IMG_3556

Il est temps d’évoluer

«Ce qui était en 1968 le fait de quelques happy few – le pacifisme, le bio, le New Age, les médecines douces… – se diffuse réellement dans l'ensemble du corps social en passant par cette avant-garde des Créatifs Culturels. C'est le triomphe d'une solidarité qui surgit de la base, des actions individuelles, et non du haut, des institutions», décrypte Michel Maffesoli, sociologue et auteur du Réenchantement du monde (La Table ronde). «Les CC constituent un laboratoire de ce que j'appelle la postmodernité, avec des gens qui veulent faire de leur vie une œuvre d'art. Ce qui compte, c'est la qualité de l'existence: ne pas perdre sa vie à la gagner. Cette dimension créatrice et créative – au sens américain: créer une nouvelle culture de société – va se développer de plus en plus».

Il est temps pour moi aussi de faire les bons choix.

Je ne trouve plus de sens à ma carrière actuelle. Je trouve dans le quotidien de mon travail de quoi satisfaire mes valeurs de base – apprendre et interagir. Mais j'ai besoin d'aller plus loin, de créer davantage, d'accompagner davantage, de réaliser plus loin encore le potentiel que j'ai hérité et développé. Mais pour réaliser cela chez mon employeur actuel, il faut que je m'engage encore plus. Que je passe du temps dans les sphères d'influence, comme les bureaux des grands chefs lorsqu'ils sont disponibles, vers 8h le matin ou entre 18h et 20h. Que j'amène ma compétence dans les missions difficiles à l'autre bout du monde, ou dans les gros projets transversaux, avec une immense énergie masculine, puissance, force, pour faire bouger tout cela.

C'est impossible sans sacrifier mes autres valeurs.

Nous avons fait le bilan avec Mari Charmant. Nous avons réalisé à peu près tous nos rêves matériels, qui sont raisonnables: une maison agréable à vivre pour moi, une belle voiture pour lui. Nos enfants grandissent tranquillement. Il nous reste à réaliser les folies de nos idéaux les plus profonds, aller plus loin sur le chemin de nos missions de vie qui nous semblaient si brillantes à l'adolescence. Pour moi qui ai toujours manqué de confiance en moi, c'est très flou, mais je me sens portée par ma vie avec beaucoup de cohérence, vers une destination inconnue mais dont je sais que c'est la mienne car si je regarde derrière moi, je ne peux que m'émerveiller du chemin parcouru.

Et là, cela diverge. Je l'ai vu venir dans les 4-5 rêves les plus marquants que j'ai faits ces 4 dernières années. Je ne sais pas comment expliquer mon ressenti tant il est irrationnel – je me sens littéralement à l'étroit dans mon environnement actuel. Pas physiquement, pas émotionnellement, pas mentalement – c'est plus fondamental, c'est le fond de moi que je touche là. J'ai un immense besoin de liberté, même si elle est fondamentalement angoissante pour moi…

Il y a bien du brouillard sur le chemin qui se dessine devant moi, mais il est chaque jour plus clair que ce chemin commence par un gros tournant. Il est temps, après plus de 10 ans de service dans cette boîte qui a grandi avec moi, d'envisager que nos chemins se séparent. Il est temps pour moi de revenir à un environnement qui a du sens pour moi, à taille plus humaine, et sur des technologies qui ont du sens pour moi, qui s'inscrivent plus clairement au service de l'évolution de l'humanité. Comme James Redfield, je pense qu'il est tout à fait possible de combiner développement spiritualité et développement technologique, et je suis convaincue que c'est dans cette direction là que ma vie prendra plus de sens encore.

J'ai décidé il y a une semaine de commencer à exécuter un projet dont j'avais la vision depuis des années, mais qui restait toujours une chimère pour un futur indéterminé: me mettre à mon compte. Initialement avec une activité de conseil dans mon domaine d'expertise, mais il me faudra peut-être être plus flexible ou imaginer d'autres voies. C'est très angoissant, mais c'est une angoisse irrationnelle: je n'ai pas besoin de mon salaire pour nourrir ma famille - je pourrais être maman au foyer – et ma trajectoire scolaire et professionnelle jusqu'ici est telle que je n'ai plus rien à prouver à personne. Je sais que je n'ai pas encore réglé certaines croyances à ce niveau et qu'elles causent d'ailleurs mes souffrances émotionnelles actuelles, mais je commence à prendre du recul par rapport à ces croyances, et si j'en souffre trop, j'irai consulter… une thérapie brève, comportementale, pourrait sans doute me faire du bien.

 

 

 

 

IMG_3556

Renaissance, esprit du printemps

Crapauds

Le printemps reprend ses droits… samedi dernier, je l'ai enfin croisé chez moi…

Pour une fois je suis en phase, quel bouillonnement! Le plaisir aussi d'agir enfin, d'aider la renaissance d'un projet moribond, sur une intuition… une hallucination?… avec ma nouvelle équipe "incubation" a Paris, au milieu de tant d'incertitudes. J'ai eu l'impression de redonner du peps au projet, mais aussi dans l'autre sens, l'energie de cette équipe a quelque-chose de rafraichissant, ils sont dynamiques, agiles, débrouillards, flexibles: esprit startup, rien a voir avec le marasme dans lequel je me débats au siege.

Crocus

Il reste beaucoup de défis, comment convaincre mon N+2 de tout réorienter sans passer mes nuits a monter les dossiers de detail qui le rassureraient, comment lacher prise de mon propre perfectionnisme dans ma propre gestion d'équipe, comment me dépolluer l'esprit de tous les risques que je vois avec tant de lucidité, mais sur lesquels je ne peux pas agir, pour mieux me concentrer sur mon champ d'action?

Il faut que tout change… mais pour cela, il faut que JE change.

