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Les rêves

Isa nous avait prévenus: peut-être aurions-nous des réactions physiques ou émotionnelles, par exemple des prises de conscience de dysfonctionnements dans notre vie (couple, travail, etc…), des changements de goûts alimentaires… des rêves, aussi.

Le premier matin était un dimanche. Au petit matin, un rêve m'a sortie du sommeil, avec une colère indicible, au point qu'il m'a été impossible de me rendormir. J'étais dans le bureau de mon chef, je travaillais sur mon ordinateur portable à notre gros dossier en cours. Notre PDG est arrivé, comme toujours pressé, la tête en ébullition – les autres ne pensent jamais assez vite pour le suivre, mon chef est un des rares auquel il fait confiance pour un dialogue technologique, et c'est justement pour cela qu'il venait le voir, dans ce rêve. Comme le sujet était lié à mon gros dossier, je suis restée travailler sur un coin du bureau, au cas où il y aurait une question pour moi, mais il n'interagissait qu'avec mon chef, comme si je n'existais pas. Cela ne me dérange pas, je suis consciente qu'il n'a pas une minute à perdre dans son agenda de ministre à discuter avec les tréfonds de sa hiérarchie de cadres, et puis je suis plutôt profil-bas de nature donc je ne vais pas me mettre en avant spontanément dans ce genre de situation. Mais voilà qu'au moment de partir, il vient vers moi, et il s'adresse à moi:

– La prochaine fois, ce serait bien de sortir afin de me permettre de m'entretenir en tête à tête avec X.

Et là je me suis réveillée. Ma colère était indicible, j'avais une violence inouïe à faire sortir! je l'ai exorcisée en racontant ce rêve à qui voulait l'entendre, Mari Charmant, mes collègues… En fait, je savais très bien que ce rêve était consécutif à un incident auquel j'avais assisté lors d'un de mes rares passages dans les bureaux de la direction quelques jours auparavant. Mais il amenait aussi une grosse prise de conscience: l'énergie que je mets dans mon travail, depuis plus de 10 ans, est mal utilisée et finalement méconnue au-delà de mon chef direct et de mes anciens chefs…

Le 3ème jour, j'ai fait un autre rêve étrange, mettant en scène mon grand-père paternel dans une bien meilleure forme que la dernière fois que je l'avais vu, quelques mois avant son décès il y a plus de 10 ans. Le rêve était très intriguant mais dégageait une grande sérénité.

Les autres nuits, j'ai fait les mêmes semis-rêves qu'après toutes mes expériences "énergétiques", des mélanges de couleurs et de sensations sans queue ni tête, l'impression de mourir mais sans peur, comme si c'était juste une étape d'évolution à passer, un peu comme si je devais passer physiquement dans un mandala d'émotions et de sensations multi-dimensionnelles. Peu à peu, cela s'est estompé, dès la 2ème semaine je suis revenue à mon rythme normal, peu de rêves en semaine car je dors trop peu sans doute, un peu plus le week-end, mais souvent confus, inintéressants – juste l'intégration des apprentissages de la veille, en particulier en période de surchauffe intellectuelle - et vite oubliés. 

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Réconciliation

Avril 2007: une série de quiproquos et coincidences me font non seulement commencer à lire, mais aussi commencer à vivre le roman de James Redfield "La prophétie des Andes" (1ère révélation).

Au fil de ma lecture ce printemps-là, j’ai commencé à réfléchir à la mise en perspective historique (2ème révélation) et à connecter différentes expériences, lectures et observations sur ces "énergies" utilisées dans les médecines alternatives, arts martiaux et disciplines telles que le yoga, et dans différents rites religieux (3e, 4e, 5e révélations).

Avançant tranquillement dans ma lecture, au début de l’été, j’ai fait une expérience de gestion de dynamique de groupe dans un séminaire d’entreprise en même temps que je lisais la 6ème révélation sur les dynamiques interpersonnelles.

J’ai fini le livre à cette époque, mais il m’a fallu attendre le plus profond de l’automne pour trouver des mots à mettre sur ma lecture des 7e et 8e révélations, tandis que je commençais, en pratique, à changer mon regard sur mes relations avec les autres: grandir et progresser avec ceux que je croise. Dans la bonne humeur si possible, et de toute façon toujours dans le respect.

Il restait la 9ème. Quand j’ai fini "The celestine prophecy" (je l’ai lu en VO), j’étais en larmes. En 2-3 pages, ce roman médiocrement écrit et (dé)cousu de banalités m’a soudain amenée une proposition de réconciliation entre les pôles divergents de mon évolution personnelle. Whaoh!

