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Mi-novembre

Mi-novembre? déjà? j’aime beaucoup ce mois, et là, quelle frustration. Je n’ai fait que voyager, participer à des réunions, travailler après les réunions pour rester à flot, cultiver mon obamania chopée outre-atlantique et le virus nez-gorge-oreilles qui allait avec tout cela. J’ai trouvé mes vacances de fin octobre irréelles, pas vraiment investies, à cause de la plongée brutale dans l’hiver certainement, mais aussi parce que j’anticipais tout cela… Pas vraiment déconnecté… Vivement Nöel.

Une confirmation: sur des amygdales enflammées, le vinaigre de pomme (ou de cidre), c’est d’une efficacité impressionnante.

Une interrogation: si le discours alarmiste que j’ai entendu lundi de mon voisin financier est vrai, on est VRAIMENT mal. En fait, des discours alarmistes j’en entends tout le temps. Mais lui c’est un optimiste. Finalement, comme se demandait Mari Charmant, si ce n’était qu’une crise financière et boursière comme d’hab (on en a vécu d’autres), les états ne s’agiteraient pas comme cela, et (à peu près) de concert qui plus est. Après les USA, l’Islande, l’Europe, la Suisse, la Chine… manquent juste Cuba, la Corée du Nord, le Groenland et le Zimbabwe? c’est quand même bizarre, cette globalisation, non?

Une réorganisation: au travail, encore, après 13 mois du précédent règne, et déjà 4 ou 5 mois de rumeurs au moins. Désespérant. Et je suis tellement loin des services financiers que je n’ai même pas idée de l’impact de la crise sur nos affaires. Brouillard total.

Une évolution: j’ai revu une dernière fois ma naturo-thérapeute, avant les vacances. Cette séance a été quasiment violente, pour moi, au point que je n’ai pas encore pu la raconter ici, ni avancer avec les outils qu’elle m’a donnés, j’ai besoin de stabilité et de sérénité, et là, tout bouge trop. Je garde les outils au chaud. Ce chemin de 3 séances était une expérience incroyable et ce chemin est fini… mais je ne sais pas encore où je suis arrivée.

Une conviction: sur le plan professionnel, une partie de mon travail actuel est porteuse de sens, de création, d’évolution, d’innovation et d’interactions humaines. Et c’est ce que je veux développer sur ce pôle-là. D’ailleurs toute mon évolution, et ma formation, depuis mes prises de conscience de mi-2006, allaient dans ce sens. Cohérence.

Enfin, une révélation: sur le plan personnel, je m’apaise peu à peu face à ce thème récurrent de recherche de sens dans mes rêves, ce que je pourrais appeler mon ego errant. Si je disparaissais aujourd’hui, ma vie jusqu’ici serait déjà pleine de sens, pourquoi donc errer encore, à la recherche de quoi? de puissance, de pouvoir, de richesse, de reconnaissance? je ne saurais qu’en faire. Je ne cours plus, et du coup, je n’erre plus. Enfin, j’erre moins. Et je laisse venir les circonstances, un peu plus naturellement. Attention, ce n’est pas passif: je continue de faire mon travail, de vivre ma vie, mais au présent. En fait, après avoir enfin pigé le lâcher-prise (eureka du mois de septembre!) je commence à piger aussi cette dimension là. Etonnant comme mon cerveau peut être lent à absorber ces notions, pourtant pas compliquées. Il me semble qu’il me faudra encore des années de travail sur moi pour digérer tout cela, et poser enfin mon ego errant à sa modeste place dans notre univers sans qu’il se trémousse sans cesse…

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Et si tout changeait? eh bien, tant pis!

Les medias nous ont brandi toutes les menaces, de la grippe aviaire au réchauffement climatique en passant par le terrorisme et la fin du pétrole.

Mais peut-être la vraie menace est-elle beaucoup moins concrète, visuelle, frappante, du moins dans son démarrage.

J’ai eu un jour un cours d’introduction à l’économie où le prof nous expliquait que la bourse précédait toujours la vie quotidienne, en particulier l’emploi. Alors si c’est vrai…

En 2000, quand la bulle internet a commencé à exploser, je ne me suis pas inquiétée. Je n’avais pas acheté d’actions. J’en avais reçu de mon employeur, toutefois, et j’ai décidé de les garder pour constituer des fonds propres pour construire notre maison, car elles avaient significativement progressé en 2 ans, m’offrant un petit pactole. En 2001, je ne les ai pas vendues assez vite. Fin 2001, le petit pactole s’était complètement envolé, avec le World Trade Center et toute la nouvelle économie… Et Mari Charmant s’est retrouvé au chômage. Et en 2002, c’est mon employeur qui a procédé à des licenciements, étranglé par sa dévalorisation boursière. Moi qui croyais qu’un bon diplôme nous protégerait!

