Devenir marraine – doutes

Mon beauf’ m’a demandé de devenir la marraine de mon petit neveu. Marraine catholique, je précise puisqu’apparemment en France on pratique aussi des baptêmes civils. J’ai un peu hésité: pourquoi me le demander à moi, qui ne mets les pieds dans les églises que pour y admirer les vitraux ou y écouter un concert, et qui signe tous les ans le formulaire de renoncement au catéchisme pour l’école de Lili (école publique, mais dans un canton suisse qui n’est pas laïque. Du coup, dans sa classe, ils ne sont que 4 à ne pas aller au cathé, catho ou protestant! j’en aurais presque mauvaise conscience, mais la laïcité fait partie des points non négociables avec Mari Charmant et je considère qu’à court terme, la paix du ménage fera plus pour le bien-être psychologique de mes puces qu’un accompagnement spirituel, qui plus est de masse.).

Mais beauf’ a insisté – d’après lui, j’étais encore la moins pire des candidates et le parrain n’a plus grand-chose du catho pratiquant non plus (même s’il n’a quand même pas osé demander à son frangin = Mari Charmant hi hi!). Il faut dire que ma belle-soeur est chinoise, vaguement bouddhiste (enfin ce que Mao n’a pas réussi à virer de la religion, i.e. le culte des ancêtres et quelques vagues superstitions) donc de ce côté-là, ya pas un baptisé or c’est une condition nécessaire (mais pas suffisante, ce que j’ai déouvert depuis, cf ci-dessous). En plus, toutes leurs relations sont étalées sur 3 continents: trouver un lieu et une date convenant à tous pour le baptême était déjà un casse-tête…

Après tout, je suis déjà marraine; même si ma filleule a plus de 20 ans, je ne me souviens pas que ce rôle ait eu quelque incidence dans ma vie. En même temps, je me demande quand même si ce n’est pas une grande hypocrisie? car j’en ai quand même profité pour aller regarder de plus près ce que sont ces rites ancestraux et ce que cela implique. Or je ne me dirais plus chrétienne aujourd’hui, au sens engagé et convaincu du terme, même si je continue de payer mes impôts ecclésiastiques (pour le patrimoine du canton sus-cité) et si je garde un souvenir très puissant des rites auxquels j’ai participé en toute bonne foi (si!) dans ma jeunesse, notamment la confirmation. Mais je ne me sens pas à ma place dans le "système" et j’aurais de la peine à considérer la Bible comme un guide au quotidien (même si je constate qu’elle est essentielle à d’autres, cela n’a jamais été le cas pour moi).

Bref, je ne me sens pas très à l’aise.

Beauf’ a organisé un pot avec son pote le curé la veille du baptême, j’espère que j’aurai l’occasion de poser quelques questions et au pire de trouver une meilleure âme chrétienne dans l’assistance pour me remplacer à la volée si je ne suis décidément pas (plus) qualifiée…

… je crois que je me suis encore mise dans le pétrin (non, c’est la faute à beauf’), mais vu mon caractère, je vais juste comme d’habitude prendre sur moi et jouer le rôle que l’on attend de moi… après tout, cela ne fera de mal à personne, et je lui veux tout plein de bien, à mon petit Matteo…

… la suite dans quelque temps, quand j’aurai passé la cérémonie…

3 thoughts on “Devenir marraine – doutes

  1. vero says:

    et pourquoi ne lui dis tu pas ce que tu a écrit là : que c’est un engagement sur le plan religieux et que tu considérerai être hypocrite puisque tu ne te sens plus concernée ? qu’à la rigueur (si c’est le cas) tu es ok pour être marraine civile mais…
    tu verras bien ce qu’il en dit, non ?
    ton interrogation me semble être honnête et responsable

  2. En fait c’est ce que j’ai fait (pas très clair dans la note) et il m’a convaincue que c’était important pour lui et Matteo. Les doutes que j’ai sont vis-à-vis de l’Eglise (du “système”), pas d’eux… en fait, en relisant ma note, je crois que je suis juste en train de faire le point sur mes croyances et cette demande me force à aller dépoussiérer aussi de ce côté-là (à mon avis le plus difficile, mais il me faudra encore quelques notes pour structurer mes réflexions balbutiantes…)

  3. Quand ma jeune cousine m’a demandé d’être la marraine de son second fils, j’ai été touchée. Marraine moi ? Je me devais quand même de leur expliquer. Personnellement, plus de convictions religieuses depuis bien longtemps, alors pour quoi ?
    Elle m’a dit qu’elle voyait ce rôle davantage comme une seconde personne (femme) avec qui son enfant pourrait créer une relation privilégiée.
    Elle s’occuperait avec le papa de gérer l’éducation religieuse de leur petit bout.
    J’ai aimé l’idée, ils m’ont comprise aussi, j’ai accepté.
    Je l’invite régulièrement à la maison avec son frère. Pour ses 6 ans au mois d’août, je l’ai emmené choisir son cartable pour la rentrée en CP, il était très fier !
    J’aime beaucoup quand mon filleul m’appelle marraine (ma reine) ?

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