Premier pôle: soif de joie, d’amour et de lumière, rêves de magie et de communion, avec les autres et la nature, poésie naïve et enfantine que j’associais à la foi religieuse, guidée par mon intuition, mes rêves, mon imagination.

Deuxième pôle: soif de connaissance, d’intelligence et de réalisation d’une vie terrienne, bien ancrée dans notre monde, soif qui a guidé mon développement en cohérence avec les valeurs de notre société.

La contradiction entre ces 2 pôles m’a sauté à la figure à 20 ans. J’étais dans une impasse. Alors j’ai laissé tomber la religion, qui ne résiste pas à la connaissance et qui n’a même pas le bon goût d’être universelle. Je me suis concentrée sur l’étude des sciences puis j’ai développé de nouvelles technologies, et appris sur ce chemin à porter avant tout sur mon environnement le regard critique, rationnel et analytique de mon cerveau gauche. Je me débattais pourtant dans mon for intérieur entre mes aspirations intuitives, jamais vraiment éteintes, malgré l’évidence intellectuelle des discussions avec les êtres les plus brillants de mon entourage, en particulier Mari Charmant.

Mais dans le monde très californien dans lequel "La prophétie des Andes" est née, ces contradictions s’effacent. Le dernier chapitre réconcilie le développement technologique et le développement spirituel de l’humanité. Trois mots: fusion, superconductivité, intelligence artificielle (technos à la mode en 1993, date de publication). Technologies à mettre au service des besoins de base de l’humain, qui peut ainsi se concentrer sur son propre développement personnel, en relation de communion avec et non plus de lutte contre les autres et la nature.

Bien sûr, le roman ne développe rien de concret dans cette approche "intégrée", car il se focalise plus sur l’aspect spirituel très "new age". Mais pour moi c’était la clé qui me manquait, et qui me permet maintenant de construire jour après jour une vision réconciliée du monde. Je suis encore en chemin, et notamment très curieuse de l’évolution de la crise de la démesure dans laquelle nous venons d’entrer. Il me semble qu’il y a une voie à suivre et qu’il ne tient qu’à chacun de nous d’y poser son pavé. Mon pavé à moi est sans doute technologique, mais je ne l’ai pas encore identifié. Je le vois assez mal dans mon travail actuel toutefois, ce qui me rend impatiente, mais ce travail reste l’occasion d’apprendre et de progresser sur tous les plans. Ce qui a changé, c’est que je donne désormais de nouveau sa place à mon intuition: curiosité, imagination, créativité. On verra bien où tout cela me (nous) mène.

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Faut-il souffrir pour créer?

Ce dimanche matin a commencé par un débat passionné sur cette question avec Mari Charmant, qui en est convaincu.

Jusqu’au jour où j’ai franchi le pas de débrider ma créativité en dessinant mes premiers mandalas, j’étais moi aussi persuadée que derrière chaque artiste se cachait une souffrance, un mal-être ou un mal de vivre, qui le conduisait à transcender son quotidien et/ou ses émotions par le biais de la création. Les Baudelaire et Verlaine, Camille Claudel ou Chopin ont tous de la douleur, de la tristesse ou de la colère dans leur histoire. Le seul terme d’art-thérapie, à lui seul, résume le mythe…

Forte de cette croyance, assez universelle il me semble, jamais je n’aurais repris les crayons de couleur de mon enfance si je n’avais pas eu la curiosité de tester cette approche non comme thérapie, mais comme outil de développement personnel. L’innovation et la créativité me sont nécessaires dans ma voie professionnelle, et je ne peux me contenter de ronronner sur des acquis de connaissances, même les plus techniques. Dessiner sur une page blanche est tellement différent de mon quotidien depuis 20 ans que cet exercice à lui seul devait forcément m’apprendre sur moi-même.

Or cet exercice, effectué une petite trentaine de fois en 18 mois, m’a montré que pour ma part, les plus beaux dessins que j’ai réalisés et qui frappent ceux à qui je les montre sont ceux que j’ai créés dans un état émotionnel particulièrement positif. Maintenant, je me suis spécialisée; j’exprime mes émotions négatives par l’écriture et le plus rationnellement possible, pour leur trouver des solutions. Par contre j’exprime mes émotions positives par le dessin et le plus spontanément possible, pour retrouver l’imagination et les joies enfantines que j’avais tout simplement bridées en devenant adulte. Et entre ces deux pôles, je me sens terriblement bien, et surtout, toujours en progrès.

Maintenant, cela ne fait pas de moi une artiste. Mes dessins me prennent une heure, soit ce que je peux leur accorder de temps en temps dans une soirée de mon quotidien. Mais est-ce que cette démarche, d’expression d’imagination positive plus que défoulement d’émotions négatives, est aussi celle de vrais artistes, universellement reconnus pour avoir créé du Beau?

