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Il est temps d’évoluer

«Ce qui était en 1968 le fait de quelques happy few – le pacifisme, le bio, le New Age, les médecines douces… – se diffuse réellement dans l'ensemble du corps social en passant par cette avant-garde des Créatifs Culturels. C'est le triomphe d'une solidarité qui surgit de la base, des actions individuelles, et non du haut, des institutions», décrypte Michel Maffesoli, sociologue et auteur du Réenchantement du monde (La Table ronde). «Les CC constituent un laboratoire de ce que j'appelle la postmodernité, avec des gens qui veulent faire de leur vie une œuvre d'art. Ce qui compte, c'est la qualité de l'existence: ne pas perdre sa vie à la gagner. Cette dimension créatrice et créative – au sens américain: créer une nouvelle culture de société – va se développer de plus en plus».

Il est temps pour moi aussi de faire les bons choix.

Je ne trouve plus de sens à ma carrière actuelle. Je trouve dans le quotidien de mon travail de quoi satisfaire mes valeurs de base – apprendre et interagir. Mais j'ai besoin d'aller plus loin, de créer davantage, d'accompagner davantage, de réaliser plus loin encore le potentiel que j'ai hérité et développé. Mais pour réaliser cela chez mon employeur actuel, il faut que je m'engage encore plus. Que je passe du temps dans les sphères d'influence, comme les bureaux des grands chefs lorsqu'ils sont disponibles, vers 8h le matin ou entre 18h et 20h. Que j'amène ma compétence dans les missions difficiles à l'autre bout du monde, ou dans les gros projets transversaux, avec une immense énergie masculine, puissance, force, pour faire bouger tout cela.

C'est impossible sans sacrifier mes autres valeurs.

Nous avons fait le bilan avec Mari Charmant. Nous avons réalisé à peu près tous nos rêves matériels, qui sont raisonnables: une maison agréable à vivre pour moi, une belle voiture pour lui. Nos enfants grandissent tranquillement. Il nous reste à réaliser les folies de nos idéaux les plus profonds, aller plus loin sur le chemin de nos missions de vie qui nous semblaient si brillantes à l'adolescence. Pour moi qui ai toujours manqué de confiance en moi, c'est très flou, mais je me sens portée par ma vie avec beaucoup de cohérence, vers une destination inconnue mais dont je sais que c'est la mienne car si je regarde derrière moi, je ne peux que m'émerveiller du chemin parcouru.

Et là, cela diverge. Je l'ai vu venir dans les 4-5 rêves les plus marquants que j'ai faits ces 4 dernières années. Je ne sais pas comment expliquer mon ressenti tant il est irrationnel – je me sens littéralement à l'étroit dans mon environnement actuel. Pas physiquement, pas émotionnellement, pas mentalement – c'est plus fondamental, c'est le fond de moi que je touche là. J'ai un immense besoin de liberté, même si elle est fondamentalement angoissante pour moi…

Il y a bien du brouillard sur le chemin qui se dessine devant moi, mais il est chaque jour plus clair que ce chemin commence par un gros tournant. Il est temps, après plus de 10 ans de service dans cette boîte qui a grandi avec moi, d'envisager que nos chemins se séparent. Il est temps pour moi de revenir à un environnement qui a du sens pour moi, à taille plus humaine, et sur des technologies qui ont du sens pour moi, qui s'inscrivent plus clairement au service de l'évolution de l'humanité. Comme James Redfield, je pense qu'il est tout à fait possible de combiner développement spiritualité et développement technologique, et je suis convaincue que c'est dans cette direction là que ma vie prendra plus de sens encore.

J'ai décidé il y a une semaine de commencer à exécuter un projet dont j'avais la vision depuis des années, mais qui restait toujours une chimère pour un futur indéterminé: me mettre à mon compte. Initialement avec une activité de conseil dans mon domaine d'expertise, mais il me faudra peut-être être plus flexible ou imaginer d'autres voies. C'est très angoissant, mais c'est une angoisse irrationnelle: je n'ai pas besoin de mon salaire pour nourrir ma famille - je pourrais être maman au foyer – et ma trajectoire scolaire et professionnelle jusqu'ici est telle que je n'ai plus rien à prouver à personne. Je sais que je n'ai pas encore réglé certaines croyances à ce niveau et qu'elles causent d'ailleurs mes souffrances émotionnelles actuelles, mais je commence à prendre du recul par rapport à ces croyances, et si j'en souffre trop, j'irai consulter… une thérapie brève, comportementale, pourrait sans doute me faire du bien.

 

 

 

 

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Ta ta ta… ta ta ta…

Turbulentes émotions, encore et toujours. Lundi, je passe sur le grill en comité de direction. Je redescends de l'étage d'ivoire pour faire le point avec mon chef que je n'ai entrevu qu'une heure en un mois. Je l'ai remplacé de mon mieux pendant ses déplacements en Asie, aux USA puis ses vacances en pleine transition de nouvelle organisation. Cela fait trois semaines que je bosse soirs, mercredis, week-ends pour rester à flot sur mes nouveaux objectifs.

Je n'en peux plus…

Et là, soudain, je craque, les larmes me montent aux yeux. Je ne peux pas les cacher, l'émotion est trop forte. Ce n'est ni de la tristesse ni de la peur, mais une immense colère. Pas contre lui, je sais que je peux compter sur son soutien, mais contre l'organisation, l'absurdité, l'injustice, les malentendus, mon impuissance aussi à rendre ce monde plus parfait… Par chance, il a du temps, il va gentiment me chercher un kleenex et me laisse vider mon sac. Il ne l'exprime pas, ce n'est pas un émotif, mais je sais qu'il s'inquiète pour moi, Il s'inquiète pour toute son ancienne équipe explosée sur 22000km dans la nouvelle organisation. Nous sommes tous au bord de la démission ou du burn out. Curieusement, lui semble avoir fait la part des choses, pendant ses vacances; il attend de clarifier ses nouveaux objectifs lui-même, réfléchit à reprendre une partie de ma charge en remplacement des responsabilités qu'il a perdues dans la réorganisation. Calme et tranquille et rationnel. Si seulement je pouvais être aussi zen!

