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Ces plantes que l’on brevète

En relisant une vieille note de Manue parlant de l’Iboga, une plante africaine qui avait sevré un de ses potes junkie, j’ai été intriguée par la mention qu’elle faisait du brevet sur cette plante. Suite à ma recherche sur l’OGM Monsanto, je m’étais justement dit qu’il fallait que je regarde de plus près ces histoires de brevets sur le vivant. Voilà un bon cas d’école!Iboga_1

Un autre cas d’école est celui du Tamiflu, le fameux anti-grippe-aviaire sous licence de Roche, tiré lui aussi d’une plante chinoise: l’anis étoilé ou badiane chinoise, que vous avez peut-être déjà ingurgité dans une boisson à l’anis (pas moi, je n’aime pas l’anis!) ou tout simplement dans un curry un peu sophistiqué.

En effet, je trouve curieux que l’on puisse breveter l’effet actif d’une plante. A la rigueur le procédé permettant de l’extraire, ou de fabriquer un médicament en combinant l’extrait actif avec d’autres substances. Mais pas la molécule de base: je ne vois pas ce qui est inventif dans sa formulation!

J’ai donc regardé de plus près, tout d’abord, le cas de l’Iboga, ou plutôt de sa substance active l’ibogaïne, dans la base de données brevets US. En fait, c’est assez édifiant. Ce n’est pas le principe actif de la plante lui-même qui a été breveté, mais son utilisation thérapeutique, pas besoin de traduire je crois:

Howard S. Lotsof: U.S. Pat. No. 4,499,096 (issued in 1985, concerning heroin addiction), U.S. Pat. No. 4,587,243 (issued in 1986, concerning cocaine and amphetamine abuse), U.S. Pat. No. 4,857,523 (issued in 1989, concerning alcohol abuse), U.S. Pat. No. 5,026,697 (issued in 1991, concerning tobacco and nicotine), and U.S. Pat. No. 5,152,994 (issued in 1992, concerning people suffering from multiple drug dependencies).

La première revendication du premier brevet est toute simple: elle concerne le traitement d’un héroïnomane par un dosage compris entre 6 mg et 19 mg par kg de poids corporel d’ibogaine or d’un de ses composants actifs ou d’un mélange associé.  Autrement dit: quiconque applique ce traitement est sujet à poursuite légale pour violation de propriété intellectuelle, à moins d’avoir pris une licence auprès du détenteur du brevet. Reste au pauvre toxico-dépendant à trouver le moyen de filer au Gabon se faire initier au Wbiti par un gourou local pratiquant le chamanisme ancestral – en général, les brevets ne sont pas déposés dans ces pays sans potentiel commercial, et de toute façon, le dosage y est sûrement plus empirique…

Surprenant aussi, le brevet sur le traitement de la dépendance à la nicotine, bien que du même auteur quelques années plus tard, ne mentionne pas les applications précédemment brevetées. Pour ma part, si j’essayais de breveter une application similaire à un brevet précédemment déposé (même technologie appliquée à un problème similaire), je me ferais renvoyer par le cabinet de brevets qui dépose mes idées habituellement! (si si c’est du vécu) Le bureau des brevets n’aurait pas dû laisser passer cela (mais peut-être suis-je trop habituée aux pratiques européennes plus sévères).

Maintenant, la bonne nouvelle c’est que les deux premiers brevets doivent à présent être tombés dans le domaine public. Finies les cliniques sous license pour riches toxicos exclusivement (cf note de Manue), en tout cas pour héroïne et cocaïne. Sauf que… plusieurs pays, dont la Suisse, ont tout bonnement interdit cette plante trop hallucinogène pour être honnête, et qui n’a pas tardé à être récupérée par des apprentis-gourous maladroits, des maffieux malintentionnés et/ou des mouvances sectaires (à vrai-dire, son absorption n’a visiblement rien d’une partie de plaisir, et on peut en mourir); la France va probablement l’interdire à son tour.

Voilà l’intéressante histoire de l’Iboga! Maintenant, je continue mes recherches sur l’anis étoilé du Tamiflu, qui m’intéresse encore plus. En effet, je peux certainement vivre encore longtemps sans souci avec ma légère dépendance au chocolat et je n’ai aucune envie d’absorber quoi que ce soit d’hallucinogène, j’aurais trop peur d’y vivre un cauchemar, donc l’iboga très peu pour moi… Par contre, étant responsable de la santé de ma petite famille et assez fréquemment dans les aéroports pour lui ramener une cochonnerie virale, je dois avouer que la pandémie tant promise me terrorise! à suivre… 

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Une autre source d’obésité?

