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Féminin réel 2

Le féminin n’était pas une évidence pour moi.

Enfant, j’enrageais d’être une fille.

Je suis née au début des années 70. Mes arrière-grand-mères, que j’ai croisées jusque vers 1980, vivaient encore peu différemment des multiples générations qui les avaient précédées. Mes grand-mères, l’une aux champs, l’autre exodée puis revenue, avaient avant tout souhaité pour leurs enfants, filles et garçons confondus, toutes les victoires scolaires en vue d’un indispensable progrès social, financier et statutaire. Ma mère avait ainsi eu son bac, avec mention, puis une maîtrise et le CAPES, pour enseigner. Sa première année d’enseignement, elle s’est mariée, est tombée enceinte de moi, et donner ses cours en pantalon était interdit. Mais elle avait coupé ses cheveux, court, très court, et elle ne les a plus jamais laissé pousser.

C’était le temps des conquêtes féministes.

Chopinet En 1974, quand Anne Chopinet, la première fille entrée, major qui plus est, à Polytechnique, a défilé sur les Champs Elysées au 14 juillet, mon père m’a dit: quand tu seras grande, tu feras Polytechnique. Enfin je suppose, tout ce dont je me souviens, c’est d’un repas de famille, j’avais 3-4 ans, où j’ai fait rire toute la famille en expliquant que quand je serais grande, j’irais chez Prisunic. Ben oui, c’était vachement plus concret pour moi! et pauvre Papa tout dépité a dû expliquer aux oncles et tantes et pépé-mamie-pépère-mémère que bien sûr, il avait d’autres ambitions pour sa fille adorée que la carrière de caissière en supermarché…

Maman quant à elle avait dû limiter les poupées, dinettes et ensembles de coiffeuse au profit d’un Meccano, jeu dont elle raffolait elle-même. Ou peut-être était-ce moi qui, spontanément, recherchais les jeux de garçons, du moins les jeux de construction et d’imitation, car je n’ai jamais été bagarreuse.

J’ai passé toutes mes premières années dans la croyance que la féminité était une tare.

A l’adolescence, la réalité hormonale m’a rattrapée. Comme j’ai eu honte de ces formes incompréhensibles, les seins surtout, tellement je les avais sous les yeux; j’ai passé des cours de gym avec d’affreux points-de-côté à force de courir les bras croisés pour ne pas les sentir balloter; et j’optimisais le recul de ma chaise en classe pour éviter de les passer au-dessus de la table, tant ils me semblaient énormes en surplomb (90B à l’époque, pas dramatique pourtant!). Et je continuais de m’habiller en pantalons et pulls informes, les cheveux courts, sans maquillage, comme le voulait la règle familiale.

Mon corps m’a donné beaucoup de signaux de protestation, mais cela, c’est seulement aujourd’hui que je le comprends. Heureusement, je ne suis pas tombée dans l’anorexie. Le régime n’était pas encore une obsession pour les adolescentes de province dans les années 1980. Je me suis lentement réconciliée avec la féminité en m’éloignant de la maison, puis grâce à Mari Charmant, puis par l’expérience des maternités.

J’ai appris à ce moment une expérience douloureuse de ma naissance: Maman était persuadée de porter un garçon. Quand je suis née, fille, avec la chute des hormones (probablement accentuée par la prise des médicaments pour stopper sa lactation, car dans le modèle anti-femelle régnant à l’époque, l’allaitement était franchement méprisé), elle a, sur le coup, eu de la peine à m’accepter. Elle me l’a expliqué tranquillement à ma 1ère grossesse, pour me prévenir de ne pas m’inquiéter devant un tel sentiment le cas échéant, car purement transitoire. Je n’en ai pas douté, car j’ai vraiment de la peine à m’imaginer rejetée par ma mère étant bébé, vu mes souvenirs d’enfance bientraitée et l’ayant vue ensuite materner mes frère et soeur sans histoire.