J'ai un peu honte de moi, mais en fait cela m'a fait beaucoup de bien de craquer ainsi. Pourquoi avoir honte? On ne doit pas pleurer, quand on est adulte, surtout face à des responsabilités de pacotille, et bien c'est que je ne suis pas adulte, et pourquoi le cacher? Je n'ai pas demandé ces responsabilités. Mes émotions sont démesurées par rapport aux enjeux. Je ne comprends pas pourquoi. Est-ce que ces émotions m'appartiennent vraiment, ou les ai-je absorbées des émotions négatives qui m'entourent?

Ce qui m'ennuie aussi est que j'ai recommencé à mal dormir, comme il y a 2 ans, lorsque je pompais toute la colère de mon collaborateur au bord de la retraite, frustré que plus personne ne l'écoute plus – alors qu'il avait tellement raison…

Je m'endors facilement et à la fin du premier cycle de sommeil, je me réveille crevant de chaud avec le mental qui tourne en boucle sur tout ce que je devrais dire ou faire, tout est si limpide dans ma tête au milieu de la nuit, mais quand vient le jour, je suis incapable de le communiquer, encore moins de le faire.

J'ai essayé de transformer une de mes insomnies en expérience de fusion avec la nature en profitant de la météo incroyable de ces derniers jours: à 1200m d'altitude, il faisait 12 degrés sous la pleine lune. Je suis allée m'asseoir sur la racine d'un épicéa au bord du pâturage, pieds nus dans la rosée, face à la lune et sous un quasi imperceptible petit vent de thermique inverse, à 2h du matin, et je suis restée là le temps d'un auto-traitement de reiki, les pieds sur les racines de l'arbre. Moment magique. Cela m'a fait beaucoup de bien, les pensées en boucle ont pris de la distance, je suis d'humeur plus stable depuis.

Je laisse aussi mes émotions fusionner avec la musique extraordinaire d'un trio de joueurs de oud de Palestine, le trio Joubran. J'ai découvert leur CD à mon cours de danse d'inspiration arabe, et j'ai dû attendre deux mois pour me le procurer pour cause de rupture de stock. Cette musique ne se raconte pas, il faut simplement l'écouter: http://www.deezer.com/fr/music/le-trio-joubran. Résonance…

Ta ta ta… ta ta ta…

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Prise de conscience

La situation dans laquelle je me trouve est tellement perturbante qu'elle provoque une grosse prise de conscience. Je me débats depuis 2 mois dans l'absurdité.

Les faits:

En janvier, extraits de mon évaluation de fin d'année: "Capucine a un esprit positif et une attitude positive, fournit beaucoup de travail et dans les délais, gère les priorités correctement. Elle tend cependant à prendre trop de tâches par elle-même et ne devrait pas se fixer des délais trop courts qui la forcent à finir ses tâches au-delà des heures de travail". plus loin, "Capucine doit davantage se protéger (stress, temps de repos…) et repousser la charge de travail sur les autres quand c'est possible et justifié."

En février, première version des objectifs de l'équipe de mon chef, le monde s'écroule: ma charge va quasiment doubler cette année. Je ne comprends pas, car il n'y a ni crise, ni nouveaux défis, et j'étais déjà au-delà de mes limites! et là je récupère tous les projets en perdition, les collaborateurs et les équipes dont personne ne veut. En plus de mes défis initiaux. Je ne comprends pas, je demande des explications, je refuse de faire "la voiture-balai", je me débats, contre mon chef, contre son chef…

En mars, tout s'éclaire. Redistribution globale des rôles, la logique RH d'une multinationale, alignez-vous, on veillera juste à vous classer dans l'organigramme en fonction de votre titre. Optimisation. EXECUTION, EXECUTION, EXECUTION. Mon chef dépasse ses propres frustrations tant bien que mal pour me passer un ou deux messages rassurants (je t'aiderai) et consolateurs (je te fais confiance, c'est la solution la plus facile pour moi). De son chef à lui, je reçois beaucoup d'infos mais je m'y noie. Son discours est déstructuré, il ne me parle pas, ce sont des mots vides de sens, sauf quelques-uns, sans doute ceux que j'ai intuités comme vrais, et ce ne sont pas les messages positifs. Je ne cherche pas à le voir: il ne m'énergise pas et il ne me rassure pas. J'ai mieux à faire!

En avril, il faut effectivement EXECUTER. Transition. Je lance la nouvelle équipe et continue de tirer l'ancienne. Ce sont des gens de valeur, mais ils ont besoin comme tout le monde de directions enthousiasmantes, de projets prometteurs, et de reconnaissance personnelle pour donner le meilleur d'eux-mêmes (facile) et progresser/évoluer encore (plus difficile).

Comment puis-je être le leader, le moteur de cette équipe, de ces projets très variés (trois grands thèmes d'activités me demandant une grande polyvalence), quand je n'ai pas moi-même de leader charismatique à suivre? mon chef me soutient psychologiquement, mais dans le fond mes projets l'ennuient, et son chef ne me soutient pas vraiment, et de toute façon mes projets l'encombrent, il n'y comprend rien, ce ne sont que des vecteurs d'ennuis pour lui…

Alors, je vais m'énergiser dans la nature le week-end, je fais du yoga, je fais de la visualisation positive pour mes collaborateurs, pour les projets, pour l'entreprise.