… pour rats, mais tellement meilleurs que les OGM: des livres, des livres, des livres!

BibliothequeEt puisque je veux ce soir partager une note positive avec tous les rats de bibliothèque de mon genre, tant de fois frustrés de ne pas trouver l’ouvrage de leurs rêves au fond des étagères qu’ils connaissaient par coeur à force de les avoir parcourues, voilà ce qui me réjouit aujourd’hui: miracle technologique à la racine d’un nouveau monde virtuel, balbutiant au début de notre 3ème millénaire, le web, qui met à la portée de qui sait bien les chercher plus d’informations qu’une seule bibliothèque n’en contiendra jamais sous forme papier (ce dont, accessoirement, les arbres nous sauront probablement gré).

Rien à faire de Monsanto, le vrai pouvoir, aujourd’hui pour demain, ne serait-il pas dans les mains de… Google?

Depuis toute petite, j’adore les livres, les librairies, les bibliothèques… tout ce qui représente le Savoir, tout ce que le cerveau humain a créé, toute cette information, cette érudition, ces histoires, ces réflexions… je ne suis au fond peut-être qu’un rat, un rat de bibliothèque…

Je mange les mots des autres, j’en suis même sans doute boulimique… et d’une gourmandise obsessionnelle, impossible à satisfaire: trop d’encyclopédies universelles ou spécifiques, trop de langues que je ne connais pas, qui ne me seront jamais accessibles! les yeux, les oreilles plus grands que le cerveau!

Mais au fait… que deviennent donc tous ces mots que je mange? suis-je devenue obèse de tout ce que j’ai lu?

Et vous, souffrez-vous des mêmes symptômes – boulimie livresque, boulimie d’infos? Janssens_jl_ratdebiblio

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Enquête sur Reportage Canal+ – OGM Monsanto

Benoît me proposant une piste à explorer sur son blog, difficile de résister pour mon esprit curieux, alors voilà ma petite enquête sur le très intéressant reportage de Canal+ "90 minutes" de 2005 sur l’approbation Européenne d’un OGM Monsanto malgré une étude douteuse de ses effets sur les rats (cette étude réalisée par le fabricant lui-même est actuellement publiée sur leur site web, probablement sous la pression des medias, ou bien des actionnaires inquiets de la mauvaise publicité qui lui était faite?).

A noter que le reportage n’a pas été interdit, mais bien diffusé par Canal+ en 2005, contrairement à la rumeur qui court parmi les internautes francophones ces jours.

Monsanto, vous connaissez? moi ce nom ne me disait rien, étonnant, car Monsanto est le leader des OGM, avec au moins 70% des parts de marché sur les semences OGM. Mais surtout, cette compagnie centenaire, qui a commencé par vendre un composant alimentaire à Coca Cola il y a plus d’un siècle, est aussi derrière le tristement célèbre agent orange, puissant herbicide contenant de la dioxine, utilisé pendant la guerre du Vietnam pour détruire les maquis.

C’est donc Mosanto qui a inventé le premier OGM il y a plus de 20 ans – à noter qu’à cette période on soupçonne depuis quelques semaines qu’elle payait par ailleurs grassement, dessous la table, un expert internationalement reconnu pour affirmer l’inocuité de l’agent orange, affaire que les medias viennent de révéler (au conditionnel) en décembre 2006.

Plus de la moitié de leur chiffre d’affaire (environ 6 milliards d’euros en 2006) provient de l’herbicide Roundup, or les OGM qu’ils commercialisent étant spécifiquement résistants à Roundup, c’est double jackpot puisque les agriculteurs achètent les deux en même temps!

C’est aussi Monsanto qui a inventé les semences OGM stériles (pour forcer le rachat de nouvelles semences au lieu de la réutilisation d’une partie de la récolte comme cela se pratique conventionnellement).

C’est encore Monsanto qui fait l’objet d’une querelle de brevets sur le vivant sans précédent, pusiqu’ils ont commencé, depuis 3 ans, à poursuivre des paysans pour violation de brevets du fait que des OGM Monsanto sont retrouvés dans leurs récoltes sans avoir été achetés (peut-être simplement portés par le vent!).