Mais maintenant que je travaille sur mes limites et mes croyances pour mieux progresser, je sens cette histoire remonter en moi avec tout ce qui l’a, peut-être causalement, suivie dans ma construction. Mon étrange thérapeute de l’autre jour a très vite mis la main sur mon problème d’intégration d’un modèle féminin positif. J’ai les cheveux longs, des habits et des gestes de femme aujourd’hui, donc pas trivial de détecter mon passé de garçon manqué… mais j’ai, dit-elle, un déséquilibre du féminin au profit du masculin. D’où différents problèmes hormonaux qui se sont certes améliorés depuis l’adolescence, mais pas totalement. Je ne lui avais pas parlé de ces problèmes non plus.

Pourquoi ne l’avais-je pas compris moi-même? J’avais tous les éléments en tête. Comment accepter d’être une fille, comment vivre mon "féminin réel" au mieux, dans ces conditions? Lâcher prise. C’est très bien expliqué dans le livre de Rosette Poletti. Comprendre que j’ai grandi avec des croyances limitantes, un bel exemple ici: une fille ne vaut rien par elle-même, pour valoir quelque-chose elle doit faire aussi bien que les garçons dans un monde aux valeurs masculines d’action, de réussite, de pouvoir. Super Women, Kate Reddy, voilà mes modèles; si j’étais un gars, ce serait plus facile… Et c’est bien ce que pensait ma mère à ma naissance. Elle ne s’est sentie bien dans sa peau qu’après 30 ans. Je suis venue avant…

Mais je me rends compte aussi qu’en commençant à travailler mon développement personnel, il y a 2 ans, mon intuition m’a guidée sur le bon chemin. Fille du Poher, Les Trois Soeurs, mes papyrus m’ont permis de travailler à la revalorisation des modèles féminins dans ma lignée imaginaire, avec une maladresse qui me fait sourire aujourd’hui, car mes héroïnes portent toutes des limites et des croyances qui doivent réfléter des morceaux des miennes. Ainsi la Fille du Poher a-t-elle un fils, dans lequel elle projette tout ce qu’elle ne peut être elle-même. Mais l’épilogue est une évidence. Les filles ont leur place dans l’histoire. Je n’ai pas dit quelle place. Je ne le sais pas… pas encore.

Plus fascinants encore mes mandalas. Je ne les ai pas publiés ici dans l’ordre chronologique de leur réalisation, mais dans l’album que je feuillette, la progression est évidente. De plus en plus de mandalas figuratifs, avec des personnages centrés très féminins. Le couple, la maternité sont représentés, mais beaucoup de personnages sont irréels, des fées, comme si j’idéalisais la poésie de la féminité, les contes de fées et les légendes de princesses, mais pas la réalité.

Féminin réel, l’association des deux mots m’est apparue comme une évidence hier: voilà ce que je dois travailler à présent.

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La mue (suite)

J’ai réaménagé la moitié de ma maison, jusqu’aux couleurs des rideaux qui ne me convenaient plus; besoin de couleurs chaudes, bruns, oranges, de tissus chatoyants et colorés. Bye bye les affreux rideaux IKEA que nous avait imposés notre budget serré de nouveaux propriétaires salariés à temps partiel puis au chômage. Mari Charmant montait sa boîte à l’époque, avec un emploi de codeur alimentaire 3j par semaine, emploi perdu dans la débâcle post-éclatement de la bulle internet, deux mois avant de consolider les emprunts bancaires… tandis que les mirobolantes actions kdos de Noëls de mon employeur, soigneusement mises de côté pour l’ameublement, ne valaient, en quelques mois, plus rien. La chape de notre rez de chaussée a été coulée le 11 septembre 2001, c’est tout dire… J’ai passé des soirées entières à comparer les catalogues Fly IKea aux pubs Conforama pour déterminer où acheter la table, les chaises, le lit… on n’avait plus aucune épargne devant nous et je suis allergique aux petits crédits.

Mais la mue n’est pas que domestique. J’ai aussi besoin de remettre en cause mon engagement professionnel. Le chambardement a été très violent à mon retour de vacances, mais j’ai fait le pas, c’est désormais clair pour moi et surtout je me suis fait une raison: je ne veux plus suivre le cheminement de carrière de management. Les blabla de MBA, les processes RH formalisés et la gestion de seniors dévalorisés par leurs précédents managers que j’ai dû ingurgiter cette dernière année m’en ont complètement dégoûtée. Reste quelque espoir cependant: ces fameux RH nous ont enfin mis au clair un cheminement de carrière technologique, et je ne désespère pas de trouver un rôle passionnant dans une organisation plus matricielle/transverse encore à définir.

