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Féminin réel 2

Le féminin n’était pas une évidence pour moi.

Enfant, j’enrageais d’être une fille.

Je suis née au début des années 70. Mes arrière-grand-mères, que j’ai croisées jusque vers 1980, vivaient encore peu différemment des multiples générations qui les avaient précédées. Mes grand-mères, l’une aux champs, l’autre exodée puis revenue, avaient avant tout souhaité pour leurs enfants, filles et garçons confondus, toutes les victoires scolaires en vue d’un indispensable progrès social, financier et statutaire. Ma mère avait ainsi eu son bac, avec mention, puis une maîtrise et le CAPES, pour enseigner. Sa première année d’enseignement, elle s’est mariée, est tombée enceinte de moi, et donner ses cours en pantalon était interdit. Mais elle avait coupé ses cheveux, court, très court, et elle ne les a plus jamais laissé pousser.

C’était le temps des conquêtes féministes.

Chopinet En 1974, quand Anne Chopinet, la première fille entrée, major qui plus est, à Polytechnique, a défilé sur les Champs Elysées au 14 juillet, mon père m’a dit: quand tu seras grande, tu feras Polytechnique. Enfin je suppose, tout ce dont je me souviens, c’est d’un repas de famille, j’avais 3-4 ans, où j’ai fait rire toute la famille en expliquant que quand je serais grande, j’irais chez Prisunic. Ben oui, c’était vachement plus concret pour moi! et pauvre Papa tout dépité a dû expliquer aux oncles et tantes et pépé-mamie-pépère-mémère que bien sûr, il avait d’autres ambitions pour sa fille adorée que la carrière de caissière en supermarché…

Maman quant à elle avait dû limiter les poupées, dinettes et ensembles de coiffeuse au profit d’un Meccano, jeu dont elle raffolait elle-même. Ou peut-être était-ce moi qui, spontanément, recherchais les jeux de garçons, du moins les jeux de construction et d’imitation, car je n’ai jamais été bagarreuse.

J’ai passé toutes mes premières années dans la croyance que la féminité était une tare.

A l’adolescence, la réalité hormonale m’a rattrapée. Comme j’ai eu honte de ces formes incompréhensibles, les seins surtout, tellement je les avais sous les yeux; j’ai passé des cours de gym avec d’affreux points-de-côté à force de courir les bras croisés pour ne pas les sentir balloter; et j’optimisais le recul de ma chaise en classe pour éviter de les passer au-dessus de la table, tant ils me semblaient énormes en surplomb (90B à l’époque, pas dramatique pourtant!). Et je continuais de m’habiller en pantalons et pulls informes, les cheveux courts, sans maquillage, comme le voulait la règle familiale.

Mon corps m’a donné beaucoup de signaux de protestation, mais cela, c’est seulement aujourd’hui que je le comprends. Heureusement, je ne suis pas tombée dans l’anorexie. Le régime n’était pas encore une obsession pour les adolescentes de province dans les années 1980. Je me suis lentement réconciliée avec la féminité en m’éloignant de la maison, puis grâce à Mari Charmant, puis par l’expérience des maternités.

J’ai appris à ce moment une expérience douloureuse de ma naissance: Maman était persuadée de porter un garçon. Quand je suis née, fille, avec la chute des hormones (probablement accentuée par la prise des médicaments pour stopper sa lactation, car dans le modèle anti-femelle régnant à l’époque, l’allaitement était franchement méprisé), elle a, sur le coup, eu de la peine à m’accepter. Elle me l’a expliqué tranquillement à ma 1ère grossesse, pour me prévenir de ne pas m’inquiéter devant un tel sentiment le cas échéant, car purement transitoire. Je n’en ai pas douté, car j’ai vraiment de la peine à m’imaginer rejetée par ma mère étant bébé, vu mes souvenirs d’enfance bientraitée et l’ayant vue ensuite materner mes frère et soeur sans histoire.