C’est enfin Monsanto qui est le roi du "lobbying". Réseau d’influence jusque dans le très puissante FDA, qui emploie plusieurs de ses anciens employés, campagne médiatique "les OGM vont sauver le tiers monde de la faim" (alors qu’apparemment les rendements des semences OGM sont moins bons, et qu’au prix où elles sont vendues, seuls les mégas-éleveurs du continent américain se les paient aujourd’hui!)

En fait, plus je gratte sur le sujet plus je suis choquée.

Choquée que l’on se base sur une étude d’un fabricant pour valider l’innocuité des produits de ce fabricant, et non sur des études scientifiques indépendantes (pourtant faire bouffer 2 sortes de maïs différentes à deux populations statistiquement représentatrices de rats pendant 90 jours, ou mieux, 2-3 ans, ne doit pas coûter des milliards!). C’est complètement absurde. C’est comme si vous demandiez à vos enfants de se noter eux-mêmes à l’école, ou si votre chef vous proposait de vous auto-évaluer sachant que votre salaire en dépend. En ingénieurie, on appelle cela un système en boucle ouverte: hautement instable et incontrôlable!

Choquée aussi par l’entorse à la démocratie, mondiale, que l’on peut mesurer sur le sujet des OGM, et qui est terriblement bien illustrée dans le reportage de Canal+ à Bruxelles. Non seulement les Français sont très majoritairement opposés aux OGM, ce qui n’a pas empéché leur représentante démocratiquement élue de voter pour l’autorisation du fameux maïs OGM d’après le reportage (!), mais aussi les Américains et les Brésiliens, qui en bouffent malgré eux tous les jours: http://www.infogm.org/article.php3?id_article=2007. Puissant lobbying des industriels auprès des gouvernements?

Bref… les gens n’en veulent pas? très bien, on va le cacher, étiquetage en tout petit en Europe (encore heureux, mais seulement pour un ingrédient représentant plus de 0.9% de la composition du produit, et pas pour les produits dérivés comme la viande, les oeufs ou le lait d’animaux nourris au soja transgénique)… Dans d’autres pays, pas d’étiquetage du tout!

En Suisse, l’agriculture des OGM demeure interdite pour quelques années suite à référendum populaire, reste donc le probléme de l’importation et des produits dérivés. Quelques liens: Fédération Romande des Consommateurs demandant un étiquetage des produits dérivés, pression Greenpeace partiellement couronnée de succès sur les grands distributeurs pour garantir Maisbiol’importation de viande d’animaux nourris sans OGM (ouf, moi j’achète beaucoup bio chez COOP)… Je ne sais pas s’il existe les mêmes pressions sur la grande distribution en France.

A titre indicatif, voilà la liste des produits pouvant contenir des OGM y compris dérivés, publiée par le gouvernement français lui-même.

Me voilà mieux informée, c’est déjà cela (merci Benoît, Manue etc.)

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L’homme, parasite de la plante

L’homme n’est, dans sa plus simple expression, qu’un parasite de la plante, qui lui fournit l’oxygéne (O2) qu’il respire et le carbone (C) qu’il mange, directement ou indirectement (la vache mange la plante et l’homme boit son lait de la vache, et mange sa viande).Photosynthese

Car la plante sait tirer directement du soleil l’énergie nécessaire à la transformation du CO2 (dioxyde de carbone) en ces deux éléments nécessaires au métabolisme de l’homme, ce que l’homme ne sait pas faire, notre organisme n’étant pas capable de photo-synthèse (*).

Depuis que j’ai lu cette analyse dans le livre "Après nous le déluge" emprunté à la bibliothèque courant janvier, elle me fascine et je ne regarde plus ma salade de la même façon!

Malheureusement le reste du livre est sans intérêt, se contentant de geindre sur les différents avenirs possibles de l’humanité sans réflexion en profondeur, mais rien que pour cette image du parasite de la plante, je lui devais une rév(f)érence…

(*) en réalité l’équation est un peu plus compliquée et fait aussi intervenir l’eau et le glucose, à l’inverse de notre respiration.

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Comment le langage peut fabriquer un mythe…

Macaque_japon_0_1 La note du Vero sur l’inconscient collectif m’a retenue fort tard hier soir et je lui dis un grand merci, car elle tombe pile-poil à point pour me permettre d’entamer ma catégorie zététique "X-files – la vérité est ailleurs" – à savoir ma facette Scully! – sur un cas d’école.