Grâce à mon travail d'ancrage en nature et d'intuition/ressenti/cerveau droit que je maîtrise de mieux en mieux, tout se débloque dans ma tête comme une évidence: comment réorienter les projets bloqués dans une impasse en les repensant différemmment… comment établir avec les ingénieurs un plan d'action pour assurer la promotion de leurs idées en interne… Je vois parfaitement aussi les risques et les défis. Je ne les cache pas, nous en parlons franchement: les gars, j'ai besoin de votre adhésion, de votre foi, je vous fais confiance, il faut assurer, on y va! Je suis les conseils de Daniel Pink, voir aussi Steve Jobs dans Management magazine ce mois: je raconte des histoires autour de mes émotions en projetant le rôle de mes interlocuteurs dans des émotions positives, je fais du théatre devant le tableau blanc, je fais des grimaces, des mimiques, et c'est fou comme cela marche!  Il y a les convaincus qui vont retourner lever des montagnes. Il y a les pessimistes qui se donnent finalement une dernière chance de voir la lumière au bout du tunnel. Il y a les ambitieux qui n'attendent que mon signal pour prendre davantage de responsabilités et ouvrent de grands yeux brillants. Et tout le monde avance! c'est moi qui ai du mal à suivre… je ne peux pas les décevoir… En même temps je suis franche, je leur ai dit, c'est l'énergie de la colère que je mets là, je ne suis pas contente de ma situation et je le fais savoir.

Je suis bousculée, émotionnellement.

Bousculée de la colère de récupérer tout ce travail comme une évidence, "EXECUTION", sans en comprendre le sens puisqu'on ne me l'explique pas, mais en même temps incapable de faillir à ma mission de CREER DU SENS pour mon équipe au moins, même si je dois en créer l'illusion moi-même sur le vide total dans lequel j'erre moi-même…

Bousculée aussi de la tristesse qui m'envahit par bouffées depuis des semaines. Cette même tristesse qui m'avait bousculée lors de mon initiation au Reiki. Je ne comprends pas bien cette tristesse. Je me sens terriblement seule, écrasée de responsabilités, sans personne pour m'aider. Et pourtant je tiens le coup, courageusement…

Peu à peu, ce sentiment s'éclaircit pourtant. On dit qu'on attire les situations dans lesquelles on se projette. Lors de mon travail thérapeutique en 2008, la question "votre père était absent?" est revenue deux fois, comme l'explication évidente à mon schéma énergétique et comportemental (prendre la responsabilité moi-même, en parallèle ou en réponse à un manque de confiance anxiogène). Pendant les 21 jours d'intégration du reiki 1, c'est aussi du père de mon père que j'ai rêvé…

Et le parallèle m'est apparu soudain évident. Je cherche désespérement l'autorité d'un leader très masculin, très fort, très autoritaire modèle que je n'ai pas dans ma famille et… que je ne trouve pas actuellement dans mon travail. Cette image du patriarche pour qui tout a un sens et qui d'un seul mot aligne toute la famille… Chez moi, côté paternel, on parle de tout et de rien, les règles sont dites mais pas appliquées, les idéaux sont énoncés mais pas réalisés, les émotions et convictions ne sont pas là, ou pas franchement exprimées. Or je retrouve actuellement tous ces schémas dans ma situation professionnelle! pas étonnant que j'en souffre. C'est très angoissant ce vide de sens, de directions… je me sens tellement seule face à mes responsabilités. Mais pas étonnant non plus que je l'ai attirée cette situation, c'est classique…

Mon père a investi beaucoup sur moi depuis mon plus jeune âge ("quand tu seras grande, tu feras Polytechnique") mais sans clairement me l'expliquer ("parce que c'est mon rêve, que je n'ai pas pu réaliser moi, mais toi tu en es capable et tu vas réussir") et sans doute sans être conscient lui-même de l'héritage qu'il me transmettait à son tour (pour autant que je puisse en juger, il a reçu le même message de ses parents).

En me retrouvant dans la reproduction grandeur professionnelle de ce schéma fondamental de mon enfance, je me suis soudain trouvée à nu, de ces émotions d'enfant que je n'ai pas bien digérées certainement et qui m'empêchent d'exprimer totalement mon potentiel joyeux et créateur, qui est pourtant très fort (voir mes mandalas).

Il reste que si j'en ai pris conscience, je ne sais toujours pas quoi en faire! Faut-il que j'aille chercher de l'aide psy? 

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Renaissance, esprit du printemps

Crapauds

Le printemps reprend ses droits… samedi dernier, je l'ai enfin croisé chez moi…

Pour une fois je suis en phase, quel bouillonnement! Le plaisir aussi d'agir enfin, d'aider la renaissance d'un projet moribond, sur une intuition… une hallucination?… avec ma nouvelle équipe "incubation" a Paris, au milieu de tant d'incertitudes. J'ai eu l'impression de redonner du peps au projet, mais aussi dans l'autre sens, l'energie de cette équipe a quelque-chose de rafraichissant, ils sont dynamiques, agiles, débrouillards, flexibles: esprit startup, rien a voir avec le marasme dans lequel je me débats au siege.

Crocus

Il reste beaucoup de défis, comment convaincre mon N+2 de tout réorienter sans passer mes nuits a monter les dossiers de detail qui le rassureraient, comment lacher prise de mon propre perfectionnisme dans ma propre gestion d'équipe, comment me dépolluer l'esprit de tous les risques que je vois avec tant de lucidité, mais sur lesquels je ne peux pas agir, pour mieux me concentrer sur mon champ d'action?

Il faut que tout change… mais pour cela, il faut que JE change.