Grenouille

Symbole de fécondité la grenouille était l'emblème de la déesse égyptienne Hekat, symbole de vie et de renaissance. La grenouille est l'animal lunaire, dans la tradition répandue, suivant laquelle elle se voit dans la lune et elle joue un rôle dans des rites tendant à provoquer la pluie. Emblème porté sur les étendards de Clovis, elle symbolisait, par ses métamorphoses, la démarche spirituelle vers la perfection, la résurrection et l'immortalité.

Pour les celtes, elle symbolise la sensibilité, la beauté, également messagère du bonheur.

La grenouille est un symbole de résurrection et de métamorphoses. Elle est au bout de la chaîne est l'aboutissement d'un long processus de développement et d'évolution. Elle devient alors le symbole de l'homme en perpétuelle mutation.

 

IMG_3556

Regarder tourner les étoiles

Mon cours de développement de l'intuition et du ressenti s'est achevé en début de semaine par une magnifique balade à raquettes avec le groupe dans la nuit. La lune montante jouait à cache-cache avec les nuages chassés par une bise glaciale mais étonnamment peu sensible dans le vallon que nous avons exploré: nous avons pu très vite habituer nos yeux à cette lumière extraordinaire. Je connaissais ces sentiers mais jamais je n'avais osé m'y balader de nuit. J'ai entendu le cri des renards, le chant d'un épicéa dont la cime taquinée par le vent tapotait tac-tac-tac, tac-tac-tac… et j'ai vu ma 3e étoile filante en quelques mois.

Ce moment était totalement magique et en même temps parfaitement, incroyablement, synchrone avec mon quotidien suractif; j'ai du mal à croire que c'est dans la même journée que j'ai participé, exceptionnellement, à d'excellents brainstorms avec nos meilleurs mathématiciens, avant d'aller chercher, exceptionnellement, mes filles à l'école sous le prétexte de la sortie ski scolaire de Lili, et de finir, exceptionnellement, le dernier mandala d'intuition de la série que j'ai réalisée pour mes camarades du cours, accompagnée des filles qui dessinaient à qui mieux mieux leurs mythes à elles… une église en montagne pour Lili… une sirène pour Ondine…

Si tous les jours de ma vie étaient aussi magiques ce serait extraordinaire!

Et pourquoi pas?

Au bout de cette balade, une évidence, d'ailleurs ébauchée par un étrange rêve le jour même où cette opportunité a été publiée - pour moi la prochaine grande étape est de prendre part au voyage initiatique en Ecosse à l'automne prochain. Car j'ai compris aussi que j'apprendrai plus vite en expérimentant, accompagnée de bons guides.

Parce que l'extraordinaire au quotidien est possible, il suffit d'ouvrir les yeux… d'apprendre à ouvrir les yeux.

La preuve: avez-vous déjà vu les étoiles tourner? ben oui, elles tournent! enfin, c'est relatif… c'est la Terre qui tourne… A regarder ici. Fascinant.

En même temps… j'ai tellement de questions… c'est beau la magie, c'est beau la poésie de ces moments bizarres, mais je voudrais comprendre… est-ce mon cerveau qui s'illusionne dans un bain d'hormones synchronisées avec mes pairs dans les pulsions de la nature? mais est-ce une illusion, ou une autre réalité? c'est quoi la réalité, d'ailleurs? est-ce mon cerveau, ou plutôt l'ensemble de mon système nerveux, tout mon être vivant, qui me donne accès à d'autres perceptions de la réalité? qu'il s'agisse des modélisations que je regardais mes collègues mathématiciens explorer au tableau blanc le matin, des mythes et archétypes que je dessinais avec mes enfants sur du papier blanc dans l'après-midi, ou des symbôles géométriques que j'ai regardé mes compagnons magiciens tracer dans la neige dans la nuit, c'est au fond la même démarche… créer, imprimer dans la matière, donner réalité à des concepts, des images et des "forces" nées d'abord dans nos esprits, communiquées et enrichies par l'échange… depuis les grottes de Lascaux jusqu'au design de nos objets les plus technologiques, CREER, c'est un acte universel, le propre de l'homme.

Moi, je continue sur cette voie-là, en tout cas…

IMG_3556

A la recherche d’un héritage perdu

Dans le travail que je fais sur moi, j'ai récemment réalisé qu'il me manquait des pans entiers de transmission de mes grand-parents. Pourtant je les ai bien connus, jusqu'à mes 4 arrière-grand-parents Peperememere maternels que j'ai eu la chance de voir aux fêtes de famille et en vacances jusqu'à mes années d'école primaire. Mais voilà, l'essentiel de cette famille vivait dans un autre monde. Je ne peux pas décrire ce monde avec des mots, car on ne m'en parlait pas; mais je l'ai vu avec mes yeux d'enfant. Les photos racontent ce que j'ai vu, quand j'arrive à mettre la main dessus… on ne prenait pas les photos du quotidien. En voilà deux.

Même leur langue ne m'était pas transmise. Ma mère a suivi l'armée une partie de son enfance et comprend le breton de ses parents mais ne le parle pas. Mon père a pris en grippe sa langue maternelle dès sa première semaine d'école, quand tout fier d'avoir fini son travail il s'est écrié "j'a fini!" et a fini effectivement… au coin pour avoir mal parlé en français. La langue de ses parents était la langue des ploucs. A ne pas transmettre, sous aucun prétexte.

Le métier de ses parents aussi était le métier des ploucs. Il était temps de passer dans un autre monde, Kerlosket celui du progrès. A cette époque, on a arrêté de parler de paysans, ils sont devenus agriculteurs (Les petites exploitations du Centre Ouest Bretagne – Etude d'Olivier Pousset en 2005, p.29). Le paysan, c'est le gardien du pays (et du paysage), il est d'un autre temps. L'agriculteur est un savant qui cultive la terre avec les moyens scientifiques et techniques les plus modernes (idem pour l'éleveur). Les Bretons n'ont eu de cesse que de rattraper leur retard, à peine électrifiés (de mémoire, en 1951 pour la ferme de mon père), pour s'engager à fond dans une agriculture moderne et productiviste qui nous a amené la sécurité et la diversité alimentaires.