En fait, la situation a bien tourné pour nous, heureusement. La bourse est repartie, et la consommation, et l’emploi. Mais j’ai toujours gardé ma réticence vis à vis des placements boursiers. Je suis une grande adepte des comptes épargnes en années de vaches grasses, du rachat d’années de retraite garanties par l’état à un bien meilleur taux, et même du paiement d’impôts en avance, mon canton et ma commune  suisses m’offrant pour cela des taux d’intérêts plus attractifs que la banque, et ce alors même qu’ils sont peu endettés (donc faible risque). Et bien sûr de l’amortissement des hypothèques, même après avoir lu et relu que statistiquement sur la base de l’évolution moyenne de la bourse sur les 150 dernières années il est plus avantageux de garder un crédit sur sa maison et de placer la fortune correspondante… statistiquement! mythe particulèrement bien entretenu en Suisse, royaume des banques qui en tirent double avantage (elles doivent détenir la moitié du parc immobilier ET gèrent les portefeuilles!). Mais j’ai jamais aimé me fier aux statistiques quand elles ne donnent pas du 100%…

Donc, la crise actuelle devrait me laisser de marbre, même si elle a sûrement un impact sur nos retraites: d’ici 30 ans, on a le temps de se refaire.

Sauf que je me rappelle le message de mon prof d’économie, et que je l’ai vu toujours vrai. Et là, se réveiller tous les matins avec les journalistes de la RSR qui finissent même par en plaisanter "bon, on va encore vous parler de la crise financière, le Nikkei s’écroule encore de 10% ce matin…" cela me donne un étrange sentiment d’irréalisme. Ce n’est pas possible! La moitié de notre maison appartient encore à une banque dans la tempête… Et mon travail, mes compétences, tout est terriblement immatériel. Capitalisme intellectuel. Valorisations virtuelles. Cela veut dire quoi? je ne suis pas une IA, moi, faut que je me chauffe l’hiver et que je bouffe. Mes mômes aussi.

Alors… et si demain tout changeait? Faillite bancaire, plus de fortune, défaut de liquidités, plus de revenu?

Mais je vois que j’ai progressé: je ne suis pas anxieuse. Advienne que pourra. De toute façon, ce ne sera pas juste nous. Le système se réinventera. Nous avons nos intelligences et nos courages d’êtres humains. Nous apprendrons, nous grandirons.

Après tout, ce n’est que de l’argent. La grippe aviaire, cela m’angoissait beaucoup plus!

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40 ans d’évolution de la société française

La Radio Suisse Romande m’a tirée de mon sommeil ce matin avec un étrange amalgame.

La page d’histoire: 4 septembre 1958, discours du Général de Gaulle. La RSR nous sort une ou deux fois par an dans leur chronique historique du journal de 6h une de ces archives sonores où la voix du Général semble venir d’un autre temps. L’accent, les mots (la patrie, vive la France, etc), jusqu’à la Marseillaise qu’il entonnait lui-même dans l’extrait radiophonique de ce matin… cela me cause un tel malaise à chaque fois! Comme les mentalités devaient être à des années lumière des nôtres, et c’était seulement il y a une génération et demi??? France coloniale, jusque dans ses régions rurales métropolitaines, que l’éducation conditionnant l’accès à la sécu, l’électricité et les débuts timides des communications modernes, du téléphone aux voitures en passant par radio puis TSF, finissait de moderniser. Pas si loin des deux grandes guerres… et bien sûr il y avait l’Algérie…

Les news: 4 septembre 2008, une ministre annonce qu’elle a fait un bébé toute seule. Ben oui, même au-delà des frontières hexagonales, on ne parle que de cela. Déjà qu’elle était atypique, cette ministre, même pas née en 1958, et pourtant quelque-part héritée justement de ce passé colonial, quelque-part symbôle aussi de la réussite par l’éducation nationale. Curieux parallèle, mais surtout quelle illustration frappante de l’évolution des mentalités, des moeurs, sur ce même pas demi-siècle passé!

Quel grand écart, frappant, non???

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La rentrée

Déjà la rentrée. Il fait nuit à 21h.

Je n’ai pas vu passer cet été!