Grenouille

Symbole de fécondité la grenouille était l'emblème de la déesse égyptienne Hekat, symbole de vie et de renaissance. La grenouille est l'animal lunaire, dans la tradition répandue, suivant laquelle elle se voit dans la lune et elle joue un rôle dans des rites tendant à provoquer la pluie. Emblème porté sur les étendards de Clovis, elle symbolisait, par ses métamorphoses, la démarche spirituelle vers la perfection, la résurrection et l'immortalité.

Pour les celtes, elle symbolise la sensibilité, la beauté, également messagère du bonheur.

La grenouille est un symbole de résurrection et de métamorphoses. Elle est au bout de la chaîne est l'aboutissement d'un long processus de développement et d'évolution. Elle devient alors le symbole de l'homme en perpétuelle mutation.

 

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Regarder tourner les étoiles

Mon cours de développement de l'intuition et du ressenti s'est achevé en début de semaine par une magnifique balade à raquettes avec le groupe dans la nuit. La lune montante jouait à cache-cache avec les nuages chassés par une bise glaciale mais étonnamment peu sensible dans le vallon que nous avons exploré: nous avons pu très vite habituer nos yeux à cette lumière extraordinaire. Je connaissais ces sentiers mais jamais je n'avais osé m'y balader de nuit. J'ai entendu le cri des renards, le chant d'un épicéa dont la cime taquinée par le vent tapotait tac-tac-tac, tac-tac-tac… et j'ai vu ma 3e étoile filante en quelques mois.

Ce moment était totalement magique et en même temps parfaitement, incroyablement, synchrone avec mon quotidien suractif; j'ai du mal à croire que c'est dans la même journée que j'ai participé, exceptionnellement, à d'excellents brainstorms avec nos meilleurs mathématiciens, avant d'aller chercher, exceptionnellement, mes filles à l'école sous le prétexte de la sortie ski scolaire de Lili, et de finir, exceptionnellement, le dernier mandala d'intuition de la série que j'ai réalisée pour mes camarades du cours, accompagnée des filles qui dessinaient à qui mieux mieux leurs mythes à elles… une église en montagne pour Lili… une sirène pour Ondine…

Si tous les jours de ma vie étaient aussi magiques ce serait extraordinaire!

Et pourquoi pas?

Au bout de cette balade, une évidence, d'ailleurs ébauchée par un étrange rêve le jour même où cette opportunité a été publiée - pour moi la prochaine grande étape est de prendre part au voyage initiatique en Ecosse à l'automne prochain. Car j'ai compris aussi que j'apprendrai plus vite en expérimentant, accompagnée de bons guides.

Parce que l'extraordinaire au quotidien est possible, il suffit d'ouvrir les yeux… d'apprendre à ouvrir les yeux.

La preuve: avez-vous déjà vu les étoiles tourner? ben oui, elles tournent! enfin, c'est relatif… c'est la Terre qui tourne… A regarder ici. Fascinant.

En même temps… j'ai tellement de questions… c'est beau la magie, c'est beau la poésie de ces moments bizarres, mais je voudrais comprendre… est-ce mon cerveau qui s'illusionne dans un bain d'hormones synchronisées avec mes pairs dans les pulsions de la nature? mais est-ce une illusion, ou une autre réalité? c'est quoi la réalité, d'ailleurs? est-ce mon cerveau, ou plutôt l'ensemble de mon système nerveux, tout mon être vivant, qui me donne accès à d'autres perceptions de la réalité? qu'il s'agisse des modélisations que je regardais mes collègues mathématiciens explorer au tableau blanc le matin, des mythes et archétypes que je dessinais avec mes enfants sur du papier blanc dans l'après-midi, ou des symbôles géométriques que j'ai regardé mes compagnons magiciens tracer dans la neige dans la nuit, c'est au fond la même démarche… créer, imprimer dans la matière, donner réalité à des concepts, des images et des "forces" nées d'abord dans nos esprits, communiquées et enrichies par l'échange… depuis les grottes de Lascaux jusqu'au design de nos objets les plus technologiques, CREER, c'est un acte universel, le propre de l'homme.

Moi, je continue sur cette voie-là, en tout cas…

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A la recherche d’un héritage perdu

Dans le travail que je fais sur moi, j'ai récemment réalisé qu'il me manquait des pans entiers de transmission de mes grand-parents. Pourtant je les ai bien connus, jusqu'à mes 4 arrière-grand-parents Peperememere maternels que j'ai eu la chance de voir aux fêtes de famille et en vacances jusqu'à mes années d'école primaire. Mais voilà, l'essentiel de cette famille vivait dans un autre monde. Je ne peux pas décrire ce monde avec des mots, car on ne m'en parlait pas; mais je l'ai vu avec mes yeux d'enfant. Les photos racontent ce que j'ai vu, quand j'arrive à mettre la main dessus… on ne prenait pas les photos du quotidien. En voilà deux.

Même leur langue ne m'était pas transmise. Ma mère a suivi l'armée une partie de son enfance et comprend le breton de ses parents mais ne le parle pas. Mon père a pris en grippe sa langue maternelle dès sa première semaine d'école, quand tout fier d'avoir fini son travail il s'est écrié "j'a fini!" et a fini effectivement… au coin pour avoir mal parlé en français. La langue de ses parents était la langue des ploucs. A ne pas transmettre, sous aucun prétexte.

Le métier de ses parents aussi était le métier des ploucs. Il était temps de passer dans un autre monde, Kerlosket celui du progrès. A cette époque, on a arrêté de parler de paysans, ils sont devenus agriculteurs (Les petites exploitations du Centre Ouest Bretagne – Etude d'Olivier Pousset en 2005, p.29). Le paysan, c'est le gardien du pays (et du paysage), il est d'un autre temps. L'agriculteur est un savant qui cultive la terre avec les moyens scientifiques et techniques les plus modernes (idem pour l'éleveur). Les Bretons n'ont eu de cesse que de rattraper leur retard, à peine électrifiés (de mémoire, en 1951 pour la ferme de mon père), pour s'engager à fond dans une agriculture moderne et productiviste qui nous a amené la sécurité et la diversité alimentaires.