Mais maintenant que je travaille sur mes limites et mes croyances pour mieux progresser, je sens cette histoire remonter en moi avec tout ce qui l’a, peut-être causalement, suivie dans ma construction. Mon étrange thérapeute de l’autre jour a très vite mis la main sur mon problème d’intégration d’un modèle féminin positif. J’ai les cheveux longs, des habits et des gestes de femme aujourd’hui, donc pas trivial de détecter mon passé de garçon manqué… mais j’ai, dit-elle, un déséquilibre du féminin au profit du masculin. D’où différents problèmes hormonaux qui se sont certes améliorés depuis l’adolescence, mais pas totalement. Je ne lui avais pas parlé de ces problèmes non plus.

Pourquoi ne l’avais-je pas compris moi-même? J’avais tous les éléments en tête. Comment accepter d’être une fille, comment vivre mon "féminin réel" au mieux, dans ces conditions? Lâcher prise. C’est très bien expliqué dans le livre de Rosette Poletti. Comprendre que j’ai grandi avec des croyances limitantes, un bel exemple ici: une fille ne vaut rien par elle-même, pour valoir quelque-chose elle doit faire aussi bien que les garçons dans un monde aux valeurs masculines d’action, de réussite, de pouvoir. Super Women, Kate Reddy, voilà mes modèles; si j’étais un gars, ce serait plus facile… Et c’est bien ce que pensait ma mère à ma naissance. Elle ne s’est sentie bien dans sa peau qu’après 30 ans. Je suis venue avant…

Mais je me rends compte aussi qu’en commençant à travailler mon développement personnel, il y a 2 ans, mon intuition m’a guidée sur le bon chemin. Fille du Poher, Les Trois Soeurs, mes papyrus m’ont permis de travailler à la revalorisation des modèles féminins dans ma lignée imaginaire, avec une maladresse qui me fait sourire aujourd’hui, car mes héroïnes portent toutes des limites et des croyances qui doivent réfléter des morceaux des miennes. Ainsi la Fille du Poher a-t-elle un fils, dans lequel elle projette tout ce qu’elle ne peut être elle-même. Mais l’épilogue est une évidence. Les filles ont leur place dans l’histoire. Je n’ai pas dit quelle place. Je ne le sais pas… pas encore.

Plus fascinants encore mes mandalas. Je ne les ai pas publiés ici dans l’ordre chronologique de leur réalisation, mais dans l’album que je feuillette, la progression est évidente. De plus en plus de mandalas figuratifs, avec des personnages centrés très féminins. Le couple, la maternité sont représentés, mais beaucoup de personnages sont irréels, des fées, comme si j’idéalisais la poésie de la féminité, les contes de fées et les légendes de princesses, mais pas la réalité.

Féminin réel, l’association des deux mots m’est apparue comme une évidence hier: voilà ce que je dois travailler à présent.

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La mue (suite)

J’ai réaménagé la moitié de ma maison, jusqu’aux couleurs des rideaux qui ne me convenaient plus; besoin de couleurs chaudes, bruns, oranges, de tissus chatoyants et colorés. Bye bye les affreux rideaux IKEA que nous avait imposés notre budget serré de nouveaux propriétaires salariés à temps partiel puis au chômage. Mari Charmant montait sa boîte à l’époque, avec un emploi de codeur alimentaire 3j par semaine, emploi perdu dans la débâcle post-éclatement de la bulle internet, deux mois avant de consolider les emprunts bancaires… tandis que les mirobolantes actions kdos de Noëls de mon employeur, soigneusement mises de côté pour l’ameublement, ne valaient, en quelques mois, plus rien. La chape de notre rez de chaussée a été coulée le 11 septembre 2001, c’est tout dire… J’ai passé des soirées entières à comparer les catalogues Fly IKea aux pubs Conforama pour déterminer où acheter la table, les chaises, le lit… on n’avait plus aucune épargne devant nous et je suis allergique aux petits crédits.