J’aurais aimé citer les artistes qui me font vibrer actuellement. Mario Duguay, mais arrivé à la peinture après un passage dans les paradis artificiels les plus durs, je doute qu’il ait un passé émotionnel lisse. Nathalie Manser, Medwyn Goodall, Michel Pepe et Logos, mais ils ne sont guère écoutés, a fortiori en boucle, que par les amateurs de musiques New Age. Jordi Savall et sa famille, dont j’ai récemment appris qu’ils avaient obtenu le titre d’artistes de la paix pour l’UNESCO il y a quelques mois, mais ils embellissent les anciens répertoires médiévaux et baroques plus qu’ils ne créent eux-mêmes.

Donc, malheureusement, je dois me rendre à l’évidence: les oeuvres artistiques reconnues et appréciées de la majorité des gens semblent souvent nées d’une souffrance, ne serait-ce que d’un chagrin d’amour… peut-être parce que la souffrance est une expérience universelle?

Mais je ne suis pas convaincue que ce soit la seule voie pour créer. Au contraire, je pense que c’est notre culture qui nous a parqués dans cette croyance. Je pense que l’imagination est le propre de l’homme; et surtout, au-delà de l’imagination, notre capacité de créer une réprésentation de notre imaginaire, qu’il s’agisse de partager une émotion ainsi représentée avec nos pairs, ou de réaliser une invention vecteur de progrès pour l’humanité…

Et cette créativité, cette "réalisation de l’imaginaire" est accessible à chacun d’entre nous, j’en suis convaincue, même sans le moteur de la souffrance émotionnelle pour en forcer l’expression, en particulier l’expression artistique.

Alors, on s’y met? 

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Traitement de fond – 3ème séance

3ème et dernière séance.

Devindesdailles D’entrée elle me demande confirmation de l’amélioration de ma capacité à m’exprimer. Effectivement, j’ai repris en confiance en moi sur ce plan. Mes émotions sont aussi beaucoup plus stables, je suis apaisée et plus centrée, grâce à ce nouveau noyau de confiance. En me rendant au rendez-vous, je suis passée par la route dans la forêt, près de la cascade. Je me sentais parfaitement à ma place, jusque dans mes jambes, pas juste dans ma tête.

Cette dernière séance doit donc m’aider à trouver les ressources en moi pour poursuivre sur ce chemin encourageant. Elle m’explique qu’elle va travailler sur le développement de mon intuition, pour m’aider à me débrouiller seule, pour que je n’ai pas besoin de revenir dans six mois parce que mes vieux schémas m’ont rattrapée. Elle travaille effectivement longuement sur tout mon corps, de bas en haut. Je ne ressens pas grand-chose, sauf une énorme tension dans la nuque à droite. Puis elle me propose de me montrer un exercice à faire moi-même cet hiver. Il s’agit de rééquilibrer les 2 hémisphères du cerveau. Je suis étonnée de l’entendre formuler cet objectif que j’avais identifié au printemps 2007, et qui m’avait conduite, entre autres, à un cours de découverte du mandala… dont la suite est visible ci-contre à gauche.

L’exercice est une visualisation, partant des deux hémisphères vers le symbôle de l’infini (le 8 couché). Elle guide l’exercice avec les mains sur mes tempes. Je commence par visualiser un déséquilibre: une énorme masse, noire et dense, à gauche, une simple toile légère et blanche, manquant de substance, à droite. Je me concentre sur le 8, bien équilibré, la visualisation s’améliore, l’équilibre se rétablit un instant…  mais ce 8, je dois le suivre, comme si je le dessinais et redessinais encore infiniment. Or je n’y arrive pas, parce que je me demande soudain dans quel sens je dois le suivre. Sur la moitié gauche d’où je choisis de démarrer car elle est plus accessible dans ma visualisation, je pars tantôt dans le sens des aiguilles d’une montre, tantôt dans l’autre, mais aucun sens ne va, en fait, cela n’a pas de sens (elle me le dira ensuite) mais mathématiquement, géométriquement, logiquement, si, il y a deux sens possibles! alors lequel? A m’embrouiller ainsi, je n’arrive pas à suivre le rythme qui s’accélère (je ne sais pas quel rythme, mais il y a comme une évidence un rythme, une vitesse à suivre). Je commence à devenir nauséeuse, je continue à essayer de suivre ce fichu 8 dans tous les sens à une vitesse dingue, je suis de plus en plus nauséeuse… heureusement, l’exercice ne dure que quelques minutes, une conclusion sur son extension à une visualisation sur les chakras (je me précipite sur le sacral bien rouge pour me récupérer, le plus loin possible du cerveau et des vertiges que j’anticipe!)… et c’est déjà fini.Duguay_infini