Comme je vais régulièrement sur le blog de Vero pour y lire de jolies textes "qui font chaud au coeur" comme je le cite ci-contre, j’ai trouvé l’histoire vraiment intéressante, engageante et positive, mais en même temps, j’ai été un peu alertée par l’emphase scientifique qui lui était donnée alors que les sources n’étaient pas citées. J’ai donc voulu en savoir plus.

C’est plus facile quand on lit l’anglais. S’il y a des demandes, je pourrai traduire quelques textes relevants. Je n’ai pas le temps ce soir de compiler toutes les sources que j’ai parcourues, il suffit de taper "hundredth monkey" sous wikipedia ou google pour démarrer… il y a de quoi lire plusieurs jours, voire de faire un mémoire de zététique (si pas déjà fait par les étudiants de Sophia Antipolis ou autres)…

Les points que j’ai retenus – évidemment sous toute réserve de la fiabilité des ressources internet visitées:

– l’histoire du 100ème singe apparut pour la première fois sous cette forme dans un livre de  Lyall Watson publié en 1979 – sous la forme d’une hypothèse clairement indiquée, dans les extraits que j’ai trouvés, par l’usage répété des mots anglais "seems" (il semblerait), mais aussi par "I am forced to improvise the details" (je suis obligé d’improviser les détails). Clairement, on est à la source de l’invention du mythe et l’auteur lui-même est loin d’être péremptoire.

NB: cela revient dans le texte publié chez Vero: "Supposons… Supposons…"

– ce livre a été repris et cité par différents leaders du Nouvel Age, en particulier par Rupert Sheldrake qui étudie la résonance morphogénétique (morphic resonance), et Ken Keyes Jr, qui popularisa le mythe dans les années 80 en lui dédiant un de ses livres de développement personnel. Ces auteurs sont populaires donc le mythe a vite fait le tour de ces milieux… jusqu’à nous.

NB: dans le texte publié chez Vero, c’est la théorie de Rupert Chaldeck qui est citée mais je ne retrouve pas ce nom sous google – probablement un typo pour Sheldrake. Le "scientifiquement" vient de lui parce qu’il est docteur es sciences (Moi aussi, mais mon éthique ne me permet pas de prétendre l’appliquer à construire des théories dans des domaines différents de celui dans lequel le jury scientifique a cautionné mon travail – prévoir une note dédiée sur ce point.)

– intrigués comme moi par cette belle histoire, quelques esprits curieux ont voulu remonter aux sources japonaises et ont eu la déception de découvrir que les scientifiques japonais ne confirmaient pas du tout la télépathie/l’inconscient collectif. La découverte scientifique portait sur l’acquisition et la propagation de nouvelles compétences dans un groupe de primates… clairement par l’exemple, l’observation et la communication au sein de ce groupe (Myers, Amundson…).

NB: Comme ce sont les seuls à citer explicitement les articles du Japan Monkey Center dans le journal scientifique "Primates" et le nom des chercheurs japonais à l’origine de l’étude, j’ai tendance à les juger plus sérieux, mais bien entendu, en toute rigueur, il faudrait vérifier ces sources par soi-même dans une bibliothèque universitaire (elles sont accessibles au public, donc pas d’excuse).

– le mythe du 100ème singe est depuis considéré comme un cas d’école dans l’étude de la naissance et de la propagation de ce qu’on appelle "les légendes urbaines".

NB: pour vérifier si c’est vrai ou non, il faudrait trouver une colonie isolée de ce type de macaques et leur proposer des patates douces pleines de sable. En 50 ans, si la télépathie marchait, ils auraient capté le truc, non? La prochaine fois que je vais au zoo avec les filles, je regarderai s’ils ont cette espèce de singes!

Maintenant, tant qu’on y est, mon grain de sel sur l’origine du mythe car je suis sûre que tous ces gens étaient pleins de bonne foi (personne ne s’est enrichi au passage, enfin, je crois, faudra quand même que je vérifie si Sheldrake a déposé des brevets)! Donc, hypothèse à moindre côut kerleanesque:

Que croyez-vous qu’il se passe quand un anglophone questionne un scientifique japonais sur une expérience scientifique? il lui pose la question en anglais. Et que se passe-t-il si le scientifique japonais n’a pas bien compris? il continue de dire "yes, yes".

Et c’est comme cela que tout a commencé entre Watson et ses potes japonais!

Watson a entendu… ce qu’il avait envie d’entendre!