J’ai donc, pour la 5ème fois dans ma carrière chez cet employeur (une fois par chef, avec un bonus pour un ex-chef qui m’aurait bien recyclée après coup), refusé un rôle pourtant plus valorisant sur le papier/l’organigramme. Toutes les autres fois, j’ai reculé pour mieux rebondir ensuite, sur une opportunité beaucoup plus intéressante. Je ne sais pas si cela marchera encore. Car c’est la première fois que ce sont mes limites, plutôt que le contexte, qui m’imposent ce refus.

Humilité… J’ai dû admettre ces limites. Je suis encore dans cette phase en fait. Je redessine mes priorités et mes capacités. J’ai voulu tout faire parfaitement, à la maison comme au boulot, et je suis arrivée à la limite du burn-out, avec en plus la terrible insatisfaction de l’imperfection, de tout ce que je n’avais pas réussi à faire, de tout ce que j’avais délaissé.

Je reviendrai peut-être au management dans 15 ans, quand les enfants seront grands, quand j’aurai plus de bouteille… et de préférence dans une structure plus petite, comme celle dans laquelle ma carrière a grandi à l’origine, quand je savais le nom, le prénom, l’occupation mais aussi souvent l’âge des enfants, le lieu de domicile, et même les goûts alimentaires et les loisirs favoris de tous ceux que je croisais dans l’escalier. Maintenant il faut faire des revues de compétences et des plans de successions pour alimenter la base de données des "gens, notre valeur" afin d’assurer le "réservoir de talents" favorisant la "mobilité interne".

Il est temps donc que je mue, aussi sur ce plan-là… en attendant l’opportunité d’émigrer peut-être… mais où?

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Premières musiques

Eté 1982. Un refrain qui n’est jamais sorti de mes neurones, l’été dans les dunes en Morbihan… La petite, elle est amoureuse, çà la rend nerveuse

1982, 1983, Kim Wilde, Moonlight Shadow… Goldman.

Printemps 1984. J’utilise en primeur pendant 2 semaines le kdo de communion d’un petit cousin: une radio FM! Emerveillement!

Eté 1984. On me prête un walkman, une semaine. J’ai dû changer les piles 3 fois, et usé la K7 sûrement, à force de passer en boucle You’re Happy Children. Tout le monde l’a oublié, mais avant de devenir le générique du Top 50, c’était un hit!

Eté 1985. You’re my heart, you’re my soul, Comanchero, Je marche sePlionhappy_children ul… Je vais bientôt démarrer ma grande période de fan de Modern Talking (ben si) (la honte) (faut pas le dire à mes collègues hein! c’est pas sur mon CV!) (bon au moins je vois que j’ai progressé en globish depuis… je comprenais la moitié des paroles pourtant pas trop compliquées… maintenant je suis MDR d’entendre leur accent allemand…)

J’ai toujours beaucoup de plaisir à réécouter ces musiques de mon adolescence.

D’abord parce que j’ai tellement rêvassé dessus, depuis ma petite chambre encombrée de 2 armoires réunissant la garde-robe de toute la famille avec vue sur la citerne et le grillage de la voisine… la FM puis le double radio K7 reçu pour mes 15 ans étaient ma seule évasion, avec l’écriture, jusque dans les profondeurs de la nuit lorsque j’ai eu mes premiers écouteurs… je dansais aussi dessus, dans le salon devant le Top50!

Ensuite parce que c’était vraiment mes premières musiques. J’ai découvert la stéréo sur ces musiques. Chez moi on écoutait la radio en longues ondes, on ne jouait pas d’instrument, on n’allait pas aux concerts. On ne sortait pas, en tout cas pas la nuit. Certes, ma mère chantait en cuisinant sur les tubes d’Europe 1; du coup, la FM, c’était, par contraste, mes musiques à moi, je les préférais d’ailleurs en anglais ou en italien, peu importait, pour les chanter en phonétique…

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Courbatures

TroppleinProjet 1: un diplôme.