La vidéo ci-après, une interview TV des années 1960, est édifiante à ce point de vue: remembrement en Bretagne. En 1960 l'exode rural était une réalité terrible au Centre Bretagne. Les jeunes ne restaient plus au village, en particulier les plus travailleurs et les plus intelligents qui trouvaient de meilleures conditions de vie ailleurs. Il paraît terriblement naïf, cinquante après, de croire que d'abattre les talus (autrement dit, sacager le bocage, car c'est bien ce qui s'est passé) allait convaincre plus de jeunes de s'installer dans des exploitations agricoles plus grandes et plus modernes. Mais ce document en témoigne…

Ma famille maternelle a vendu la plupart des terres à cette période pour prendre une retraite tranquille dans une maison avec le confort moderne (eau, gaz, électricité, toilettes, carrelage, et le chauffage central en option). Dans ma commune d'origine de ce côté maternel, le remembrement a été effectué très efficacement. Quand j'étais adolescente j'y déprimais pendant les vacances, au milieu des élevages industriels de poulet et des grands champs délavés par les pluies d'hiver qui puaient l'épandage de lisier pendant toutes les vacances de Pâques. On ne pouvait déjà plus boire l'eau du robinet. Même l'étang dont la commune "station verte de vacances" était si fière donnait sur un abattoir industriel, dont les déchets descendaient à ciel ouvert. Horreur. Cette région nourrit encore l'Europe, avec un revenu moyen par ménage de 1000 euros mensuels. Un autre monde.

Et là… j'ai un blanc. La commune d'origine de mon père n'a pas remembré. Pourquoi? quelle était la position de mes grand-parents sur ce sujet? dans quelle mesure l'absence de remembrement des minuscules parcelles exploitées par la famille, entourées d'épais talus boisées et pleines de morceaux de granit dont certains font plusieurs m3, a-t-il découragé la reprise de la ferme par mon oncle (devenu manoeuvre comme dans la vidéo… cela devait payer plus!)? Comment mon grand-père interagissait-il avec ses enfants, dont deux sont devenus universitaires grâce aux bourses mais gardent à jamais le mauvais souvenir de leur contribution aux corvées des foins, des moissons et de la récolte des patates qu'il leur demandait à leur retour l'été?

Je n'en sais rien… Nous ne faisions que passer les voir une demi-journée ou le temps d'un repas de famille. Ce monde-là n'était pas pour nous. Aujourd'hui je me rends compte que je ne sais rien de ce grand-père que j'ai embrassé petite pourtant. Usé par la vie, les rhumatismes, tout courbé, rétréci par les années, il n'avait plus d'espace que pour sa voix: il parlait fort, trop fort, mais toujours en breton pour les sujets personnels avec mon père. Je n'ai rien entendu, rien retenu de lui.

Est-ce que j'aurai le courage d'interroger mon père sur ces questions qu'il a lui-même enterrées dans sa mémoire?

Comment un homme peut-il vivre sereinement le déni par ses enfants les plus brillants des valeurs que ses ancêtres lui ont patiemment transmises depuis des générations (du 16e au 18e, la majorité de ses homonymes étaient déjà paysans dans sa commune)? comment a-t-il vécu l'agonie de son village, tombé de 1500 à 500 habitants entre sa naissance et son décès? Quel respect ancestral puis-je construire concrètement sur son souvenir aujourd'hui, alors que je n'ai aucun héritage spirituel, intellectuel, seulement les gènes et l'héritage émotionnel de la honte qui a toujours été une évidence, et celui de la colère que je devine avec le recul que j'ai pris aujourd'hui?

Les femmes de ma famille, en particulier maternelle, m'ont transmis bien des valeurs sur lesquelles je construis encore ma vie au quotidien. Les mutations du siècle dernier n'ont pas changé les liens sacrés de la maternité, et elles ont sû les accompagner de bien d'autres messages porteurs de sens. Mon grand-père maternel m'a aussi donné une autre vision de la culture bretonne, dont il appréciait particulièrement le folklore et la musique; c'est chez lui aussi que j'ai lu Pierre-Jakez Helias et de jolies légendes. Mais côté paternel… le vide. En fait, la seule valeur universelle que tous les pans de ma famille m'ont transmise avec une constance admirable était:

"Travaille bien à l'école, et tu réussiras".

Ce que j'ai fait.

Mais il me semble que je pourrais revendiquer un autre héritage… je n'ai plus guère d'autre choix que de l'imaginer. Sans doute le moment de créer un autre papyrus…

Peut-être aussi que ce remue-méninges n'est pas par hasard en coincidence avec l'arrivée de son premier arrière-petit-fils fils de paysan. Je me méfie des hasards, maintenant. Ma soeur a choisi cet autre chemin de vie, les pieds dans le bocage… et je me demande quel sera le destin de mon petit neveu au prénom 100% breton, qui va être nourri aux paniers bio par sa maman universitaire, tout en accompagnant son papa sur son tracteur d'agriculteur conventionnel d'ici quelques années! Réconciliation? en tout cas, bienvenue petit bonhomme, je te souhaite beaucoup de fierté de tes différents héritages!

IMG_3556

Change ta vision du monde, et ton monde changera: expérience…

J'ai un monde extraordinaire de richesse dans la tête, mais tant de peine à le sortir, le concrétiser, le partager. Je manque d'impact, d'influence, souvent simplement par manque de confiance en moi… ce ne sont que des rêves en moi, dehors, le monde est si dur, on va tant se moquer de moi, on va me casser, me briser, m'écraser… alors je rêve et je n'agis pas, ou j'agis seule, ou j'agis juste avec les gens de confiance. Méfiance, hors des sentiers battus de la confiance, je vais m'égarer, je vais souffrir!