Il me semble n’avoir jamais eu trop chaud. J’ai passé les week-ends et mes mercredis du mois d’août à réaménager l’étage de notre maison, suite à la création de greniers sous-toit, dont l’un aménagé en bureau. J’ai trié et rangé, poncé et vernis, mesuré et cousu (un peu), et couru les magasins quand ce n’était pas la déchetterie…

J’ai maintenant la satisfaction d’avoir les 2/3 de ma maison parfaitement triés, désencombrés, au point d’avoir mes deux anciens galetas recyclés en pièces quasiment vides… chambre d’amis et salle home cinema-repassage etc.

Enfin presque, il me reste encore 2-3 trucs à finir cette semaine. Juste à temps pour reprendre le rythme de la rentrée, avec une grande question: vais-je réussir à mieux gérer mon temps cette année, à ne pas me laisser déborder par la surcharge professionnelle? j’ai aussi profité des jours de bureaux tranquilles en pleine pause estivale pour dépiler de nombreuses tâches en souffrance avant mes vacances de juillet. Je ne suis pas arrivée au bout, mais je vois bien que cela devient plus facile, je maîtrise mieux les dossiers après des mois d’apprentissage "after-hours".

Maintenant, j’ai hâte au moins à un aspect positif de la rentrée: la reprise du yoga et de la gym! cela me manque, mais j’ai de la peine à me motiver en solo avec un DVD, surtout ces 2 dernières semaines où je faisais encore une soirée rangement après ma journée de boulot…

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Escapade à Mednat

Les enfants en vacances chez les grand-parents, un séminaire de travail sur Lausanne, juste le jour du nocturne du salon Mednat & Agrobiorama à Lausanne, c’était l’occasion idéale d’aller y faire un tour, voir de plus près ce qui se fait dans le coin en matière de médecines naturelles et agriculture biologique. Je voulais me renseigner sur le qi gong, trouver un DVD d’exercices si possible, et un livre de construction de mandalas. Je me suis donc dirigée vers la halle du livre, et comme il y avait le village santé à côté… je n’en suis pas partie avant la fermeture!

FeedesmusiquesJ’y ai retrouvé, concentrés sur quelques centaines de m2, tout un tas de références que je connaissais via internet. Ainsi, Plume Bleue, qui m’a fait découvrir tant de merveilles audio, de Medwyn Goodall à Robert Gass… pour la synchronicité, alors que je venais d’arriver, j’entends justement le début du dernier CD de Nathalie Manser dont Mari Charmant et moi sommes devenus complètement accros depuis sa découverte voilà 2 mois… je file directement sur le stand qui la diffuse, c’est l’occasion de découvrir un autre vendeur romand de CD "new age", aliou… je repars avec les 2 premiers CD de Nathalie Manser (et je les écoute en boucle depuis, même s’ils sont moins originaux et moins exceptionnels en terme de qualité hifi que le 3e)…

… 3 pas plus loin, je trouve les éditions Jouvence, qui publient, entre autres, les ouvrages de Rosette Poletti, une femme étonnante dont la bibliographie m’a énormément parlé. Je mets 2mn chrono à trouver le petit bouquin de poche "Le secret des auto-massages chinois" offert à ma mère pour la fête des mères 2007, et qu’elle m’a convaincue de pratiquer l’été passé, mais hélas, pas assez régulièrement pour ne pas avoir oublié la moitié de l’enchaînement matinal…

… j’essaie une dizaine de minutes l’écoute de la musique multi-dimensionnelle de Jacquotte Chollet. Impression de pression dans le cerveau, surprenant – cela me ramène à un de mes mandalas ci-dessus -mais difficile de juger dans ce cadre, walkman de qualité hifi trop médiocre et passage incessant à côté, faudra que j’écoute les extraits à la maison au calme pour me faire une meilleure idée de l’effet…

… au rayon librairie, je trouve, à défaut de DVD, le livre sur le Qi Gong de la femme que je cherchais, ainsi qu’une série de livres sur les mandalas qui me placent devant un choix cornéliens. Finalement, je prends le livre sur les mandalas celtes, car il y a des explications au début et cela fait longtemps que, bonne Kerleane celtico-bretonne que je suis, je songe à regarder de plus près comment reproduire ces motifs entrelacés qui me parlent beaucoup…

… j’ai enfin l’opportunité de faire un test de cohérence cardiaque pendant un quart d’heure, ce qui m’intéressait depuis la lecture du livre Guerir de David Servan Schreiber. Je ne me souvenais plus du tout de ce que le livre racontait en détail, j’ai relu le chapitre en rentrant: c’est exactement l’expérience que j’ai faite. Je ferai une note dédiée, cela en vaut la peine…