Que c’est épuisant de se former! je passe désormais les 2/3 de mes week-ends à finir mon travail de mémoire, dû pour la fin du mois. Je n’arrive à y consacrer que quelques heures par semaine au travail, d’où le besoin de cumuler des heures supplémentaires pour arriver au bout dans les temps. Je n’avais plus vécu cela depuis ma thèse il y a 10 ans, même si j’ai eu quelques périodes d’apprentissage intense, notamment début 2005, mon chef de l’époque me laissait tranquille, mon équipe tournait toute seule, et je pouvais faire le travail de fond entre le bureau et les soirées. Là, par moment, après des heures de concentration, je me sens complètement lessivée du cerveau, dans le brouillard et vaguement nauséeuse. Heureusement, il suffit d’aller respirer un peu dehors ou de boire une tisane menthe-mélisse du jardin et je repars, surtout que j’ai réussi à ne pas sacrifier mon sommeil ni mes 2 heures de sport hebdomadaires. C’est la famille qui souffre, le jardin plein de mauvaises herbes, pas de bons petits plats mijotés, pas de pique-nique du dimanche – mais bon, la météo est de mon côté, et plus que 3 semaines…

A part çà, projet 2 (un job bien défini et plus raisonnable) progresse, les objectifs sont clairs, ambitieux sur premier semestre mais atteints, donc j’ai l’espoir de revenir à un mode plus raisonnable sur le 2ème semestre. Je me suis créé ce poste, je n’avais juste pas réalisé que j’allais hériter d’un historique de plusieurs années de friche; mais comme pour un jardin, maintenant qu’on a commencé à nettoyer, on y voit plus clair et cela devient plus facile de semer et récolter…

Projets 3 et 4 sont au point mort. Projet 5, les vacances, revu à la baisse, cet été ce sera juste 2 semaines, je voulais me laisser l’option de jours de congés perso à l’automne et les filles étaient motivées pour partir une semaine en camp. Il me reste 10 jours de vacances à résoudre côté garde d’enfants, on verra aussi si je dois prendre des demi-journeés ou si je trouve des solutions ad-hoc.

Projet 6, des travaux, retardés mais bon cela devrait se faire entre mi-juin et mi-juillet, et on a fait le gros du boulot, les armoires musicales, rotation de 2 armoires, un range-jouet à bacs IKEA et une commode sur 5 pièces… reste un bureau et quelques jouets à déplacer, et on sait déjà qu’on va profiter de l’absence des filles début août pour faire le tour des magasins de meubles.

Projet 7, une nouvelle voiture, elle est arrivée. Je découvre le diesel, et une nouvelle façon de conduire: les yeux entre le compte-tours et l’affichage de la consommation moyenne. J’ai toujours pas pigé comment ce monstre de près de 2t pouvait grimper ma montagne comme une plume à condition de tenir les 2000t/mn, et ce avec une conso sous les 10l. Evidemment, c’est toujours trop, surtout en Suisse où le diesel est 10% plus cher que l’essence… mais la trouille sur la pente verglacée à de multiples reprises cet hiver m’a convaincue de prendre un véhicule équipé de HDC et d’une tonne d’airbags au cas où je finirais les 300m de toboggan en chute libre (brrr). Pour l’hybride, on attendra…

Projet 8, le potager existe, il y a même des radis qui poussent. J’ai fait l’erreur d’y mettre de la menthe, il faut que je me dépêche de l’empoter avant qu’elle n’envahisse tout le carré, c’est la plus dynamique! par contre les salades ne poussent pas, ce n’est pas faute d’eau, mais de chaleur sans doute, et malgré une barrière d’anti-limaces, toutes celles du quartier semblent avoir élu domicile dans mon tas de terre 🙁

Projet 9, évasion, et projet 10, énergie, sont en plan, mais j’y rêve pour tenir le coup… dès que j’ai fini le Mémoire, je vais faire une séance de reiki, je me sens toute déséquilibrée et au bord de la crise émotionnelle à force de tirer sur mon système nerveux; je me sens même colérique et agressive, ce qui est totalement inhabituel pour moi – heureusement, tellement habitués à ma patience, tous ceux auprès de qui je me suis excusée avaient pensé que je faisais du cinéma diplomatiquement calculé juste pour faire bouger les choses… j’ai aussi des bouffées d’angoisse par moments… il y aura du travail.