Comme d’habitude, la séance se termine en position assise au sol par un petit bavardage et le tirage d’une carte. Je choisis le jeu de Mario Duguay. Il y a 72 cartes, je crois, et je tire la seule carte qui représente… le 8 couché de l’infini. Elle rit, joli signe de l’univers. Moi, je suis vraiment étonnée. Je parle de ma nausée, aussi, je raconte combien l’exercice m’a perturbée mentalement. Expérience intéressante. La nausée traduit la peur, selon elle, pour moi, la nausée a accompagné tous les grands bouleversements émotionnels de ma vie, toutes les étapes de transition, en particulier les grossesses, mais aussi certaines nouvelles expériences physiques… et même mes premiers mandalas tirés justement de mon cerveau droit.

Elle me conseille juste de ne pas trop manger aujourd’hui… En fait, je suis restée un mois sans oser penser plus que 2 secondes à ce 8 infini. Ma dernière tentative de dessiner un mandala il y a 2 semaines s’est soldée par un raté total, que j’ai abandonné d’emblée. Mais cette semaine, j’ai recommencé à rêver la nuit. Des rêves psychédéliques plein de couleurs, formes et sensations. Et des rêves baroques bourrés de détails dérivés de mon quotidien, en lien avec le stress professionnel qui revient perturber mon sommeil. Alors j’ai essayé de recommencer, doucement, l’exercice, mais quelques secondes maximum. J’ai l’impression toutefois qu’il faut d’abord que je prenne plus le temps de me poser, de respirer, que je retrouve ce rythme naturel qui s’était mis en place entre septembre et octobre, sinon, effectivement, on dirait que mes vieux démons me rattrapent…

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Traitement de fond, 2ème séance

Comme convenu, je suis retournée voir ma naturo-thérapeute faire le point début octobre. Les effets de la première séance me semblaient évidents: prise de recul, prise de conscience, plus grande lucidité sur les priorités, et surtout l’impression d’avoir retrouvé une certaine sérénité; une meilleure gestion du stress. Et sur le plan physique, je n’ai pas eu mal aux seins le mois passé, pour la première fois depuis longtemps! vu le travail sur la valorisation de la féminité et le 2ème chakra, c’était un résultat intéressant…

Une semaine avant la séance, j’ai rêvé qu’elle avait lieu avec d’autres patientes, au milieu d’autres obligations (mari, enfant, un mariage?…) et avec plein de protocoles, instruments, mesures compliqués. Je ne trouvais pas ma place, et à la fin, le tarif avait plus que décuplé! Inacceptable: je proteste, je ne reviendrai plus… Je me suis réveillée à 3h du matin, intriguée, mais aussi impressionnée par la fermeté de ma réaction dans le rêve. Je suis tellement incapable de prendre des décisions aussi rapides et fermes, et surtout d’exprimer ce que je pense vraiment à autrui, tant qu’il n’est pas prêt, ou qu’il n’a pas intérêt à l’entendre. L’émotion de l’autre me revient comme un boomerang: je perds ma voix, j’ai des palpitations, et le doute s’empare de moi…

La 2ème séance a failli être annulée, en fait, pour différentes raisons. Elle revenait d’un voyage qui l’avait beaucoup secouée émotionnellement. Mais elle a finalemDuguay_enfant3_2 ent décidé de la maintenir, sur la base de son intuition. Je ne suis pas un cas difficile, encore une fois: elle m’a expliqué qu’elle doit avoir les mains glacées pour calmer l’immense colère de certains de ses patients; avec moi, les mains sont chaudes, la séance d’équilibrage bio-énergétique s’accompagne d’un joyeux bavardage, ce qui me fait beaucoup de bien en fait à elle aussi apparemment. Cela me rappelle d’une note de Vero/Sourires, pour ceux qui ont connu son psychoblog, sur les soins reiki qui la rechargeaient autant que l’amie qu’elle traitait…

Le diagnostic pour cette 2ème séance s’est concentré sur ce mental de projection très développé – toute l’énergie est devant moi, en haut… Et toujours cette interprétation qui m’intrigue: absence du père? Et des blocages dans les bras, les épaules, la gorge. J’ai eu chaud au tronc et aussi à la tête, cette fois, mais les bras et les épaules frigorifiés. Mais quand je me suis rassise, j’ai senti une étrange pesanteur dans les jambes et le bassin, comme si le bas de mon corps était devenu plus "réel".

Enfin, ce sont les mots "courage et décision" qui ont fini la séance. Exactement ce qui me manque le plus au quotidien pour progresser (en tout cas sur le plan professionnel).