Mais la mue n’est pas que domestique. J’ai aussi besoin de remettre en cause mon engagement professionnel. Le chambardement a été très violent à mon retour de vacances, mais j’ai fait le pas, c’est désormais clair pour moi et surtout je me suis fait une raison: je ne veux plus suivre le cheminement de carrière de management. Les blabla de MBA, les processes RH formalisés et la gestion de seniors dévalorisés par leurs précédents managers que j’ai dû ingurgiter cette dernière année m’en ont complètement dégoûtée. Reste quelque espoir cependant: ces fameux RH nous ont enfin mis au clair un cheminement de carrière technologique, et je ne désespère pas de trouver un rôle passionnant dans une organisation plus matricielle/transverse encore à définir.

J’ai donc, pour la 5ème fois dans ma carrière chez cet employeur (une fois par chef, avec un bonus pour un ex-chef qui m’aurait bien recyclée après coup), refusé un rôle pourtant plus valorisant sur le papier/l’organigramme. Toutes les autres fois, j’ai reculé pour mieux rebondir ensuite, sur une opportunité beaucoup plus intéressante. Je ne sais pas si cela marchera encore. Car c’est la première fois que ce sont mes limites, plutôt que le contexte, qui m’imposent ce refus.

Humilité… J’ai dû admettre ces limites. Je suis encore dans cette phase en fait. Je redessine mes priorités et mes capacités. J’ai voulu tout faire parfaitement, à la maison comme au boulot, et je suis arrivée à la limite du burn-out, avec en plus la terrible insatisfaction de l’imperfection, de tout ce que je n’avais pas réussi à faire, de tout ce que j’avais délaissé.

Je reviendrai peut-être au management dans 15 ans, quand les enfants seront grands, quand j’aurai plus de bouteille… et de préférence dans une structure plus petite, comme celle dans laquelle ma carrière a grandi à l’origine, quand je savais le nom, le prénom, l’occupation mais aussi souvent l’âge des enfants, le lieu de domicile, et même les goûts alimentaires et les loisirs favoris de tous ceux que je croisais dans l’escalier. Maintenant il faut faire des revues de compétences et des plans de successions pour alimenter la base de données des "gens, notre valeur" afin d’assurer le "réservoir de talents" favorisant la "mobilité interne".

Il est temps donc que je mue, aussi sur ce plan-là… en attendant l’opportunité d’émigrer peut-être… mais où?

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Inquiétude

Changement d’humeur. Je me suis cognée dans plusieurs rumeurs en fin de journée vendredi au boulot, et avec les leçons apprises en 2004 et 2007, mes petites antennes m’ont envoyé assez de signaux d’alarme depuis quelques semaines pour me faire paniquer – impossible en plus d’aller faire traîner mes oreilles à la machine à café pendant le week-end, et demain sera encore une journée pleine de réunions convenues où je n’apprendrai rien!

Et si… Chef se faisait mettre au placard?

Maintenant???

Mais qu’est-ce que je vais devenir moi? je commençais juste à me sentir à l’aise dans ma nouvelle mission que nous avons définie ensemble depuis 6 mois! en plus, là, je ne vois vraiment pas qui pourrait le remplacer.

Comme il m’a accordé 30 minutes à son retour vendredi après un mois d’une mission exceptionnelle et particulièrement délicate pour le management loin du siège (et si cette mission avait échoué???), j’étais tout étonnée de le voir si zen. Détaché. Pas son style. Je l’ai noyé sous les mauvaises nouvelles (que je gère) puis les bonnes nouvelles (que je gère) pour qu’il garde la bonne impression (que j’assume), puis j’ai fini par les questions administratives. 2 petits détails curieux. Il s’est approché de son tableau annuel pour noter mes vacances, puis il a reculé, transmets-les à l’assistante. Puis je me suis excusée pour un conflit d’agenda à notre réunion de département semestrielle dans un mois, et il avait l’air de s’en moquer. J’ai mis son manque de mordant, inhabituel chez lui, sur le compte de la fatigue… c’est l’après-midi que les rumeurs m’ont atteinte… trop tard pour l’interroger franchement…