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Inquiétude

Changement d’humeur. Je me suis cognée dans plusieurs rumeurs en fin de journée vendredi au boulot, et avec les leçons apprises en 2004 et 2007, mes petites antennes m’ont envoyé assez de signaux d’alarme depuis quelques semaines pour me faire paniquer – impossible en plus d’aller faire traîner mes oreilles à la machine à café pendant le week-end, et demain sera encore une journée pleine de réunions convenues où je n’apprendrai rien!

Et si… Chef se faisait mettre au placard?

Maintenant???

Mais qu’est-ce que je vais devenir moi? je commençais juste à me sentir à l’aise dans ma nouvelle mission que nous avons définie ensemble depuis 6 mois! en plus, là, je ne vois vraiment pas qui pourrait le remplacer.

Comme il m’a accordé 30 minutes à son retour vendredi après un mois d’une mission exceptionnelle et particulièrement délicate pour le management loin du siège (et si cette mission avait échoué???), j’étais tout étonnée de le voir si zen. Détaché. Pas son style. Je l’ai noyé sous les mauvaises nouvelles (que je gère) puis les bonnes nouvelles (que je gère) pour qu’il garde la bonne impression (que j’assume), puis j’ai fini par les questions administratives. 2 petits détails curieux. Il s’est approché de son tableau annuel pour noter mes vacances, puis il a reculé, transmets-les à l’assistante. Puis je me suis excusée pour un conflit d’agenda à notre réunion de département semestrielle dans un mois, et il avait l’air de s’en moquer. J’ai mis son manque de mordant, inhabituel chez lui, sur le compte de la fatigue… c’est l’après-midi que les rumeurs m’ont atteinte… trop tard pour l’interroger franchement…

Une autre hypothèse pas plus rassurante serait la préparation d’une charrette de licenciements. La crise économique, pour ne pas dire la récession, nous frappe comme les autres, ainsi que les mauvaises performances boursières qui fragilisent l’entreprise. Mais j’ai déjà vécu cette situation il y a quelques années et on n’a pas licencié en masse sans prévenir avant! (il faut savoir que la loi suisse protège peu les travailleurs, on est tous en CDI mais licenciables sous 1 à 3 mois, donc comme des CDD)

Suis inquiète… en plus je devais bosser ce week-end, sur mes dossiers qui convergent désormais avec la rédaction de mon mémoire, mais tout m’a soudain paru trop gros, trop lourd, sur un agenda trop étroit… Plus des soucis avec les enfants cette semaine, je dois payer mon indisponibilité auprès d’eux, plus un copain et collègue de 15 ans qui se sépare de sa femme, sans douleur, mais un grand besoin de parler, et pour moi, vague à l’âme, c’est dur de vieillir et de voir ces couples diverger alors qu’on a vu la joie de leurs débuts, l’émotion des naissances et des sourires complices y a pas si longtemps encore…

Et le pire, c’est que je n’ai même pas pu retourner à la cascade, parce que le temps était trop orageux depuis hier.

C’est pas drôle… mais bon, j’y verrai sans doute plus clair dans quelques jours.

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7 choses qui me rendent heureuse

1) Progresser, avancer, dans ma vie, mes projets, mes rencontres, mes expériences. Vivre, tout simplement, mais pas de manière passive, en me fixant des buts, en y mettant mon énergie, mon courage, mon intelligence, tout mon coeur, et en les atteignant.

2) Voir ce que j’ai planté pousser magnifiquement au jardin. Surtout les fleurs. Mais je peux me réjouir aussi de voir un bébé arbre sauvage, saule, érable ou sorbier des oiseleurs, venir s’élancer vers le ciel depuis ma rocaille (ils l’apprécient au point que je dois maintenant les déplacer pour éviter la jungle dans 10 ans!).