Mais cela prend du temps de créer un monde de confiance. Alors, je n'avance plus.

Et si ce n'était qu'une croyance limitante de plus?

J'ai décidé d'explorer d'autres voies, de m'amuser à voir le monde qui m'entoure sous une perspective nouvelle. J'ai mélangé mes lectures, de la Prophétie des Andes à L'homme aux deux cerveaux, à mes expériences, de mes rencontres un peu plus profondes que les autres, virtuelles et réelles aux soins dits énergétiques.

L'une de ces voies est celle que j'appelle "cerveau droit". Je me suis inscrite à un cours de développement de l'intuition et du ressenti, à raison d'une soirée toutes les 2-3 semaines cet automne, plus une nuit en janvier. En confiance, puisque c'est l'étonnante thérapeute qui m'avait fait tant évoluer il y a un an qui nous accompagne; il s'agit pour moi de prolonger l'ébauche d'exercice qu'elle m'avait proposé à la dernière séance pour développer mon intuition. J'aborde cette expérience avec toute ma curiosité, mais aussi mon esprit d'analyse et ma mémoire détaillée et factuelle qui fonde le plus gros pilier de mon intelligence. Mais je ne suis pas encore capable de raconter ces expériences, difficiles à mettre en mots, il me faudra du recul…

L'autre voie est celle que j'appelle "cerveau gauche". Mon travail est un immense terrain d'exploration, de nouvelles rencontres, expériences et d'opportunités de progresser. Pas seulement moi-même; la révélation de cette année, c'est que je dois apporter plus aux autres, en osant… oser amener du sens, raconter des histoires qui leur parlent, mettre du jeu et de la joie dans nos projets professionnels. Paradoxalement, c'est avec mon ancien cercle de confiance que c'est le plus difficile! ils me voient encore avec la lorgnette que je leur ai tendue pendant tant d'années… ils me parlent de risques et de barrières et d'obstacles et d'immobilisme et d'impuissance et de frustration et de désespoir… et je n'arrive pas à changer ce monde-là.

Mais je viens de faire une expérience vraiment marquante. Une formation toute bête, en interne, sur l'art de donner de bonnes présentations; améliorer sa prestation physique, faire passer les bons messages. Je connaissais peu ou pas du tout les collègues venus sur le même bateau. La journée a commencé par une synchronicité surprenante – un collègue, par hasard quasi l'homonyme de ma thérapeute, se présente en indiquant que son hobby, c'est les fleurs de Bach. Dans une assemblée d'ingénieurs et techniciens informaticiens, électroniciens et mécaniciens, c'était tellement saugrenu que je ne pouvais pas considérer cela comme un fait anodin. En fait, cela m'a mise en confiance!

L'après-midi, nous avons présenté chacun une passion personnelle, à tour de rôle. Nous avions 10mn de préparation individuelle et 5mn de présentation au groupe. Cela m'a paru tout de suite évident, il fallait que je parle de ma passion d'apprendre, de développement personnel et de développement du cerveau, des mandalas, du livre de Daniel Pink… Attraction

Quand mon tour est venu, j'y ai mis toute ma conviction - j'ai raconté ce que j'avais retenu de ce livre de Daniel Pink, je l'ai conseillé à mon collègue Grégoire inquiet de voir son travail menacé de délocalisation en Chine – car oui, c'est bien ce que raconte ce livre, les ingénieurs et les comptables, les bons élèves de nos écoles à l'ancienne, sont désormais des millions en Chine et en Inde, les ordinateurs aussi rattrapent chaque jour davantage nos tâches "cerveau gauche", il nous adapter et innover et changer notre monde, en commençant par notre vision du monde, pour donner, re-créer du sens à cela. Et on peut changer, oui, on peut changer, et progresser! J'ai raconté le traumatisme scolaire à l'origine de mon incapacité à dessiner, les maths et la physique, c'était tellement plus facile! Et je leur ai dit à tous, que je les entendais tous raconter du cerveau gauche et du cerveau droit, de la mécanique de la moto aux émotions en virage, de la rigueur de la lecture de la partition à la sensibilité de l'interprétation d'un morceau de saxophone, etc, et que cela pouvait paraître incongru de dessiner des fées le soir quand on passe ses journées dans des documents techniques bourrés d'acronymes, de tableau de données et de schémas blocs, mais que c'était justement une manière de déclencher de nouvelles visions du monde…

J'ai osé!

Et le monde a changé. Je l'ai vu tout de suite. Ils écoutaient, vraiment. Le formateur m'a même donné plusieurs minutes de supplément, et a noté la référence de D. Pink… impact?

Et surtout, le collègue qui me suivait a tout simplement changé à la volée son sujet de présentation. Il a tout simplement improvisé pour nous présenter une particularité de son cerveau, qui lui permet d'associer des couleurs aux chiffres et aux lettres (et aux schémas-blocs, je crois), et l'histoire de sa prise de conscience de cette singularité et des ses différentes variantes. Nous buvions ses paroles.. Impact?

Et après, à la pause, ma voisine de table m'a longuement confié comment elle luttait à raison de cours de midi et cours du soir, courageusement pour une jeune maman d'un petit gars ultra-dynamique de 17 mois, pour se débarrasser de son propre traumatisme scolaire qui avait complètement bloqué son expression orale en anglais… Impact?

Pour parfaire le tour de l'inattendu synchronique de ces expériences, à midi, j'avais eu une conversation technique passionnante avec un énième collègue surprenamment méconnu qui étudiait justement certains des concepts que j'avais l'intention d'explorer de plus près depuis mon flash d'idées post-reiki.