Une autre hypothèse pas plus rassurante serait la préparation d’une charrette de licenciements. La crise économique, pour ne pas dire la récession, nous frappe comme les autres, ainsi que les mauvaises performances boursières qui fragilisent l’entreprise. Mais j’ai déjà vécu cette situation il y a quelques années et on n’a pas licencié en masse sans prévenir avant! (il faut savoir que la loi suisse protège peu les travailleurs, on est tous en CDI mais licenciables sous 1 à 3 mois, donc comme des CDD)

Suis inquiète… en plus je devais bosser ce week-end, sur mes dossiers qui convergent désormais avec la rédaction de mon mémoire, mais tout m’a soudain paru trop gros, trop lourd, sur un agenda trop étroit… Plus des soucis avec les enfants cette semaine, je dois payer mon indisponibilité auprès d’eux, plus un copain et collègue de 15 ans qui se sépare de sa femme, sans douleur, mais un grand besoin de parler, et pour moi, vague à l’âme, c’est dur de vieillir et de voir ces couples diverger alors qu’on a vu la joie de leurs débuts, l’émotion des naissances et des sourires complices y a pas si longtemps encore…

Et le pire, c’est que je n’ai même pas pu retourner à la cascade, parce que le temps était trop orageux depuis hier.

C’est pas drôle… mais bon, j’y verrai sans doute plus clair dans quelques jours.

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Bonne humeur en passant

J’ai avancé sur plein de fronts depuis une semaine, et je finis le pont avec une bonne humeur d’enfer! A croire que le temps était élastique ces derniers jours. J’ai dormi tous les matins jusqu’après 8heures, fait le minimum vital de tâches ménagères, mais aussi, créé, planté et arrosé un (micro) potager en famille, visité la chocolaterie Nestlé à Broc et le village de Gruyères avec les filles (on est même revenues toutes les trois avec des pierres précieuses en souvenir), fini de trier le courrier en retard, et surtout, finalisé le 2ème tiers de mon travail de mémoire, que j’ai pu livrer à mon tuteur aujourd’hui. J’ai le cerveau lessivé par des heures de concentration intense tous les matins et un partie des après-midis depuis 5 jours, mais au moins, c’est fait, et je vois enfin comment lier le dernier tiers du travail à mes échéances professionnelles sur les prochaines semaines.

Ouf.

Suite à ce "milestone" majeur, j’ai ressenti le besoin inattendu d’aller marcher à la recherche d’une cascade dans la forêt, que j’avais trouvée un peu par hasard il y a une petite dizaine d’années et que je n’avais plus revue depuis. Lili a bien voulu m’accompagner, et nous avons passé une partie de l’après-midi à nous en approcher de notre mieux – la berge dont j’avais le souvenir n’étant plus praticable, et l’autre un peu sportive. Nous n’avons pas pu aller jusqu’aux embruns, mais même à 50m, quelle récompense! l’endroit est totalement sauvage (j’avais même peur de déranger des oiseaux) et la chute d’eau, gonflée par la fonte des neiges en aval, était assourdissante.Dansedesfleursclairdelune

Enfin, autour de la maison, ma rocaille vient enfin de se parer de couleurs, blanc, jaune et rose, et j’ai apprécié un grand moment de tiédeur au soleil hier assise pieds nus dans l’herbe au pied de l’Ancêtre, le très vieil épicéa qui domine notre jardin. Encore un peu de chaleur, et je pourrai aller marcher dans la rosée du matin sur la pelouse, et humer la lune à l’écoute des bruits étranges de la nuit tombante en évitant les chauve-souris. Youpi!