3) Le passage des jours et des saisons. Les premiers rayons de soleil qui réchauffent le matin, le feu d’artifice de son coucher le soir, surtout quand je peux l’apprécier depuis un rocher du Bout Du Monde – Penn Ar Bed, là où je suis née. Et la première neige sur le flamboiement de la forêt à l’automne, les festivités de fin d’année encouragées par les petites bougies qui marquent le retour de la lumière en hiver, la première fleur au printemps, le temps d’une sieste à l’ombre en été, avec un magazine et un verre de jus de fruits frais…

4) Me sentir utile. Utile à mes proches, utile à mon employeur, mais aussi dans la vie de tous les jours, utile aux anonymes que j’ai croisés, peut-être juste par un sourire qui a éclairé leur journée. Si je reçois un signe de bonheur en retour, alors je suis au 7ème ciel pour ma journée à moi!

5) Les petites expériences des 5 sens, humer l’odeur de la terre humide, la peau de Mari Charmant, les cheveux de mes filles, le parfum des fleurs; goûter les mets savamment épicés et parfumés de différentes cuisines, les différents arômes des 5 fruits et légumes que j’essaie de manger chaque jour,  un bon morceau de fromage avec une gorgée de vin sur une tartine de pain de seigle aux noix, et déguster mes deux cafés (et quelques carrés de chocolat!) quotidiens; m’émerveiller toujours des paysages magnifiques dans lesquels je vis, mon parcours routier quotidien me baladant dans les terrasses vignobles du Leman, avec les dents du Midi et le Mont-Blanc au loin, paysage classé à l’UNESCO; masser les épaules et les pieds des miens, quand ils sont fatigués, passer la main dans mes cheveux, toucher l’herbe, le bois, la pierre, et nager; enfin, écouter ces musiques magnifiques, créations de la nature ou de l’homme, du chant des baleines aux rêveries du violoncelle de Nathalie Manser.

6) Créer. Qu’il s’agisse d’un texte ou d’un mandala, d’une thèse ou d’un brevet, d’une histoire à jouer avec mes enfants, des plans de ma maison ou de mon jardin, tout ce que j’ai imaginé et mis en forme me réjouit comme l’évidence d’être actrice, et non seulement spectatrice, de ma vie. Et pourtant je n’ai rien d’une artiste ou d’un Professeur Tournesol; je m’inspire avant tout de ce qu’ont fait d’autres, des pionniers, et je mets ma toute petite brique à moi sur l’édifice de tout ce qu’a créé l’humanité. Cela suffit à m’enthousiasmer…

7) Croiser et reconnaître les signes que la Vie n’a cessé de m’apporter depuis mon enfance pour que je lui trouve un sens profond, sens au sens de direction, comme si tous les choix que j’avais fait m’avaient toujours conduit au bon endroit au bon moment. Ce n’est pourtant pas faute de m’interroger, de m’inquiéter même pour la suite, car il y a sans cesse de nouveaux carrefours et obstacles, mais quand j’ai peur et quand je doute, je regarde derrière moi, et je suis rassurée par l’évidence qui en découle. Alors j’attends, et un signe vient, et (voir 1, 2, 3, 4, 5, ou 6… ), je suis sereine…

A qui le tour? j’ai l’impression que tout le monde a déjà été tagué! si quelqu’un est passé à travers le filet, il suffit de s’annoncer dans les coms et je le/la tague…

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Bonne humeur en passant

J’ai avancé sur plein de fronts depuis une semaine, et je finis le pont avec une bonne humeur d’enfer! A croire que le temps était élastique ces derniers jours. J’ai dormi tous les matins jusqu’après 8heures, fait le minimum vital de tâches ménagères, mais aussi, créé, planté et arrosé un (micro) potager en famille, visité la chocolaterie Nestlé à Broc et le village de Gruyères avec les filles (on est même revenues toutes les trois avec des pierres précieuses en souvenir), fini de trier le courrier en retard, et surtout, finalisé le 2ème tiers de mon travail de mémoire, que j’ai pu livrer à mon tuteur aujourd’hui. J’ai le cerveau lessivé par des heures de concentration intense tous les matins et un partie des après-midis depuis 5 jours, mais au moins, c’est fait, et je vois enfin comment lier le dernier tiers du travail à mes échéances professionnelles sur les prochaines semaines.