… enfin, déjà la fermeture, je fais vite un dernier tour des stands pour en prendre plein les yeux, surprenant de voir un microcosme suisse-romand que je connaissais, en partie, via leurs sites internet exposant ici. On dirait qu’ils se connaissent tous! voilà 7 ou 8 ans par exemple que je visite de temps à autre le site de Stéphane Cardinaux que j’avais découvert pour ses dossiers, à l’époque, sur le radon, le feng shui et les matériaux de construction au moment de construire notre maison (même si je n’avais pas les moyens d’appliquer ses conseils, à part pour le bois qui constitue 80% de nos murs et parois) et qui a évolué vers des activités beaucoup plus étranges tandis que son réseau de liens s’élargissait au point qu’on le croise sans cesse sur internet. J’ai pu voir une démonstration sur place. Il avait un stand Génie du Lieu, où 2 personnes faisaient des mesures de biochamp. Je n’ai jamais rien vu d’aussi étrange. L’un des "mesureurs" pratiquait avec la main, parfois les yeux fermés, sur une personne volontaire (contre un don "à votre bon coeur"), debout immobile, avec un simple double mètre au sol. On aurait dit un numéro d’artiste: des gestes précis, rapides, à 50-100cm de la personne. J’aurais bien testé mais c’était déjà l’heure… et puis, après le test de la cohérence cardiaque, j’avais déjà le moral, et donc surement le biochamp lol, dans les chaussettes, vu mon niveau de stress le ventre vide après 8 heures de séminaire intense, une demi-heure d’embouteillages et 2heures de salon!

Du coup, pas pu visiter l’agrobiorama, ce sera pour l’année prochaine, mais j’ai déjà prévu de me renseigner sur les paniers bio locaux, écoeurée par les tonnes d’asperges de Mexique (les vertes) et du Pérou (les blanches) et les fraises d’Espagne (Bio celles-là) qui me tentent à chaque passage à la coop depuis un bon mois, car je ne m’y retrouve plus dans les saisons avec tout cela et je suis trop faible pour résister au couple asperges-fraises même avec 70cm de neige fraîche dans le jardin… comme disait si bien Vero: pfff…

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Du confidentiel à l’universel

Solar_system2 Les médias suisses étant moins obnubilés par la campagne présidentielle (quoique…), ils ont consacré pas mal de temps à la découverte d’une planète habitable à 20 années-lumière, annoncée il y a quelques jours.

Ainsi ce matin une intéressante petite note dans la petite tranche quotidienne consacrée aux infos religieuses après le journal de 6h30 et avant les nouvelles du sport sur la RSR (Radio Suisse Romande): comment les religions appréhendent-elles l’éventualité d’une vie extra-terrestre?

Mon beauf avait mis le sujet sur la table à l’occasion du baptême de son fils, et obtenu du prêtre catholique, un ami de longue date, la réponse dogmatique à peine nuancée; le fait que les 3 grandes religions monothéistes se nourrissent à la même source d’histoire-géo ne peut être un hasard, mais le signe d’une volonté d’ordre supérieur.

Ce que les extra-terrestres reconnaîtront certainement: comme quoi il y a encore, potentiellement, des perspectives pour l’évangélisation. Et au passage, la RSR m’a fait découvrir un intéressant personnage dont la mort sur le bûcher pour hérésie n’a heureusement pas effacé la libre-pensée du patrimoine culturel de l’humanité: Giordano Bruno, qui démontra, "de manière philosophique, la pertinence d’un Univers infini, peuplé d’une quantité innombrable de mondes identiques au nôtre. Accusé d’hérésie par l’Inquisition (entre autres parce que cela impliquerait une multitude de crucifixions), et après huit années de procès, il est brûlé vif." (Source wikipedia)

Pour en revenir à l’unicité spatio-temporelle essentielle aux dogmes des religions du Livre, non seulement j’ai de la peine à adhérer intellectuellement à la spécialisation géographique d’un prophète (pourquoi sur Terre et pas sur une autre planète, pourquoi chez les Hébreux et pas une autre peuplade, etc) mais j’ai aussi de la peine à comprendre pourquoi il n’y en aurait qu’un à un moment bien précis de l’histoire (et pourquoi pas une prophète, d’abord? lol). Je serais même tentée d’étudier directement l’enseignement du plus récent de ces prophètes en supposant que le parcours culturel de l’humanité, le savoir et le progrès global et la connaissance de ses prédécesseurs ont dû enrichir sa pensée, sa vision, son message. Mais le dernier de ces prophètes qui font largement foi encore aujourd’hui étant de 14 siècles mon aîné, je trouve cela bien long… Il y a tant de savoirs que nous (l’humanité) avons acquis depuis! Et tellement d’entre nous y ont désormais accès: en 3 clics de souris, on se balade des bases de données de brevets aux oeuvres de littérature classique en ligne, sans parler des tableaux, musiques, textes spirituels fondateurs ou ésotériques, vues aériennes de Google Earth, et informations médicales en tout genre!