Je parle d’expérience (travail technique avec des japonais dans un groupe de travail international), sauf que moi, je ne suis pas anglophone, donc je me rendais mieux compte du niveau d’incompréhension de mon interlocuteur parce que c’était dur d’exprimer clairement ma pensée pour moi aussi! 

Donc, non seulement la télépathie des macaques n’est pas prouvée, mais en plus, toute cette histoire est très probablement un enchaînement malheureux de mauvaises interprétations de langage d’humain à humain… le fameux téléphone arabe qu’on pratiquait dans les cours de récré…

Non seulement on n’est pas télépathes, mais en plus nos moyens de communication REELS sont terriblement imparfaits!

Car le plus drôle, c’est que le dernier maillon de la propagation de ce mythe, entre le texte de Vero et moi, c’est aussi une mauvaise interprétation! hier soir, je n’ai vu que le mot "scientifiquement" (j’ai un radar sur celui-là, attention!) et pas les mots "supposons" pourtant répétés en noir sur blanc juste au-dessus! quelle magnifique illustration des illusions dans lesquelles nous baignons…

Il reste que j’adhère totalement à la magnifique conclusion de Vero, même si j’y viens par d’autres voies que l’inconscient collectif (là encore, prévoir une note):

JOIGNONS NOS PENSEES DE PAIX ET DE JOIE POUR TOUS

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Jamais trop tard pour un coup de coeur

Contact Sortie en salles aux USA: Juillet 1997 – j’étais en Europe… sortie en salles en France: Septembre 1997 – j’étais aux USA. Et je n’ai pas la télé…

Voilà donc comment ce film n’a jamais croisé ma route, jusqu’à l’heureuse inspiration d’une location DVD cette semaine pour faire plaisir à Mari Charmant, fan de SF. Mieux vaut tard que jamais: c’est la première fois depuis des années qu’un film me parle à ce point! Les personnages principaux et leur parcours, les thèmes abordés… certains d’ailleurs totalement implicites, comme l’expérience de mort iminente vécue par l’héroïne mais jamais nommée ainsi… je suis tout de suite entrée dedans, et quand j’en suis sortie au bout de 2h30, sans jamais m’être ennuyée malgré cette longueur, j’en avais la tête pleine; c’est un film qui pose des questions fondamentales sans apporter les réponses; je n’ai pas fini de le méditer…

Encore sous influence dans mon humeur du dimanche, j’ai donc fait quelques recherches aujourd’hui pour approfondir; quelle déception! ce film a été un bide. Même pas possible de trouver le roman qui l’inspira traduit en français (peu importe, je vais le commander en VO). Evidemment, si les gens s’attendaient à des invasions de petits hommes verts dans une avalanche d’effets spéciaux… Tout est atypique, même l’histoire d’amour, posée et consommée dans les 10 premières minutes, car enfin, les héros ont d’autres centres d’intérêts nettement moins triviaux à traiter dans le reste du film que juste l’animale satisfaction de leurs hormones libidineuses (même s’ils en reconnaissent aussi, au passage, la nécessité! lol).

Finalement, cela me jette encore à la figure combien mes aspirations sont différentes de celles de la masse de mes pairs: je me sens bien seule… D’ailleurs, cela m’a rappelé que j’avais vécu la même chose avec mon premier coup de coeur film: "Les ailes du désir", de Wim Wenders, en 1997. C’est le lycée qui avait envoyé 2 cars pleins d’élèves au ciné pour le voir en VO… forcément, au bout d’une heure et quelques, tout le monde chahutait… sauf moi: littéralement hypnotisée par la magnifique et subtile histoire d’amour, de spiritualité et d’humanité à l’écran. Bien que je sois restée près de 20 ans sans le revoir, ce film m’a hantée des années, depuis ses discrètes références dans le plus beau rêve de ma vie peu après, jusqu’au travers de la chute du Mur et du communisme alors que je devenais adulte (ouverture du film: "Als das Kind Kind war…"), puis jusqu’à mes premières visites réelles 15 ans plus tard à Postdamer Platz lors de séjours professionnels à Berlin… c’est d’ailleurs là, dans des cirsconstances fort anodines, que j’ai découvert le Kombucha… mais je m’égare…

Heureusement, j’ai aussi trouvé d’ardents défenseurs de "Contact" sur les sites de critiques… il y a quand même un peu de lumière dans cette humanité gavée de films plus débiles les uns que les autres et épuisée au moindre effort de réflexion inhabituel. Et surtout, il doit y avoir cachés au fond des dévédétèques d’autres films subtils que ma route n’a pas encore croisés! et d’espérer encore les découvrir, après tout, c’est réjouissant.