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Lâcher-prise (3) Les messages contraignants

1) Sois fort

2) Sois parfait

3) Acharne-toi

4) Dépêche-toi

5) Fais plaisir

Le livre de Rosette Poletti et Barbara Dobbs propose un test pour évaluer la présence de ces messages contraignants dans notre vie. "Lorsqu’on les a repérés, il devient possible de s’en libérer en partie, de lâcher prise de ce qui nous maintenait prisonnier."

Pour ma part, sans surprise, le test a dévoilé la présence des messages contraignants "sois parfait" et "fais plaisir". Et j’y travaille, parce que ces messages me conduisent au-delà des limites de ce que je peux donner, et surtout, leçon de ma thérapeute, m’empêchent de recevoir inconditionnellement…

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Lâcher-prise (2) Les sentiments et l’action

Les interdictions reçues dans l’enfance concernant les sentiments sont typiquement:

1) n’exprime pas ce que tu ressens

2) n’exprime pas tel ou tel sentiment

3) ne sois pas proche

4) n’aie pas de plaisir

Et celles concernant l’action:

A) n’agis pas (tu risques de te faire mal)

B) ne réussis pas (je serai jaloux)

C) ne sache pas (c’est un secret)

D) ne pense pas (tu es trop petit pour comprendre)

Ces interdictions m’ont parlé moins brutalement que celles relatives à l’être. Ouf!

Concernant l’action, B, C, D me sont vraiment étrangères. Par contre A me parle beaucoup, et n’est pas forcément étrangère à mon anxiété de fond, si préjudiciable à ma capacité de décision. Professionnellement, j’ai la hantise de prendre des risques, même si je progresse, c’est un gros morceau de développement personnel. Et dans ma vie privée, ce n’est qu’en écoutant mon intuition plutôt que mon mental que j’arrive à avancer… même prendre un rendez-vous chez le dentiste est cornélien: est-ce le moment, est-ce la priorité, est-ce que j’en ai besoin, chez qui je prends rendez-vous, comment trouver une date et horaire convenable, etc. Et pourtant je n’ai pas du tout peur du dentiste! mais j’ai du mal à décider et à agir. C’est clair dans ma tête, mais je peine à réaliser.

Concernant les sentiments, tout m’est familier. Masquer mes sentiments pour ne pas choquer, ou blesser, ou embêter les autres (1); exprimer ma colère ou ma tristesse en l’écrivant dans un journal intime (ou un blog 😉 plutôt qu’en face-à-face (2); ne pas toucher, embrasser, avec effusion pour un oui ou un non, même mes proches (3); et mériter les moments de plaisir (on bosse d’abord, on fait la fête après… alors que bosser en soi peut être festif, si on prend les choses avec un peu de philosophie et/ou bonhommie!).

Bref, en matière de lâcher-prise des croyances limitantes, j’ai du boulot…

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Lâcher-prise (1) Les dimensions de l’être

Les croyances relatives à l’ETRE, héritées de l’enfance, sont de 4 catégories:

  • N’existe pas
  • Ne sois pas un enfant
  • Ne grandis pas
  • Ne sois pas toi-même

D’après "Lacher prise" de Rosette Poletti et Barbara Dobbs: J’ai réalisé que cette dernière croyance était ancrée en moi en lisant sa description: "C’est le message qu’entend une fille à qui on révèle qu’on attendait un garçon…", cf ma note Féminin Réel.

"N’existe pas" et "Ne grandis pas" me sont complètement étrangères. J’avais ma place et la liberté de grandir, sauf peut-être à l’adolescence, où les peurs de mes parents m’étouffaient.

Enfin, "Ne sois pas un enfant" m’a frappée aussi. Quand je suis devenue mère, je me suis investie fortement dans le relationnel affectif avec mes bébés. Après ma 2ème maternité, un souvenir à forte connotation émotionnelle est remonté; le souvenir du soir où ma mère m’a dit que j’étais trop grande pour avoir un bisou avant de m’endormir. Je devais avoir 9 ou 10 ans au plus car je dormais encore dans la même chambre que mon petit frère. C’était un choc, mais c’est seulement plus de 20 ans plus tard que je l’ai assimilé: sur le coup, je l’ai juste accepté. Que pouvais-je faire d’autre? ma mère ne m’aimait pas moins pour autant, je le savais bien! Mais j’étais grande, il fallait que j’assume.

Encore une fois, cette cicatrice d’enfance, cela fait bien 4 ou 5 ans que je l’ai remémorée et réglée en devenant enfin adulte de mon propre chef dans la relation avec ma mère, qui s’est d’ailleurs apaisée depuis (cf 2004-Emancipation).