On est bien loin de la lente et ardue initiation de maître à élève,  confidentielle et réservée à quelques élus, telle qu’elle se pratiquait dans le compagnonnage pour la transmission des savoirs pendant des siècles, et telle qu’elle se pratique encore dans différents mouvements spirituels. Je me demande ce que cela va changer dans nos modes de pensées. Si cela change quelque-chose???

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1981… et si on rêvait encore?

Le monde de mes 10 ans me paraît bien loin.

Un lundi matin, mai 1981. C’est ma première classe verte. Toute excitée, je n’ai presque pas dormi de la nuit, tant j’ai eu peur de ne pas entendre le réveil! Le car qui va conduire les CM1 et CM2 dans le Massif Central part à 6 heures: il fait encore nuit noire, quand les enfants encore ensommeillés se rassemblent dans la rue. Enfin c’est le départ, et nous regardons la gorge un peu serrée soudain les au-revoir de nos parents sur le trottoir qui s’éloignent, s’éloignent…

Mais 500m plus loin, les maîtres demandent au car de s’arrêter! le Bar-tabac-PMU-presse du haut du quartier est déjà ouvert, et l’un d’eux court vite acheter les journaux du matin. Je me rends compte soudain qu’ils sont tout excités eux aussi; joyeux comme je ne les ai rarement vus; le visage fendu d’un large sourire, car pour eux aussi, c’est une première, la réalisation d’un rêve… La gauche est au pouvoir! ils partiront bientôt en retraite à 55 ans…

C’est ma petite voisine dans le car qui m’explique tout cela. Elle me demande si mes parents étaient contents ou tristes, hier soir. Tant de gens ont fait la fête. Mais ses parents à elle étaient déçus. Elle en reprend l’air grave et dépité. Moi je ne sais pas. Nous avons regardé les résultats, mais on ne parle pas de politique chez moi, et mes parents n’ont manifesté ni joie outrancière, ni grosse déception. Je suis toute étonnée donc de voir ce matin-là combien ces élections passionnent les autres! quelque-part, la joie de mes maîtres est communicative… le soleil se lève, et nous partons à l’aventure… quelle belle journée!

Et quelques mois plus tard, j’ai 10 ans, je suis en CM2, le maître toujours aussi joyeux et enthousiaste veut partager avec nous un peu de son idéal: il rêve d’Europe à présent, elle va se faire enfin, bien loin derrière lui sa petite enfance pendant la guerre, les Allemands sont enfin nos frères, et bientôt aussi les Espagnols, les Portugais, les Grecs!

Alors voici ce qu’il nous apprend à chanter, sur la 9ème symphonie de Beethoven choisie pour l’hymne européen:

Que la joie qui nous appelle, nous accueille en sa clarté,
Que s’éveille sous son aile l’allégresse et la beauté.
Plus de haine sur la terre, que renaisse le bonheur,
Tous les hommes sont des frères quand la joie unit les coeurs.

Peuples des cités lointaines qui rayonnent chaque soir,
Sentez-vous vos âmes pleines d’un ardent et noble espoir ?
Luttez-vous pour la justice, êtes-vous déjà vainqueur ?
Ah qu’un hymne retentisse à vos coeurs mêlant nos coeurs.

Si l’esprit vous illumine, parlez-nous à votre tour,
Dites-nous que tout chemine vers la paix et vers l’amour.
Dites-nous que la nature ne sera que joie et fleurs,
Et que la cité future oubliera le temps des pleurs.

Je n’ai pas beaucoup de mémoire pour les chansons, mais je n’ai jamais oublié les paroles de celles-ci. Il y a quelques mois, j’ai voulu la chanter à nouveau, pour l’apprendre à mes filles, mais je n’ai pas pu. Je ne sais pas pourquoi, ce chant est pour moi trop chargé d’émotion, de nostalgie: ma voix tremble et je suis au bord des larmes avant la fin du premier couplet…

Car mon maître est un vieux monsieur désormais…

MarseillaiseAujourd’hui, c’est ma petite soeur, même pas encore née en mai 1981, qui enseigne aux enfants du primaire… et à son programme, obligatoire depuis une loi passée en 2005, l’apprentissage de l’hymne national, ce chant sanguinaire des pires heures de la Révolution, mais auquel tout Français doit le respect, sous peine de 7500 euros d’amende et 6 mois de prison, selon la loi de sécurité intérieure passée en 2003.