Ouf.

Suite à ce "milestone" majeur, j’ai ressenti le besoin inattendu d’aller marcher à la recherche d’une cascade dans la forêt, que j’avais trouvée un peu par hasard il y a une petite dizaine d’années et que je n’avais plus revue depuis. Lili a bien voulu m’accompagner, et nous avons passé une partie de l’après-midi à nous en approcher de notre mieux – la berge dont j’avais le souvenir n’étant plus praticable, et l’autre un peu sportive. Nous n’avons pas pu aller jusqu’aux embruns, mais même à 50m, quelle récompense! l’endroit est totalement sauvage (j’avais même peur de déranger des oiseaux) et la chute d’eau, gonflée par la fonte des neiges en aval, était assourdissante.Dansedesfleursclairdelune

Enfin, autour de la maison, ma rocaille vient enfin de se parer de couleurs, blanc, jaune et rose, et j’ai apprécié un grand moment de tiédeur au soleil hier assise pieds nus dans l’herbe au pied de l’Ancêtre, le très vieil épicéa qui domine notre jardin. Encore un peu de chaleur, et je pourrai aller marcher dans la rosée du matin sur la pelouse, et humer la lune à l’écoute des bruits étranges de la nuit tombante en évitant les chauve-souris. Youpi!

Alors, peu importe que ce soir Chef et Grand-Grand-Chef soient de nouveau dans un avion pour aller se battre sur des lointains et interminables fronts… demain, j’ai deux réunions à animer, je sais déjà ce que je vais y amener, un peu de cette énergie, de cette joie de vivre que j’ai cueillie aujourd’hui… et pour ici, un petit clin d’oeil mandala à Benoît, qui m’a aidée à croiser quelques fées dans la poésie qui m’entoure.

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Retour de vacances

Voilà, j’ai fait une bonne pause avant d’attaquer la prochaine ligne droite. J’appréhende vraiment juin, car les enfants vont être épuisées par ce dernier trimestre interminable, amputé en plus du 1er mai cet année. Quant à moi, avec les différentes échéances, les travaux prévus dans la maison, des fêtes le week-end, et en plus, 3 semaines de vacances à remplacer comme on pourra dans mon équipe, je n’aurai pas une minute pour moi. Mais au bout du chemin, je serai contente de moi… je le sais depuis les résolutions de début d’année, 2008 sera une année chargée, mais c’est une étape nécessaire…

Alleedarbres

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Fée du désert

Feedudesert

Projet 9… rêvé, dessiné, il y a quelques mois déjà.

Ce dessin a beaucoup plu à mes proches. Je le regarde régulièrement avec joie moi-même depuis près de six mois; j’ai l’impression d’y trouver l’essentiel, une forme de guide intérieur, doux et lumineux, ma petite fée à moi… peut-être le pendant féminin du Petit Prince cher à Saint-Exupéry… En la mettant sur le papier, puis maintenant ici, cela me permet de la partager: faîtes donc de beaux rêves, vous aussi…

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Tag de Benoît – Mes projets

Comme Benoît a reporté le tag des "6 choses" sur "7 projets" je n’ai pas vu tout de suite que c’était la même boucle que celle de Cicatrice. Mais cela m’a donné envie de lister les 10 projets que j’ai devant moi, qui structurent ma vie en ce moment, qui sont mon moteur pour me lever chaque matin.

Projet 1: un diplôme.

Mon plus gros objectif pour 2008 est de sceller la formation suivie en 2007 par un diplôme. Ce qui nécessite un très fort investissement en temps et énergie intellectuelle, d’autant que j’ai déjà pris, depuis l’automne, le poste correspondant à ce diplôme – apprentissage sur le tas… Il ne faudra pas compter beaucoup sur ma présence rue des blogs avant l’été.

