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Kate Reddy et moi

J’ai rencontré Kate Reddy dans un aéroport, il y a 3 ans. Lili et Ondine avaient presque l’âge de ses enfants, et j’en étais au troisième aller-retour en Europe en trois semaines. Forcément, je lui ai trouvé des affinités. Il m’a fallu quelques mois pour bien la connaître, parce que dans ces conditions j’avais très peu de temps à lui consacrer. Mais l’année suivante, quand j’ai vécu moi-même le coup de l’attaque de poux chez Lili alors que j’étais en déplacement à l’étranger qu’elle avait si bien décrite, je l’ai définitivement intronisée comme ma meilleure copine virtuelle…

Virtuelle? oui, c’est un personnage de roman: "Je ne sais pas comment elle fait" d’Allison Pearson. Elle m’a fait beaucoup rire. Je crois que le roman n’a pas eu autant de succès que prévu en France (il était annoncé comme le Bridget Jones des mamans qui travaillent) mais peut-être est-il un peu décalé vis-à-vis des Françaises trentenaires qui ont vu comme moi la campagne "les métiers n’ont pas de sexe" au collège et dont les aieules ont pris l’habitude de remplacer les hommes au turbin en 14 puis en 39. Mais pour moi qui vis en Suisse aujourd’hui, la situation très anglaise (londonienne) dépeinte par Allison Pearson n’a rien d’anachronique. Une autre française de mes connaissances s’est encore entendu dire, vers l’an 2000, par une directrice de crèche: "Mais pourquoi donc continuez-vous à travailler? votre mari a un bon salaire!". J’adore la Suisse et je ne la critiquerai pas, mais ce sont les faits: en dehors des villes comme Genève, la maman manager est un oiseau rare. A fortiori avec l’option ingénieure, qui s’écrit au féminin en Suisse comme pour mieux en souligner la spécificité… Si je me souviens bien, 40% des suissesses ayant un diplôme universitaire n’ont pas d’enfant. Je n’aurais pas pu faire ce choix, même si çà me complique la vie. Et pour celles qui hésiteraient, si on le prend avec humour, comme Kate, ce n’est pas du tout difficile!

   

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Kerleane

Kerleane, bien sûr, cela sonne breton, comme moi, on ne se renie pas… Toutefois je n’ai jamais trouvé ce mot sur le web; c’est Kerlean que l’on trouve, nom de famille à particule, ou nom de lieu.

Cependant, Kerlean, c’est aussi une chapelle dédiée à Notre Dame du même nom. J’y ai accompagné ma grand-mère qui l’affectionnait particulièrement, une fois, à l’adolescence, et cette visite a curieusement suffisamment marqué ma mémoire pour que je retrouve sans peine le lieu-dit du même nom, au moins vingt ans plus tard, sur la carte IGN, juste en suivant la route "vers le Sud" sur la carte selon mon souvenir. Alors même que ce nom ressurgissait dans ma mémoire l’an passé, et sans que nous en ayons jamais reparlé, ma mère glissa une photo de N.D. de Kerlean dans les affaires de ma fille. Kerlean, étymologiquement, cela veut dire "Maison des Moines". A noter que cela se prononce comme en anglais: Kerline.

Comme j’ai beaucoup d’imagination, de ces faits bruts qui ne se commentent pas, j’ai peu à peu construit un mythe personnel autour de ce nom, de ce lieu, de cette tradition de grand-mère à petite-fille (la grand-mère a un rôle magnifique en Bretagne – cf le culte de Sainte-Anne), au point d’inventer ce surnom, un peu magique, un peu féérique, et qui puise dans mes racines les plus profondes pour me nourrir de la certitude de l’amour de ces femmes qui m’ont précédées et que je magnifie dans mon imaginaire.

Kerleane, c’est donc la mère que je rêve d’être pour mes filles (je me rends compte que si je mettais tout cela au masculin, çà sonnerait terriblement macho et patriarcal, mais malheureusement, je n’ai pas de fils pour rééquilibrer tout cela!).

Kerleane, c’est aussi un peu un rêve, celui de dépasser un peu mon quotidien banal. J’ai beaucoup reçu; que puis-je donner? Décider, Soigner, Savoir, Créer? les papyrus, c’est un élément du puzzle que je mets en place à présent: Créer.

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Pourquoi les Papyrus?

Je suppose qu’il faut que je donne quelques clés sur le choix du titre, puisque c’est ce qu’il y a de plus visible dans ce nouvel exercice.

"Les papyrus" n’avaient rien de prémédité, j’en ai l’inspiration hier soir devant ces fenêtres un peu sinistres me demandant de choisir un titre, avec plein de menaces de difficultés ultérieures dans les hyperliens au cas où je voudrais me raviser ensuite. J’ai suffisamment pratiqué l’informatique moi-même pour prendre au sérieux ce genre de menaces… et je voulais un mot un peu décalé, pas juste les "cahiers" ou les "papiers" surtout en pleine rentrée scolaire… le mot m’est donc venu comme cela, magnifique, il sonne bien, il est visuellement équilibré, il a toutes les consonances de nature, histoire, culture, ailleurs, mystère qui correspondent à mes aspirations actuelles.

En outre, associé à Kerleane dont les consonances sont tout autres, il encourage aux mélanges un peu décalés. Si je fais le pas de "publier", au sens public du terme, c’est en espérant qu’il y ait un intérêt à me lire; c’est donc un vrai défi que je me lance, celui de ma capacité à être lue.

Je ne pense pas que ce soit facile, car en parcourant les blogs des autres moi-même, je m’arrête rarement…

Par contre, en lisant le commentaire, j’ai soudain réalisé que ma première plante verte était un papyrus, et qu’il a déperi racines pourries par ma volonté de bien faire (trop d’arrosage!). Vraiment pas cool, çà, comme mauvais présage. Je l’avais oublié… j’espère que je trouverai le bon équilibre sur ce nouvel exercice.

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Premiers pas (suite)

J’ai donc configuré tout ce que j’ai compris, pour la forme, on va s’en tenir là. Pour le fond… je me suis demandé au milieu de la nuit ce que j’attendais vraiment de ce blog. Par exemple, il y a des catégories, et j’en ai d’ailleurs créé de nouvelles (je suppose qu’elles deviendront visibles quand je les utiliserai effectivement), car je trouve çà très pratique pour classer par thèmes. Mais c’est tout à fait différent d’un cahier qui est forcément linéaire et chronologique. Je me suis demandé si je devais appeler mon blog le papyrus ou les papyrus, puis j’ai choisi le pluriel car il me semblait naturel que je publierais des thèmes variés.

Ensuite, la surprise cet après-midi, un commentaire! déjà? je m’avoue quelque peu flattée d’avoir attiré l’attention avec mon titre, mais du coup me voilà stressée, il va falloir être à la hauteur. En outre, je ne connais encore rien à cet univers, on est censé en faire quoi, d’un commentaire? y répondre? ou le laisser sagement là, comme un paragraphe dans un livre d’or, simplement destinés à d’autres visiteurs?

Du coup je réalise comme l’exercice va être délicat. Il faut vraiment publier, au sens public du terme: c’est une autre histoire que d’écrire dans mon coin de canapé devant la cheminée avec pour uniques lectrices ma copine épistolaire depuis 17 ans (j’expliquerai plus tard) ou mon futur moi (car je me relis des fois). 

Je suppose que je rigolerai bien de relire ces questions naïves dans quelque temps, c’est pourquoi je les capture.

Et maintenant, passons aux choses sérieuses. Les idées se bousculent dans ma tête, j’ai vraiment des choses à dire, mais allons y tranquillement… à plus tard.