La vidéo ci-après, une interview TV des années 1960, est édifiante à ce point de vue: remembrement en Bretagne. En 1960 l'exode rural était une réalité terrible au Centre Bretagne. Les jeunes ne restaient plus au village, en particulier les plus travailleurs et les plus intelligents qui trouvaient de meilleures conditions de vie ailleurs. Il paraît terriblement naïf, cinquante après, de croire que d'abattre les talus (autrement dit, sacager le bocage, car c'est bien ce qui s'est passé) allait convaincre plus de jeunes de s'installer dans des exploitations agricoles plus grandes et plus modernes. Mais ce document en témoigne…

Ma famille maternelle a vendu la plupart des terres à cette période pour prendre une retraite tranquille dans une maison avec le confort moderne (eau, gaz, électricité, toilettes, carrelage, et le chauffage central en option). Dans ma commune d'origine de ce côté maternel, le remembrement a été effectué très efficacement. Quand j'étais adolescente j'y déprimais pendant les vacances, au milieu des élevages industriels de poulet et des grands champs délavés par les pluies d'hiver qui puaient l'épandage de lisier pendant toutes les vacances de Pâques. On ne pouvait déjà plus boire l'eau du robinet. Même l'étang dont la commune "station verte de vacances" était si fière donnait sur un abattoir industriel, dont les déchets descendaient à ciel ouvert. Horreur. Cette région nourrit encore l'Europe, avec un revenu moyen par ménage de 1000 euros mensuels. Un autre monde.

Et là… j'ai un blanc. La commune d'origine de mon père n'a pas remembré. Pourquoi? quelle était la position de mes grand-parents sur ce sujet? dans quelle mesure l'absence de remembrement des minuscules parcelles exploitées par la famille, entourées d'épais talus boisées et pleines de morceaux de granit dont certains font plusieurs m3, a-t-il découragé la reprise de la ferme par mon oncle (devenu manoeuvre comme dans la vidéo… cela devait payer plus!)? Comment mon grand-père interagissait-il avec ses enfants, dont deux sont devenus universitaires grâce aux bourses mais gardent à jamais le mauvais souvenir de leur contribution aux corvées des foins, des moissons et de la récolte des patates qu'il leur demandait à leur retour l'été?

Je n'en sais rien… Nous ne faisions que passer les voir une demi-journée ou le temps d'un repas de famille. Ce monde-là n'était pas pour nous. Aujourd'hui je me rends compte que je ne sais rien de ce grand-père que j'ai embrassé petite pourtant. Usé par la vie, les rhumatismes, tout courbé, rétréci par les années, il n'avait plus d'espace que pour sa voix: il parlait fort, trop fort, mais toujours en breton pour les sujets personnels avec mon père. Je n'ai rien entendu, rien retenu de lui.

Est-ce que j'aurai le courage d'interroger mon père sur ces questions qu'il a lui-même enterrées dans sa mémoire?

Comment un homme peut-il vivre sereinement le déni par ses enfants les plus brillants des valeurs que ses ancêtres lui ont patiemment transmises depuis des générations (du 16e au 18e, la majorité de ses homonymes étaient déjà paysans dans sa commune)? comment a-t-il vécu l'agonie de son village, tombé de 1500 à 500 habitants entre sa naissance et son décès? Quel respect ancestral puis-je construire concrètement sur son souvenir aujourd'hui, alors que je n'ai aucun héritage spirituel, intellectuel, seulement les gènes et l'héritage émotionnel de la honte qui a toujours été une évidence, et celui de la colère que je devine avec le recul que j'ai pris aujourd'hui?

Les femmes de ma famille, en particulier maternelle, m'ont transmis bien des valeurs sur lesquelles je construis encore ma vie au quotidien. Les mutations du siècle dernier n'ont pas changé les liens sacrés de la maternité, et elles ont sû les accompagner de bien d'autres messages porteurs de sens. Mon grand-père maternel m'a aussi donné une autre vision de la culture bretonne, dont il appréciait particulièrement le folklore et la musique; c'est chez lui aussi que j'ai lu Pierre-Jakez Helias et de jolies légendes. Mais côté paternel… le vide. En fait, la seule valeur universelle que tous les pans de ma famille m'ont transmise avec une constance admirable était:

"Travaille bien à l'école, et tu réussiras".

Ce que j'ai fait.

Mais il me semble que je pourrais revendiquer un autre héritage… je n'ai plus guère d'autre choix que de l'imaginer. Sans doute le moment de créer un autre papyrus…

Peut-être aussi que ce remue-méninges n'est pas par hasard en coincidence avec l'arrivée de son premier arrière-petit-fils fils de paysan. Je me méfie des hasards, maintenant. Ma soeur a choisi cet autre chemin de vie, les pieds dans le bocage… et je me demande quel sera le destin de mon petit neveu au prénom 100% breton, qui va être nourri aux paniers bio par sa maman universitaire, tout en accompagnant son papa sur son tracteur d'agriculteur conventionnel d'ici quelques années! Réconciliation? en tout cas, bienvenue petit bonhomme, je te souhaite beaucoup de fierté de tes différents héritages!

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Change ta vision du monde, et ton monde changera: expérience…

J'ai un monde extraordinaire de richesse dans la tête, mais tant de peine à le sortir, le concrétiser, le partager. Je manque d'impact, d'influence, souvent simplement par manque de confiance en moi… ce ne sont que des rêves en moi, dehors, le monde est si dur, on va tant se moquer de moi, on va me casser, me briser, m'écraser… alors je rêve et je n'agis pas, ou j'agis seule, ou j'agis juste avec les gens de confiance. Méfiance, hors des sentiers battus de la confiance, je vais m'égarer, je vais souffrir!