Par contre, ayant fait ce travail toute seule, je n’avais pas réalisé que cela pouvait rester ancré dans mes croyances. Au point que lorsque ma thérapeute bioénergétique m’a, dès les premières minutes, demandé si j’avais dû m’assumer toute seule étant enfant, je n’ai vraiment pas vu de quoi il pouvait s’agir; je lui ai répondu, et j’étais vraiment sincère, que mes parents avaient toujours été présents et que même si j’étais l’aînée, on ne m’avait pas sollicitée plus que les autres. Elle a fait la moue, pas l’air convaincue, et dit qu’on verrait plus tard, avant de continuer ses mesures.

Et c’est donc le lendemain matin, le nez dans "Lâcher prise" au ptit déj, que ce souvenir m’est soudain remonté en pleine figure. J’en étais au bord des larmes. Bien sûr que j’ai dû assumer, surtout, j’ai clairement développé depuis une profonde allergie à la dépendance affective: un adulte n’a pas besoin de bisou. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles j’ai tellement aimé "La prophétie des Andes": le héros, tellement "aloof" (distant) dans ses relations, est vraiment du même type que moi. Même dans les relations à mes enfants, depuis qu’elles sont tout bébés, j’ai veillé à ne pas m’aliéner à l’amour intense que je leur porte pourtant. Je ne me sens absolument pas dépendante de Mari Charmant, ni de mes parents, ni de mes amis… et pourtant je suis dépendante de ce que j’imagine être leur regard sur moi. Mais c’est une autre série de croyances à réviser.

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Féminin réel 2

Le féminin n’était pas une évidence pour moi.

Enfant, j’enrageais d’être une fille.

Je suis née au début des années 70. Mes arrière-grand-mères, que j’ai croisées jusque vers 1980, vivaient encore peu différemment des multiples générations qui les avaient précédées. Mes grand-mères, l’une aux champs, l’autre exodée puis revenue, avaient avant tout souhaité pour leurs enfants, filles et garçons confondus, toutes les victoires scolaires en vue d’un indispensable progrès social, financier et statutaire. Ma mère avait ainsi eu son bac, avec mention, puis une maîtrise et le CAPES, pour enseigner. Sa première année d’enseignement, elle s’est mariée, est tombée enceinte de moi, et donner ses cours en pantalon était interdit. Mais elle avait coupé ses cheveux, court, très court, et elle ne les a plus jamais laissé pousser.

C’était le temps des conquêtes féministes.

Chopinet En 1974, quand Anne Chopinet, la première fille entrée, major qui plus est, à Polytechnique, a défilé sur les Champs Elysées au 14 juillet, mon père m’a dit: quand tu seras grande, tu feras Polytechnique. Enfin je suppose, tout ce dont je me souviens, c’est d’un repas de famille, j’avais 3-4 ans, où j’ai fait rire toute la famille en expliquant que quand je serais grande, j’irais chez Prisunic. Ben oui, c’était vachement plus concret pour moi! et pauvre Papa tout dépité a dû expliquer aux oncles et tantes et pépé-mamie-pépère-mémère que bien sûr, il avait d’autres ambitions pour sa fille adorée que la carrière de caissière en supermarché…

Maman quant à elle avait dû limiter les poupées, dinettes et ensembles de coiffeuse au profit d’un Meccano, jeu dont elle raffolait elle-même. Ou peut-être était-ce moi qui, spontanément, recherchais les jeux de garçons, du moins les jeux de construction et d’imitation, car je n’ai jamais été bagarreuse.

J’ai passé toutes mes premières années dans la croyance que la féminité était une tare.

A l’adolescence, la réalité hormonale m’a rattrapée. Comme j’ai eu honte de ces formes incompréhensibles, les seins surtout, tellement je les avais sous les yeux; j’ai passé des cours de gym avec d’affreux points-de-côté à force de courir les bras croisés pour ne pas les sentir balloter; et j’optimisais le recul de ma chaise en classe pour éviter de les passer au-dessus de la table, tant ils me semblaient énormes en surplomb (90B à l’époque, pas dramatique pourtant!). Et je continuais de m’habiller en pantalons et pulls informes, les cheveux courts, sans maquillage, comme le voulait la règle familiale.

Mon corps m’a donné beaucoup de signaux de protestation, mais cela, c’est seulement aujourd’hui que je le comprends. Heureusement, je ne suis pas tombée dans l’anorexie. Le régime n’était pas encore une obsession pour les adolescentes de province dans les années 1980. Je me suis lentement réconciliée avec la féminité en m’éloignant de la maison, puis grâce à Mari Charmant, puis par l’expérience des maternités.