Alors, peu importe que ce soir Chef et Grand-Grand-Chef soient de nouveau dans un avion pour aller se battre sur des lointains et interminables fronts… demain, j’ai deux réunions à animer, je sais déjà ce que je vais y amener, un peu de cette énergie, de cette joie de vivre que j’ai cueillie aujourd’hui… et pour ici, un petit clin d’oeil mandala à Benoît, qui m’a aidée à croiser quelques fées dans la poésie qui m’entoure.

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Retour de vacances

Voilà, j’ai fait une bonne pause avant d’attaquer la prochaine ligne droite. J’appréhende vraiment juin, car les enfants vont être épuisées par ce dernier trimestre interminable, amputé en plus du 1er mai cet année. Quant à moi, avec les différentes échéances, les travaux prévus dans la maison, des fêtes le week-end, et en plus, 3 semaines de vacances à remplacer comme on pourra dans mon équipe, je n’aurai pas une minute pour moi. Mais au bout du chemin, je serai contente de moi… je le sais depuis les résolutions de début d’année, 2008 sera une année chargée, mais c’est une étape nécessaire…

Alleedarbres

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Ouf, cela va mieux

Semaine bien contrastée…

Complètement démotivée à la reprise lundi. J’étais mal physiquement, et dans la soirée j’ai senti une brûlure au fond du palais. La membrane entre la luette et l’amygdale semblait déformée. J’ai été littéralement prise de panique (peur d’étouffer) et comme l’hôpital le plus proche est à 25 minutes de voiture, j’ai paniqué Mari Charmant à son tour, puis Lili, réveillée pour l’avertir que nous filions aux urgences et qu’elle devait rassurer sa soeur si elle se réveillait à son tour en notre absence.

Finalement, arrivés à l’autoroute, je me sentais mieux et nous avons fait une pause pour faire le plein d’essence, le temps de décider rationnellement que non, je n’étouffais pas et que nous pouvions rentrer à la maison.

J’ai appliqué religieusement le conseil de Maman pour essayer d’éviter un 3ème traitement antibiotique consécutif: gargarisme au vinaigre de pommes bio (disponible en rayon standard à la Coop pour les Suisses). Je ne sais pas si c’était de nouveau le streptocoque, mais cela s’est avéré efficace! Ouf.

Le reste de la semaine m’a amené son lot de découvertes et d’expériences plus ou moins épiques, qui m’ont renforcé dans la conviction que mon nouveau poste est un défi total à mes capacités d’adaptation, pour la gestion d’équipe (dont je me passerais bien), pour l’amélioration de l’aspect synthèse de mes communications, et pour ma capacité à endosser des responsabilités, en particulier pour prendre des décisions irréversibles.

Mais au moins j’ai pu parler ouvertement à mon chef de ma 2ème colère, qu’il a non seulement reconnue mais même réussi à déjouer avec… humour. Il est clair que je dois travailler sur le mode franc avec lui, même si je dois sortir de mes habitudes de rumination pour cela. Il est de bon conseil et m’a montré, au cours des 2 derniers mois, si clairement comment je pouvais progresser que je finis par me prendre au jeu.

La 1ère colère me paraissait impossible à exprimer facilement, mais le concours de circonstances a fait qu’en réglant ma 2ème colère, j’ai aussi, par ricochet de mon chef, fait entendre aussi celle-ci.

Le plus beau est le plus étrange.

Dans la nuit qui suivait, j’ai rêvé que Mr_1ère_colère me convoquait, avec un groupe de cadres, pour une communication. Et quand j’arrivais à cette réunion, il me souriait en bon manipulateur comme je le perçois, et me demandait de prendre la parole, en premier, pour expliquer mes frustrations, de façon totalement improvisée… et clairement pour mieux les descendre, les démonter. Et là, curieusement, je n’ai pas eu peur. J’avais les bras croisés devant moi, comme une défense, et mes bras sont devenus plus chauds, plus forts et plus lumineux, plein d’énergie, ils irradiaient littéralement, et forte de cette protection, je n’avais soudain plus de crainte. J’étais enfin forte, enfin capable de dire non, enfin capable de tenir tête pour servir MES objectifs et pas les siens, et même capable de lui dire ses quatre vérités.