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Injuste nécessité

Petit exercice humoristique de rebond sur les notes de Lomi-Lomi, histoire de passer ma mauvaise humeur de dogue muselé à mon tour par ma chère informatique (grrrr)Dilbertalice

La femme de sciences techniques

A posé son labtop sur la table encombrée des dessins de ses enfants

La main dans les cheveux

Elle est prise de vertige:

HTML, IP,

Connexion,

Formation des fenêtres et code java script,

mémoire vive et influx ADSL,

L’infiniment connecté lui ouvre ses portes,

Mais plus elle explore

Moins elle comprend l’informatique.

L’informatique , injuste nécessité?

La femme de sciences techniques,

Se secoue et se frotte les yeux.

Il est l’heure d’aller dormir.

D’un geste désespéré elle fait une dernière recherche,

Comme elle en soupçonne le résultat dans sa tête.

Elle cherche la référence, le sens de l’expression,

"Homme de science" – 96400 hits Google

"Femme de science" – 744 hits Google

L’injuste nécessité

De l’égalité qui s’étourdit

A chercher l’absolue identité

Du masculin et du féminin

Autour de quelques mots.

La femme de sciences techniques

Se lève et envoie s’éteindre la dernière fenêtre:

Une dernière recherche

A révélé plus étrange encore.

"Femme de sciences":13400 hits Google

"Homme de sciences": 56500 hits Google

La femme de sciences techniques,

Prise dans son humeur vengeresse,

Se détourne le sourire aux lèvres,

Elle referme le labtop, d’une main,

Et se réjouit déjà de partager sa conclusion

Avec les bloggeuses de passage:

La femme de sciences est plu-ri-elle (*).

PS: dès que je pourrai commenter, je reviendrai à des sujets plus sympathiques tq l’utilisation du vocable Dieu vs le divin dans la note de Lomi Lomi, mais là, franchement, mon esprit s’est pris les pieds dans les méandres informatiques du muselage et dans d’ineptes questions orthographiques… on volera plus haut la prochaine fois…

(*) en résumé, sous Google, en français, 2 homme de science(s) sur 3 s’écrivent science au singulier – 19 femmes de science(s) sur 20 s’écrivent sciences au pluriel!

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Trous noirs, antimatière et particules mystérieuses

Dimanche tranquille, dehors le jardin tout détrempé et les nuages qui s’effilochent dans la vallée n’encouragent pas à enfiler même une paire de bottes. Du coup, j’ai consacré l’heure de la sieste à me documenter sur les nouveaux accélérateurs de particules dont Mari Charmant (physicien de formation, lui, pas comme moi) m’expliquait les nouveaux défis hier soir.

Lasphere

Le CERN finalise actuellement la construction d’un super accélerateur, le LHC, qui sera nettement plus performant que celui de New York, top du top actuel en la matière: le RHIC, objet de l’intrigue du roman de hard science fiction de Gregory Benford "La sphère" qui relate la création accidentelle d’un mini trou noir en labo et ses conséquences bien romancées.

Un des objectifs, si j’ai bien compris, est de reproduire pendant un temps infinitésimal (car disposant d’une quantité d’énergie infinitésiment plus faible, mais potentiellement suffisante d’après les avancées de la physique théorique de la dernière décade) les conditions qui suivirent immédiatement le big bang.

Cela peut entre autres conduire à la création de mini trous noirs qui, curieusement, ont la propriété de s’évaporer (?).

Comme le disent certains, c’est très excitant cette expérience, comme le saut à l’élastique… pour ma part, comme je suis un peu nombriliste et quelque-peu attachée à conduire ma destinée terrestre de façon tout-à-fait banale, l’idée d’un trou noir de labo à proximité de chez moi m’a initialement un peu perturbée, mais quand j’ai fait mine de m’en soucier, Mari Charmant a bien ri: si les théories sont fausses et qu’un mini trou noir peut bien être créé, mais ne s’évapore pas… habiter en Suisse ou ailleurs ne changera pas grand-chose au problème, car ces petites choses sont terriblement gourmandes… c’est toute la Terre qui sera avalée… on est tous dans le même sac, donc.

Lancement prévu en 2007: accrochez-vous!