J’ai appris à ce moment une expérience douloureuse de ma naissance: Maman était persuadée de porter un garçon. Quand je suis née, fille, avec la chute des hormones (probablement accentuée par la prise des médicaments pour stopper sa lactation, car dans le modèle anti-femelle régnant à l’époque, l’allaitement était franchement méprisé), elle a, sur le coup, eu de la peine à m’accepter. Elle me l’a expliqué tranquillement à ma 1ère grossesse, pour me prévenir de ne pas m’inquiéter devant un tel sentiment le cas échéant, car purement transitoire. Je n’en ai pas douté, car j’ai vraiment de la peine à m’imaginer rejetée par ma mère étant bébé, vu mes souvenirs d’enfance bientraitée et l’ayant vue ensuite materner mes frère et soeur sans histoire.

Mais maintenant que je travaille sur mes limites et mes croyances pour mieux progresser, je sens cette histoire remonter en moi avec tout ce qui l’a, peut-être causalement, suivie dans ma construction. Mon étrange thérapeute de l’autre jour a très vite mis la main sur mon problème d’intégration d’un modèle féminin positif. J’ai les cheveux longs, des habits et des gestes de femme aujourd’hui, donc pas trivial de détecter mon passé de garçon manqué… mais j’ai, dit-elle, un déséquilibre du féminin au profit du masculin. D’où différents problèmes hormonaux qui se sont certes améliorés depuis l’adolescence, mais pas totalement. Je ne lui avais pas parlé de ces problèmes non plus.

Pourquoi ne l’avais-je pas compris moi-même? J’avais tous les éléments en tête. Comment accepter d’être une fille, comment vivre mon "féminin réel" au mieux, dans ces conditions? Lâcher prise. C’est très bien expliqué dans le livre de Rosette Poletti. Comprendre que j’ai grandi avec des croyances limitantes, un bel exemple ici: une fille ne vaut rien par elle-même, pour valoir quelque-chose elle doit faire aussi bien que les garçons dans un monde aux valeurs masculines d’action, de réussite, de pouvoir. Super Women, Kate Reddy, voilà mes modèles; si j’étais un gars, ce serait plus facile… Et c’est bien ce que pensait ma mère à ma naissance. Elle ne s’est sentie bien dans sa peau qu’après 30 ans. Je suis venue avant…

Mais je me rends compte aussi qu’en commençant à travailler mon développement personnel, il y a 2 ans, mon intuition m’a guidée sur le bon chemin. Fille du Poher, Les Trois Soeurs, mes papyrus m’ont permis de travailler à la revalorisation des modèles féminins dans ma lignée imaginaire, avec une maladresse qui me fait sourire aujourd’hui, car mes héroïnes portent toutes des limites et des croyances qui doivent réfléter des morceaux des miennes. Ainsi la Fille du Poher a-t-elle un fils, dans lequel elle projette tout ce qu’elle ne peut être elle-même. Mais l’épilogue est une évidence. Les filles ont leur place dans l’histoire. Je n’ai pas dit quelle place. Je ne le sais pas… pas encore.

Plus fascinants encore mes mandalas. Je ne les ai pas publiés ici dans l’ordre chronologique de leur réalisation, mais dans l’album que je feuillette, la progression est évidente. De plus en plus de mandalas figuratifs, avec des personnages centrés très féminins. Le couple, la maternité sont représentés, mais beaucoup de personnages sont irréels, des fées, comme si j’idéalisais la poésie de la féminité, les contes de fées et les légendes de princesses, mais pas la réalité.

Féminin réel, l’association des deux mots m’est apparue comme une évidence hier: voilà ce que je dois travailler à présent.

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Traitement de fond

Après tous ces mois de débauche énergétique intense, stress nerveux, épuisement intellectuel et suractivité liée à un agenda trop rempli, j’ai décidé de faire un traitement de fond.

J’aurais bien refait une thalasso anti-stress/harmonie/énergies, mais pas réussi à l’organiser cet été, et difficile de m’évader une semaine en solo maintenant.

Aller voir un médecin n’a juste pas de sens. Comme si bien expliqué dans le dernier Psychologies Magazine, je sortirai juste au mieux avec du magnésium, que je peux acheter au même prix directement en pharmacie, au mieux avec un anti-dépresseur – c’est ce qui est arrivé à Mari Charmant quand je l’ai envoyé contrôler son cholestérol et sa tension pour ses 35 ans. Ridicule!

Aller voir un psy, en thérapie comportementale par exemple, pourquoi pas. Mais je ne vais pas si mal, j’ai juste besoin d’un petit coup de pouce énergétique de type shiatsu ou reiki et d’un peu d’écoute et de bons conseils pour gagner de la confiance et de l’énergie pour 6, 12 ou même 18 mois.