Bon je n’y suis pas encore dans la réalité, mais vraiment ce rêve m’a fait plaisir. 

Enfin, toujours ce même jour où j’ai réglé tous mes problèmes de colère, j’ai reçu un soutien inattendu par email, mais celui-là je ne l’ai vu que ce week-end. Comme apparemment ce soutien est lié à une chaîne d’amitié de lecteurs de ce blog, même si je ne sais pas vraiment le qui-quand-quoi, merci aussi de votre aide.

Donc, si je résume, Maman m’aide, Mari Charmant m’aide, Lili m’aide, mon chef m’aide, mes rêves m’aident, mon blog et ses lecteurs m’aident…

Tout va donc bien (en tout cas, bien mieux)!

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Burst out – il est temps que cela change!

S’il y a une émotion qui m’atteint rarement, c’est bien la colère. Mais voilà quelques mois que je la redécouvre. Et cela ne me réussit pas du tout, car c’est une émotion que je gère justement très mal.

Heureusement, seul un pôle de ma vie est ainsi perturbé: mon pôle professionnel. Mon environnement professionnel se dégrade pour des raisons d’ordre conjoncturel d’une part, et d’ordre structurel d’autre part, et je suis quasi totalement impuissante à faire bouger les choses. En 2006, j’avais commencé à établir un "cahier des lamentations" dans un coin chez moi pour noter tous les problèmes et frustrations qui me parvenaient, afin de m’en libérer psychologiquement; peut-être devrais-je reprendre cette habitude…

J’ai eu deux grosses sources de colère en décembre. Mais je ne les ai pas sorties, ces colères, à part à en parler sans fin chez moi, au point d’épuiser les miens, ce qui n’arrange rien. Alors je les ai avalées, tant bien que mal. C’est à dire mal. J’ai fait 2 angines à streptocoques coup sur coup, chaque fois, 24h après cet effort d’avaler une couleuvre! la 2ème fois, le médecin de garde (c’était le 24 décembre) m’a demandé si j’avais un problème au travail, ce qui m’a mis la puce à l’oreille.

A peine sortie de mon 2ème traitement antibiotiques, j’ai chopé le premier virus de passage en même temps qu’une de mes filles, et si j’ai apparemment réussi à juguler ce dernier par automédication, il reste que j’ai passé l’essentiel de mes vacances à constater que mon système immunitaire en a marre!

Il faut que j’agisse pour changer tout cela, mais comment?

D’abord parler à mon chef ouvertement de la 2ème colère qu’il a provoquée par inattention. J’ai préparé minutieusement cet entretien depuis 2 semaines avec des faits, une solution, le tout appuyé par des chiffres et graphiques, et je pense que je vais plutôt améliorer ma crédibilité auprès de lui en prenant cet angle très professionnel et dégagé de toute émotion. Après tout, comme il me l’a confié, les émotions, c’est son faible. Visiblement il a l’art d’en provoquer de violentes sans s’en rendre compte; sa personnalité est de ce point de vue totalement aux antipodes de la mienne, qui consiste plutôt à observer, anticiper et agir le plus subtilement possible pour "arrondir les angles" tout en avançant.

On verra bien…

J’attends aussi l’occasion d’aller requinquer tout mon organisme en thalasso anti-stress, comme j’en ressens vraiment le besoin, mais difficile de partir me thalasser sérieusement avant l’été. Je me dis donc que c’est sans doute le moment de tester une thérapeute locale en médecine énergétique – shiatsu, acupuncture, ou peut-être ce reiki dont tout le monde parle mais que je n’ai encore pas testé… Mais je n’arrive pas à décider quel numéro appeler dans la liste locale!

C’est vraiment le moment de dépasser mes limites, peurs, blocages, croyance pour avancer… j’ai défini des objectifs assez précis à horizon de 3 ans, et identifié comment avancer vers eux déjà en 2008, mais là je piétine, après tous ces progrès des 3 dernières années, et je vois bien qu’il faut que je tienne le coup en 2008, en particulier professionnellement, pour concrétiser ces objectifs ensuite… c’est pas drôle!