Que c’est loin le 20ème siècle: même l’aux armes etcetera de Gainsbourg est mort, mort, mort…

Alors moi, je trouve que c’est dur d’être devenue adulte, d’avoir 30 ou 40 ans aujourd’hui et d’avoir vu les rêves de nos parents s’évanouir comme de tristes chimères… même si tout cela a moins d’importance pour moi aujourd’hui puisque j’ai quitté ma patrie pour aller plus près de ces "cités lointaines qui rayonnent chaque soir", j’ai mal au coeur… alors pour ceux qui sont restés et qui partageraient ma peine, même si vous êtes une minorité dans les sondages, voici tout de même quelques liens pour rêver encore de construire, avec nos simples mots plutôt que de grands idéaux politiques, un monde meilleur dans lequel les petiots de notre "Douce France, chère patrie de notre enfance" n’auront plus à chanter "Ils viennent jusque dans vos bras – égorger vos fils, vos compagnes!" et "Tous ces tigres qui sans pitié – déchirent le sein de leur mère" (ben oui c’est dans les paroles!).

  • Proposer une nouvelle version pour la marseillaise des enfants jusque fin 2007 (concours ouvert tout particulièrement aux classes scolaires): ici.
  • Signer l’appel de Graeme Allwright  pour une nouvelle marseillaise: ici.
  • Une autre association pour une nouvelle marseillaise: ici.
  • Les paroles en français de l’hymne européen officiel (la version que j’ai apprise à l’école est une variante officieuse apparemment, mais la musique est la même): ici.
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Testetvous.com – ben c’est raté!

Il y a quelques jours j’ai reçu un gentil mail de Psychologies.com m’informant de l’ouverture de leur nouveau site testetvous.com avec un bon cadeau pour un test payant de valeur 2.99euros.

Musardant un peu sur le site, voilà que je trouve un test de Christophe André sur le Quotient Emotionnel. J’avais fait un test de QE dans un bouquin il y a 10 ans qui était absolument lamentable et comme j’espère avoir progressé depuis dans mon intelligence émotionnelle, je me suis laissée tenter.

Bref. Au bout de 42 questions, voici le résultat que j’ai obtenu, ci-dessous.

Comme je suis de bonne humeur ce soir, en voici la version/traduction humoristique. Le résultat de mon test correspond à une variable indéfinie, ce qui est assurément très inquiétant – serais-je donc une Extra-Terrrestre du QE??? Toutefois, en mettant en place une information d’exception robuste, j’ai encore quelque espoir de clarifier la source du problème. La documentation de fusion froide pourrait être utile également, et en dernier ressort, il semble y avoir une base de données de connaissances qui détienne la réponse ultime.

Le plus curieux est la mention d’un navigateur mozilla, genre d’incongruité que je n’ai jamais touchée moi, conventionnelle à mort je fais du microsoft à 100%.

Bref, j’ai perdu 10mn de mon précieux temps sur ce site! Je suis sûre que je peux trouver le même test gratuit ailleurs… je vais chercher…

Vive l’informatique.

The web site you are accessing has experienced an unexpected error.
Please contact the website administrator.
(*)

The following information is meant for the website developer for debugging purposes.
Error Occurred While Processing Request

Variable idResultat is undefined.

Resources:

  • Enable Robust Exception Information to provide greater detail about the source of errors. In the Administrator, click Debugging & Logging > Debugging Settings, and select the Robust Exception Information option.
  • Check the ColdFusion documentation to verify that you are using the correct syntax.
  • Search the Knowledge Base to find a solution to your problem.

Browser  Mozilla/4.0 (compatible; MSIE 6.0; Windows NT 5.1; SV1; .NET CLR 1.1.4322; .NET CLR 2.0.50727; .NET CLR 3.0.04506.30)
Remote Address  (Effacé par Kerleane)
Referrer  http://test-et-vous.psychologies.com/tests/testpremium.cfm/3136/17176/calculez-votre-quotient-emotionnel.htm
Date/Time  13-mars-07 09:32 PM

(*) webmaster introuvable, au passage.

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De l’anis étoilé dans le Tamiflu? pas si simple!

BadianeAlors voilà comme promis, j’ai fait quelques recherches internautes pour mieux comprendre si le Tamiflu était effectivement simplement tiré de la badiane chinoise, i.e. anis étoilé, comme l’ont rapporté les médias, et surtout pour voir si le fameux brevet licencié par le laboratoire Gilead au groupe Roche était aussi simpliste que les brevets relatifs à l’utilisation de l’ibogaïne que j’ai dénichés l’autre soir.