Donc, j’ai ressorti de mon agenda une adresse de thérapeute à quelques km de chez moi qui pratiquait l’acupuncture, naturopathie, fleurs de Bach et que je m’étais promis d’aller visiter depuis longtemps, sur une combinaison de références et d’intuition positive. Son site web me parlait beaucoup. Cette rentrée, c’était clairement le moment d’aller faire un de ces bilans-nettoyages énergétique à la chinoise recommandés entre autres dans le livre "Guerir" de David Servan Schreiber, donc je l’ai appelée. Elle ne pratique plus l’acupuncture, mais elle était tellement adorable au téléphone que j’ai décidé d’aller  expérimenter ses techniques de bilan bioénergétique, chromothérapie et  autres bizarreries à la place.

Le matin avant d’y aller, j’ai commencé à avoir des palpitations. Cela m’arrive une ou deux fois par an, et je n’en fais plus grand cas depuis que mes 2 grossesses m’ont prouvé la capacité de ma pompe cardiaque à fonctionner à 120% sans histoire. En arrivant chez elle, elle prend mes coordonnées, me fait asseoir sur sa table de soins; cela fait 5 minutes que je suis là, nous avons juste échangé 10 ou 20 phrases de banalités, elle ne m’a pas touchée à part la poignée de main, et là elle me demande si je suis venue la voir pour… des palpitations. J’étais bluffée! elle m’a fait penser au médecin de famille de mon enfance, qui m’avait suffisammment vue grandir de rhume en bronchite pour me connaître mieux que moi – rien que de le croiser, je me sentais mieux, même au plus fort d’une crise d’asthme. En fait, il me regardait droit dans les yeux. Et c’est exactement ce qu’elle a fait. C’est trop rare…

Bien sûr, elle m’a aussi parlé du reste dans les mêmes premières minutes, mon perfectionnisme, mon besoin de tout contrôler jusqu’au bout, la peur de mal faire, mon excès de mental (mais présenté positivement comme un excellent esprit d’analyse et d’intuition, sans que j’ai explicité ma profession), l’agitation de mes émotions, jusqu’à l’épuisement. Je n’ai rien appris, je venais justement voir si elle pouvait me donner un coup de pouce. Quelques bons conseils plus ou moins originaux, mais j’étais contente.

Difficile de décrire une telle séance qui combine l’étrangeté de certains gestes (Kerleane, range ton rationnel au placard et amuse-toi de cette poésie…) avec la familiarité d’un échange à bâtons rompus sur la scolarisation de nos filles respectives, sur la difficulté d’intégrer un modèle féminin positif malgré, ou à cause, des mutations de la société qui nous a vues grandir (nous sommes toutes deux des bébés d’après 68). J’ai ressenti de la chaleur dans le ventre, le plexus solaire, les bras, mais du froid dans les jambes et la tête. Mais j’ai aussi eu la surprise qu’elle mette un CD de relaxation qui m’est très familier lors de mes soirées tranquilles rue des blogs ou autre, et de choisir une image de Mario Duguay avant de partir… c’était comme un ancrage dans mon blog! Et quelques autres synchronicités. Surprenant. Vraiment surprenant.Duguay_chemin

Et des questions aussi. Beaucoup de questions. Elle a ouvert les questions. Elle m’a donné le choix de reprendre rendez-vous, ou pas; je n’ai pas tellement besoin d’aide, dit-elle, j’ai déjà beaucoup avancé seule, je n’ai pas de lourd fardeau sur les épaules, souffrances ou blessures intérieures; il faut que juste je suive mon intuition. Sur le coup, il m’a semblé qu’elle m’avait tant dit; j’ai rempli l’espace ouvert des questions par plein de paroles, mélange de futile et de fondamental, un vrai brouillon… Mais je reviendrai dans 3 semaines. Une vraie promesse, car je veux avancer encore.

Je suis sortie en pleine forme, comme ces jours où tout prend plus de relief, les couleurs les odeurs les sons. Peut-être que la drogue fait cet effet, je n’ai jamais testé… Les gens que j’ai croisés dans la rue m’ont dit bonjour comme si j’avais plus de présence. J’ai trouvé le livre de Rosette Poletti sur le Lâcher Prise à mon supermarché – je n’avais jamais vu qu’ils avaient un coin librairie! Deux réponses aux questions de la veille me sont sorties en pleine figure le lendemain matin, en feuilletant ce livre devant mon petit déjeuner. Je n’ai rien appris: j’avais ces informations, datant de mon enfance et surgies lors de mes maternités, mais je ne les avais pas connectées, je n’avais pas compris leur impact sur mes croyances et limitations.

Même la signification des nouvelles que j’ai écrites spontanément et de ce que je dessine de façon récurrente dans mes mandalas commence à s’éclairer pour moi, avec ces clés-là.

En fait, le mot qui me vient à l’esprit en résumé est: cohérence.

Ou… mon mental me suggère le dual: co-errance?

A suivre.