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Discrimination positive

Petite remarque de New Boss: il est content d’avoir 2 femmes dans son équipe, à présent, et à son avis, les autres directeurs ne s’entourent pas assez de femmes.

C’est quand même le 3ème des 5 chefs que j’ai eus à me tenir ce discours. Discours intéressant car il Yinyangest tout sauf égalitaire. C’est une complémentarité, un nouvel équilibre dû à la différence, qui les intéressent ici. Mettre un peu de yin dans un équipe trop yang.

Il m’a fallu des années pour assumer ma féminité. Dans les années septante où j’ai grandi, ma mère venait juste de gagner le droit d’aller travailler en pantalon dans l’Education Nationale, et c’est une grue en Meccano qu’elle avait construite pour jouer avec moi. Je la revois perchée sur l’armoire (la grue, pas Maman!) dans la chambre de mes 4 ans, et je peux encore me remémorer l’odeur inimitable de ses pièces métalliques. Après j’ai construit des maisons en Lego pendant des années, et à l’adolescence, dessiné les plans des maisons de mes rêves. Il n’y avait pas de pire offense pour moi que de m’offrir une poupée, ou pire encore, un set de maquillage ou coiffure. Même quand les hormones m’ont remise à ma place, j’ai continué de refuser de porter une jupe pendant des années.

J’ai une vision bien plus nuancée aujourd’hui. Nier ou chercher à gommer les différences est simplement absurde. C’est dans l’ouverture d’esprit, la liberté des choix et la complémentarité que se trouve l’équilibre. Avec l’expérience, je m’en amuse. Combien de fois je vois les préjugés dans la tête de mes interlocuteurs… comment me prendre au sérieux, avec mon sourire gentil, mes longs cheveux et un look de fille? il m’a parfois fallu des années pour gagner l’estime professionnelle d’un macho à l’ego surdimensionné. Mais je suis patiente.

C’est d’ailleurs pour cela que je suis contre les quotas. C’est à nous les filles de faire les preuves des bienfaits que notre différence peut apporter. Forcer les statistiques ne fait que renforcer le manque de crédibilité dont nous souffrons déjà assez!

Enfin, le rôle des parents est essentiel. Jamais dans ma famille je n’ai entendu dénigrer les capacités des filles à faire des études, à travailler ou à gouverner une maisonnée. Mais il est possible que j’ai aussi bénéficié de discrimination positive dans ma culture d’origine, qui accordait aux filles les mêmes droits qu’aux fils déjà dans ses anciennes coutumes, documents historiques à l’appui (source: "La femme en Bretagne" d’Agnès Audibert).

En tout cas, plus besoin de jouer au garçon manqué pour être crédible. Vive la discrimination positive!

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C’est compliqué les gens…

Gf_barbecue300_2 Alors voilà, c’est tombé sur moi: faut que j’organise le menu du repas pour 120 personnes, moitié adultes moitié enfants, pour la fête de l’école d’Ondine. Ecole Montessori auto-gérée par les parents – qui doivent donc prendre un charge l’une ou l’autre tâche à un moment ou un autre.

Vu mon emploi du temps chroniquement surchargé, mes voyages et cie, je me suis portée volontaire pour des tâches plus ponctuelles mais pas moins compliquées, comme ici aider le comité à organiser cette fête de fin d’année.

Cette fois, il a été décidé de rationnaliser ce repas, qui était sous forme de buffet canadien "chacun-apporte-sa-spécialité" les années précédentes. Cela allait très bien quand l’école était plus petite, mais avec la croissance des effectifs, l’an passé il y avait 10 fois trop de nourriture et quasi tout le monde est parti sans s’en soucier à l’arrivée d’un gros orage, laissant un cauchemar logistique aux quelques courageux GO restés par mégarde… et en plus, apparemment des parents se sont plaints que le repas n’était pas équilibré, que des familles avaient juste amené des chips et que leurs enfants n’avaient mangé que cela. En réalité, il y avait un bol de chips… et 20 bols de toutes sortes de super plats, salades en tous genres, fruits, fromages, ce qui me laisse vraiment, mais alors vraiment songeuse!