Comme introduction, l’OMPI a publié il y a quelques mois une note disponible en français traitant différentes questions autour de ce brevet spécifiquement – le fait que Roche en ait une licence exclusive sans avoir nécessairement la capacité de production nécessaire à la fabrication massive de stocks en vue d’une pandémie à court terme a en effet entraîné beaucoup de débats sur la question…

Partant de la référence citée par l’OMPI, j’ai donc pu aller regarder de plus près ce fameux brevet. Et là, franchement: ouf! ce brevet là ressemble déjà plus à un bon vrai brevet, dans le sens où n’étant pas du domaine, je n’y comprends rien: il est plein de formules chimiques que je suis absolument incapable de décrypter, n’étant pas spécialiste de ce domaine et loin s’en faut… Tout ce que j’ai pu faire, c’est chercher les références à l’acide shikimique, le fameux composant tiré de l’anis étoilé chinois, dans le texte. D’après ce que j’ai pu comprendre, le brevet décrit en effet, entre autres, différents procédés de fabrication de composés pharmaceutiques inhibant la neuramidase (l’arme du virus Influenza) à partir de différents éléments, dont ce fameux acide. Mais le brevet décrit des Tamiflu méthodes utilisant aussi d’autres acides, et il ne mentionne pas l’anis étoilé.

Car il s’agit apparemment bien d’un brevet technologique, décrivant une vraie invention humaine pour résoudre un vrai problème d’une manière vraiment originale. Enfin, pour autant que je puisse en juger. A vrai-dire, ce brevet devait avoir une sacrée valeur pour que Roche négocie une licence exclusive dès son dépôt ou presque. J’ai malheureusement vu des brevets prendre de la valeur après que des armées de bons avocats grassement payés se soient battus avec succès au tribunal sur leurs revendications, mais quand le brevet a de la valeur AVANT que les avocats fassent monter la mayonnaise, c’est encore plus fort.

Alors, cette histoire d’anis étoilé chinois?

Eh bien, s’il était le composant anti-grippal naturel de base comme auraient adoré les médias (très à la mode de montrer que Mère Nature vaut mieux que les ingénieurs)… il suffirait de boire du pastis pour faire passer la grippe! Honnêtement, je ne connais personne qui fasse son grog avec du pastis, mais bon, je ne suis pas de Marseille: chez moi, on utilisait du lambig.

En fouillant à peine plus loin, on trouve même une liste de préparations contenant cette plante (disponibles en pharmacies en France), dont la fameuse tisane Boldo qui conclut systématiquement les méga-bouffes chez ma belle-famille alsacienne… et que personne n’aurait idée d’utiliser pour la grippe!

N’empêche, toute cette histoire d’anis étoilé, effectivement largement utilisé par Roche pour obtenir facilement et à bas prix l’acide shikimique, a fini par entraîner une pénurie et une flambée du prix de ce composant pour la plus grande joie des chinois (ne pas oublier qu’ils sont bons en affaires ces gens-là!). Mais là encore, rien de nouveau: ainsi, bien avant la hantise du SARS et du H5N1, cette note du gouvernement français mentionnait le risque de contamination par de l’anis étoilé japonais (toxique) suite à la pénurie de son cousin chinois… avant 2001! apparemment, il y avait même déjà eu pénurie dans les années 70…

Et surtout, il ne faut pas négliger la créativité humaine pour contourner ce problème d’exclusivité. En voici 3 exemples:

synthèse de l’acide shikimique par biofermentation au moyen des bactéries E.Coli, maintenant utilisée pour une partie de la production du Tamiflu (personne n’a l’exclusivité de ces bactéries: on en a plein les tripes!)

synthèse de l’acide shikimique à partir de la pétrochimie (bof, je préfère garder le pétrole pour me chauffer?)

– et le gagnant est (avec un joli coup médiatique, au passage: bravo le marketing) extraction de l’acide shikimique des… aiguilles de sapins de Noël recyclés par Biolyse Pharma, un labo pharmaceutique canadien, avec la bénédiction du gouvernement canadien, ceci afin d’assurer la fabrication à prix minime et l’export à prix réduit d’un générique du Tamiflu à destination de pays non couverts par le brevet!