Quand je suis rentrée, j'étais épuisée. Non seulement j'avais appris à positionner mes mains et mon corps optimalement en présentation (quel défi!) mais j'avais interagi avec tous ces gens à un niveau tellement moins superficiel que d'habitude… il m'a fallu un bon souper et une heure de gym pour reprendre mes esprits. J'ai eu l'impression de vivre un jour de la prophétie des andes à moi toute seule. Sacrebleu!

Cela donne envie de continuer, non?

IMG_3556

Convergence

J'ai suivi la consigne: auto-traitement quotidien pendant 21 jours. Enfin, au moins 10mn avant minuit, car certains de ces jours étaient particulièrement chargés.

Au bout d'une dizaine de jours, j'ai eu l'occasion d'exprimer un sujet d'intérêt personnel au travail. J'ai beaucoup hésité à me lancer, et le matin en me levant, j'étais dans un état bizarre. J'ai l'habitude d'avoir des crises de créativité, où mon cerveau s'emballe sur la connection encore au stade d'intuition de différentes notions techniques lentement assimilées. C'est tellement obsessionnel que lorsque cela m'arrive, tout le reste de mon quotidien passe au second plan ou au pilote automatique, jusqu'à ce que j'arrive à donner une réalité à ces idées; au minimum un gribouillis schématique sur papier, pour m'en libérer.

Mais là, j'avais l'impression que les idées qui me venaient les unes derrière les autres s'emboîtaient plus naturellement que d'habitude. Elles me permettaient tout à coup de connecter toutes sortes de sujets qui n'ont a priori rien à voir – les dernières technologies développées par l'entreprise de Mari Charmant, l'évolution nécessaire des technologies de mon domaine à moi, et une technologie "green" en cours de développement par une entreprise de la région, découverte dans les médias locaux.

Ces idées ont continué de se développer dans ma tête tandis que j'amenais ma fille à l'école, puis sur mon trajet au travail. Et au milieu de tout cela, soudain, la synthèse en 5 mots des 5 principes du reiki:

confiance – sérénité – honnêteté – respect – gratitude

et l'évidence qu'il en manque un

créativité.

Car c'est là qu'est vraiment le propre de l'homme – l'imagination. Pour moi, c'est là que nous devons concentrer notre développement une fois réglées nos croyances et habitudes limitantes grâce aux 5 premiers points.

Cela me paraissait tellement évident tout à coup! et là j'ai vu la synchronicité: je venais de sortir du tunnel autoroutier que j'avais visualisé à la 3ème initiation de reiki.

IMG_3556

Les rêves

Isa nous avait prévenus: peut-être aurions-nous des réactions physiques ou émotionnelles, par exemple des prises de conscience de dysfonctionnements dans notre vie (couple, travail, etc…), des changements de goûts alimentaires… des rêves, aussi.

Le premier matin était un dimanche. Au petit matin, un rêve m'a sortie du sommeil, avec une colère indicible, au point qu'il m'a été impossible de me rendormir. J'étais dans le bureau de mon chef, je travaillais sur mon ordinateur portable à notre gros dossier en cours. Notre PDG est arrivé, comme toujours pressé, la tête en ébullition – les autres ne pensent jamais assez vite pour le suivre, mon chef est un des rares auquel il fait confiance pour un dialogue technologique, et c'est justement pour cela qu'il venait le voir, dans ce rêve. Comme le sujet était lié à mon gros dossier, je suis restée travailler sur un coin du bureau, au cas où il y aurait une question pour moi, mais il n'interagissait qu'avec mon chef, comme si je n'existais pas. Cela ne me dérange pas, je suis consciente qu'il n'a pas une minute à perdre dans son agenda de ministre à discuter avec les tréfonds de sa hiérarchie de cadres, et puis je suis plutôt profil-bas de nature donc je ne vais pas me mettre en avant spontanément dans ce genre de situation. Mais voilà qu'au moment de partir, il vient vers moi, et il s'adresse à moi:

– La prochaine fois, ce serait bien de sortir afin de me permettre de m'entretenir en tête à tête avec X.

Et là je me suis réveillée. Ma colère était indicible, j'avais une violence inouïe à faire sortir! je l'ai exorcisée en racontant ce rêve à qui voulait l'entendre, Mari Charmant, mes collègues… En fait, je savais très bien que ce rêve était consécutif à un incident auquel j'avais assisté lors d'un de mes rares passages dans les bureaux de la direction quelques jours auparavant. Mais il amenait aussi une grosse prise de conscience: l'énergie que je mets dans mon travail, depuis plus de 10 ans, est mal utilisée et finalement méconnue au-delà de mon chef direct et de mes anciens chefs…

Le 3ème jour, j'ai fait un autre rêve étrange, mettant en scène mon grand-père paternel dans une bien meilleure forme que la dernière fois que je l'avais vu, quelques mois avant son décès il y a plus de 10 ans. Le rêve était très intriguant mais dégageait une grande sérénité.

Les autres nuits, j'ai fait les mêmes semis-rêves qu'après toutes mes expériences "énergétiques", des mélanges de couleurs et de sensations sans queue ni tête, l'impression de mourir mais sans peur, comme si c'était juste une étape d'évolution à passer, un peu comme si je devais passer physiquement dans un mandala d'émotions et de sensations multi-dimensionnelles. Peu à peu, cela s'est estompé, dès la 2ème semaine je suis revenue à mon rythme normal, peu de rêves en semaine car je dors trop peu sans doute, un peu plus le week-end, mais souvent confus, inintéressants – juste l'intégration des apprentissages de la veille, en particulier en période de surchauffe intellectuelle - et vite oubliés. 