Bon, je suppose que ce sont les mêmes parents à qui le traiteur qui fournit les repas de midi à l’école s’évertue à expliquer que non, cela ne sert à rien qu’il double les quantités de légumes, vu qu’il en jette déjà la moitié qui lui revient tous les soirs (ce qui prouve bien que si les enfants en question ont envie de plus de légumes, ils ont tout-à-fait la possibilité de se resservir, mais quand Maman-mange-tes-légumes-c’est-bon-pour-toi n’est pas là, que croyez-vous qu’ils font? pfff, comme dirait Vero…).

Bref, l’organisatrice en chef n’étant pas plus que moi une experte en organisation de repas de masse bio dynamique végétarien sans gluten sans lactose, nous avons spécifié un menu très simple avec buffets de salades crudités-pâtes-patates-taboulé, des glaces en cornet et bâtons et des biscuits/gâteaux secs, maison ou pas, pour le dessert, sachant que l’école offre le rôti pour le BBQ.

Rôti? mais on fait quoi pour les végétariens? j’ai pensé à un plateau de fromages, mais s’ils sont versés dans la diététique, ils ne mangent sans doute pas de fromage non plus? Le problème que je ne les connais pas… au fait, le rôti, c’est du porc? cela pose un problème? bon, bref, pour l’instant, on a laissé ces questions de côté… et j’ai fait un super tableau excel pour calculer et répartir les portions à amener par chaque famille comme demandé par super organisatrice qui n’avait pas du tout envie de téléphoner à 30 familles pour optimiser leur apport culinaire (puisqu’un sondage a montré qu’elles préféraient amener plutôt que payer la nourriture, toujours selon le principe de chacun-met-la-main-à-la-tâche).

Maintenant, j’angoisse, est-ce que cette attribution autoritaire de "Kerleane et Super Organisatrice ont choisi le menu unilatéralement… FAmille X fait 8 portions de tomates-mozarella et achète 8 glaces… Famille Y amène 8 portions de salade verte, avec la sauce, 4 baguettes et un assortiment de biscuits…" ne va pas faire des histoires? Mais comment faire autrement? un menu fixe centralisé (refusé par le sondage) ou chacun-amène-sa-bouffe-rien-que-pour-lui (et bye-bye le partage)?

C’est quand même là que je trouve c’est bien compliqué de rendre les gens heureux dans une société pleine d’individualités… Pfffffff!

Un peu angoissée aussi, et s’il n’y a pas assez à manger? j’avais affreusement mal géré la logistique d’un voyage de groupes quand j’étais ado en comptant sur mon appétit, oubliant celui des mecs de 18 ans et 30 kilos plus lourds de muscles… j’avais sacrifié ma part, jeûnant en pénitence, mais cela n’avait pas suffi… j’ai pas osé dire à Super Organisatrice que j’avais un tel précédent, elle va sûrement adorer mon tableau Excel, mais je me sens d’avance un peu bureaucrate incompétente sur ce coup-là.

Je suis curieuse de vivre la suite…

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Petite pause

SquelettePas le temps de bloguer ces jours… derrière moi la pire semaine Kate Reddy depuis longtemps, que je raconterai à l’occasion; mais surtout, devant moi, ma petite pause-évasion tant attendue.

Joyeuses Pâques!

PS: j’ai quand même fait une note sur Madame Bovary comme promis à Lady R: elle est affreusement formattée mais je n’ai pas le temps de la peaufiner cette fois. En tout cas, cela fait de la lecture pour patienter en attendant mon retour, surtout si vous suivez le lien.