En conclusion, tout cela ne me dit pas comment trouver dans la pharmacopée naturelle de quoi échapper à ces vilains virus, mais au moins, je ressors rassénérée quant à la créativité des homo sapiens: après tout, si Mère Nature nous a donné un bon gros cerveau efficace, c’est pour qu’on s’en serve… donc, vive l’intelligence, et vive l’éducation…

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Ces plantes que l’on brevète

En relisant une vieille note de Manue parlant de l’Iboga, une plante africaine qui avait sevré un de ses potes junkie, j’ai été intriguée par la mention qu’elle faisait du brevet sur cette plante. Suite à ma recherche sur l’OGM Monsanto, je m’étais justement dit qu’il fallait que je regarde de plus près ces histoires de brevets sur le vivant. Voilà un bon cas d’école!Iboga_1

Un autre cas d’école est celui du Tamiflu, le fameux anti-grippe-aviaire sous licence de Roche, tiré lui aussi d’une plante chinoise: l’anis étoilé ou badiane chinoise, que vous avez peut-être déjà ingurgité dans une boisson à l’anis (pas moi, je n’aime pas l’anis!) ou tout simplement dans un curry un peu sophistiqué.

En effet, je trouve curieux que l’on puisse breveter l’effet actif d’une plante. A la rigueur le procédé permettant de l’extraire, ou de fabriquer un médicament en combinant l’extrait actif avec d’autres substances. Mais pas la molécule de base: je ne vois pas ce qui est inventif dans sa formulation!

J’ai donc regardé de plus près, tout d’abord, le cas de l’Iboga, ou plutôt de sa substance active l’ibogaïne, dans la base de données brevets US. En fait, c’est assez édifiant. Ce n’est pas le principe actif de la plante lui-même qui a été breveté, mais son utilisation thérapeutique, pas besoin de traduire je crois:

Howard S. Lotsof: U.S. Pat. No. 4,499,096 (issued in 1985, concerning heroin addiction), U.S. Pat. No. 4,587,243 (issued in 1986, concerning cocaine and amphetamine abuse), U.S. Pat. No. 4,857,523 (issued in 1989, concerning alcohol abuse), U.S. Pat. No. 5,026,697 (issued in 1991, concerning tobacco and nicotine), and U.S. Pat. No. 5,152,994 (issued in 1992, concerning people suffering from multiple drug dependencies).

La première revendication du premier brevet est toute simple: elle concerne le traitement d’un héroïnomane par un dosage compris entre 6 mg et 19 mg par kg de poids corporel d’ibogaine or d’un de ses composants actifs ou d’un mélange associé.  Autrement dit: quiconque applique ce traitement est sujet à poursuite légale pour violation de propriété intellectuelle, à moins d’avoir pris une licence auprès du détenteur du brevet. Reste au pauvre toxico-dépendant à trouver le moyen de filer au Gabon se faire initier au Wbiti par un gourou local pratiquant le chamanisme ancestral – en général, les brevets ne sont pas déposés dans ces pays sans potentiel commercial, et de toute façon, le dosage y est sûrement plus empirique…

Surprenant aussi, le brevet sur le traitement de la dépendance à la nicotine, bien que du même auteur quelques années plus tard, ne mentionne pas les applications précédemment brevetées. Pour ma part, si j’essayais de breveter une application similaire à un brevet précédemment déposé (même technologie appliquée à un problème similaire), je me ferais renvoyer par le cabinet de brevets qui dépose mes idées habituellement! (si si c’est du vécu) Le bureau des brevets n’aurait pas dû laisser passer cela (mais peut-être suis-je trop habituée aux pratiques européennes plus sévères).

Maintenant, la bonne nouvelle c’est que les deux premiers brevets doivent à présent être tombés dans le domaine public. Finies les cliniques sous license pour riches toxicos exclusivement (cf note de Manue), en tout cas pour héroïne et cocaïne. Sauf que… plusieurs pays, dont la Suisse, ont tout bonnement interdit cette plante trop hallucinogène pour être honnête, et qui n’a pas tardé à être récupérée par des apprentis-gourous maladroits, des maffieux malintentionnés et/ou des mouvances sectaires (à vrai-dire, son absorption n’a visiblement rien d’une partie de plaisir, et on peut en mourir); la France va probablement l’interdire à son tour.

Voilà l’intéressante histoire de l’Iboga! Maintenant, je continue mes recherches sur l’anis étoilé du Tamiflu, qui m’intéresse encore plus. En effet, je peux certainement vivre encore longtemps sans souci avec ma légère dépendance au chocolat et je n’ai aucune envie d’absorber quoi que ce soit d’hallucinogène, j’aurais trop peur d’y vivre un cauchemar, donc l’iboga très peu pour moi… Par contre, étant responsable de la santé de ma petite famille et assez fréquemment dans les aéroports pour lui ramener une cochonnerie virale, je dois avouer que la pandémie tant promise me terrorise! à suivre…