Mais cela prend du temps de créer un monde de confiance. Alors, je n'avance plus.

Et si ce n'était qu'une croyance limitante de plus?

J'ai décidé d'explorer d'autres voies, de m'amuser à voir le monde qui m'entoure sous une perspective nouvelle. J'ai mélangé mes lectures, de la Prophétie des Andes à L'homme aux deux cerveaux, à mes expériences, de mes rencontres un peu plus profondes que les autres, virtuelles et réelles aux soins dits énergétiques.

L'une de ces voies est celle que j'appelle "cerveau droit". Je me suis inscrite à un cours de développement de l'intuition et du ressenti, à raison d'une soirée toutes les 2-3 semaines cet automne, plus une nuit en janvier. En confiance, puisque c'est l'étonnante thérapeute qui m'avait fait tant évoluer il y a un an qui nous accompagne; il s'agit pour moi de prolonger l'ébauche d'exercice qu'elle m'avait proposé à la dernière séance pour développer mon intuition. J'aborde cette expérience avec toute ma curiosité, mais aussi mon esprit d'analyse et ma mémoire détaillée et factuelle qui fonde le plus gros pilier de mon intelligence. Mais je ne suis pas encore capable de raconter ces expériences, difficiles à mettre en mots, il me faudra du recul…

L'autre voie est celle que j'appelle "cerveau gauche". Mon travail est un immense terrain d'exploration, de nouvelles rencontres, expériences et d'opportunités de progresser. Pas seulement moi-même; la révélation de cette année, c'est que je dois apporter plus aux autres, en osant… oser amener du sens, raconter des histoires qui leur parlent, mettre du jeu et de la joie dans nos projets professionnels. Paradoxalement, c'est avec mon ancien cercle de confiance que c'est le plus difficile! ils me voient encore avec la lorgnette que je leur ai tendue pendant tant d'années… ils me parlent de risques et de barrières et d'obstacles et d'immobilisme et d'impuissance et de frustration et de désespoir… et je n'arrive pas à changer ce monde-là.

Mais je viens de faire une expérience vraiment marquante. Une formation toute bête, en interne, sur l'art de donner de bonnes présentations; améliorer sa prestation physique, faire passer les bons messages. Je connaissais peu ou pas du tout les collègues venus sur le même bateau. La journée a commencé par une synchronicité surprenante – un collègue, par hasard quasi l'homonyme de ma thérapeute, se présente en indiquant que son hobby, c'est les fleurs de Bach. Dans une assemblée d'ingénieurs et techniciens informaticiens, électroniciens et mécaniciens, c'était tellement saugrenu que je ne pouvais pas considérer cela comme un fait anodin. En fait, cela m'a mise en confiance!

L'après-midi, nous avons présenté chacun une passion personnelle, à tour de rôle. Nous avions 10mn de préparation individuelle et 5mn de présentation au groupe. Cela m'a paru tout de suite évident, il fallait que je parle de ma passion d'apprendre, de développement personnel et de développement du cerveau, des mandalas, du livre de Daniel Pink… Attraction

Quand mon tour est venu, j'y ai mis toute ma conviction - j'ai raconté ce que j'avais retenu de ce livre de Daniel Pink, je l'ai conseillé à mon collègue Grégoire inquiet de voir son travail menacé de délocalisation en Chine – car oui, c'est bien ce que raconte ce livre, les ingénieurs et les comptables, les bons élèves de nos écoles à l'ancienne, sont désormais des millions en Chine et en Inde, les ordinateurs aussi rattrapent chaque jour davantage nos tâches "cerveau gauche", il nous adapter et innover et changer notre monde, en commençant par notre vision du monde, pour donner, re-créer du sens à cela. Et on peut changer, oui, on peut changer, et progresser! J'ai raconté le traumatisme scolaire à l'origine de mon incapacité à dessiner, les maths et la physique, c'était tellement plus facile! Et je leur ai dit à tous, que je les entendais tous raconter du cerveau gauche et du cerveau droit, de la mécanique de la moto aux émotions en virage, de la rigueur de la lecture de la partition à la sensibilité de l'interprétation d'un morceau de saxophone, etc, et que cela pouvait paraître incongru de dessiner des fées le soir quand on passe ses journées dans des documents techniques bourrés d'acronymes, de tableau de données et de schémas blocs, mais que c'était justement une manière de déclencher de nouvelles visions du monde…

J'ai osé!

Et le monde a changé. Je l'ai vu tout de suite. Ils écoutaient, vraiment. Le formateur m'a même donné plusieurs minutes de supplément, et a noté la référence de D. Pink… impact?

Et surtout, le collègue qui me suivait a tout simplement changé à la volée son sujet de présentation. Il a tout simplement improvisé pour nous présenter une particularité de son cerveau, qui lui permet d'associer des couleurs aux chiffres et aux lettres (et aux schémas-blocs, je crois), et l'histoire de sa prise de conscience de cette singularité et des ses différentes variantes. Nous buvions ses paroles.. Impact?

Et après, à la pause, ma voisine de table m'a longuement confié comment elle luttait à raison de cours de midi et cours du soir, courageusement pour une jeune maman d'un petit gars ultra-dynamique de 17 mois, pour se débarrasser de son propre traumatisme scolaire qui avait complètement bloqué son expression orale en anglais… Impact?

Pour parfaire le tour de l'inattendu synchronique de ces expériences, à midi, j'avais eu une conversation technique passionnante avec un énième collègue surprenamment méconnu qui étudiait justement certains des concepts que j'avais l'intention d'explorer de plus près depuis mon flash d'idées post-reiki.

