires de possibles connexions inattendues qui m’apparaissent soudain comme des évidences, au coeur de la nuit, alors que de jour, je n’en verrai plus que l’étrangeté.

Je respecte toutefois cet emballement de mon cerveau la nuit, car il est très fructueux: il enrichit ma créativité, mon intuition, ma perception des autres. Je suppose que c’est aussi par ces mécanismes que j’apprends, car beaucoup de ces pensées sont nourries des efforts intellectuels de mon travail ou de mes lectures. Simplement, si je me réveille à demi-consciente au milieu de la nuit, je ne suis pas vraiment dans la réalité, et j’ai une étrange intimité avec ces pensées, comme si les concepts et moi ne faisions plus qu’un…

L’expérience la plus étrange que j’ai faite dans ce domaine date de l’époque du bac. Après une révision trop intense du programme de maths, j’ai rêvé que j’étais une exponentielle (un objet mathématique représentant le fait de grandir sans cesse de façon toujours plus accélérée). Je suis incapable de me souvenir de ce que la perception de ce rêve mais c’est le meilleur exemple que j’ai trouvé à raconter de la folie qui m’habite parfois dans ce monde du sommeil!

J’ai eu le droit à une jolie petite évasion onirique il y a 8 jours (comme promis à Carole la voici enfin!).

J’ai rêvé de la maison de mes voisins. C’est un chalet immense et tarabiscoté dans la réalité, et dans mon rêve, j’ai soudain réalisé que c’était en fait une cathédrale, avec de hauts murs épais comme un château du Moyen-Age, et au Sud, une aile en forme de chapelle, comprenant le laboratoire (mes voisins ont en effet une pièce de ce nom au sous-sol, héritage du propriétaire précédent qui était un étrange Professeur Tournesol à la retraite) au-dessus de laquelle on trouvait les chambres des enfants.

Comme nos enfants s’entendent bien justement, j’ai eu dans ce rêve l’occasion de monter dans une de ces chambres au Sud, dans le toit de la chapelle, et de regarder par la fenêtre ouverte au Sud.

C’était une fenêtre en ogive comme on en trouve dans les églises, et elle révélait, entre les grands arbres, un paysage de toute beauté: au fond, de majestueux sommets parés de neiges éternelles, et allant vers eux, tout en douces sinuosités, un chemin tranquille, dans la verdure des pâturages ensoleillés.

J’étais frappée par la beauté et la sérénité de ce tableau, mais aussi, intriguée… au Sud de la maison de mes voisins, derrière les grands arbres qui leur font de l’ombre, il y a certes un paysage tranquille et ensoleillé, mais beaucoup plus quelconque, et surtout, il y a… ma maison.

Remplacée par ce tableau magnifique.

Etrange perspective…

Au réveil, il m’est resté la logique des connexions: je m’étais couchée l’esprit un peu agité me demandant ce que j’allais chercher et trouver à l’initiation au mandala & yoga quelques-jours plus tard. Or ma future voisine (dont le terrain s’intercale entre le mien et celui de mes voisins actuels, donc aussi dans ce paysage) est également prof de yoga, d’où l’association yoga->voisins. Et le paysage comme un tableau parfaitement encadré dans la géométrie régulière de l’ogive renvoyait certainement mon esprit à la symbolique du mandala, comme les rosaces de vitrail…

Restait la beauté du paysage, image que j’ai stockée précieusement dans ma collection de beaux rêves… je ne sais pas la dessiner avec la perfection qu’elle a dans mon esprit, mais j’en ai repris quelques thèmes dans le premier mandala que j’ai dessiné.

Et tout cela est très lumineux, doux, ressourçant pour moi… je vous en souhaite autant.

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Comment je me suis retrouvée à cette journée de découverte du yoga-mandala…

Il y a quelques semaines, alors que je réfléchissais à ces questions de "synchronicité", j’ai eu l’idée inhabituelle d’aller acheter du bon fromage à la laiterie locale, en prévision du passage de mon beau-frère pour souper. En entrant, j’ai regardé les affichettes sur la vitrine, et l’une d’elles a attiré mon attention: il s’agissait de la pub pour un dimanche découverte sur yoga et mandala. Je suis entrée acheter le fromage, et en sortant, j’ai encore regardé de plus près l’affiche, pour voir si ce cours avait lieu ici. En fait, non, alors je me suis juste dit qu’il faudrait que je me renseigne d’ici la rentrée sur les cours de yoga donnés au fitness local, et j’allais partir quand une dame apparemment sortie de nulle part m’a gentiment interpellée: "vous la trouvez jolie? je viens juste de la mettre…".

Interloquée j’étais, pour le coup! une petite voix intérieure s’est mise à rigoler: tiens tiens, si tu n’arrives pas à te décider à aller au yoga, le yoga vient à toi…

"C’est vous qui donnez ce cours?"

Elle n’avait pas du tout l’air de l’idée que je me faisais d’une prof de yoga, mais plutôt l’air familier, gentille, et pas très différente de moi (je ne pense pas franchement ressembler à une yogi – lol). Nous avons échangé quelques phrases: c’est aussi elle qui donne les cours auquels j’envisageais de m’inscrire à la rentrée, et elle habite ici. Mais j’avais besoin de réfléchir, je ne prends jamais de décisions à chaud; et je n’ai pas répondu clairement à sa question sur mon intérêt.

Le lendemain, toutefois, je suis revenue noter le numéro de téléphone, puis après quelques échanges et incertitudes sur un nombre de participants suffisant, je me suis donc retrouvée parmi 6 autres curieuses dimanche matin, avec la prof de yoga et l’animatrice en mandala qui avaient sympathisé à une formation il y a quelques mois et qui avaient décidé suite à cette expérience de proposer ensemble cette journée découverte.

Kripalumandala … un petit mandala pour la route… (pas de moi celui-là: il manque les couleurs – lol!)

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Mon deuxième mandala

Comme il me restait une dizaine de minutes après avoir fini mon premier mandala, j’en ai profité pour en faire un rapide, correspondant plus à l’idée que je m’en faisais au départ. Nous n’avions pas de compas ni de règle, mais j’ai quand même bricolé une rosace avec les disques à disposition, et posé sur le papier une ébauche de réflexion en cours.

Bien plus conforme à mon esprit ultra-cartésien, donc 😉

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