IMG_3556

Initiation au reiki – 2ème jour

Une semaine a passé, particulièrement difficile parce que mes 2 filles ont fait une grosse grippe intestinale, qui les a clouées au lit pendant 4 jours. Je me suis organisée de mon mieux, avec les gros dossiers du travail que j'ai avancés malgré tout – je revenais juste d'une semaine de vacances, c'était vraiment le mauvais timing! Quand mon chef m'a dit que j'assurais bien, lors de notre entrevue hebdomadaire le vendredi, j'ai eu une grosse bouffée émotionnelle, oui j'assure mais… un peu le même sentiment que celui de l'enfant intérieur… c'est dur d'assurer ainsi. Heureusement, j'avais aussi ce reiki en tête. J'ai pratiqué un peu cette semaine-là, notamment avec ma fille aînée qui me réclamait de l'aide contre ses nausées épouvantables, mais c'était peu concluant, je ne ressentais rien, et elle non plus, même pas de chaleur dans les mains.

Le samedi matin, les enfants allaient mieux et ma grande crainte de toute la semaine ne s'était par chance pas réalisée: je n'avais pas attrapé leur virus. C'est donc toute soulagée que je suis retournée au cours. Nous avons surtout fait de la pratique ce jour-là. Nous avons commencé par travailler l'alignement des chakras, 2 par 2 avec le soutien attentif d'Isa. Je commence par le traitement de Joëlle. Il me semble effectivement ressentir une zone un peu plus chaude à quelques centimètres du corps aux différents emplacements, sauf sur la couronne, où je ne ressens rien du tout malgré tous mes efforts. J'ai aussi de la peine à visualiser le fil doré d'alignement, pour moi le ressenti est beaucoup plus physique, genre liquide et/ou élastique, difficile à mettre en mots. Katell se retient de faire des bonds quand Jérémy la traite, elle est vraiment ultra sensible. Nous échangeons les rôles, c'est Joëlle qui me traite. Je ne ressens pas grand-chose, juste une grande relaxation, et pendant toute cette matinée, des symptômes physiques similaires à ceux que j'ai observé en thalasso: je dois uriner toutes les 30mn, et des plaques rouges apparaissent sur ma peau, notamment sur le buste.

Vient le moment de la 3ème initiation. Cette fois, je passe en premier. Peu de sensations, mais juste après l'initiation, l'impression de m'évader. Je visualise une religieuse, ou une vierge, avec l'enfant dans ses bras, en noir et blanc, de profil (tournée vers la gauche) dans un cercle bleu (mandala?). Au-delà du cercle, qui est plutôt dans le cadran en haut à droite de mon champ visuel, tout est noir. Puis apparaît un nain ou un lutin coloré, en haut à gauche. Puis un oiseau, avec un drôle de bec genre pélican, mais avec le vol lent et majestueux d'un aigle, et la vision s'élève au-dessus du Chablais, remonte vers le lac, je vois le tunnel de Chexbres, vu du ciel, depuis le lac Léman. La sensation globale est étrange, toujours les yeux fermés, j'ai le sentiment de voler/planer, et surtout une sorte d'agrandissement, d'expansion de moi, comme si mon corps était dilaté et que ma vue du ciel au-dessus du lac était en fait celle d'une géante les pieds dans le Chablais. Quand nous ouvrons les yeux, j'ai le sentiment presque douloureux de ne pas être à ma place-là, dans cette pièce lumineuse mais artificielle, étroite – besoin d'aller voler, courir dans la pleine nature, d'escalader les montagnes qui sont baignées de soleil de l'autre côté des vitres. Cette fois, tout le monde est en ligne, ils ont tous eu l'impression de partir, même nos deux terriens. Quand à Katell, elle a du mal à reprendre ses esprits, Isa lui fait respirer de l'huile essentielle de vétiver pour l'aider à recentrer et s'enraciner. Les autres détestent l'odeur de cette huile, mais moi je l'apprécie beaucoup - elle m'enfonce dans le sous-bois, l'humus cher à mes fées… 

Ensuite nous apprenons la séquence de positions du grand traitement de 50mn, et l'exerçons une première fois avant la pause déjeuner. C'est Joëlle qui me traite, et Isa passe de l'un à l'autre avec un traitement complémentaire. Les mains de Joëlle me semblent tièdes d'abord, puis de plus en plus chaudes. Celles d'Isa me paraissent brûlantes. Le traitement me relaxe profondément la première demi-heure, mais me paraît ensuite terriblement long le dernier quart d'heure: j'ai faim et la vessie de nouveau pleine, mon mental reprend ses droits… à croire que la dose de 30mn me suffisait.

L'après-midi, c'est moi qui traite Joëlle, et curieusement là cela passe très vite. L'expérience est étonnamment agréable. Je me sens d'une humeur joyeuse et parfaitement équilibrée, de la tête aux pieds. Peu à peu de nouveau des images me viennent, tandis que je regarde les montagnes par les grandes baies vitrées tout en traitant position par position, je vois des rochers et des cascades, des glaciers, du bleu du blanc du gris. Une grande force, la solidité du roc. Un mot: "majestueuse". J'ai l'impression de renforcer au travers de mes mains une reine de communauté, une femme sur qui les autres pourront compter, et à qui elle apportera son assurance tranquille, sa solidité, la force du roc, à l'image des montagnes. Son point le plus faible, dans mon ressenti, est au niveau des cuisses, associées à la volonté, mais je sens la chaleur s'équilibrer très vite. Je babille en même temps, je prends des nouvelles du ressenti de Joëlle, et je croise le regard d'Isa de temps en temps; je me sens à présent très proche d'elle, dans la même mouvance, tandis qu'elle m'assiste un moment dans le traitement. Je me sens pleine de douceur, mais aussi de puissance.

Nous poursuivons par la dernière initiation. Là encore, je passe en premier. L'expérience est très différente cette fois. Je ne visualise rien du tout mais la sensation physique est très forte, une terrible lourdeur, presque des douleurs, des tensions dans tous les muscles. Je ne tenais quasiment plus sur ma chaise quand Isa a fini de faire le tour du groupe, besoin de gigoter et de m'étirer pour dissiper cette sensation étrange de pesanteur. C'est comme si j'étais devenue plus dense, physiquement. Par contre, Joëlle et Jérémy n'ont de nouveau pas ressenti grand-chose et Katell a de nouveau visualisé différentes images, animaux etc.