Quand je suis rentrée, j'étais épuisée. Non seulement j'avais appris à positionner mes mains et mon corps optimalement en présentation (quel défi!) mais j'avais interagi avec tous ces gens à un niveau tellement moins superficiel que d'habitude… il m'a fallu un bon souper et une heure de gym pour reprendre mes esprits. J'ai eu l'impression de vivre un jour de la prophétie des andes à moi toute seule. Sacrebleu!

Cela donne envie de continuer, non?

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Petites et grandes notes sans queue ni tête

– Belle-Maman est de retour. Frappant de relire http://kerleane.typepad.fr/les_papyrus_de_kerleane/2007/09/ma-belle-mre-su.html?cid=83316311#comment-6a00d834522dfe69e200e54ee15c4e8833, comme je comprends mieux le com de Benoît maintenant! d'ailleurs, je suis beaucoup moins patiente avec elle, j'ai appris à me protéger. Bon, en plus, cette fois, je lui demande service, elle me garde les filles quelques heures. Je n'aurais même pas osé il y a 2 ans. Je progresse.

– Touchée par le récit de Manue, de retour parmi nous ces jours, en anglais ici: http://www.fuzzytravel.com/manue/11872-great-mystery.html. Résonnance avec ma propre vision de mon enfant intérieur, et cette immense tristesse d'une enfance envolée ou inachevée ou laborieuse, je ne sais pas… parfois aussi, quand j'ai besoin de me ressourcer, je me blottis dans l'imagination d'un immense amour inconditionnel et enveloppant, chaud et lumineux. C'est plus facile, ainsi réconfortée, de traverser le quotidien agité d'émotions et d'obligations dans une humeur généreuse, et cela fait quelque-temps que j'ai appris à chercher cette source-là en moi plutôt qu'ailleurs. Ainsi l'amour avec autrui devient un don et non une quête.

– Pas de coup de pompe depuis 48h, malgré une mauvaise nuit. Ouf, je commençais à m'inquiéter, je suppose que l'absence de mes enfants et le niveau relativement bas de stress au boulot après 2 semaines de vacances ont fait descendre mon niveau d'adrénaline au point de m'endormir les neurones. Mais si c'est cela, c'est inquiétant, cela doit dire que je suis droguée par mes propres hormones de stress…

– Quasi fini les courses de rentrée. La Migros locale avait déjà retiré les stylos et cartables de ses linéaires à thème – est-ce que je suis la seule à faire les magasins 3 jours AVANT la rentrée??? vous les faîtes en juillet, vous?

– j'ai pris la mouche à une réunion téléphonique de groupe ce matin: j'avais proposé d'y participer depuis la maison – mais entre belle-maman qui avait perdu ses lunettes à grilles dans le pâturage d'à côté et oublié son k-way à Paris, Lili qui finissait de s'initier à la poterie grise dans la cuisine et Ondine qui en profitait pour squatter le PC de sa soeur pour je ne sais plus quel univers virtuel de tribu de dauphins, j'ai atteint les limites de ma jonglerie multi-tâches et je n'ai pas eu le temps de préparer mon intervention. Quant on m'a fait comprendre que le sujet que j'avais mis à l'agenda à la demande de Chef avait fait perdre 10mn à tout le monde car mal traité, j'ai fait mon coup de gueule: la prochaine fois je le traiterai en dehors, ce sera plus efficace.

– Du coup, à mon retour au bureau cet après-midi spécialement pour passer devant le comité de promotion, Chef est passé dans mon bureau un peu avant pour un prétexte obscur, mais surtout je crois pour mesurer mon état de stress avant de me balancer dans l'arène – après tout, c'est mon sponsor interne… Bon, je ne lui ai pas dit tout ce que j'avais ruminé sur le leadership dans nos réunions de groupe entre midi et deux heures, je suis parvenue comme d'hab à la conclusion que c'est mon problème avant tout et que je n'ai qu'à trouver des solutions moi-même. D'aileurs, à propos de problème… à deux heures je me suis rendu compte qu'il fallait sans doute que je le prépare, cet entretien avec le comité de promotion – vite relu mes notes de bilan de carrière et perdu 3 ongles dans l'opération… J'avais les idées confuses, c'est toujours l'enfer pour moi le jeu du "racontez vos succès en 3mn". Préparer m'a libérée du stress mais je n'ai pas été plus brillante que d'habitude dans ma synthèse orale. J'ai passé plusieurs messages que j'avais en tête malgré le cadre d'improvisation qu'ils m'ont imposé, mais mes positions étaient toujours mal introduites, c'est vraiment frustrant de voir comment je peux être inefficace comme oratrice… j'ai toutefois eu le plaisir de les surprendre, un peu, alors que tout l'exercice était visiblement une telle mise en scène que j'avais de la peine à le prendre au sérieux par moments. Bon, maintenant c'est derrière moi… et mon agenda pour les 3 prochaines semaines ressemble à une plongée en enfer, il faut que j'assure :-(

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Perplexe…

Je blogue au gré de mes humeurs et de ma disponibilité… enfin l'été, reposée par deux semaines de vacances dans la fraîcheur nuageuse du Grand Ouest Atlantique, avec un retour au travail tranquille, ils sont tous en vacances et je peux enfin traiter mes mails en retard du mois de… juin!

Juin a été aussi chargé pour moi qu'en 2008, c'est vraiment une période difficile comme décembre entre la fin de l'année scolaire et tous les projets à boucler avant les vacances au boulot. En outre ma situation professionnelle a encore évolué depuis l'an passé, mes responsabilités se sont élargies ces derniers mois et je dois soit reculer (ai-je vraiment ce choix?) soit avancer sur un nouveau poste dont mon chef m'a demandé à demi-mot de dessiner les contours à son retour de vacances.