Projet 2: un job bien défini et plus raisonnable.

Finir de mettre en place toutes les nouvelles procédures et mieux déléguer les tâches dans mon nouveau poste/nouvelle équipe, toujours en 2008. Un vrai défi qui me coûte actuellement beaucoup de soirées et même parfois des morceaux de week-end. Mon perfectionnisme me tuera: quand je suis investie d’une tâche, je la prends tellement à coeur que je vais parfois au-delà de mes limites. Une forme de passion…

Projet 3: voler de mes propres ailes.

Conditionné par la réussite des projets 1 et 2, nécessite beaucoup de courage que je n’ai pas encore. Besoin de liberté, d’indépendance, de me confronter à la réalité de mes compétences. A réfléchir à partir de 2009.

Projet 4: un bébé.

J’en ai encore l’âge, j’aimerais encore tenter ma chance d’avoir un fils après deux filles. Mais on est deux à hésiter à se mettre encore cette charge nerveuse sur nos vies bien remplies, sans parler de l’épreuve physique que représente la grossesse pour moi, et puis, vu les projets 1-2, ce n’est pas le moment de me disperser. On en reparlera en fin d’année au plus tôt… passablement lié à projet 3 dans ma tête aussi, besoin d’autonomie pour organiser ma vie et mon temps à ma guise loin de la rigidité des agendas de salariés…

Projet 5: des vacances.

Un bon break à Pâques, et de vraies vacances en Bretagne l’été prochain. J’aimerais prendre 3 semaines pour la première fois depuis 9 ans, histoire de me remettre de la réalisation dans les temps (j’espère) du projet 1.

Projet 6: des travaux.

Prévus au printemps, ils vont améliorer l’espace habitable de la maison sans en modifier le volume, donc à moindre coût, par l’aménagement des combles. Sûrement déraisonnable de combiner ce stress avec projets 1 et 2, mais la roue tourne et c’est un pré-requis pour le cas où projets 3 voire 4 se feraient par la suite…

Projet 7: une nouvelle voiture.

Sans intérêt à long terme, mais le coup de coeur de Mari Charmant, que j’ai fini par partager sans hésitation après essai, impacte suffisamment les finances pour être planifié étroitement avec les autres. En fait c’est la première fois depuis 13 ans que je vais devoir emprunter à Mari Charmant pour me payer ma voiture, et cela est suffisamment vexant pour me motiver à songer, comme lui en son temps, à un projet 3…

Projet 8: un potager, bio, forcément.

Complètement déraisonnable vu l’altitude et mon temps libre. Mais les taupes ont fait un tel carnage que je ne sais pas quoi faire d’autre du m3 de terre qu’elles ont retourné dans le jardin à l’automne. Un carré de 1.20 par 1.20 entre des planches pour quelques radis et de la salade à tondre dans le bas du jardin le plus ensolleillé, cela devrait rester à ma portée, tout de même???

Projet 9: une évasion développement personnel dans le désert, comme celle proposée par TaoVillage.

Au plus tard pour mes 40 ans, ce serait génial… Besoin de renouveller mon expérience thalasso de 2004, prise de recul dans un environnement dépaysant, temps de réflexion avec écriture et en plus, maintenant, des mandalas. Dans le désert, j’aimerais trouver l’essentiel, décharger le superflu de mes pensées agitées. Faire des haikus en regardant un cercle éphémère tracé sur le sable… Laisser ma vie, mon agenda trop pleins derrière moi, pour me recentrer sur l’essentiel, le fameux Qui Je Suis cher à Benoît. En fait, si j’étais assez courageuse, je ferais comme Mari Charmant en 2005, je partirais marcher seule avec moi-même, une semaine, la tente et les provisions sur le dos…

Projet 10: travail sur les énergies, le lien corps-esprit, par le qi-gong, yoga, initiation au reiki…

pour mieux "sentir", au sens de l’expérience physique, ma place dans cet univers qui m’entoure et que j’appréhende, je crois, trop intellectuellement le plus souvent. Mieux m’ancrer, mieux me centrer, les pieds dans la nature et pas seulement la tête dans le futur comme le montrent tous ces projets…