Nous finissons la journée par une expérience de groupe. Nous choisissons chacun un proche à aider, et joignons nos mains pour les aider en groupe. Joëlle sort de cette expérience en larmes; son père est malade et c'est lui qu'elle a choisi; elle a ressenti une telle force qu'elle en est bouleversée. Moi je n'ai pas ressenti grand-chose, mon esprit commence à vagabonder, la journée a été longue! nous nous quittons sachant que nous ne nous reverrons sans doute pas, y compris Isa, qui compare ce lâcher-prise du groupe à celui d'une mère qui doit laisser ses enfants voler de ses propres ailes. Et surtout, à nous de poursuivre le chemin à présent, avec au minimum 21 jours d'auto-traitement quotidien, pour intégrer pour cela. Après… on verra. Pour le moment, tout le monde est fatigué par cette journée riche en expériences… de retour à la maison, je vais skier mais j'ai les jambes faibles comme si j'avais couru des heures. Pas difficile de trouver le sommeil ce soir-là…

IMG_3556

Initiation au reiki – 1er jour

Mains_yeux Après l'introduction, nous sommes rapidement passés à la pratique. Nous avons reçu la première initiation, à tour de rôle. Il faut garder les yeux fermés, c'est clairement la partie ésotérique, avec tout un rituel par l'initiant au niveau des mains et de la tête de l'initié – dessin de symbôles, souffle, claquement des mains. Je suis toujours sur mes gardes, pas très à l'aise; je me concentre sur mes sensations, le temps que mon tour arrive - je suis la dernière - je note quelques palpitations, une bouffée d'angoisse, mais quand vient mon tour, je suis détendue, et il ne se passe rien de spécial. Juste l'impression d'une petite relaxation, quand je rouvre les yeux.

Nous apprenons le traitement rapide, et le pratiquons 2 par 2 à tour de rôle après le repas de midi. Je ressens des sensations différentes, mais surtout de la chaleur, dans mes mains quand je traite, sous les mains quand je suis traitée, et étrangement même à l'intérieur de ma boîte cranienne quand Joëlle traite mon occiput.

La séance se termine par la 2ème initiation. Est-ce parce que j'ai lâché prise au fur et à mesure de la journée? ou au contraire l'impatience intellectuelle de vivre quelque-chose de différent? mon imagination s'emballe dès que je ferme les yeux. Je suis la dernière à passer, comme le matin. Je vois une petite fille, qui m'est terriblement familière, comme une ancienne partie de moi. Mais cette petite fille doit faire des choses sérieuses, au lieu de s'amuser. Je sens à ma gauche la présence pesante d'un géant de pierre, de ce granit gris dont on fait les murs, les calvaires et les statues en Bretagne, sa main oppresse mon épaule. Malaise! un peu devant, sur la gauche, apparaît un drôle de petit clown coloré, avec une immense perruque jaune frisée. Et sur la droite, des fées! un monde de couleurs, enchanté, du vert et du jaune, du rose, la couleur des blés l'été, gaieté estivale, insouciance, c'est ce monde-là que regrettela petite fille… 

Etoiles J'en ai les larmes aux yeux, juste de quoi mouiller mes cils, mais de vraies larmes; d'où viennent-elles donc? d'où viennent ces images contrastées, ce sentiment de tristesse? Mon tour arrive. Je me concentre sur mon corps, je me recentre, les images s'évanouissent, reste une lumière un peu jaunâtre-beige, ma tête est comme tirée en arrière, sentiment de légèreté. Je visualise au passage des symbôles d'étoiles, en 3D fil de fer, et l'étoile de David.

Joëlle et Jérémy ne rapportent pas grand-chose. Katell a vu un amour magnifique, des animaux, des couleurs… elle est ravie, elle plane.

Ce premier cours se termine par une séance d'harmonisation des chakras, montrée sur Jérémy, qui s'est plaint de douleur au plexus solaire pendant son traitement. La prof le traite sans le toucher, les mains quelques centimètres au-dessus de lui, et lui, les yeux fermés, décrit une sensation de travail interne. Auto-suggestion? en tout cas, cela lui fait de l'effet. Il est tout bousculé en sortant. Les deux autres pas mal aussi. Moi, je suis en pleine forme. En rentrant, ma fille me demande d'aller sur la piste rouge, avant la fermeture, et nous faisons encore 2 descentes à ski sous un soleil magnifique. Mari Charmant part finir un gros dossier au travail, et je reste seule pour le souper avec les enfants à la maison. En préparant le repas, brutalement, le sentiment de l'après-midi me revient, sans les images, mais terriblement violent. Je suis désemparée, envahie de la tristesse du deuil de cette enfance insouciance qu'il faut abandonner. Je ne comprends pas ce sentiment, il n'est pas à moi, il n'est pas dans mon histoire; certes j'ai très tôt préféré la compagnie des adultes à celle des enfants, que je trouvais frivoles et méchants souvent, alors que j'avais tant à apprendre des grands, mais j'ai toujours eu des espaces de jeu et de rêve, toute ma vie en fait…

Alors je commence à me demander, tout en préparant le repas, et si cela venait d'avant, ou d'ailleurs? le sentiment a la même violence que celui que j'ai ressenti, encore enfant, à la lecture de la petite fille aux allumettes, du bébé mort de scarlatine dans "Les 4 filles du Dr March",ou devant certains épisodes de Goldorak, Albator ou "La petite maison dans la prairie". La mort d'un enfant, la maladie grave d'un enfant, m'ont toujours bouleversée. Et je ne parle pas des génocides, de l'holocauste… leur évocation me met toujours dans tous mes états… Je commence à faire l'association: la tristesse est celle d'une enfance inachevée. Maladie, ou même décès? Responsabilités précoces? 