Perplexe-357118 Je suis perplexe.

J'ai toujours reculé devant les responsabilités. J'avais peur. Peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas être acceptée, peur de passer pour une carrièriste. Je ne suis pas une fonceuse, et je suis foncièrement altruiste, même si c'est dans ma coquille que je me ressource le mieux. Enfant, et surtout adolescente, j'ai beaucoup souffert de la différence, je ne comprenais pas les autres enfants que je croyais à mon image, et eux ne me comprenaient pas. En grandissant, j'ai appris à écouter, à m'effacer, gommer les différences, pour créer la confiance, quitte à me perdre dans le reflet de l'autre. J'ai une mémoire incroyable, quand il s'agit de l'autre, alors c'est facile… et je capte les émotions, alors j'ai appris à fuir, aussi, à me protéger. Car je suis celle qui fait silencieusement une crise de palpitations quand un collègue se fait engueuler en réunion, celle qui se réveille au milieu de la nuit inquiète d'avoir dit la veille à un collaborateur un mot de trop, un mot de travers, un mot maladroit qui sera mal interprété peut-être… et pourtant mon monde n'est pas noir, comme je le vois c'est plutôt le monde d'Amélie Poulain, je désamorce ce que je peux!

Mais j'ai atteint les limites de mes limites. J'ai besoin d'évoluer, de casser cette peur, ces croyances limitantes qui bloquent mon évolution. C'est vraiment bizarre, jamais je n'aurais pu écrire cette note il y a encore un an, mais je ressens vraiment un fort appel à avancer, évoluer, construire du nouveau, pour moi, et pour, et avec, ceux qui m'accompagnent.

Je sais, c'est confus, j'ai de la peine à écrire cette note, j'avais essayé fin juin et c'était encore plus embrouillé, je n'ai même pas voulu la publier… mais je serai contente de me relire plus tard… en attendant, oui, je suis, je reste perplexe… mais moins qu'avant, je crois… je ne sais pas.

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Identités, vérité

Animatessera_by_JKBedrick Bientôt 3 ans que j'ai créé ce blog, et l'identité virtuelle de Capucine Kerleane, ma légende personnelle, mon slogan "les pieds dans la nature, la tête dans le futur". En fait, tout cela m'est totalement personnel, sauf le nom et le prénom, ainsi que les prénoms que j'ai employés sur ce blog. J'ai fait un grand bout de chemin ici, d'abord par les rencontres que j'y ai faites, qui m'ont énormément enrichie (merci), ensuite parce que cela m'a motivée à mettre en mots des expériences, des émotions très profondes que je ne savais pas où exprimer ailleurs.

Seuls deux de mes proches connaissent ce blog, ceux en qui j'ai assez confiance pour leur donner accès, dans ma vraie vie, à ce pan caché mais aussi terriblement sincère de moi. Mais ils ne lisent pas je crois, car j'ai d'autres canaux de communication directs avec eux.

Parfois je me demande ce qui se passerait si ma vraie identité collusionnait avec la virtuelle. Si mon chef ou, pire, si maman lisait mon blog? je soupçonne que ma mère lisait mon journal, à l'adolescence. Je ne m'en suis jamais douté, mais quand dix ans plus tard elle a découvert par ce biais que ma petite soeur avait consommé de la drogue, cela l'a tellement terrorisée qu'elle a lâché le morceau pour la remettre dans les rails. Cela-dit, j'avais toujours un doute, déjà à l'époque, je maquillais les noms avec des fausses identités dans mes cahiers au cas où… précaution. Protection.

Protection pourquoi? Finalement, ce pan Kerleane de ma vie enrichit au jour le jour mon pan réel. J'ai montré mes dessins à un cercle plus large que mes intimes, par exemple. Je suis encore incapable de parler du reiki autour de moi, par contre. Le problème de mon point de vue est que les gens ne sont pas près… pas prêts. J'ai l'impression de suivre un chemin qui me fait évoluer et grandir, aller chaque jour vers cette sagesse sur laquelle je m'interrogeais au début de mon blog, mais autour de moi, dans ma vraie vie, mes proches, mes amis, mes collègues, sont sur leur chemin à eux, avec leurs croyances en eux, souvent leurs limitations aussi. Je le respecte leur chemin, c'est le leur, c'est leur choix… alors je fais juste comme Amélie Poulain, dans ma vraie vie, je procède par petites touches pour amener un peu de joie, d'énergie positive, de bonheur là où je passe, mais discrètement, doucement… De toute façon, je suis super maladroite et sûre de rien… je vois juste que la vie continue de me sourire, que les autres apprécient ma présence, et même le monde des idées, des concepts et des pensées me paraît plus intime, plus "connecté" depuis que je prends mieux le temps de respirer le présent.

En même temps, je me rends compte de ma terrible limitation: ma difficulté à communiquer cette vision joyeuse et positive qui est la mienne, fondamentalement, à la partager avec une telle évidence que les autres puissent à leur tour voir cette lumière… c'est encore par les mots ici et mes dessins que j'exprime le mieux cette lumière. Depuis quelques semaines, je m'ennuie à mon cours de yoga, trop peuplé et pas à mon rythme, c'est décidé, à la rentrée j'irai à l'atelier d'expression à la place, c'est la même soirée dans la semaine… et j'aimerais tellement dessiner plus fort, les couleurs notamment, mais je n'ai aucune technique: besoin d'aide! Je sais que cela va exposer beaucoup de moi aussi, mais ce sera aussi de nouvelles rencontres, de nouvelles amitiés peut-être…

Le dessin ci-dessus n'est évidemment pas de moi, mais de  Jeffrey K Bedrick. J'aime beaucoup.