Ensuite, je songe aux différentes façons d'expliquer cette brutale résurgence de l'enfant triste dans mes émotions. Dans une approche spirituelle du monde de l'esprit et des sentiments, on pourrait faire l'hypothèse d'une vie antérieure trop vite achevée. Dans une tentative d'explication rationnelle du fonctionnement de mon cerveau, et d'après mes connaissances actuelles, en faisant cette expérience inhabituelle aujourd'hui, j'ai rafraîchi des neurones oubliés, peut-être tout simplement ceux de ces sentiments de tristesse mal digérés devant la télé ou un livre quand j'avais 7 ou 10 ans. Entre les deux, un petit mix de psy, ce doit être le genre de truc qui sort pendant les analyses. Qui sait, c'est peut-être même le fond de mon tempérament soucieux et angoissé?

Cette réflexion me soulage, et je retrouve ma sérénité. Ce sentiment de tristesse n'est pas le mien, n'est pas la réalité de mon présent, de ma vie. Je peux le classer, le distancier de moi, mais sans pour autant l'oublier: j'ai beaucoup de tendresse pour l'image de cette petite fille que je ne saurai pourtant jamais dessiner, car elle est terriblement abstraite, presque comme la représentation d'un pur sentiment. Et la tristesse s'évanouit. Elle n'est jamais revenue depuis.Regard_inquisiteur

Je passe à table avec les filles, et j'ai encore quelques surprises pour cette soirée. Lili, la grande, me demande soudain si je crois en Dieu. Je manque d'avaler ma bouchée de travers, car nous ne parlons quasiment jamais de ces questions à la maison, je n'ai pas vraiment expliqué à quel cours j'étais allée (j'aborde le reiki sous l'angle d'une technique de relaxation à la japonaise, le temps d'en faire l'intégration moi-même et d'avoir assez de recul pour en parler), et voilà que cette question sur Dieu sort maitenant! Je lui ai retourné la question: c'est quoi Dieu? moi je crois que c'est beau de vivre et d'aimer, d'apprécier le beau par tous nos sens. Peut-être que c'est cela Dieu, et dans ce cas il est universel…

Et ce n'est pas fini! Les filles me dessinent des fées, avant d'aller se coucher… La même soirée, ma collègue de bureau poste un article intéressant sur l'athéisme sur son réseau social internet - et je finis par une discussion sur mes questionnements professionnels et personnels avec Mari Charmant qui se montre encore plus compréhensif et constructif que d'habitude.

Quelle journée!

IMG_3556

Initiation au reiki – démarrage

Me rendre à ce cours était un peu une aventure pour moi. J'étais traversée de pensées contradictoires:

1) comment expliquer mon parcours, mon approche rationnelle aux participants? mais qu'est-ce que je vais faire là, au juste?

2) et si cela se passe mal? si je sortais de là la tête à l'envers, prête à quitter mari, gosses et boulot pour suivre mon karma, comme cette maman qui a fait la une de quelques journaux suisses l'an passé? je l'avais croisée quelque-fois avant sa fuite, j'aimais bien son style, sa disparition volontaire pour ce qu'il faut sans doute appeler une secte m'avait d'autant plus frappée…

Montreux-13 3) la ferme! tout va bien, c'est la première journée de douceur depuis 4 mois, le soleil et le paysage au bout du lac sont toujours un émerveillement… sur fond d'Enya, en route vers le cours, les larmes me montent aux yeux. La vie est magnifique et m'a toujours gâtée. Je n'en ai jamais compris le sens, j'ai longtemps vécu dans la peur que cela s'arrête, dans le souci de rendre ce que j'avais reçu.  

Mais peu à peu je réalise que ce ne sont que mes projections mentales. La seule réalité est celle, instantanée et fugitive, mais sans cesse renouvelée tant que je suis vivante, de mes perceptions dans le présent, rien que le présent. L'essentiel est d'expérimenter, de vivre tout simplement…

Enya_18 Et ce cours, c'est un pas dans une nouvelle expérience. C'est mon intuition qui me conduit là. On verra bien comment je le vis, et je réfléchirai après… Avec le recul, un mois et demi après, je réalise combien ces pensées contradictoires, plus ou moins formulées, me perturbaient en arrivant à ce cours et conditionnaient mon comportement au début. Mais c'est aussi exactement pourquoi j'avais choisi ce cours "anonyme", parce que mon mental était incapable de sélectionner un maître reiki par lui-même, il y avait toujours trop de questions ou réticences, et je tournais en rond dans cette recherche depuis près d'un an!

En fait, nous étions tous les 5, les 4 élèves et la prof, autant sur nos gardes, à chercher nos marques, pendant la première heure. J'ai posé plein de questions, intervenant peut-être trop, typique de mon besoin de contrôle, et j'ai commencé à chauffer, j'étais toute rouge! ce qui a au moins permis de déterminer facilement mon tempérament ayurvédique – le feu! Katell en parallèle, nous noyait dans ses expériences fascinantes, son rire, sa dispersion – l'eau! et Jeremy et Joëlle nous écoutaient tranquillement – les terriens! Isa, la prof (NB: tous les prénoms sont modifiés), a réussi, en une heure, à nous donner une introduction, pas mal de théorie et à nous mettre à l'aise en nous interpellant chacun dans ce qu'elle percevait de nos tempéraments. Pas mal! tout au long du cours, elle a réussi à cadrer les envolées de Katell, à créer de l'espace de dialogue rationnel pour mes questions, tout en sortant de leur coquille nos deux terriens, qui sont sortis en verbalisant l'un bousculé, à la première séance, l'autre bouleversée, à la 2ème séance…